Nanterre n’est pas encore sorti d’affaire, mais en allant décrocher sa neuvième victoire de la saison, dans un match crucial face à Nancy, le club banlieusard s’est donné une bonne bouffée d’oxygène (14ème ex-aequo avec Blois, avec 9v-16d). Il y est parvenu en retrouvant la manière et la cohésion, et en battant pour la deuxième fois les Lorrains, défaits sur leur parquet de Gentilly au match aller (82-87). Avec un calendrier à venir favorable, les hommes de Pascal Donnadieu ont repris leur destin en main, dans la lutte pour le maintien.
C’était assurément la soirée de toutes les peurs, et il ne fallait pas se rater. La pression était donc intense sur les épaules de Nanterre, comme sur celles du SLUC Nancy, mal en point lui-aussi , et encore plus aujourd’hui (18ème, 8v-16d, mais avec un match en moins). C’était donc un match crispé et crispant, que Nanterre, toujours privé de son meneur Justin Bibbins (opéré le 10 janvier et out pour trois mois), a abordé enfin avec un engagement et de l’intensité dès la première minute.
«Il y avait eu la déception de la défaite, à l’Arena, face à l’ASVEL. Alors dans le vestiaire, on s’était dit qu’il fallait absolument qu’on puisse répondre à la dureté, être dur, être fort dès le début, maîtriser le tempo » confiait Miralem Halilovic, l’intérieur banlieusard. « Justin (Bibbins) nous a fait un super discours avant le match. Et ce qui nous a portés, c’est qu’on a gardé une bonne intensité, une bonne énergie, qui nous ont permis de toujours rester dans le match, même quand Nancy a eu une bonne série ».
Soudés défensivement, protégeant bien leur cercle, les banlieusards ont vite pris les commandes du match, portés par un Rion Brown efficace des deux côtés du terrain et dans son impact défensif (13 poins, 5 rebonds, 2 interceptions et 2 passes) et un Miralem Halilovic impérial (18 pts, 9 rebonds, 1 passe), face à qui la défense lorraine n’a jamais pu s’ajuster. Malgré le talent de Mike Scott (25 points, 9 rebonds) , Nancy était trop juste et subissait le match.
Il y eut pourtant une éclaircie pour les garçons de Sylvain Lautié, car Nanterre devait gérer le poids des fautes s’abattant sur Benjamin Sene, qui écopait de sa troisième puis quatrième faute dès la reprise (55-48, 24ème). Le meneur nanterrien n’aura joué que dix-sept minutes samedi soir, et la situation profitait à Nancy qui trouvait un 9-0, pour passer en tête pour la première fois (55-57, 26ème). Mais ce fut bref, car la cohésion du groupe banlieusard lui permettait de trouver d’autres armes pour revenir, avec un peu d’adresse primée des mains de Bastien Pinault, pour reprendre la main sur ce match jusqu’au bout. Au final, Nanterre trouvait la satisfaction d’une victoire importante, comme d’avoir survécu au temps de jeu limité de Sene ainsi qu’ à une lourde maladresse primée (25% à 5/20), ce qui d’un côté était un indicateur positif, pour ce qui est de gagner dans le dur, et face à tout ce qui l’attend encore.
Trois adversaires directs à la maison
« On n’est pas une équipe préparée à jouer le maintien » soulignait Halilovic. « Alors cette victoire est très importante, c’est une grosse victoire, et on doit garder cet esprit, cette motivation pour les matches qui restent » exhortait-il. Car Nanterre a face à lui désormais un calendrier plutôt favorable à sa survie, avec la réception de trois adversaires directs puisque Pau-Orthez, Fos sur Mer et Blois se déplaceront successivement au palais des Sports, qui était bien plein et bouillonnant samedi. De plus, les hommes de Pascal Donnadieu se sont imposés à l’aller, sur le parquet de Pau (71-80) et à Blois (71-73), et ils viennent de battre deux fois Nancy. Leur chemin vers le maintien leur offre de belles opportunités, et le voyage pour garder leur place dans l’Elite va dépendre de leur capacité à s’imposer à domicile. Et dès mardi, face aux Palois.
« On a notre destin entre nos mains. Surtout si on continue comme ça, avec une défense cohérente, beaucoup d’énergie et un état d’esprit gagnant » analysait le coach de Nanterre. Car forcément, on n‘était pas une équipe destinée et préparée à jouer le maintien » ajoutait-il, en écho aux propos de son intérieur. « Et il était important de gagner ce premier match couperet face à un adversaire direct. Maintenant on va en jouer trois autres, et si on bat ces trois-là, avec douze victoires, ça devrait le faire » évaluait-il, lui qui dans sa longue et fructueuse carrière de coach ne s’est jamais retrouvé en position de coacher une équipe en lutte pour le maintien. « On était en souffrance, moi aussi » ajoutait-il en revisitant les derniers matches de ses hommes. A charge pour eux tous, maintenant, de valider les vertus de cohésion et d’intensité manifestées face à Nancy pour conjurer cette souffrance.
Photo : Miralem Halilovic (Thomas Savoja)