NBA Draft – Top 10 prospects européens : Alperen Sengun, la future star old school ? (5/10)

Quelques jours avant la draft NBA du 29 juillet 2021, Basket Europe vous présente les dix prospects européens les plus susceptibles d’obtenir le précieux sésame : une sélection parmi les 60 meilleurs jeunes de leur génération. Après Joël Ayayi, Usman Garuba, Ariel Hukporti et Neemias Queta, place aujourd’hui au Turc Alperen Sengun. Élu MVP du difficile championnat turc à 18 ans avec des stats de haut de gamme, le pivot n’a dans un premier temps pas tapé dans l’œil des scouts NBA, les mock draft le voyant difficilement dans les lottery picks (15 premiers choix). Il semble progresser dans les prévisions à mesure que l’échéance se rapproche, tout en laissant des observateurs dubitatifs, un peu, toutes proportions gardées, comme ils le furent précédemment avec Nikola Jokic…

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Profil

Il n’a que 18 ans mais il règne déjà sur le championnat turc, dont il a été désigné MVP de la saison, devant des joueurs comme Nando de Colo ou Jan Vesely du Fenerbahce ou Shane Larkin, Vasilije Micic ou encore Rodrigue Beaubois du vainqueur de l’Euroleague, l’Anadolu Efes. Ça classe son homme, ou plutôt son jeune homme !

Pour obtenir cette distinction, Alperen Sengun a bien sûr profité du fait que son club, Besiktas, lui a donné les clés du camion. Mais il a su dès le début de la saison les exploiter à la perfection, par sa mobilité, son explosivité, son jeu dos au panier, ses feintes, ses tirs en crochet des deux mains, ses dunks, ses passes millimétrées. En fait, malgré son jeune âge, le natif de Giresun (une petite ville sur les bords de la Mer Noire) fait preuve d’un jeu old school, beaucoup plus basé sur ses fondamentaux parfaits que sur ses qualités physiques. Ce qui lui vaut des comparaisons élogieuses comme Kevin Love, Domantas Sabonis ou Nikola Jokic.

Le néo-international n’est évidemment pas encore au niveau de ces références, mais il présente un peu le même profil, par son toucher de balle, ses appuis, sa vision du jeu, son sens du rebond, notamment offensif :  « J’ai comme un sixième sens pour le rebond », a-t-il expliqué au site The Athletic. « Quand un shoot part, je sais où la balle va atterrir.  »

Capable de créer pour ses coéquipiers comme pour lui-même, Alperen Sengun est également un excellent intercepteur (près de 1,5 par match en championnat) et un contreur redouté en Turquie. Cela étant, il n’est pas forcément considéré comme un grand défenseur, par la faute d’une mobilité latérale moyenne et d’un physique encore léger l’empêchant de contenir des pivots plus grands et plus lourds.

De fait, si ses qualités intéressent pas mal de franchises NBA, ses limites physiques (une taille, 2,08 m, « moyenne » pour un pivot, une envergure de « seulement » 2,13 m) font naître des doutes sur sa capacité à s’exprimer face aux colosses de la grande ligue. Des interrogations qu’avait soulevé Nikola Jokic en son temps – et l’on connaît la réponse… Avec son profil quelque peu différent (de bons fondamentaux, une belle vision du jeu, mais une explosivité supérieure compensant un « coffre » inférieur), Alperen Sengun peut espérer se faire une belle place en NBA, à défaut de devenir une star comme Nikola Jokic.

Carte d’identité
Poste : 5
Taille : 2,08 m (envergure : 2,13 m)
Date de naissance (lieu) : 25 juillet 2002 (Giresun/Turquie)
Nationalité : Turque
Equipe : Besiktas (Turquie)
Stats 2020-2021 : 18,6 points (66,7 % à deux-points sur 9,79 tirs par match, 21,2 % à trois-points sur 0,97 tir, 91,2 % aux lancers francs), 8,9 rebonds, 2,7 passes, 1,5 contre pour 25,4 d’évaluation en 28 minutes

Trajectoire

Avant le basket, c’est par la natation que le jeune Alperen Sengun a commencé le sport, avant de suivre son grand frère dans les gymnases et ne plus quitter la balle orange. Après avoir appris les rudiments du jeu dans sa ville natale, Giresun (au nord-est de la Turquie), il part en 2014 (il a donc 11 ans) à Bandirma (à l’ouest du pays), où il va se développer au sein du Banvit Bandirma, l’équipe locale, qui évolue en première division turque. Il y progresse (au sein de l’équipe réserve) au point de devenir capitaine de l’équipe U16 de Turquie pour l’Euro 2018, avec laquelle il décroche le bronze et une place dans le cinq majeur du tournoi (14,4 pts, 9,4 rbds, 18,7 d’éval) avant d’impressionner le même été au Mondial U17 : 15,9 pts, 12,3 rbds, 21,7 d’éval ! Des performances de haute volée réitérées l’été suivant à l’occasion de l’Euro U18 (et donc à 17 ans) conclu sur une médaille d’argent et une place dans le cinq majeur du tournoi, avec 11,9 pts, 9,0 rbds et 17,1 d’éval.

Après s’être fait les dents dans l’équipe réserve de Bandirma, le jeune pivot, encore un peu enveloppé (près de 120 kg), joue la saison 2019-20 avec l’équipe première du Banvit Bandirma, générant 5,0 pts et 3,9 rbds en 13 mn par match. À l’intersaison, le club de Bandirma met la clé sous la porte et Sengun, comme ses compères Sehmus Hazer et Furkan Haltali, prend le chemin du Besiktas, l’un des nombreux clubs d’Istanbul. Et c’est là que le jeune homme, qui a suivi un entraînement physique lui permettant de passer à 109 kg de muscles, va éclater au grand jour, dominant un championnat national de premier plan.

Sa saison 2020-2021

2020-21 a été la saison de l’explosion pour Alperen Sengun, tant au niveau du championnat turc qu’à l’international. Recruté par Besiktas suite à l’arrêt du Banvit Bandirma, le jeune pivot n’a pas mis longtemps à trouver ses marques : deuxième meilleur marqueur du championnat (18,6 pts), deuxième aux contres (1,5 par match), troisième aux rebonds (8,9), premier à l’évaluation (25,4), le titre de MVP de la saison en prime. Avec une belle cinquième place de saison régulière en prime et une place en demi-finale des play offs (perdue 3-0 face à l’Anadolu Efes). Engagé en FIBA Europe Cup, Besiktas n’y a disputé que trois rencontres, où Sengun n’est pas passé inaperçu : 23,0 pts (75,9 % à deux-points, 0/2 à trois-points, 69,4 % aux lancers francs), 7,3 rebonds, 2,7 passes, 2,0 balles perdues, 2,0 contres, 28,0 d’éval.

Ces performances ont valu au pivot de se voir sélectionné en équipe nationale pour les fenêtres de qualification à l’EuroBasket 2022. En 4 matchs et 23,1 mn de moyenne, il y produit 12,0 pts (51,9 % à deux-points, 66,7 % à trois-points, 50,0 % aux lancers francs), 7,3 rbds, 1,0 pd, 1,5 bp, 1,0 ctr, 14,0 d’éval. Dont un magistral 24 pts-12 rbds contre la Suède. Ce qui lui vaut logiquement d’être appelé pour le Tournoi de qualification olympique : en 3 matchs, et alors que la Turquie alignait pratiquement tous ses meilleurs joueurs, Sengun a montré ce qu’il valait déjà : 11,3 pts (55,6 % à deux-points, 0/1 à trois-points, 77,8 % aux lancers francs), 6,0 rbds, 2,0 pds, 1,3 bp, 0,3 ctrs, 14,7 d’éval, de quoi terminer premier au rebond et à l’éval de son équipe !

Des performances exceptionnelles pour un garçon de 18 ans, qui ont valu à Alperen Sengun d’intéresser encore et toujours plus les scouts NBA.

Points forts / Points faibles

Les interrogations sur la capacité d’Alperen Sengun à pouvoir être rentable en NBA dès maintenant commencent à s’estomper. Il a montré toute la saison que ce qu’il était capable de produire en sélection de jeunes (U16, U17 ou U18) était reproductible dans un championnat aussi huppé que la BSL turque et, mieux encore, dans un contexte aussi concurrentiel qu’un Tournoi de qualification olympique !

Autant dire que l’une des premières forces du jeune homme est son étonnante maturité. Il ne s’affole jamais, même lorsqu’il est sujet à une prise à deux, attendant de trouver la faille pour marquer ou faire une passe décisive. Doté de fondamentaux quasi-parfaits, il est capable de marquer dos au panier, en roulant sur un pick and roll, en crochet main gauche ou main droite, sur une claquette au rebond offensif. Et sa vision du jeu lui permet de trouver le partenaire démarqué si la voie du panier est bouchée. Capable de dominer sur jeu posé, même face à des adversaires plus physiques que lui, il est également très à l’aise en contre-attaque et en transition grâce à une mobilité au-dessus de la moyenne. Il a également un don pour le rebond et sait en défense se placer pour intercepter ou contrer.

En ce qui concerne les aspects négatifs, le premier, pour lui qui vise la NBA, est son actuelle quasi-incapacité à parler anglais. Un domaine sur lequel il va pouvoir travailler, tout comme sur son physique, encore léger pour les joutes sous les panneaux de la NBA. En attaque, s’il dispose d’une panoplie complète près du cercle, il n’a en revanche pratiquement pas de tir à trois-points, une carence qui pourrait être comblée avec du travail, à voir ses bons pourcentages aux lancers francs. C’est plutôt en défense qu’il est attendu, manquant de vitesse latérale, ayant parfois du mal à changer de direction et même à se concentrer sur ces aspects du jeu. Par ailleurs, sa taille (2,08 m) semble à certains scouts un peu limitée pour un pivot, quand bien même la grande ligue s’orienterait de plus en plus vers un jeu small ball…

La citation de Mike Schmitz

« Jouant en même temps que des prétendants à la draft sortant d’université comme James Blackmon Jr (Indiana), Markell Johnson (NC State) et Joel Berry (UNC), Sengun a été le meilleur joueur sur le parquet. Je l’ai aussi surveillé lors d’une séance de shoots : il est évident que, même s’il est à 4/23 cette saison à trois-points, il peut devenir un bon tireur de loin, ce qui lui permettra de jouer comme ailier-fort, au moins en attaque. »

Mike Schmitz, expert NBA pour DraftExpress.com et scout

Notre pronostic : lottery pick

À mesure que les workouts se multiplient et que la draft approche, la cote d’Alperen Sengun n’en finit plus de monter. Ainsi, il a été convié à rejoindre la « green room » (la pièce où se réunissent les joueurs qui seront potentiellement draftés dans les 15 premiers) lors de la prochaine draft. Et il semblerait que le jeune homme ait tapé dans l’œil des dirigeants de l’Orlando Magic lors de son workout – la franchise floridienne disposant des 5^e et 8^e choix…

Comparaison NBA : Kevin Love, Domantas Sabonis, Nikola Vucevic, Nikola Jokic en plus petit
Notre pronostic : 8e choix (Orlando Magic)

– Neemias Queta, le premier Portugais en NBA ?

–Ariel Hukporti, un diamant à polir

–Usman Garuba, l’intérieur qui détonne

– Joël Ayayi, l’homme à tout faire

Photos : Alperen Sengun (FIBA)

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Profil

Il n’a que 18 ans mais il règne déjà sur le championnat turc, dont il a été désigné MVP de la saison, devant des joueurs comme Nando de Colo ou Jan Vesely du Fenerbahce ou Shane Larkin, Vasilije Micic ou encore Rodrigue Beaubois du vainqueur de l’Euroleague, l’Anadolu Efes. Ça classe son homme, ou plutôt son jeune homme !

Pour obtenir cette distinction, Alperen Sengun a bien sûr profité du fait que son club, Besiktas, lui a donné les clés du camion. Mais il a su dès le début de la saison les exploiter à la perfection, par sa mobilité, son explosivité, son jeu dos au panier, ses feintes, ses tirs en crochet des deux mains, ses dunks, ses passes millimétrées. En fait, malgré son jeune âge, le natif de Giresun (une petite ville sur les bords de la Mer Noire) fait preuve d’un jeu old school, beaucoup plus basé sur ses fondamentaux parfaits que sur ses qualités physiques. Ce qui lui vaut des comparaisons élogieuses comme Kevin Love, Domantas Sabonis ou Nikola Jokic.

Le néo-international n’est évidemment pas encore au niveau de ces références, mais il présente un peu le même profil, par son toucher de balle, ses appuis, sa vision du jeu, son sens du rebond, notamment offensif :  « J’ai comme un sixième sens pour le rebond », a-t-il expliqué au site The Athletic. « Quand un shoot part, je sais où la balle va atterrir.  »

Capable de créer pour ses coéquipiers comme pour lui-même, Alperen Sengun est également un excellent intercepteur (près de 1,5 par match en championnat) et un contreur redouté en Turquie. Cela étant, il n’est pas forcément considéré comme un grand défenseur, par la faute d’une mobilité latérale moyenne et d’un physique encore léger l’empêchant de contenir des pivots plus grands et plus lourds.

De fait, si ses qualités intéressent pas mal de franchises NBA, ses limites physiques (une taille, 2,08 m, « moyenne » pour un pivot, une envergure de « seulement » 2,13 m) font naître

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