NBA Draft – Top 10 prospects européens : Filip Petrusev, le Serbe sous-estimé (8/10)

Quelques jours avant la draft NBA du 29 juillet 2021, Basket Europe vous présente les dix prospects européens les plus susceptibles d’obtenir le précieux sésame : une sélection parmi les 60 meilleurs jeunes de leur génération. Après Alperen Sengun, Usman Garuba, Vrenz Bleijenbergh, Rokas Jokubaitis, Joël Ayayi, Neemias Queta ou encore Ariel Hukporti, voici le tour de Filip Petrusev. Un prospect de haut vol, pourtant snobé par la NBA d’une manière incompréhensible. Meilleur joueur de la Ligue Adriatique, meilleur marqueur de la Serbie lors du dernier Tournoi de qualification olympique, le tout à tout juste 21 ans, Petrusev est d’ores et déjà un joueur haut de gamme. Et pourtant, il n’est attendu qu’au milieu du deuxième tour pour la plupart des mock draft. Étonnant, non ?

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Profil

Efficacité, c’est le qualificatif qui définit le mieux Filip Petrusev. Pivot longiligne aux fondamentaux haut de gamme, capable de s’écarter, de pénetrer, de tirer de près comme de loin, il n’empile pas les highlights parce qu’il « se contente » de marquer en finesse. Une finesse qui lui est parfois reprochée car il ne réalise pas de dunks fracassants (même s’il est tout à fait capable d’en réussir).

En fait, Filip Petrusev a une approche plutôt cérébrale du jeu, cherchant toujours le meilleur moyen de marquer et ne considérant pas que la ligne droite est forcément le moyen le plus efficace d’aller au cercle. Ce qui lui permet de rapidement s’adapter à divers contextes. Ainsi, après avoir brillé à Gonzaga, en NCAA, il est revenu au pays, au Mega Soccerbet, « l’usine à prospects serbe » bien connue, où il a montré ses progrès et sa domination (MVP de la Ligue Adriatique !) avant de faire de même en sélection nationale.

https://www.youtube.com/watch?v=4uiREEuclGQ

Et pourtant, le natif de Belgrade n’est vu que comme le 11 ou 12^e pivot de la prochaine draft par les observateurs établissant les mock drafts ! Certains lui reprochent son manque d’explosivité, d’autres un jeu « unidimensionnel » ou manquant d’un vrai point fort, voire son âge, puisqu’il est l’un des rares joueurs à se présenter à la draft à 21 ans. Pour autant, il suffit de regarder les chiffres (voir la carte d’identité ci-dessous) produits par le jeune homme pour saisir à quel point il est d’ores et déjà capable de hisser son niveau de jeu à la hauteur de l’événement (meilleur marqueur et meilleure éval de la Serbie lors du dernier TQO, devant des Vasilije Micic, Milos Teodosic ou Boban Marjanovic, entre autres…).

Alors, trop « profilé européen », Filip Petrusev ? Ou tout simplement sous-estimé ? En tout cas, on a hâte de voir s’il arrivera à faire mentir les pronostics en sa défaveur une fois en NBA.

Carte d’identité
Poste : 5
Taille : 2,11 m (envergure : 2,13 m)
Date de naissance (lieu) : 15 avril 2000 (Belgrade, Serbie)
Nationalité : Serbe
Equipe : Mega Basket (Serbie)
Stats 2020-2021 : 21 matchs, 31,5 mn, 23,7 points (61,9 % à deux-points, 41,9 % à trois-points), 7,6 rebonds, 1,6 passe, 1,1 contre, 28,0 d’évaluation en Ligue Adriatique ; 8 matchs, 25’55, 15,8 pts (46,0 % à deux-points, 54,2 % à trois-points), 6,9 rbds, 1,5 pd, 0,8 ctr, 19,1 d’éval en KLS (championnat de Serbie) ; 2 matchs, 34,1 mn, 24,5 pts (68,0 % à deux points, 50,0 % à trois-points), 7,0 rbds, 2,5 pds, 0,5 ctr, 28,5 d’éval avec l’équipe nationale pour les fenêtres de qualification à l’EuroBasket 2022 ; 4 matchs, 19,6 mn, 15,5 pts (80,0 % à deux-points, 0/1 à trois-points), 5,1 rbds, 0,8 pd, 1,0 ctr, 19,0 d’éval avec l’équipe nationale lors du TQO.

Trajectoire

Le moins que l’on puisse dire est que le parcours de Filip Petrusev n’est pas banal. Nous l’avions raconté en début d’année (à voir ICI), le jeune homme a déjà vu du pays. Après avoir fait ses premières armes au pays (à l’Étoile Rouge et au Partizan), il est parti avec son frère cadet à Vitoria à l’âge de 14 ans avant de s’envoler vers les États-Unis deux ans plus tard ! Il y a étudié (et joué au basket, bien sûr) aux écoles de Avon Old Farm (Connecticut) et Montverde Academy (Floride) avant de passer deux saisons à l’université de Gonzaga, en NCAA. Après une saison 2018-19 d’apprentissage (6,5 points et 2,7 rebonds en 11,4 minutes), le pivot a montré tout son talent dans une équipe figurant parmi les meilleures de la saison (31 victoires pour 2 défaites) : 17,5 pts (56,2 % aux tirs) et 7,9 rbds. De quoi lui permettre de décrocher la distinction de « Joueur de l’année de la West Coast Conference ».

Parallèlement à ses pérégrinations à l’étranger, Petrusev est resté fidèle à son pays, oeuvrant tous les étés pour les sélections de jeunes, d’abord en U16 puis avec les U18 et les U19, avec un rôle le plus souvent de premier plan. Il a ainsi largement contribué à la médaille d’or serbe à l’Euro U18 de 2018, avec ses 21,0 pts à 60,9 %, ses 8,7 rbds et 3,1 pds, de quoi lui valoir une place dans le cinq majeur du championnat. Et au Mondial U19 de 2019, terminé à la 7^e place, le pivot a produit 19,3 pts à 66,2 % et 10,1 rbds.

Sa saison 2020-2021

À l’inter-saison 2020, Filip Petrusev a hésité à se présenter à la draft avant de retirer son nom et de faire le choix de revenir en Serbie pour y évoluer sous les couleurs du Mega Soccerbet, avec l’ambition d’élargir son arsenal offensif et de montrer de nouveaux aspects de son jeu. Un objectif accompli, comme le soulignent ses 23,7 pts (à 41,9 % à trois-points) et 7,6 rbds pour 28,0 d’éval en Ligue Adriatique : meilleur marqueur et meilleure éval du difficile championnat regroupant les meilleures équipes de l’ex-Yougoslavie, de quoi se voir désigné MVP de la Ligue.

De quoi lui valoir d’être appelé en équipe nationale senior, d’abord pour les fenêtres de qualification à l’EuroBasket 2022, ensuite pour le TQO de Belgrade. Dans les deux compétitions, Petrusev a montré l’étendue de ses qualités, finissant meilleur scoreur et meilleure éval de la première compétition, meilleure éval de la seconde.

Points forts / Points faibles

Filip Petrusev souffre certainement de ne pas être « visible », autrement dit de ne pas forcément impressionner son monde pendant un match, du moins jusqu’à ce qu’on regarde la feuille de stats…

Certes, ses excellents fondamentaux offensifs, sa très bonne vision du jeu, ses mouvements près du cercle, sa capacité à déborder ses adversaires en vitesse et en finesse, ses tirs en crochet, son adresse de loin et son habileté à ressortir la balle pour ses partenaires sont remarqués. Tout comme ses qualités de rebondeur et ses aptitudes à tenir son adversaire en défense.

https://www.youtube.com/watch?v=l3cfVWqWJzw

Mais, nous l’avons déjà souligné, il lui est souvent reproché de manquer d’un point fort marquant, de ne pas posséder de qualités athlétiques hors du commun, d’avoir un shoot extérieur encore irrégulier. En défense, il manque de mobilité latérale et a du mal en face de joueurs plus petits ou pour défendre au large. Il est également fait état de son manque de jeu sur sa main gauche.

Le plus étonnant tient à ces scoutings relevant que, à le voir en match, ces observateurs ont l’impression de voir un joueur moyen, capable de jouer mais sans un talent particulier susceptible de lui permettre d’exister en NBA. Pourtant, en consultant les feuilles de stats, l’impression devrait être différente…

La citation

« Pour résumer, il n’y a aucun doute sur le fait que Filip Petrusev a un bel avenir en tant que joueur NBA. Ce n’est pas donné à tout le monde de débarquer en Ligue Adriatique et d’en être le MVP et le meilleur marqueur à 21 ans. Filip Petrusev est un incroyable prospect qui va faire son chemin en NBA, avec un gabarit et un jeu parfaitement adaptés à la NBA actuelle. »Antonio Dias, scout portugais travaillant avec des équipes de G-League et de NCAA, l’un des plus enthousiastes à l’égard de Filip Petrusev.

Notre pronostic : début/milieu de deuxième tour

Au cours des dernières semaines, la cote de Filip Petrusev a un peu grimpé, sans pour autant atteindre des sommets – en bref, personne ne le voit sélectionné au premier tour. Ce qui, pour un observateur européen, semble assez ahurissant. Au joueur, maintenant, de montrer à tous ces observateurs qu’ils ont eu tort de le snober.

Comparaison NBA : Jason Smith, Nikola Vucevic

Notre pronostic : 42e choix (Detroit Pistons)

.

.

[armelse]

Profil

Efficacité, c’est le qualificatif qui définit le mieux Filip Petrusev, Pivot longiligne aux fondamentaux haut de gamme, capable de s’écarter, de pénetrer, de tirer de près comme de loin, il n’empile pas les highlights parce qu’il « se contente » de marquer en finesse. Une finesse qui lui est parfois reprochée car il ne réalise pas de dunks fracassants (même s’il est tout à fait capable d’en réussir).

En fait, Filip Petrusev a une approche plutôt cérébrale du jeu, cherchant toujours le meilleur moyen de marquer et ne considérant pas que la ligne droite est forcément le moyen le plus efficace d’aller au cercle. Ce qui lui permet de rapidement s’adapter à divers contextes. Ainsi, après avoir brillé à Gonzaga, en NCAA, il est revenu au pays, au Mega Soccerbet, « l’usine à prospects serbe » bien connue, où il a montré ses progrès et sa domination (MVP de la Ligue Adriatique !) avant de faire de même en sélection nationale.

https://www.youtube.com/watch?v=4uiREEuclGQ

Et pourtant, le natif de Belgrade n’est vu que comme le 11 ou 12^e pivot de la prochaine draft par les observateurs établissant les mock drafts ! Certains lui reprochent son manque d’explosivité, d’autres un jeu « unidimensionnel » ou manquant d’un vrai point fort, voire son âge, puisqu’il est l’un des rares joueurs à se présenter à la draft à 21 ans. Pour autant, il suffit de regarder les chiffres (voir la carte d’identité ci-dessous) produits par le jeune homme pour saisir à quel point il est d’ores et déjà…

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

A relire :

• Alperen Sengun, la future star old school ?
• Usman Garuba, l’intérieur qui détonne
• Rokas Jokubaitis, l’Europe plutôt que la NBA ?
• Joël Ayayi, l’homme à tout faire
• Neemias Queta, le premier Portugais en NBA ?
• Ariel Hukporti, un diamant à polir
• Vrenz Bleijenbergh, le Belge qui a la cote

Photo : Filip Petrusev (FIBA)