Après neuf saisons et 612 matches en NBA, Mike Scott a débarqué un peu par hasard en France la saison dernière, à Nancy, avant de partir à la découverte de l’Euroleague cette année à Villeurbanne. L’ailier américain de 35 ans revient sur ce lancement inattendu en Europe pour Bouncewear.
“Un jour, j’étais à la maison. Mon agent m’appelle pour dire que j’avais une proposition de Nancy. Quand j’ai dit à tout le monde ‘je vais à Nancy’, mes proches m’ont dit ‘c’est où, ça, Nancy ?’ Et pour être honnête, je ne savais pas. J’ai même cherché sur Google et j’ai mal prononcé le nom pendant une année entière (rires). C’était une excellente situation pour moi. L’équipe, l’organisation et les fans m'ont bien accueilli, ils m'ont donné une chance. J'aime Nancy pour ça. (...) Quand je suis arrivé, je me souviens du décalage horaire qui était si difficile que je n’ai pas dormi de la semaine. J’étais très fatigué à l’entraînement.”
Après deux années en France dont une parmi le gotha européen, l’ancien ailier des Hawks et des 76ers est en mesure de dresser une comparaison avec les Etats-Unis. Selon lui, les Américains manquent de reconnaissance pour le reste du basket international.
“Tous les Américains ne peuvent pas faire toute leur carrière en NBA. Partir à l’étranger n’est pas une mauvaise chose. Les Américains doivent arrêter de penser que si vous partez à l’étranger et que vous ne jouez pas en NBA, vous êtes un déchet ou rincé. Même lorsque je jouais en NBA, je n’ai jamais pensé cela. Pour jouer en Euroleague et être efficace, il faut être un bon joueur. Le parcours de chacun est différent et cela dépend des différentes opportunités que vous avez tout au long de votre carrière.”
“La plus grande différence entre la NBA et l'Euroleague, c’est le côté physique. Je pense que c'est plus physique ici, plus de contacts sont autorisés avant que l'arbitre ne siffle”
Quand il est aux Etats-Unis, Mike Scott vit toujours à Atlanta, comme depuis 2012. Il aimerait jouer jusqu’à 40 ans avant de profiter de sa retraite et de sa famille puis de devenir skills development coach, ou coach individuel, en NBA. Son expérience avec l’ASVEL, qui terminera à l’avant-dernière place du classement en Euroleague, lui sera à coup sûr bénéfique.
“L’ASVEL est un bon club. Les fans et coaches sont super, l'équipe est comme une famille. Je sais que l’on n’a pas réalisé ce qu'on voulait en début de saison, mais c'était une bonne expérience pour moi de découvrir l'Euroleague, les différentes équipes et villes. L’Euroleague est la meilleure ligue après la NBA. J’aime cette compétition ! La plus grande différence entre la NBA et l'Euroleague, c’est le côté physique. Je pense que c'est plus physique ici, plus de contacts sont autorisés avant que l'arbitre ne siffle. Pour obtenir des lancers francs en Euroleague, vous devez vous battre. En NBA, c’est plus facile d’obtenir une faute. En NBA, tout est question de points, de highlights pour les réseaux sociaux et d’argent. Ici, en Euroleague, tous les matches ressemblent à des playoffs. Chaque match est intense.”
Parmi les joueurs qui l’ont impressionné cette saison en Euroleague, l’ancien NBAer cite les Frenchies Mathias Lessort et Guerschon Yabusele, mais aussi Mike James, Shane Larkin, Wade Baldwin… ou encore Jabari Parker, numéro 2 de la draft 2014, qui a rejoint le Barça cette saison. Un adversaire que l’ASVEL retrouvera à la LDLC Arena pour son dernier match de saison régulière ce vendredi soir.