Nanterre termine sa saison, conclue par une victoire à l’arrache mais valeureuse sur Strasbourg (77-74), à la 10e place de Betclic Elite. Le club ne verra pas les playoffs, mais au-delà de cette absence, il devra surtout négocier les enjeux d’une saison à venir qui s’annonce tendue et dramatique avec – en principe – trois descentes. Et devra s’attacher à franchir un cran pour ajuster – enfin – réellement ses moyens à ses ambitions.
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C’était une belle « der » pour Nanterre, mais ça n’aura pas suffi. Pour une fois, contrairement à leur mauvaise habitude de cette saison, surtout à domicile, les hommes de Pascal Donnadieu n’ont pas eu à courir derrière le score pour refaire un gros écart. Ils ont donc livré un match pied à pied, les yeux dans les yeux avec cette équipe de Strasbourg. Capable d’imposer plus d’agressivité défensive et un collectif mieux huilé, Nanterre a su prendre l’ascendant dès le début du troisième quart. « Je ne sais pas combien de points ils ont mis sur contre-attaque, mais c’est comme ça qu’on les relance », admettait le Strasbourgeois Gaylor Curier, meilleur marqueur du match (20 points).
Adam Mokoka, Luke Fischer apportaient leur écot, et Nanterre emportait le 3e quart (25-18). De quoi enclencher une dynamique dans le dernier, et voir arriver la victoire (72-64, 34e). Pourtant, un petit relâchement, deux lancers ratés de Chris Horton, et deux tirs primés de Roberson ramenaient la SIG dans le coup (72-70, à 32 secondes de la fin), avant qu’un lancer puis un tir primé de Kameron Taylor ne dessinent une prolongation à venir (74-74). Mais la dernière possession de Nanterre se concluait sur un invraisemblable buzzer beater, un vrai miracle, déclenché derrière la ligne du milieu du terrain par Jeremy Senglin, à deux secondes de la fin, qui faisait basculer la victoire dans le camp de Nanterre, dans une atmosphère de fiesta délirante, au grand bonheur d’un public reconnaissant. « Merci Nanterre, merci Nanterre ! » chantaient les tribunes en folie.
Il y aura ensuite une jolie fête, de la musique, de la salsa et un orchestre caliente pour boucler la saison et honorer bénévoles et partenaires. Le club avait bien fait les choses. Mais derrière cette atmosphère chaleureuse, restait une déception. Car Nanterre, qui finit 10e ne verra pas les playoffs, barré par les victoires du Mans face à Dijon (90-62) et de Cholet face à Monaco (92-85).
« Je suis déçu, vraiment, je pense qu’on aurait dû y être. C’est là qu’on revoit des matches faciles qu’on n’a pas su conclure. Je suis heureux qu’on ait pu offrir cette victoire à nos fans, mais même là on a joué avec le feu », commentait l’intérieur Chris Horton. « Si je savais l’expliquer, on ne serait pas dans cette situation. On n’a pas toujours fait ce qu’on aurait dû, comme respecter les détails » avançait-il.
« On l’avait vu venir », résumait le coach, Pascal Donnadieu. « Quand on arrive à la dernière journée et qu’on dépend des résultats des autres, c’est compliqué. Pour les autres matches, moi jusqu’à la 30e minute, je n’ai pas voulu savoir. Puis j’ai juste demandé au kiné, Nico (Barth) pour Le Mans, qui nous concernait le plus, et ils étaient à +30… Au moins, j’ai fini le match décontracté. Mais on se devait de bien finir, d’être cohérent et de jouer jusqu’au bout, pour être réglo et ne rien fausser ».
L’absence d’un vrai patron
Nanterre boucle donc sa saison à la 10e place, un rang que son coach situe à la hauteur des moyens financiers de son équipe, voire au-dessus de ses moyens, puisque Nanterre affiche le 12e budget de Betclic Elite (4 971 000 euros) et la 11e masse salariale (1 776 000 euros). Cette manière de performer au-dessus de son rang économique a toujours été la marque du club francilien, depuis son incroyable et remarquable titre de champion de France en 2013, mais les miracles ne sont pas faits pour durer, et, à l’aube de ce qui sera la 12 saison de rang de Nanterre dans l’élite, on sentait poindre une touche de lassitude dans la voix du coach, après cette dernière victoire finale.
« Avec un budget de deuxième partie de tableau, on est encore en situation d’accrocher les playoffs, et de finir dans le top 10 », soulignait-il. « Mais il va falloir se poser avec les dirigeants, voir comment on veut évoluer, car l’année prochaine va être dangereuse. Cette année on a fait des coups, comme avec Chris Horton qui finit premier à l’évaluation. Ça fait trois saisons qu’on se stabilise aux alentours de le 8e place, mais il nous faut un second souffle pour avoir un budget qui permette de construire une équipe compétitive, car l’année prochaine, il ne faudra pas se louper. Ça va devenir une ligue fermée, ce n’est pas le moment de descendre ». La descente étonnante d’Orléans cette saison, celle de Chalon l’année dernière, les difficultés de solides équipes comme Bourg-en-Bresse, un temps menacé cette saison, mettent de l’eau au moulin du coach francilien et témoignent en effet de l’énorme densité de ce championnat français. « Il faut qu’on soit extrêmement vigilant et qu’on ne mise pas sur un miracle. On a donné beaucoup de caviar aux gens avec des budgets minimalistes, il faut que les gens se rendent comptent de tout ça, et que nous au club, on ait une vraie réflexion sur ce qu’on veut faire à l’avenir » insiste le coach nanterrien.
Côté sportif, Nanterre boucle une saison en dents de scie, qui a manqué de cohérence et s’est soldée par un record de défaites à domicile (9 victoires, 8 défaites). Comme d’autres, le club a été marqué par les blessures de joueurs majeurs : Chris Horton a manqué six matches en début de saison, le meneur Nick Johnson cinq en fin de saison, mais la configuration et la complémentarité du groupe étaient loin d’être parfaites. « On a vécu une saison atypique, où on a été incapables de terminer des matches serrés. Et sans ce tir incroyable de Senglin, on va en prolongation, et je ne donnais pas cher de notre peau. Notre indiscipline et notre manque de lucidité dans les fins de matches nous ont coûté cher. Ce n’est pas un hasard, il nous manquait un petit quelque chose, un manque de maîtrise. On avait une équipe pas toujours sous contrôle en attaque, pas toujours dans la régularité. On a manqué de contrôle, d’un vrai patron pour prendre les bonnes décisions et avoir aussi ce côté clutch », analyse encore Pascal Donnadieu.
Voilà qui lance une option forte, côté recrutement. Pour le reste, le bon match de Lucas Dussoulier face à Strasbourg, la belle progression globale de Bastien Pinault et l’apport sur la fin de saison de Benjamin Sene à la mène indiquent que le club a eu le nez fin en sécurisant son trio de JFL pour l’avenir. Ce qui permettait à Pascal Donnadieu, toujours aussi malin, de revisiter l’histoire récente, somme toute réussie, de Nanterre et ses JFL. « Quand on est JFL et qu’on veut franchir un palier, à l’image de ce que font aujourd’hui Mam Jaiteh, Isaïa Cordinier (vainqueurs de l’Eurocup avec Bologne, avec un Jaiteh MVP de l’Eurocup), Alpha Kaba (MVP du championnat turc) et qu’on recherche des responsabilités, on voit que Nanterre peut-être un bon tremplin », souriait-il pour conclure son « debrief » de la saison.
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C’était une belle « der » pour Nanterre, mais ça n’aura pas suffi. Pour une fois, contrairement à leur mauvaise habitude de cette saison, surtout à domicile, les hommes de Pascal Donnadieu n’ont pas eu à courir derrière le score pour refaire un gros écart. Ils ont donc livré un match pied à pied, les yeux dans les yeux avec cette équipe de Strasbourg. Capable d’imposer plus d’agressivité défensive et un collectif mieux huilé, Nanterre a su prendre l’ascendant dès le début du troisième quart. « Je ne sais pas combien de points ils ont mis sur contre-attaque, mais c’est comme ça qu’on les relance », admettait le Strasbourgeois Gaylor Curier, meilleur marqueur du match (20 points).
Adam Mokoka, Luke Fischer apportaient leur écot, et Nanterre….
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Photo d’ouverture : Benjamin Sene (Thomas Savoja)