Photo d’ouverture : Gonzalo Corbalan (Argentine) et son incroyable buzzer beater
Les huitièmes-de-finale de ce Mondial U19 ont donné lieu à peu de surprises, ainsi qu’à peu de scores serrés. Le Canada, l’Espagne, les États-Unis, la Lituanie, la France (de 34 points) n’ont guère connu de problèmes, l’emportant de 13 (l’Espagne face à l’Australie) à 72 points (les États-Unis face à la Corée) ! Seul grand favori à avoir souffert, la Serbie ne s’est imposée que de trois points face au Japon. Enfin, rayon surprises, le Sénégal a battu la Lettonie qui évoluait à domicile alors que l’Argentine s’est imposée au terme d’une rencontre au final dantesque à la Turquie.
Ce premier tour éliminatoire se montre révélateur des forces en présence et surtout de la valeur des groupes du premier tour : la Serbie est seule rescapée du groupe B, tout comme les États-Unis du groupe D ; a contrario, trois équipes des groupes A et C sont encore en lice en quarts-de-finale.
Les matchs de classement et les quarts-de-finale auront lieu vendredi.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Canada – Porto-Rico : 86-56
Balade sans sueur froide pour les Nord-Américains, qui ont « puni » les Latino-Américains, « soupçonnés » d’avoir délibérément perdu leur dernier match de poule contre l’Iran pour éviter de figurer dans la moitié de tableau des États-Unis mais qui se sont emmêlés les pinceaux en perdant de deux points de trop…
Que cela soit vrai ou pas, une chose est sûre : l’équipe portoricaine s’est montrée bien faible, incapable de contenir les assauts canadiens menés en particulier par l’ailier Caleb Houstan (2,05 m, 2003, Michigan/NCAA, 14 points à 5/8 aux tirs, 4 rebonds, 3 passes, 19 d’évaluation). En face, particulièrement maladroits (35,1 % à deux-points, 25 % à trois-points, 50 % aux lancers francs – sur seulement deux tentés il est vrai), les Portoricains n’ont eu comme lueur positive que la prestation de l’arrière Johned Walker (1,78 m, 2003, Cancha de Baloncesto Bucaplaa/PUR), qui a produit 11 pts (5/9 aux tirs) et 1 rbd pour 10 d’éval.
En quarts-de-finale, le Canada aura fort à faire face à l’Espagne, qui s’est facilement débarrassée de l’Australie.
Espagne – Australie : 86-73
On se disait hier que pour l’Australie, se retrouver face à l’Espagne en 8e de finale n’était pas un cadeau. Malheureusement pour les Océaniens, cela s’est confirmé. Plus adroits de loin (12/29, 41,4 % à trois-points contre 5/20, 25 %), dominateurs au rebond (43 prises dont 15 offensives à 28), les Espagnols n’ont pas vraiment tremblé, menant de bout en bout.
Principal artisan de ce succès, Ruben Dominguez (1,97 m, 2003, Estudiantes Madrid, ailier) monte en puissance dans le tournoi, avec une performance majuscule : 24 points à 9/9 aux tirs dont 3/3 à trois-points, 5 rebonds, 3 passes, 1 contre et 2 balles perdues pour 31 d’évaluation. À noter également la belle partie de Jeffrey Godspower (2,00 m, 2002, Malaga, pivot), auteur de 6 pts à 3/5 aux tirs, 11 rbds, 2 pds, 2 ctrs pour 19 d’éval. Débordés de partout (77 à 105 à l’éval), les Aussies n’ont subsisté que grâce à Dyson Daniels (1,97 m, 2003, Centre of Excellence/AUS, meneur), 13 pts à 6/11 aux tirs, 1 rbd, 6 pd et 18 d’éval.
Les Espagnols vont maintenant devoir faire face aux Canadiens, des rivaux forcément coriaces, ayant terminé premiers de l’un des groupes les plus forts du premier tour.
Sénégal – Lettonie : 57-44
Coup de tonnerre à Daugavspils, et immense déception pour tout un pays : à domicile, la Lettonie (deuxième derrière la Serbie de son groupe) a été dominée par le Sénégal (3e derrière le Canada et la Lituanie du fort groupe A) au terme d’un match très défensif. Les chiffres de « réussite » aux tirs ne sont pas beaux à voir : 22/62, soit 35,5 %, aux tirs pour les Sénégalais, dont 22/48 (45,8 %) à deux-points, 0/14 (!) à trois-points et 13/21 aux lancers francs (61,9 %), à peine moins laid que le 16/63 aux tirs (25,4 %) dont 9/31 à deux-points (29 %) et 7/32 à trois-points (21,9 %) ainsi que 5/9 aux lancers francs (55,6 %).
Les spectateurs de ce brouet ont dû regretter… Pas autant que les jeunes Lettons, où le seul à surnager est Kristians Feierbergs (2,03 m, 2002, Sojky Pelhrimov/CZE, ailier) qui a tout de même commis un 3/13 aux tirs (2/10 à trois-points) pour arriver à 8 pts, en plus de ses 8 rbds pour une éval de 8. En face, privés de leur fer de lance Ibou Badji (2,14 m, 2002, Barcelone, pivot, tournant à 14,0 pts et 10,3 rbds jusque là), les Sénégalais se sont appuyés sur Abdou Baye Ndongo (2,05 m, 2003, St-Mary’s Academy/USA, ailier-fort, 12 pts à 6/15, 11 rbds, 3 pds, 4 ctrs pour 21 d’évaluation) et Dahaba Magassa (1,91 m, 2002, Le Mans, arrière, 13 pts à 3/6 aux tirst, 11 rbds, 3 pds pour 17 d’éval).
Il faudra aux Sénégalais monter de très nombreux crans leur niveau de jeu pour concurrencer leur prochain opposant, les États-Unis.
Corée – États-Unis : 60-132
Que dire… Un chiffre, assez hallucinant, illustre l’écart abyssal entre les deux formations : 208 à 21. Ce sont les évaluations respectives des États-Unis et de la Corée du Sud. Côté nord-américain, seuls deux joueurs n’ont pas atteient les 10 d’éval, alors que 8 ont marqué 10 pts ou plus. Chez les Sud-Coréens, 4 joueurs ont une évaluation négative et le seul Jun Seok Yeo (2,03 m, 2002, Yongsan HS/COR), unique joueur coréen au niveau, a généré 15 points à l’évaluation (21 pts, 3 rbds). Difficile de faire ressortir des individualités chez les États-Uniens, sauf à mettre en avant une nouvelle fois Chet Holmgren (2,15 m, 86 kg !, 2002, Gonzaga/NCAA, ailier-fort) pour ses 17 pts à 8/10, ses 10 rbds et 3 contres pour 27 d’éval en moins de 18 mn. Ou noter que Peyton Watson (2,00 m, 2002, UCLA/NCAA, ailier), jusque là auteur de 10 points, s’est fendu de 15 unités à 6/14 en plus de ses 9 rbds et 6 pds pour une éval de 25 en 19 mn. Preuve s’il en est de la profondeur du banc nord-américain.
Après la Corée en amuse-bouche, c’est au Sénégal de venir défier les États-Unis. Avec une densité athlétique et une volonté défensive qui peut un peu embêter les Nord-Américains. De là à créer la surprise de les éliminer, il y a un gigantesque pas…
Lituanie – Iran : 96-53
Le Mondial U19 des courageux Iraniens s’est logiquement terminé face à des Lituaniens bien mieux armés dans tous les domaines et qui ne les ont jamais laissé rêver, démarrant la rencontre par un 23-9 qui mettait d’emblée les choses au point. Les Baltes ont ensuite pu dérouler en répartissant le temps de jeu : les 12 joueurs sont entrés, personne n’a joué plus de 21’25. La marque est donc logiquement bien répartie, avec 6 joueurs à 9 points et plus, et 8 à 10 d’éval ou plus.
Pas toujours à la fête depuis le début du tournoi, Jokubas Rubinas (1,88 m, 2002, Rytas Vilnius, arrière) s’est rassuré, produisant 11 pts à 4/6 aux tirs, 5 rbds, 3 pds et 16 d’éval. Chez les Perses, on a souffert d’une grosse maladresse (31,4 % à deux-points, 18,8 % à trois-points) et d’un gros déficit au rebond (38 à 46). En définitive, seul Parsa Fallah (2,02 m, 2003, Kalleh/IRAN, pivot) tire son épingle du jeu, avec ses 11 pts à 4/11 aux tirs et 10 rbds pour 17 d’éval.
Complets, adroits de près (50,8 %) comme de loin (34,2 %), solides au rebond (46,0 dont 15,8 offensifs), les Lituaniens vont se dresser sur la route des Français en quart-de-finale. Des opposants à ne pas prendre à la légère, et notamment leur star, Azuolas Tubelis (ailier-fort de 2,08 m, 2002, Arizona/NCAA, 17,0 pts à 52,5 % aux tirs dont 40,0 % à trois-points, 6,8 rbds, 2,5 pds, 1,3 ctr pour 19,0 d’éval).
France – Mali : 86-52
Même si elle a connu quelques ratés au démarrage, l’équipe de France U19 n’a pas eu grand mal à se venger de la défaite infligée par les U19 maliens il y a deux ans en demi-finale du Mondial U19 2019 (73-76). Et les Bleuets n’ont même pas eu besoin d’un grand Victor Wembanyama pour cela. Rapidement sanctionné de deux fautes, il n’a joué que quelques minutes en première mi-temps, ne passant qu’un total de 16’23 sur le parquet, pour 7 pts (3/8 aux tirs), 4 rbds et 4 ctrs (10 d’éval).
Pas forcément très à l’aise près du cercle face à des opposants aussi athlétiques qu’eux (43,2 % à deux-points), les Français ont compensé par une adresse très correcte de loin (9/26, soit 34,6 %, à trois-points) et un grand volume de lancers francs, à défaut d’une grande réussite dans le secteur (21/34, 61,8 %). Les Bleuets les plus en vue se nomment Jayson Tchicamboud (1,95 m, 2002, Strasbourg, meneur, 14 pts à 3/5 aux tirs, 5 rbds, 8 pds, 22 d’éval) et Clément Frisch (2,01 m, 2002, Strasbourg, ailier-fort, 12 pts à 5/10 aux tirs, 8 rbds, 16 d’éval). MVP du championnat Espoirs, ce dernier était jusque là en dedans (8 points marqués en 3 matchs, 3,3 d’éval moyenne…), il a montré son vrai visage sur ce huitième.
Il faudra qu’il se montre sous son meilleur jour tout comme ses coéquipiers pour un quart-de-finale face à la Lituanie qui sera tout sauf facile. Côté Malien, les deux plus en vue ont été les habituels Oumar Ballo (2,08 m, 2002, Arizona/NCAA, pivot, 10 pts à 4/10, 6 rbds, 3 pds, 3 ctrs, 15 d’éval) et Mohamed Sidibé (2,05 m, 2002, Nancy, intérieur, 13 pts à 6/12, 7 rbds, 14 d’éval).
Japon – Serbie : 86-89
Les Serbes menaient 87-81 à 36 secondes du terme mais ont trouvé le moyen de se faire peur jusqu’au bout, laissant les Japonais revenir à 87-86 et tremblant jusqu’à la sonnerie avant de souffler lorsque le trois-points tenté par Jumpei Iwashita sortait du cercle. Une nouvelle fois, les Serbes ont montré leur mauvaise face, prenant à la légère un adversaire qui avait perdu tous ses matchs de groupe par un écart supérieur à 20 points.
Mais c’était oublier que les Nippons ne renoncent jamais. Et qu’ils ne sont pas dénués de talent. Outre Iwashita (1,83 m, 2003, Ohori HS/JAP, meneur, 13 pts à 4/9 aux tirs, 3 rbds et 6 pds pour 17 d’éval), le Japon s’est appuyé sur Ibu Yamazaki (2,00 m, 2003, Meisei University/JAP, ailier), auteur de 23 pts à 9/17 aux tirs, 5 rbds et 23 d’éval. Du côté des Balkans, on a surtout vu, comme souvent, Nikola Jovic (2,08 m, 2003, Mega Soccerbet, ailier-fort, 28 pts à 11/20 aux tirs, 7 rbds, 6 pds, 4 ctrs, 30 d’éval) et Mihailo Musikic (2,09 m, 2002, Mega Soccerbet, pivot, 17 pts à 7/9, 10 rbds, 5 pds, 27 d’éval), qui se réveille au bon moment après une première phase en dedans.
En tout cas, les Serbes auront intérêt à se montrer plus sérieux et moins arrogants au moment d’affronter des Argentins tout aussi coriaces que les Japonais et très talentueux. En cas contraire, ces U19 réussiront à autant décevoir leur pays que les adultes, piteusement éliminés du dernier TQO.
Argentine – Turquie : 76-74
Ce match fut l’un des huitièmes les plus disputés, connaissant une fin haletante : à 1’16 de la fin de la rencontre, les deux équipes étaient à égalité 69-69 puis Batin Tuna (Turquie) rentrait un trois-points avant que Juan Francisco Fernandez réduise l’écart sur deux lancers francs à 35 secondes du terme. Furkan Haltali (TUR) manquait ensuite un dunk, contré par Fernandez et Gonzalo Corbalan (ARG) marquait de l’autre côté du terrain : 73-72 pour l’Argentine à 8 secondes de la fin. Corbalan faisait faute sur Haltali qui rentrait ses deux lancers francs, 74-73 en faveur de la Turquie avec 4 secondes à jouer.
Un laps de temps suffisant pour que Corbalan remonte le terrain, se lève à trois-points et rentre sa tentative avec la planche, en complet déséquilibre ! 76-74, les Turcs n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Côté turc, le pivot Furkan Haltali (2,06 m, 2002, Besiktas/TUR) s’est mis en valeur avec ses 19 pts à 7/10 aux tirs, ses 10 rbds, ses 4 pds et ses 28 d’éval. En face, Gonzalo Corbalan (1,93 m, 2002, Texas Tech/NCAA, arrière) est devenu le héros de tout un pays grâce à son trois-points salvateur, qui ponctue une énorme partie : 25 pts à 9/12 aux tirs, 4 rbds, 3 pds et 27 d’éval.
Après ces émotions, l’Argentine va devoir retrouver son calme pour défier les Serbes en quart-de-finale, adversaires capables du meilleur comme du pire en fonction de leur humeur. Il est sûr que les Argentins ne lâcheront rien, en tout cas.
Le programme des quarts-de-finale, dans l’ordre du tableau :
Canada – Espagne
États-Unis – Sénégal
France – Lituanie
Argentine – Serbie
Photos : FIBA
–
[armelse]
Canada – Porto-Rico : 86-56
Balade sans sueur froide pour les Nord-Américains, qui ont « puni » les Latino-Américains, soupçonnés d’avoir délibérément perdu leur dernier match de poule contre l’Iran pour éviter de figurer dans la moitié de tableau des États-Unis mais qui se sont emmêlés les pinceaux en perdant de deux points de trop…
Que cela soit vrai ou pas, une chose est sûre : l’équipe portoricaine s’est montrée bien faible, incapable de contenir les assauts canadiens menés en particulier par l’ailier Caleb Houstan (2,05 m, 2003, Michigan/NCAA, 14 points à 5/8 aux tirs, 4 rebonds, 3 passes, 19 d’évaluation). En face, particulièrement maladroits (35,1 % à deux-points, 25 % à trois-points, 50 % aux lancers francs – sur seulement deux tentés il est vrai), les Portoricains n’ont eu comme lueur positive que la prestation de l’arrière Johned Walker (1,78 m, 2003, Cancha de Baloncesto Bucaplaa/PUR), qui a produit 11 pts (5/9 aux tirs) et 1 rbd pour 10 d’éval.
[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]