Longtemps affilié au club de Pau, Léo Cavalière fait son trou depuis deux saisons du côté de Strasbourg. L’ailier-fort cherche à s’améliorer et amener son équipe au sommet sans viser les honneurs individuels du championnat. Entre son amour pour Barcelone et sa vision de l’extra-basket, Léo Cavalière s’est confié à Basket Europe.
« Mi-temps avec » est une interview composée de quatre quart-temps avec un acteur du basket français et européen, de son début de carrière à ses projets futurs en passant par sa vision du championnat… et un quiz 100 % personnalisé. Pour consulter cet article dans son intégralité, abonnez-vous.
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QT1 – Dans le rétroviseur…
« [Le basket] Je me suis dit pourquoi pas sachant que je viens d’un papa volleyeur et d’une maman handballeuse. J’ai essayé, ça m’a plu, je n’ai jamais quitté »
La personne sans qui vous n’auriez pas fait carrière ?
Si on parle vraiment du tout début, je dirais mon prof de grande section M. Cazalle. Il m’a juste dit : « Hé toi t’es grand, tu veux pas venir essayer le basket ? » Je me suis dit pourquoi pas sachant que je viens d’un papa volleyeur et d’une maman handballeuse. J’ai essayé, ça m’a plu, je n’ai jamais quitté.
Les coachs qui vous ont le plus marqué ?
Parmi tous ceux que j’ai eu, s’il faut en retenir un, je dirais Claude Bergeaud. Car ça a été le premier à croire en moi et à me lancer dans le monde professionnel. Je me rappelle, j’avais 17 ans et j’étais en cours de philo. Je reçois un coup de fil, c’était mon coach espoir qui m’a dit : « Claude veut que tu t’entraînes avec les pros ». Ensuite il y a Laurent Vila, mon coach à Pau. Je suis allé dans son bureau pour lui dire que je voulais jouer ici au centre de formation et jusqu’à ce qu’il devienne head coach, on est resté très longtemps ensemble.
Le plus grand coup de gueule que vous avez vécu ?
Je ne crois pas qu’il y en ait un en particulier. Après, Lassi (Tuovi) me vient en tête parce que c’est quelqu’un de très investi émotionnellement dans les matchs. Disons que j’ai l’habitude, ça ne me dérange pas, ça fait partie du job de coach de s’énerver sur nous si on est nul.
Les joueurs qui vous ont rendu meilleur ?
En haut de la liste, j’ai envie de mettre Taqwa Pinero. Il a été bienveillant avec moi et m’a pris sous son aile. Un matin, il m’a pris à part et m’a dit : « Léo, j’ai 10 ans de plus que toi, tout les matins je suis à la muscu et toi t’es pas là ». A partir de là, on a parlé muscu mais on a aussi parlé de tir car c’est un excellent shooteur qui m’a beaucoup influencé dans mon éthique de travail. Après, il y a aussi pas mal de joueurs qui m’ont fait grandir en tant qu’homme. À Pau, j’avais un groupe avec Yannick Bokolo, Jean-Michel Mipoka, Alain Koffi qui étaient des exemples pour moi avec leurs belles carrières. Là c’était plus en dehors que sur les terrains que ça m’a bien aidé.
Le match le plus mémorable que vous avez vécu ?
Forcément si on pense à maintenant, c’est la finale de la coupe de France perdue face à Pau. C’est tellement frais que parfois, j’en rêve la nuit. Mais sinon, j’ai envie de dire un match de playoffs avec Pau contre Nanterre, je crois que c’était le match 2 des quarts de finale lors de mon avant-dernière année à Pau. L’ambiance était vraiment bonne, cette année j’étais vraiment bien dans le jeu et on a gagné face à Nanterre alors qu’on avait pris une branlée sur le premier match. Là, j’ai senti tout le Palais des Sports derrière nous et moi j’ai cette relation vraiment importante avec le public. Je m’en rappelle encore aujourd’hui, j’en ai des frissons. Normalement je fais jamais ça, mais à la fin du match, je savais qu’on allait gagner alors qu’il restait une minute. Il y avait des lancers-francs, je me suis posé au milieu du terrain et j’ai fait un tour sur moi-même en me disant ça y est. Ce moment là m’a marqué.
Est-ce que vous avez un rituel d’avant-match ?
J’essaye de m’en débarrasser ! En fait, il y a des trucs qui vont par forcément t’aider et te faire jouer mieux pourtant si je les fais pas, je me sens pas bien. A 45 minutes avant le coup d’envoi je faisais un truc puis autre autre chose 15 minutes après, mais si l’assistant venait me parler, je ne pouvais pas le faire et ça me rendait mal. Du coup je me suis dit qu’il fallait absolument que je sorte de ça. J’ai mes habitudes d’avant-match. Je sais qu’à telle heure je commence la sieste, ensuite un peu de Normatech (NDLR : appareil de récupération) puis je vais prendre un café. Mais j’essaye de me libérer des superstitions, la seule chose que je garde c’est avant d’entrer sur le terrain, je fais quelques montées sur pointe et rotations de buste, ça c’est systématique.
Pourquoi portez-vous le numéro 4 ?
Je porte le numéro 4 parce que mon père a fait une courte carrière dans le handball notamment en deuxième division à Toulouse et c’était son numéro.
QT2 – Au révélateur…
« Avant, je me penchais beaucoup sur les manières de progresser qui n’étaient pas directement du basket […] mais un jour je me suis dit si tu veux être meilleur au basket, fais du basket quoi ! Je veux progresser sur mon tir et bien ça va passer par tirer.«
Quel bilan collectif et individuel dressez-vous de votre saison ?
D’un point de vue collectif, je suis assez satisfait parce que si au début d’année, on me dit qu’on fait finale de coupe de France, quarts de finale de BCL et qu’on est quatrième à quelques matchs de la fin, j’aurais dit que la saison était réussie. Maintenant, je suis hyper frustré par cette défaite en finale de coupe de France. J’aurais aimé faire aussi bien que les demies de BCL comme l’année dernière. Maintenant, il reste l’objectif du championnat et de l’avantage du terrain pour le quart de finale.
D’un point de vue individuel, je suis très content parce que ma dernière année à Pau avait été un peu compliquée mentalement. J’étais capitaine et j’essayais de bien faire même si je me sentais pas forcément bien dans l’équipe. Avec le capitanat, je n’avais pas le droit de le montrer. Ma première année à Strasbourg était compliqué physiquement, je traînais une aponévrose plantaire pendant quasiment toute l’année et qui m’aurait demandé 12 semaines d’arrêt. Je ne l’ai pas fait car je savais que l’équipe avait besoin de moi donc un coup je jouais à 60 %, l’autre à 10, l’autre à 50. C’était très compliqué mentalement parce que j’avais l’impression de pas pouvoir aider l’équipe comme je l’aurai voulu. Cette année, ça va mieux sur tous les plans.
Quels sont vos axes de progression à titre individuel ?
J’avais mis une priorité sur les lancers-francs cette année, l’an dernier j’avais été catastrophique sur ça (44%) et j’ai réussi à pas mal progresser (67%). Paradoxalement, j’étais beaucoup moins bon sur le tir à trois points (13% contre 15%) à tel point que je l’ai un peu délaissé cette année. J’ai prévu de pas mal bosser dessus cet été avec des spécialistes et j’ai vraiment envie de progresser là-dessus. Après, je ne serais jamais un shooteur, et je veux pas qu’on me définisse comme ça parce que ça voudrait dire que j’ai délaissé mon identité principale, mais j’ai envie d’être assez dangereux pour en mettre 1 sur 3 même si je n’en prendrais jamais six par match. Aujourd’hui, il faut savoir être dangereux avec le tir extérieur.
Avant je me penchais beaucoup sur les manières de progresser qui n’étaient pas directement du basket. Ça aussi, j’ai un peu laissé de côté parce qu’un moment, j’avais prépa mentale le matin, entraînement aux réflexes l’après-midi ou entraînement énergétique. Attention, je respecte totalement et je suis sûr que ça m’a apporté surtout au niveau mental mais un jour je me suis dit ‘si tu veux être meilleur au basket, fais du basket quoi ! » Je veux progresser sur mon tir et bien ça va passer par tirer.
Comment définiriez-vous votre style de jeu ?
(Rires) Opportuniste ! Homme de devoir aussi, je dirais également facilitateur, du moins je l’espère ou catalyseur. Mon jeu, c’est pas de la création, je vais donner la bonne coupe, faire le bon écran et prendre le bon rebond quand il faut. Je ne cherche pas à être la star des statistiques mais que lorsque je suis sur le terrain, l’équipe joue bien. J’essaie toujours de m’adapter en fonction de ce qu’elle a besoin sur chaque match.
Qui est votre coéquipier le plus bosseur ?
Alors, il y en a deux, il y a JB Maille qui a toujours eu cette mentalité pro puis il y a notre capitaine Deandre Lansdowne qui va faire attention à tout. Il fait attention à son sommeil, à sa nutrition surtout qu’il fait des études qui l’oriente un peu vers ça.
QT3 – Dans le viseur…
« Moi, le club dont j’ai toujours rêvé depuis gamin, c’est Barcelone […] Si je pouvais voir un maillot avec Cavalière derrière, ce serait celui-là.«
Le titre qu’il faut impérativement gagner dans votre carrière ?
Ca va être un peu bateau mais s’il devait n’y en avoir que un ce serait le championnat de France. J’ai déjà joué 150, 200 matches en championnat mais chaque match qu’on joue c’est pour gagner le titre même si en saison régulière, on peut parfois l’oublier. Toutes les équipes jouent pour gagner.
Le club où vous aimeriez évoluer ?
Moi, le club dont j’ai toujours rêvé depuis gamin c’est Barcelone. En termes de jeu, de rayonnement, d’histoire c’est celui qui me fait le plus rêver. Plus il y a aussi le club de foot et la ville qui est sympa. Si je voulais voir un maillot avec Cavalière derrière, ce serait celui-là.
Si vous ne jouiez pas au basket, que feriez-vous ?
C’est une question que je me pose pas mal en ce moment parce qu’on pense un peu tous à l’après-carrière. Plus on vieillit, plus on y pense même si je me considère pas encore comme vieux. En tout cas, je me verrais bien kiné. Mon métier de basketteur m’a pas mal influencé vu que j’en fréquente un tous les jours et je trouve la mécanique du corps très intéressante. Toujours chercher la solution, le petit rouage qui va pas et va faire débloquer tout le reste.
Un favori pour le titre ?
Toujours compliqué à dire quand tu joues le titre (rires). Bien sûr, je vais dire Strasbourg. Après si tu regardes les rosters, c’est compliqué de sortir du duo Monaco-ASVEL. Ils ont tellement de talents et de profondeur de banc qu’ils seront forcément avantagés sur des longs playoffs. Après entre les deux, je ne saurais pas dire.
Un vœu à faire pour le basket français ?
J’aimerais qu’il soit plus diffusé et sur des chaînes publiques. Je comprends qu’aujourd’hui, ça ne se fait pas pour des questions d’audience. Aujourd’hui, j’aimerais que ma grand-mère qui a la TNT puisse voir quelques matches sur La chaîne L’Equipe ou sur France 3 région. Il faut que le basket soit plus visible.
Les coéquipiers idéaux pour un 3×3 ?
Si je prends en compte autant l’affect que le niveau de jeu, je prends d’abord Romuald Morency de Gravelines, qui est un de mes meilleurs potes. Je mettrai aussi Elie Okobo parce que c’est un joueur très talentueux qui a été mon copain de chambre pendant un petit moment quand j’étais à Pau. En dernier, je prendrai JB Maille avec qui je m’entends très bien et qui à fait ses débuts dans le 3×3 en novembre dernier. Une bonne bande de copains mais aussi des « boiseurs » c’est important.
A quel âge vous verriez-vous prendre votre retraite sportive ?
On verra notamment comment le corps évolue. Si un matin je me réveille et j’ai mal partout peut être que je me dirais qu’il va falloir lever le pied. Si je devais fixer une limite aujourd’hui je dirais peut-être 35 ans.
QT4 – Le quiz… au buzzer !
Lequel de vos coéquipiers est passé par l’Italie, le Kazakhstan, la Finlande, l’Autriche, l’Uruguay et Dubai ?
Je dirais Ike Udanoh ? Je sais qu’il est passé par l’Italie et la Finlande.
Bonne réponse : le pivot a connu 16 clubs en 11 ans de carrière.
Lequel de vos coéquipiers a été All-Star en 2019 ?
LNB ? J’aurais tendance à dire JB ?
Bonne réponse : Yanis Morin a aussi été appelé cette année-là
Qui est votre coéquipier le plus âgé ?
Est ce que c’est Ike ou Dre ? Ils sont tellement vieux tous les deux. Deandre Lansdowne ?
Mauvaise réponse : Il s’agit de John Roberson
Le plus jeune ?
Si on ne prend pas les espoirs, ça doit être Matt Mitchell.
Bonne réponse : Matt Mitchell est âgé de 23 ans.
Connaissez-vous le dernier club entraîné par votre coach ?
Ah non, c’est un club en Finlande c’est ça ? Bon laisse tomber alors.
Pas de réponse : Il s’agit du club de Lappeenrannan NMKY
Combien y a t-il de licenciés de basket en France (à 50 000 près) ?
Je vais peut-être dire une énorme bêtise mais 150 000 ?
Mauvaise réponse : La France comptait 668 367 licenciés en 2019
Qui a le record de points en équipe de France sur un match ?
Dans les plus capés, tu as Parker, Piétrus et Diaw. Je vais dire Tony Parker ?
Mauvaise réponse : le record de points sur un match est détenu par Hervé Dubuisson avec 51 points contre la Grèce le 21 novembre 1985.
Que s’est-il passé le 15 avril 1993 ?
L’équipe de France a fini en tête ou deuxième d’une compétition ?
Mauvaise réponse : Limoges est devenu le seul club français a remporté l’Euroleague.
SCORE : 3/8
LES INVITÉS DE « MI-TEMPS AVEC… » – SAISON 2021-2022
Hugo Robineau (Cholet) / Jessie Begarin (Champagne Basket) / Brandon Jefferson (Pau) / Amara Sy (Paris) / Alex Chassang (Bourg) / Youssou Ndoye (Orléans) / Héléna Ciak (ASVEL) / Gérald Ayayi (Pau) / Léo Cavalière (Strasbourg) / Dante Cunningham (Le Mans)
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QT1 – Dans le rétroviseur…
« [Le basket] Je me suis dit pourquoi pas sachant que je viens d’un papa volleyeur et d’une maman handballeuse. J’ai essayé, ça m’a plu, j’ai jamais quitté »
La personne sans qui vous n’auriez pas fait carrière ?
Si on parle vraiment du tout début, je dirais mon prof de grande section M. Cazalle. Il m’a juste dit : « Hé toi t’es grand, tu veux pas venir essayer le basket ? » Je me suis dit pourquoi pas sachant que je viens d’un papa volleyeur et d’une maman handballeuse. J’ai essayé, ça m’a plu, j’ai jamais quitté.
Les coachs qui vous ont le plus marqué ?
Parmi tous ceux que j’ai eu, s’il faut en retenir un, je dirais Claude Bergeaud. Car ça a été le premier à croire en moi et à me lancer dans le monde professionnel. Je me rappelle, j’avais 17 ans et j’étais en cours de philo…
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Photo d’ouverture : Léo Cavalière (FIBA)