Il s’en est fallu de peu, mais les hommes de Pascal Donnadieu ont préservé l’essentiel, signant une quatrième victoire de rang, en s’imposant sur le fil, face à une équipe méridionale de Fos-sur-Mer qui a eu le grand mérite de les pousser dans leurs retranchements.
Les banlieusards ont été menés quasiment tout le match, parfois largement (18-36, 11ème), ne repassant en tête que brièvement (64-63, 28ème ). Longtemps, ils ont joué avec le feu, et ont bien failli s’y brûler les ailes.
Mais Nanterre a survécu à tout samedi soir, notamment à un premier quart-temps épouvantable, pendant lequel Fos a pris le large, alors que la JSF était à la rue : un rebond, 7 balles perdues, 31 points encaissés, et 9 à 36 d'évaluation à la fin des dix premières minutes. Nanterre a eu aussi le grand mérite d’avancer, malgré le très mauvais match de Miralem Halilovic, très loin de son niveau habituel (8 points à 4/16, 8 rebonds, 3 balles perdues).
Pour inverser le cours d’un match compliqué, il y avait un grand Justin Bibbins à la manœuvre (33 points, 10 fautes provoquées, 2 rebonds, 4 passes), une solidarité sans faille qui a permis aux Nanterriens de ne rien lâcher, et des solutions venues du banc. Nanterre est monté d’un cran, avec notamment l'intensité, l'énergie et la dissuasion apportée par Hamadi Ndiaye, et l’entrée en jeu primordiale, au deuxième acte, de Sadio Doucouré, qui n’avait pourtant pas joué une seule minute sur les trois derniers matches.
Par son impact des deux côtés du terrain (9 points à 80% 5 rebonds, 1 passe en 17mn), son agressivité, il a déstabilisé la défense des Sudistes. L’ailier malien (2,00 m, 30 ans), arrivé en janvier comme pigiste médical de Rion Brown, puis prolongé ensuite, a été le facteur X, l'élément déclencheur qui a permis à Nanterre de renverser le cours du jeu.
S'il louait la capacité de réaction de son équipe, et sa volonté de rester dans le match sans rien lâcher, le coach Pascal Donnadieu rendait un hommage assez appuyé à son joueur.
“Dès sa rentrée, Sadio Doucoure a été phénoménal, il a été impactant des deux côtés du terrain; si je dois désigner un joueur qui nous fait gagner ce soir, bien sûr il y a Justin Bibbins, l’impact d’Hamady Ndiaye, mais je dirais que Sadio, en donnant tout sans état d'âme, a accompli une grosse performance. Je lui avais dit à la mi-temps “tiens-toi prêt, tu vas rentrer rapidement. Fais ce que tu sais faire”. Et faire une telle prestation sans avoir joué les trois derniers matches je dis “chapeau”. Ca mérite beaucoup de respect. On sait qu'il y a au niveau professionnel, beaucoup de joueurs qui sont centrés sur leur perf, leur ego, ça fait donc très plaisir d’avoir un joueur comme ça dans son effectif”.
Quant à l’intéressé, il a pris avec bonheur et tout en simplicité, sa grosse part dans cette victoire déterminante pour le maintien, puisque Nanterre s’est aussi offert le point-average face à Fos.
Sadio, comment avez-vous vécu cet enchaînement de trois matches sans jouer une minute ?
Je ne vais pas mentir, c'est vrai qu'en tant que sportif professionnel, rester sur le banc est une situation extrêmement frustrante. Car on sait malgré tout qu’on doit rester toujours prêt. Dans ma tête, que je joue ou pas, que je joue deux ou trois minutes, je me dois d’être prêt quand le coach m’appelle enfin.
Avez-vous conscience d’avoir été le facteur déclenchant de la victoire de Nanterre ce soir ?
Je ne sais pas, je ne me focalise pas là- dessus. L'équipe a gagné, c'est ce qui importe ce soir ; je suis juste satisfait du rendement de notre équipe, qui a concrétisé les efforts montrés à Cholet. En ce qui me concerne, je sais que quoi qu’il arrive, même si c’est très dur de regarder les matchs sur le banc, je dois être là quand il faut.
Tout de même, comment avez-vous géré cette frustration?
C’était très difficile, de les voir jouer et de ne pas pouvoir aider l’équipe, de ne pas pouvoir apporter. Il faut rester focus, s’entraîner… Il fallait que je prenne mon mal en patience. Et à la mi-temps, le coach est venu me voir et il m’a dit “Prépares-toi”. Et j’étais prêt.
Nanterre vient d’enchaîner quatre victoires, comment voyez-vous évoluer cette équipe?
J’ai vu cette équipe changer déjà, lors du match contre Nancy, et continuer à progresser avec l’enchaînement de notre 2e victoire (contre Pau-Orthez). Il faut savoir qu’on a toujours eu une bonne cohésion dans ce groupe. On n’a jamais renoncé, tout le monde se donne à fond avec l’envie de démontrer qu’on est une véritable équipe. Là on est à quatre victoires, on va pouvoir souffler un peu. En tout cas, on passait notre temps à regarder derrière, là ça devient un peu plus simple.
Nanterre est donc sur la bonne voie ?
J’espère que l’équipe va continuer dans ce sens. Ce n’est plus le même Nanterre. J’espère qu’on va continuer à montrer qu’on peut être dominant. En rectifiant les petits défauts qu’on a pu voir notamment sur ce début de match.
Quel était votre état d'esprit quand vous êtes rentré sur le terrain, après trois matches sans jouer. Que vouliez- vous apporter à cette équipe ?
Quand je suis rentré, je n’avais pas d’objectif individuel, je ne pensais pas à faire les choses individuellement; je voulais juste contribuer à ce que le match change, qu’on revienne dans le match. Ça a été top ! Ce que je kiffe vraiment, ici, ce sont les supporters. Franchement, ils sont vraiment énormes! Quand tu es dans le dur, c’est un plus pour moi, à 100%, de voir et de sentir une salle comme ça, toujours remplie, toujours au top. Ca me booste complètement.”
