Joueur important du dispositif du Telekom Baskets Bonn la saison dernière, Michael Kessens a choisi de suivre son coach Tuomas Iisalo à Paris cet été. Presque un retour aux sources pour celui qui a quitté sa Suisse natale à 17 ans pour rejoindre le centre de formation de Cholet, où il a passé quatre saisons.
Cet été, le Paris Basketball s'est distingué par une stratégie de recrutement aussi ambitieuse qu'intrigante. La direction sportive parisienne est allée chercher le coach ainsi que six éléments du Telekom Baskets Bonn, récent vainqueur de la BCL et finaliste du championnat d'Allemagne. Parmi ces recrues, un nom n'est pas inconnu des suiveurs du basket français : Michael Kessens. Né à Genève, l'intérieur a effectué son cursus espoirs au club de Cholet entre 2008 et 2012. Sacré champion de France Espoirs à deux reprises, Kessens garde un très bon souvenir de ses années dans l'Ouest de l'Hexagone : "Les premiers mois à Cholet étaient très compliqués. Même si la Suisse est proche de la France culturellement, ça a été un choc pour moi au début. Mais j'ai beaucoup appris, autant dans le basket que dans la vie. J'ai eu la chance de côtoyer l'équipe championne de France en 2010, des joueurs d'Euroleague très professionnels au quotidien et cela m'a beaucoup aidé tout au long de ma carrière."
Une destinée entre Cholet, la NCAA et le championnat d'Allemagne
Dans les Mauges, le néo-Parisien se lie également d'amitié avec Rudy Gobert. Depuis, les deux hommes suivent l'évolution de leurs carrières respectives : "Quand, il avait 18-19 ans, Rudy était souvent blessé, il avait des douleurs de croissance et ça a pris du temps pour que tout se mette en place pour lui. Mais je me souviendrai toujours de sa détermination. Il a toujours dit qu'il allait aller en NBA. La plupart des gars autour rigolaient, mais lui était sérieux et déterminé. Il a toujours su où il voulait aller et il a donné tort à beaucoup de gens." Comme son partenaire du secteur intérieur, Michael Kessens met finalement le cap sur les Etats-Unis pour aller parfaire sa formation en NCAA.
Après quatre saisons dans le championnat universitaire américain, le Suisse lance finalement sa carrière professionnelle en première division allemande, au Eisbären Bremerhaven. S'en suivront deux saisons à Vechta, une à Francfort et deux à Bonn, dont la dernière qui va voir l'ancien Choletais et ses coéquipiers remporter la Basketball Champions League et atteindre la finale du championnat allemand. Une réussite quasi totale que le joueur lui-même a encore du mal à expliquer : "On possédait déjà une base de la saison précédente, à laquelle on a ajouté des joueurs qui rentraient parfaitement dans notre système. On a travaillé dur et on a très tôt trouvé notre rythme. On voulait s'améliorer à chaque entrainement, à chaque match pour être capables de battre n'importe qui. Les gens nous attendaient pas à ce niveau. Mais on croyait en nous, chacun avait son rôle et tout le monde allait dans le sens du collectif. On voulait gagner tous les matchs."
Le retour en France, un choix évident
Alors quand Tuomas Iisalo a rejoint le Paris Basketball et a proposé à son intérieur de l'emmener avec lui dans la capitale française, ce dernier n'a pas hésite longtemps avant d'accepter : "Mon arrivée à Paris, c'est un peu les planètes qui se sont alignées : je suis JFL, je connais le coach, j'arrive dans un projet excitant avec de grandes ambitions... La situation est parfaite pour moi. En plus, je reviens dans un pays que je connais, je parle déjà la langue. La France fait un peu partie de moi et je suis ravi d'avoir eu l'occasion de revenir."
Reste maintenant à Michael Kessens, son coach Tuomas Iisalo et aux autres transfuges venus d'Allemagne à appliquer à l'ambitieux club parisien la recette qui a fait de Bonn l'équipe sensationnelle de la saison 2022-2023 en Europe. Un beau défi pour celui qui possède également la nationalité allemande et qui sait que son équipe sera attendue cette saison : "Je suis curieux de voir comment la saison va se passer. Ici, c'est un basket très différent de l'Allemagne. Il y a plus de talent individuel en France mais je suis sûr que les principes du coach peuvent "matcher" avec la Betclic Elite. Le fait d'avoir six joueurs et des membres du staff qui se connaissent ne va pas rendre les choses plus faciles, au contraire. Ça va être un vrai challenge, beaucoup de gens ne voudront pas forcément nous voir réussir. Mais on ne prête pas attention à cela". Une saison qui débutera ce dimanche après-midi avec une belle première opposition contre la JDA Dijon.
À Paris
Photo : Michael Kessens lors d'un entrainement du Paris Basketball en pré-saison