Professionnel depuis 2007, Jessie Begarin (33 ans) a bourlingué sur à peu près tous les parquets de France. Et l’âge n’a pas de prise sur lui : il signe actuellement sa meilleure saison en première division (8,8 points, 11,9 d’évaluation), dont une série de quatre matchs pétaradants, entre 17 et 39 d’évaluation, pendant et après les fêtes. Il est l’invité de notre rubrique « mi-temps avec ».
Nouvelle version de la rubrique « en direct », « mi-temps avec » est une interview composée de quatre quart-temps avec un acteur du basket français et européen, de son début de carrière à ses projets futurs en passant par sa vision du championnat… et un quiz 100 % personnalisé.
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1QT – Dans le rétroviseur
« Mon meilleur souvenir reste la médaille d’or au Championnat d’Europe U16 avec la génération 1988-89 »
La personne sans qui vous n’auriez jamais fait de basket ?
C’est grâce à mes parents que je suis devenu basketteur. Ils étaient des grands basketteurs en Guadeloupe, puis ils sont devenus coachs. J’ai été naturellement vers le basket.
Le coach qui vous a le plus marqué ?
J’en ai deux qui m’ont marqué principalement. Le premier est Richard Billant, qui est venu me chercher en Guadeloupe et m’a pris sous son aile à l’INSEP et en équipe de France jeunes. C’était un deuxième père pour moi. Le second, c’est Jean-Aimé Toupane, avec qui j’échange encore régulièrement. C’était mon coach à Clermont puis à Hyères-Toulon, ensuite, il a été celui de mon frère à l’INSEP. Il m’a appris beaucoup, à la fois dans le basket mais aussi en tant qu’homme, dans mon rapport avec le sport, l’approche de la vie de sportif professionnel, mais aussi dans la vie privée.
Le match le plus mémorable que vous ayez vécu ?
J’en ai plusieurs… Le dernier match à Bourg va rester longtemps en mémoire (21 points, 13 passes et 39 d’évaluation en plus du tir de la gagne en prolongations), la victoire en finale des playoffs de Pro B avec Le Portel aussi, mais mon meilleur souvenir reste la médaille d’or au championnat d’Europe U16 avec la génération 1988-89.
Le plus grand coup de gueule que vous ayez vécu ?
C’était avec Jean-Aimé Toupane en pré-saison, à l’époque de Hyères-Toulon. Je croyais que l’entrainement était à 10 heures, donc j’arrive tranquillement à 9 heures, avec 1 heure d’avance quoi. Sauf que l’entrainement avait été avancé à 9 heures ! Et Jean-Aimé Toupane voulait qu’on soit là au moins 30 minutes à l’avance. Tout le monde était déjà sur le terrain et m’attendait alors que d’habitude, je suis le premier à la salle. Christophe Léonard m’a dit de me dépêcher quand il m’a vu arriver. Le coach l’avait très mal pris, m’avait attrapé par le col et m’avait fait la morale, comme quoi je n’avais pas un comportement de joueur professionnel, que je devais montrer l’exemple… On parle encore souvent de cette histoire ensemble…
La troisième mi-temps la plus folle à laquelle vous ayez participé ?
La troisième mi-temps avait duré longtemps lors de la montée du Portel en Pro A, mais je dirai quand même après la victoire à l’Euro 2006 avec les U18, on a fait une sacrée fête dans l’hôtel à Almeria ! On avait fini dans la piscine au beau milieu de la nuit, on a fait quelques dégâts dans l’hôtel… Je n’oublierai jamais !
Pourquoi portez-vous le numéro 24 ?
J’ai toujours été fan de Kobe (Bryant) et, depuis sa mort, je porte son numéro pour lui rendre hommage, il a toujours eu un état d’esprit exemplaire sur le terrain. J’essaie de m’inspirer de lui.
Le joueur le plus fort avec qui vous ayez joué ?
Sean Colson, un meneur US qui était à Besançon. Il pouvait sortir des matchs à 30 points, 10 passes, c’était un ancien des Houston Rockets. Sinon, je pourrais citer aussi Rodrigue Beaubois, avec qui je jouais en Guadeloupe, c’était un ami d’enfance.
Le joueur le plus fort que vous ayez affronté, le plus dur à défendre ?
Deux joueurs différents me viennent à l’esprit. Le premier est Danilo Andjusic, il ne dribble pas beaucoup, c’est dur de prévoir ce qu’il va faire, il peut shooter n’importe quand. Le second, c’est Dewarick Spencer, je l’ai affronté lorsqu’il était au MSB, shoot, dribble, il sait tout faire !
La musique que vous écoutez en avant-match ?
En ce moment, j’écoute un son en créole de chez moi : Railfé – Guadeloupe.
Ce que vous faites en premier en arrivant à l’entraînement ?
Je pratique depuis longtemps la méditation et le yoga. J’aime me poser, réfléchir à mes objectifs, pendre le temps de bien respirer et me préparer mentalement. Des fois, je commence ma préparation mentale et physique chez moi, avant même d’arriver à la salle.
2QT – Au révélateur…
« C’est le mental qui fait la différence entre les grosses et les petites équipes »
Quel bilan dressez-vous de votre début de saison ?
Nous avons commencé très fort (3 victoires en 4 matches) puis nous nous sommes peut-être vus trop beaux. Les nouveaux joueurs ne connaissent pas bien le championnat, c’est un championnat difficile, les coachs s’adaptent, il y a des changements tactiques. Nous avons enchaîné beaucoup de défaites, mais les dernières prestations montrent que nous pouvons viser le milieu de tableau, mais il faut continuer sur la même dynamique.
Que manque-t-il à votre équipe pour atteindre le top de sa performance ?
De mon point de vue, le problème est mental, ça fait longtemps que je le dis. Avec des outils mentaux supérieurs, nous pourrions nous améliorer. J’essaie de communiquer ça aux joueurs en tant que capitaine. Contre Bourg, nous menions largement au premier quart-temps et au final, nous nous sommes fait rejoindre. C’est le mental qui fait la différence entre les grosses et les petites équipes.
Le coéquipier le plus bosseur ?
Neal Sako travaille beaucoup pour progresser, il est souvent en avance à la salle pour travailler son jeu et son physique.
Le plus chambreur ?
C’est moi le plus gros chambreur de l’équipe (rires) ! Même si tous mes coéquipiers le sont également.
Le plus mauvais perdant ?
Neal Sako !
Si vous deviez faire un 3×3, qui seraient vos équipiers ?
J’ai déjà réflechi à cette question et, pour être imbattable en 3×3, je prendrais Russell Westbrook et Jrue Holiday. Au niveau athlétique, ils peuvent tenir tout le monde.
Le meilleur joueur actuel de Betclic Élite ?
Sur la dernière journée, c’était moi (rires) ! Il y a beaucoup de clients, mais je dirais Will Cummings de Boulogne-Levallois. C’est le plus régulier et ils sont premiers du championnat. Sinon, intrinsèquement, c’est Mike James.
Le meilleur défenseur ?
C’est moi ! (rires)
Le joueur le plus vicieux du championnat ?
Je peux encore dire moi ? (rires) Sinon, Clément Cavallo et Jean-Baptiste Maille.
Les supporters les plus fervents ?
Ceux du Portel, bien sûr !
3QT – Dans le viseur…
« Quand je n’avais pas de contrat, je suis retourné en Guadeloupe, j’ai été caissier, télé-conseiller, monteur de chapiteau pour l’événementiel… C’est dans ma culture, je mets la main à la pâte, je ne reste pas à rien faire en attendant un contrat. »
Le club où vous rêvez d’évoluer ?
Quand j’étais enfant, je rêvais d’aller en NBA, de jouer pour les Lakers, comme Kobe, ou pour Chicago, comme Jordan. Sinon, en Europe, je dirais le Real Madrid comme mes deux potes, Samuel Nadeau et Mike Gelabale.
Celui où vous aimeriez terminer votre carrière ?
Je veux jouer au meilleur niveau possible pour progresser, je n’ai pas de limite ! Mon corps et ma tête vont très bien, j’essaie tous les jours de m’améliorer. Si un club me veut pour jouer une coupe d’Europe et viser le titre de champion de France, je suis partant ! J’ai déjà été champion de France avec Le Portel en Pro B, j’aimerais l’être aussi en Pro A.
À quel âge vous verriez-vous prendre votre retraite sportive ?
Je pense prendre ma retraite en pro à partir de 40 ans, soit encore six saisons, ce qui va arriver rapidement.
Quels sont vos projets pour l’après-basket ?
Je fais actuellement une certification pour être préparateur mental dans le sport. J’aimerais être préparateur mental dans le sport, pas forcément dans le basket, car ça manque en France, et surtout travailler avec les jeunes.
Est-il possible de vous voir entamer une reconversion dans le 3×3 d’ici la fin de votre carrière ?
Non, je préfère rester dans le 5×5, même si le 3×3 a son charme.
Quels sont vos axes de progression à titre individuel ?
Avoir de la régularité dans le niveau de mes performances.
Si vous ne jouiez pas au basket, que feriez-vous ?
Je ne sais pas. J’ai déjà fait plusieurs métiers. Quand je n’avais pas de contrat, je suis retourné en Guadeloupe, j’ai été caissier, télé-conseiller, monteur de chapiteau pour l’événementiel… C’est dans ma culture, je mets la main à la pâte, je ne reste pas à rien faire en attendant un contrat. Sinon j’étais doué aussi dans d’autres sport comme le taekwondo, le judo, l’athlétisme…
Avez-vous déjà entraîné des jeunes ? Cela vous dirait ?
J’ai toujours entraîné des jeunes depuis l’âge de 16 ans, déjà à l’INSEP. J’aime transmettre mon savoir, je pense qu’on est sur Terre pour transmettre ce que l’on a appris.
Un vœu pour le basket français ?
Mon souhait est sortir de ce complexe d’infériorité, de se sentir en-dessous des autres nations, qu’on montre de quoi on est capable.
Votre favori pour le titre de Betclic Élite ?
C’est difficile à dire, les play-offs auront leur vérité, mais je vois Boulogne-Levallois en favori.
4QT – Le quiz… au buzzer !
« Je peux vous citer tous joueurs de l’équipe de France U18 championne d’Europe en 2006 : Adrien Moerman, Nicolas Batum, Antoine Diot, Ludovic Vaty, Abdoulaye M’Baye, Alexis Ajinca, Kim Tillie, Benoît Mangin, Edwin Jackson, Olivier Romain, Franz-Johwe Casseus et moi. »
Combien de clubs avez-vous fait depuis le Centre Fédéral ?
10 ! Euh, attendez, non, 8 je crois.
Bonne et mauvaise réponse ! Jessie Begarin a joué dans 10 clubs : Besançon, Clermont, Aix-Maurienne, Saint-Chamond, Pont-de-Cheruy, Souffelweyersheim, Hyères-Toulon, Le Portel, Rouen, Châlons-Reims.
Quelle équipe coachait Cédric Heitz avant le Champagne Basket ?
Charleville-Mézières.
Bonne réponse : Cédric Heitz a entraîné l’Étoile de Charleville-Mézières de 2013 à 2017.
Qui est le joueur le plus vieux de l’équipe ?
Scottie Reynolds.
Bonne réponse : Scottie Reynolds est né le 10 octobre 1987 (34 ans). Jessie Begarin le suit de près : il est né le 5 juillet 1988 (33 ans).
Votre record de points sur un match en carrière ?
28 points en coupe de France contre Besançon en 2020.
Bonne réponse.
En quelle position votre frère Juhann a-t-il été drafté ?
En 45e position, par les Boston Celtics.
Bonne réponse.
Depuis quelle année le CCRB existe-t-il ?
2010, je crois.
Bonne réponse : le club existe depuis juin 2010.
Pouvez-vous me citer trois pays où Scottie Reynolds a joué, hors États-Unis et France ?
Oui : République Tchèque, Croatie, Italie.
Bonne réponse : Scottie Reynolds a joué dans dix pays : Italie, République Dominicaine, Philippines, Turquie, République Tchèque, Russie, Israël, Croatie, Slovénie, Grèce.
Par quelle équipe NBA Gani Lawal a-t-il été drafté ?
Phoenix !
Bonne réponse : il a été drafté en 46e position à la draft 2010 par les Phoenix Suns.
Cinq joueurs de l’équipe de France U18 championne d’Europe en 2006 ?
Je peux même vous les citer tous : Adrien Moerman, Nicolas Batum, Antoine Diot, Ludovic Vaty, Abdoulaye M’Baye, Alexis Ajinca, Kim Tillie, Benoît Mangin, Edwin Jackson, Olivier Romain, Franz-Johwe Casseus et moi.
Bonne réponse : revoir la demi-finale de l’Euro U18 2006 France-Espagne
Combien y’avait-t-il de licenciés de basket en France, à 50 000 près, en 2019 ?
360 000 ?
Mauvaise réponse : il y avait 668 367 licenciés.
SCORE : 8/10
LE TABLEAU RECAPITULATIF DES SCORES – SAISON 2021-2022
1. Hugo Robineau et Jessie Begarin – 8/10
2. Amara Sy (Paris) – 7/10
3. Gérald Ayayi (Pau) – 6/10
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1QT – Dans le rétroviseur
« Mon meilleur souvenir reste la médaille d’or au Championnat d’Europe U16 avec la génération 1988-89 »
La personne sans qui vous n’auriez jamais fait de basket ?
C’est grâce à mes parents que je suis devenu basketteur. Ils étaient des grands basketteurs en Guadeloupe, puis ils sont devenus coachs. J’ai été naturellement vers le basket.
Le coach qui vous a le plus marqué ?
J’en ai deux qui m’ont marqué principalement. Le premier est Richard Billant, qui est venu me chercher en Guadeloupe et m’a pris sous son aile à l’INSEP et en équipe de France jeunes. C’était un deuxième père pour moi. Le second, c’est…
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Photo : Jessie Begarin (Thomas Savoja)