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Matthias Lessort, de facteur X à MVP

« Même si on le critique pas mal et c’est vrai que ce système des fenêtres est quand même un peu bizarre, ça donne aussi l’occasion de découvrir certains joueurs qu’on aurait peut-être pas eu la chance de voir sur d’autres formats ». La phrase signée du nouveau capitaine des Bleus Nicolas Batum résu

« Même si on le critique pas mal et c’est vrai que ce système des fenêtres est quand même un peu bizarre, ça donne aussi l’occasion de découvrir certains joueurs qu’on aurait peut-être pas eu la chance de voir sur d’autres formats ».

La phrase signée du nouveau capitaine des Bleus Nicolas Batum résume bien l’esprit qui a animé la « Team France Basket » au cours d’une phase qualificative pour la coupe du monde relativement sereine jusque là. Après l’alerte payée au prix fort jeudi soir en Bulgarie (74-68), les Bleus ont rapidement corrigé le tir dimanche soir contre la Finlande (83-67), un match dans lequel Matthias Lessort, titulaire au poste 5, a un joué un rôle prépondérant. Par son profil atypique, l’intérieur qui s’était déjà distingué une semaine auparavant face à la Grèce a peut-être marqué des points en vue des prochaines échéances.

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Les fenêtres internationales ont au moins cet avantage de permettre à la relève de se confronter au plus haut-niveau avec le maillot bleu. De nombreux joueurs ont ainsi saisi leur chance afin de mettre leur potentiel en valeur. Sur la fenêtre de février dernier, avec une équipe « new-look », il y a eu l’évidence Paul Lacombe, remarquable booster en sortie de banc et les confirmations du futur NBAer Elie Okobo ainsi que le pivot Moustapha Fall. Sur les fenêtres de fin juin, Vincent Poirier s’était également distingué aux côtés de Rudy Gobert. Les bons exemples sont nombreux et depuis le dernier rassemblement tricolore, Matthias Lessort est notamment venu s’ajouter à cette liste.

La prépa parfaite

Alors qu’il fêtera seulement ses 23 ans le 29 septembre prochain, le pivot martiniquais, dont les droits appartiennent aux Sixers depuis la draft 2017, poursuit son ascension à un rythme fou. Après, l’Elan Chalon, son club formateur, Nanterre 92 où il a évolué en 2016-2017 et l’Etoile Rouge de Belgrade avec qui il a découvert l’Euroleague (8,5 points, 5,7 rebonds en 21′ par match), le petit frère de Gregory a débarqué en Espagne, à l’Unicaja Malaga où il jouera l’Eurocup la saison prochaine.

L’ancien club de Flo Pietrus ne pouvait rêver meilleur prépa pour son nouveau poulain, auteur de très bonnes séquences en amical contre la Grèce (10 points à 4/5, 5 rebonds en 16′) puis dimanche face aux Finlandais en titulaire (13 points à 6/7, 6 rebonds, 4 passes, 2 contres en 21′). L’ex intérieur nanterrien s’est mué en facteur X au meilleur moment alors que les Bleus étaient dans l’obligation de l’emporter pour préserver leur première place du groupe K

« Tant que ça n’est pas fait mathématiquement, il ne faut rien lâcher », a assuré Matthias Lessort après la rencontre, alors qu’il ne manque qu’une victoire à la France pour assurer sa place au mondial chinois. « Vincent a dit que c’était une équipe qui me convenait bien. C’est pour ça que j’ai commencé le match. En deuxième mi-temps, j’ai essayé d’élever mon niveau de jeu. Le but, c’était avant tout de gagner le match et d’aider l’équipe le plus possible (…) Dans l’ensemble c’est plutôt positif, mais le plus important reste le collectif ».

Le choix payant de Vincent Collet

En l’intronisant avec Charles Kahudi dans le cinq majeur, le sélectionneur avait effectivement émis un signal clair, renforçant significativement l’impact et la mobilité de son équipe. Son choix a été doublement récompensé, avec un record de points pour Charles Kahudi (14) et un titre de MVP pour Matthias Lessort,

« On voulait s’adapter à cette équipe de Finlande qu’on connaît très bien », a expliqué Vincent Collet. « Elle joue un basket atypique avec un jeu intérieur toujours au service des extérieurs. Leur volonté, c’est de se mettre en position à 3-points. Ils sont très brillants pour le faire, avec une mobilité sans ballon au dessus de la moyenne dans le concert européen. On a décidé, à la fois de mettre Charles, pour prendre en charge Koponen qui est leur maître à jouer. Et d’intégrer Matthias, un petit pivot très tonique, dynamique, dont on savait qu’il serait beaucoup plus à même de contrer cette mobilité adverse. Tout en gardant un avantage de puissance conséquent. Au début ça ne s’est pas trop vu car je pense qu’il était un peu stressé. Le passage suivant, il a été dominateur ».

« Un profil différent »

Le nouveau pivot de Malaga s’est en effet distingué par sa ténacité défensive et sa capacité à finir près du cercle comme ce fut le cas au buzzer de la mi-temps dimanche pour donner 26 longueurs d’avance aux Bleus (50-24). L’occasion s’est présentée, Matthias Lessort l’a saisie, et avec son profil atypique parmi les postes 5 tricolores (2,06m), il pourrait constituer une option plus que crédible à l’avenir comme l’a laissé entendre Vincent Collet à l’issue du rassemblement.

« Ce n’est pas un petit pivot de taille, mais en tout cas, il est beaucoup plus petit que Moustapha Fall qui fait 2,18, Vincent Poirier qui fait 2,14 et que Rudy Gobert par ailleurs. C’est un profil différent, hypertonique. Il a une vitesse sur les pick&roll que les autres n’ont pas. Il a cette vitesse incroyable et de la puissance pour finir. Il apporte tout ça et puis une capacité à switcher. Il peut défendre sur des arrières. Il est accroché aux sols, il a des cannes de feu. Ça a été un vrai problème tactique pour les Finlandais. Clairement, ils étaient gênés. Leur jeu repose sur la création du surnombre par la mobilité. A partir du moment ou tu peux casser des timings sur des écrans non-porteurs, que tu peux changer en défense, très souvent ils ont été poussés dans des situations de un contre un qu’ils n’affectionnent pas particulièrement. C’est pour ça qu’on a creusé l’écart petit à petit, et le fait d’avoir un pivot comme ça te le permet plus facilement ».

Que ce soit Matthias Lessort, Paul Lacombe, Charles Kahudi, Vincent Poirier, Andrew Albicy, Jonathan Rousselle ou d’autres, ces nombreux exemples positifs reflètent l’état d’esprit de ce groupe élargi, contraint d’être modifié à souhait autour de ses leaders successifs, mais guidé par l’unique but de franchir cet obstacle des qualifications pour le Mondial. Celui-ci pouvait être compliqué à négocier à première vue, mais l’investissement et l’application de tous les joueurs, au fil des fenêtres, ont fait la différence. Ils ont aussi permis à de nouveaux visages d’émerger en Bleu, dont certains seront amenés à poursuivre l’aventure jusqu’en Chine,

Pour Matthias Lessort, son avenir en équipe nationale dépendra à présent de son acclimatation à l’Unicaja Malaga où la concurrence sera tout aussi rude. Nul doute que la perspective de participer à une coupe du monde saura lui donner ce supplément de motivation face à ce nouveau défi.

Photo: FIBA

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Les fenêtres internationales ont au moins cet avantage de permettre à la relève de se confronter au plus haut-niveau avec le maillot bleu. De nombreux joueurs ont ainsi saisi leur chance afin de mettre leur potentiel en valeur. Sur la fenêtre de février dernier, avec une équipe « new-look », il y a eu l’évidence Paul Lacombe, remarquable booster en sortie de banc et les confirmations du futur NBAer Elie Okobo ainsi que le pivot Moustapha Fall. Sur les fenêtres de fin juin, Vincent Poirier s’était également distingué aux côtés de Rudy Gobert. Les bons exemples sont nombreux et depuis le dernier rassemblement tricolore, Matthias Lessort est notamment venu s’ajouter à cette liste.

La prépa parfaite

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