Avec l’arrêt des compétitions, tous les dirigeants de clubs font actuellement leurs comptes et essayent d’envisager la prochaine saison. C’est le cas d’Antoine Linarès, président délégué en charge de l’équipe fanion du Mulhouse Pfastatt BA en Nationale 1, qui a répondu aux questions de L’Alsace.
« Nous avons géré le club en bon père de famille et j’espère que nous terminerons cet exercice 2019-2020 à l’équilibre », dit-il. « Nous n’allons pas avoir les rentrées d’argent que nous espérions – 60 000 à 80 000 euros entre les sponsors et la billetterie. D’un autre côté, nous allons faire des économies. D’une part parce que nous évitons des frais de déplacements et des frais d’arbitrage. D’autre part parce que les joueurs, dont les contrats courent jusqu’au dernier match (Ndlr : qui aurait dû avoir lieu le 2 mai au Palais des sports face à Tarbes), sont au chômage partiel depuis le 23 mars et que l’État a promis de verser des allocations correspondant aux heures dites chômées. En fait, ce n’est pas tant la fin de cette saison qui m’inquiète, mais le début de la prochaine ! »
Effectivement, pour le club alsacien comme pour les autres de France, de Navarre et de partout en Europe et dans le monde, c’est le grand saut dans l’inconnu.
« Tout simplement – et je suis loin d’être le seul – parce que je n’ai aucune visibilité sur les prochains mois. La crise sanitaire que nous traversons va avoir d’énormes répercussions. À tous les niveaux. Quelle sera la priorité de nos partenaires, dont certains seront sans doute confrontés à de grosses difficultés financières ? Je me vois mal aller les voir en leur demandant ce qu’il en est : je pense qu’ils ont d’autres chats à fouetter ! Par ailleurs, avec quelle municipalité allons-nous travailler, et quel sera le montant de notre subvention (Ndlr : 250 000 euros cette saison pour un budget de 650 000 euros) ? Bref, sur quel budget pourrons-nous tabler ? Une fois encore, je n’en ai pas la moindre idée. Nous nous retrouvons dans le flou le plus complet. »