Lundi, lors d’une conférence de presse, la Ligue Nationale de Basket a rendu publiques ses finances et celles de ses clubs. Son président Alain Béral a commenté les informations annonçant notamment qu’un voyage aux Etats-Unis, pour visiter les clubs NBA, sera organisé dans les prochains mois pour les présidents des clubs de Pro A et Pro B et aussi que des investisseurs étrangers sont prêts à entrer dans le capital de certains clubs français.
Alain Béral à propos de contacts avec des investisseurs étrangers et d’un voyage aux Etats-Unis
« On est en train de travailler sur les salles car on a un retard structurel très important et aussi sur des investisseurs qui veulent investir dans le basket français, des étrangers souvent. La ligue a la capacité d’aller discuter avec ces gens qui veulent investir notamment pour conquérir des places européennes. La ligue fait aussi de la formation en marketing notamment par les outils de CRM car c’est une façon de développer les recettes. On va organiser un voyage aux Etats-Unis dans les prochains mois avec les présidents de club qui veulent bien venir pour savoir comment fonctionne une salle aux là-bas et quelle est l’économie autour du basket. Ce qui produit le plus de revenus c’est ce qu’il y a autour des matches plutôt que les places. »
Alain Béral à propos des reversements aux clubs
« Comme participation au championnat, les clubs versent à la ligue 3 391 000 euros soit 25% de plus qu’en 2011-12. Et de l’autre côté la ligue fait des versements aux clubs et c’est significatif puisqu’on est passé de 2 à 6 millions. Soit une augmentation de 25% d’un côté et de 188% de l’autre sur la durée du mandat et on est assez fier de ça. Les droits de télévision et de marketing ont fortement poussé à partir de 2014, tout comme la prime sportive. Un champion de France en 2011 touchait 50 000 euros alors qu’aujourd’hui il touche, en primes uniquement, 400 000 euros. S’ajoutent à cela des reversements fixes. La ligue incite à la professionnalisation par l’intermédiaire des labels. Chaque année les clubs sont amenés à proposer à la ligue un projet avec un aspect sportif mais aussi tout le reste, gouvernance, marketing. Selon la qualité de ce projet un jury détermine une cotation or, argent ou bronze, qui amène à une réversion de la ligue qui peut aller jusqu’à 100 000 euros pour les clubs or. Il n’y a eu qu’un l’an dernier, l’ASVEL. De plus en plus de clubs s’approchent de l’or et ce qui est intéressant, et de plus en plus de clubs de Pro B s’approchent du bronze et de l’argent, ce qui veut dire que ça marche. »
« On sent le moment où l’on pourra participer aux meilleurs compétitions européennes et surtout gagner et aussi conserver les joueurs français. »
Alain Béral à propos de la solidité financière de la LNB et de ses clubs
« L’objectif est que les reversements de la ligue aux meilleurs clubs puissent permettent de recruter un joueur et demi, deux joueurs, en fonction du marketing, du label et du classement dans le championnat national.
Aujourd’hui un club qui participe à la Champions League touche 200 000 euros de la ligue et ceux qui participent à la FIBA Cup 60 000 euros. Aucune ligue ne donne autant. Derrière nous c’est Israël, 140 000. Ça n’existe pas ailleurs. Et je rappelle que si l’Euroleague verse de l’argent aux clubs, ça coûte de l’argent de participer à l’Eurocup.
On n’est pas encore satisfait des montants, on espère les faire avancer. On est aussi, comme je le disais, en marche pour avoir de grandes salles et probablement des investisseurs étrangers. On sent le moment où l’on pourra participer aux meilleurs compétitions européennes et surtout gagner et aussi conserver les joueurs français. On le fera sur une économie saine, et je connais bien les autres ligues, je connais leurs présidents, ils ont peur de la défection de leurs mécènes. Quand on voit les conditions actuelles géopolitiques -et vous voyez de quels pays je parle- les conditions économiques, des clubs peuvent être du jour au lendemain rayés de la carte. Rappelez vous de Sienne, de Bologne. Ce sont des choses qui vont arriver de nouveau dans les mois à venir. Nous, on marche à notre rythme qui est plus sûr pour l’avenir même si quelquefois on peut être énervé de ne pas aller plus vite ou aussi vite que les autres. »
Alain Béral à propos des collectivités des clubs de Pro B
« Pour en discuter avec eux, je sais que les collectivités n’ont pas l’intention de lâcher leurs clubs de Pro B car c’est pour eux le seul moyen d’exister médiatiquement. La salle, c’est le lieu de vie de la ville, là où tout se passe, tout le monde se rencontre, c’est là où le maire voit ses élus, ses électeurs. C’est pour ça qu’il y a même des maires qui sont prêts à aller encore plus loin. »