Magistral ! Et encore, on manque de superlatifs pour définir ce succès de gala. Moins en réussite ces dernières semaines en Euroleague, l’AS Monaco a livré son match référence ce vendredi 19 janvier. Devant ses supporters, la Roca Team est devenue la troisième équipe d'Euroleague, après Fenerbahçe et Barcelone, à faire tomber cette saison le leader, le Real Madrid. Et de quelle manière, alors que John Brown et Matthew Strazel étaient en civil.
Privés de leur tour de contrôle, Walter Tavares, les Merengues ont pris l’eau dès les premiers instants, subissant un 11-2 inaugural en trois minutes chrono. Après, l’équipe de Sasa Obradovic a maintenu un niveau exceptionnel, à l’image d’un Mike James en mode MVP, auteur de 15 points à 3/4 à 3-points, 5 rebonds mais surtout 13 passes décisives (à une longueur de son record) et 5 interceptions pour 32 d’évaluation en 32 minutes. Le plus gros salaire de l’histoire du championnat de France fonce sur le record de points de l’Euroleague, au grand désarroi de Nando De Colo, bloqué à 72 unités du record de Vassilis Spanoulis.
Si Kemba Walker et Terry Tarpey ne sont pas entrés en jeu, tous les autres Monégasques ont brillé, à l’image de Jordan Loyd (19 points à 7/9 aux tirs), Alpha Diallo (14 points, 3 rebonds, 4 passes), Donatas Motiejunas (13 points), et même Mam Jaiteh (8 points, 6 rebonds en 9 minutes). Symbole de la domination monégasque, l’ASM a dominé 125 à 65 à l’évaluation globale. Un véritable rouleau compresseur !
Comme dans un rêve
Dans l’ordre, la Roca Team a d’abord vécu un premier quart-temps de rêve (33-20). Portés par Mike James (16 d’éval en dix minutes), les Monégasques ont été littéralement touchés par la grâce (5/9 à 3-points, 1 seule perte de balle). Bien sûr, l’équipe de Chus Mateo a réagi via ses grognards, dont Sergio Rodriguez, auteur de huit points d’affilée en début de deuxième acte (35-28, 14e), mais Jordan Loyd a instantanément éteint le début d’incendie (43-29, 16e). La Roca Team a même compté 20 points d’avance juste avant la pause (54-34, 18e) !
On aurait pu penser que le Real Madrid parviendrait à revenir dans la partie. Que nenni ! La tentative de zone de Chus Mateo n’a pas fonctionné. Au contraire, les Monégasques sont restés sur leur nuage, avec 10/22 à 3-points et 70 % à 2-points - qui plus est contre la seule équipe d’Euroleague qui parvient à laisser ses adversaires à moins de 50 % dans ce secteur - après trois quart-temps (80-54). Qui aurait cru voir un garbage time de dix minutes à Gaston-Médecin - dans lequel Fabien Causeur, 10 points, est sorti après s’être tordu la cheville - face au leader de l’Euroleague ?
Bien sûr, cette défaite ne perturbera pas le rythme de croisière du Real Madrid, qui dispose toujours de quatre victoires d’avance sur le FC Barcelone. Mais, à l’inverse, ce succès relance complètement l’AS Monaco, qui revient à hauteur de la sixième place ex-aequo avec l’Olympiakos, Baskonia et le Maccabi Tel-Aviv, avec un bilan de 12-10. De quoi rebooster les troupes, avant un déplacement sur le parquet de l’Anadolu Efes, une équipe en grande forme, vendredi prochain. Sasa Obradovic peut souffler, lui qui a les oreilles qui sifflent...