En cette veille de draft NBA, Basket Europe termine son top 10 des prospects européens les plus susceptibles d’obtenir le précieux sésame : une sélection parmi les 60 meilleurs jeunes de leur génération. Après Alperen Sengun, Usman Garuba, Franz Wagner, Filip Petrusev, Joël Ayayi, Vrenz Bleijenbergh, Rokas Jokubaitis, Neemias Queta et Ariel Hukporti, voici le tour de Juhann Bégarin. Parfois vu comme un « lottery pick » il y a un an, l’arrière du Paris Basket a dégringolé dans les mock drafts alors qu’il a progressé dans tous les secteurs de jeu et qu’il a contribué à faire monter son équipe en Betclic Élite. Cela étant, il lui reste des chances d’être drafté, ce qui semble moins le cas pour les deux autres Français candidats à cette draft, Yves Pons et Olivier Sarr, que nous évoquons en fin d’article, après avoir étudié Juhann Bégarin en profondeur.
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Profil
L’agressivité, c’est ce qui caractérise le mieux le jeu de Juhann Bégarin, en attaque comme en défense. Grâce à ses belles qualités athlétiques, il peut se projeter très vite vers le cercle, en contre-attaque comme sur jeu placé. Plus scoreur que créateur dans sa première année professionnelle, il a élargi sa palette et poli son jeu sous la houlette de son coach, Jean-Christophe Prat, un habitué du développement des jeunes pousses.
Pendant sa saison de Pro B, où il a contribué à hisser le Paris Basket vers la Betclic Élite avec ses jeunes camarades de jeu (Ismaël Kamagaté ou Milan Barbitch, notamment), le jeune frère de Jessie (12 saisons de Pro A et B au compteur) a montré qu’il progressait dans tous les domaines, proposant une feuille de stats très équilibrée, entre bonne adresse exterieure (36,6 % à 3-points), rebonds et passes décisives (3,5 et 3,1 respectivement), le tout en limitant les pertes de balle (2,3).
Juhann Bégarin n’est donc pas qu’un adepte de la ligne droite vers le cercle, mais aussi un joueur capable d’apporter dans tous les domaines, même s’il lui reste évidemment à progresser dans tous les secteurs, ce qui n’a rien que de logique pour un joueur qui n’aura 19 ans que dans quelques jours.
Carte d’identité
Poste : 2
Taille : 1,94 m (envergure : 2,12 m)
Date de naissance (lieu) : 7 août 2002 (Les Abymes, Guadeloupe, France)
Nationalité : Française
Equipe : Paris Basket (Pro B)
Stats 2020-2021 : 26,9 minutes, 11,9 points (46,0 % aux tirs dont 36,6 % à trois-points, 64,4 % aux lancers francs), 3,5 rebonds, 3,1 passes, 1,4 interception, 2,3 balles perdues pour 12,0 d’évaluation en 33 matchs de Pro B.
Trajectoire
Bien qu’issu d’une famille où le basket est monnaie courante, Juhann s’est d’abord intéressé au football avant, vers 10 ans, de s’orienter vers la balle orange, au club de Baie-Mahault BC avant de passer à l’ASC Ban-E-Lot en U15. C’est là qu’il est repéré par le Centre Fédéral, qui le fait venir en métropole. Jouant avec le Pôle France en NM1, il progresse très vite, tournant lors de sa deuxième saison avec le Centre Fédéral à 11,3 points à 39,5 % de réussite aux tirs, 3,3 rebonds, 1,6 passe décisive, 2,0 interceptions et 0,7 contre pour 8,4 d’évaluation en 25 minutes.
Ses performances lui valent bien évidemment d’être sélectionné dans les équipes de France de jeunes. Il participe ainsi à l’Euro U16 de 2018 (15,6 pts, 3,0 rbs et 1,7 pd) puis à l’Euro U18 de 2019, avec deux ans d’avance, donc (7,9 pts, 3,0 rbds, 1,1 pd). Par ailleurs, en février 2019, il participe avec le Pôle France à l’Adidas Next Generation Tournament de Kaunas, où il se distingue, avec 19,8 pts, 6,5 rbds, 3,3 pds, 4,3 ints par match. Autre coup d’éclat en juin de la même année, au Basketball Without Borders de Riga, où il est nommé MVP.
Tout cela amène Juhann Bégarin à quitter le Centre Fédéral un an avant la fin classique du cursus. Après avoir coupé les contacts avec l’ASVEL, pour qui il avait signé une convention avant de rompre du fait de « quelques soucis », le Guadeloupéen opte pour le projet du Paris Basket, qui mise sur des jeunes à fort potentiel pour accéder à la Jeep Élite. Un objectif atteint dès la deuxième saison du joueur au club.
Sa saison 2020-2021
Après une première saison en Pro B prometteuse pour un jeune joueur de 17 ans (4,8 pts à 44,3 % aux tirs dont 28,8 % à 3-points, 2,1 rbds, 1,2 pd pour 5,3 d’éval en 16,7 mn), Juhann Bégarin a progressé sur tous les plans lors de sa deuxième saison à cet échelon. Déjà en permettant à son club de monter dans l’élite du basket français. Ensuite en améliorant toutes ses stats, en gagnant en adresse, en se montrant plus créatif tout en polissant son jeu et en gagnant en régularité (27 matchs sur 33 à 8 d’évaluation ou plus, avec trois pointes à 21). Enfin, en construisant son physique par le biais d’un gros travail de préparation et de musculation tout en conservant ses aptitudes athlétiques exceptionnelles.
Malgré cela, le natif des Abymes, qui était considéré il y a un an comme un potentiel « lottery pick » dans certaines mock drafts, a vu sa cote dégringoler au fil des mois, au point qu’il était sorti des 60 premiers du classement il y a encore quelques semaines. Puis, grâce à une très bonne impression laissée au NBA G-League Elite Camp fin juin, on a vu son nom remonter dans les mock drafts. Si sa taille a provoqué quelques moues (il est plus près d’1,94 m que des 1,96 m annoncés), son adresse extérieure, ses qualités athlétiques et son potentiel ont attiré l’œil de plusieurs franchises, les Chicago Bulls semblant même très intéressés.
Points forts / Points faibles
La première caractéristique de Juhann Bégarin, c’est qu’il dispose de qualités athlétiques très au-dessus de la moyenne, en faisant un joueur « très vite et très haut ». En outre, il bénéficie d’une envergure impressionnante pour sa taille, de 2,12 m !
Mais le frère de Jessie n’est pas seulement un athlète hors normes, il dispose également de bons fondamentaux, qu’il s’agisse de conduire la balle, de tirer ou de passer. Et son agressivité lui permet de faire la différence autant en attaque qu’en défense sur l’homme, où son envergure lui permet de gêner des joueurs plus grands que lui.
Bien sûr, à 18 ans (il en aura 19 dans quelques jours), Juhann Bégarin n’est pas un basketteur « fini ». Il dispose d’une très grande marge de progression dans tous les domaines. Son physique, bien que déjà très amélioré, reste un chantier à terminer, sa vision du jeu peut s’améliorer, il peut logiquement gagner en expérience, faire preuve de plus de concentration en défense lorsqu’il est loin du ballon et faire quelque chose pour les lancers francs (64,4 % cette saison, 60,1 % la précédente) alors qu’il devient adroit à trois-points, ce qui démontre plus un souci de concentration que de mécanique de tir. En bref, il peut s’améliorer techniquement, tactiquement, mentalement, physiquement. Rien que de plus normal à son âge.
Notre pronostic : milieu de deuxième tour
Au 24 juillet 2021 | ESPN | Hoops Hype | CBS Sports | NBA Scouting Live | Bleacher Report | Tankathon | NBADraftRoom | Envergure | NBAdraft.net | Forthewin (FTW) | SI | The Ringer (NBA Draft) |
Juhann Bégarin | 40 | 48 | 59 | 53 | 55 | 36 | 74 | 42 | 45 | 53 | 39 | 48 |
La cote de Juhann Bégarin a connu de forts hauts et bas depuis plus d’un an. Vu en 2020 comme un potentiel lottery pick, il a ensuite dégringolé dans les classements au point de disparaître de nombreuses mock drafts avant de remonter dans la plupart des listes proposées par experts et scouts. Aujourd’hui, sa cote fait le grand écart, entre la 36e place promise par Tankathon et la 74e (non sélectionné) considérée par NBA Draft Room. Un club comme les Chicago Bulls (qui détiennent le 38e choix) pourrait faire un pari à son sujet. Mais il semble plus probable qu’il soit sélectionné en milieu ou en fin de deuxième tour. Avec comme avenir possible une année (ou plus) en G-League, à moins que la franchise qui le choisisse préfère le laisser progresser en Europe une année de plus.
Comparaison NBA : Lonnie Walker, Nickeil Alexander-Walker
Notre pronostic : 52e choix (Detroit Pistons)
Yves Pons, le marsupilami
Si l’on se limitait aux highlights, Yves Pons aurait toutes ses chances pour la draft. Avec son incroyable potentiel athlétique (1,08 m de détente sèche !) et son envergure de 2,15 m, il peut dunker sur la tête de n’importe quel défenseur et contrer très largement au-dessus du cercle.
Mais, car il y a malheureusement pour le natif de Port-au-Prince (Haïti) un mais, il n’est pas très grand pour un ailier-fort (1,98 m) et, surtout, manque cruellement de fondamentaux techniques. Tirant cette saison à 27,4 % à trois-points, il a montré qu’il aurait du mal à s’écarter et à effectuer une transition vers le poste 3. En outre, à 22 ans (il est né le 7 mai 1999), Yves Pons est déjà assez mûr, un mal pour un bien : si cela lui permet d’agir de manière raisonnée sur le parquet et de bien connaître son rôle, cela signifie également que sa marge de progression est plus faible.
Globalement, personne ne s’attend à ce qu’Yves Pons soit drafté. Mais une franchise pourrait tout de même le signer pour un « two way contract » (permettant au joueur d’évoluer en G-League et, parfois, en NBA). À moins qu’il rejoigne l’Europe, où son explosivité peut attirer des clubs de bon niveau.
Au 24 juillet 2021 | ESPN | Hoops Hype | CBS Sports (Prospect / Mock) | NBA Scouting Live | Bleacher Report | Tankathon | NBADraftRoom | Envergure | NBAdraft.net | Forthewin (FTW) | SI | The Ringer (NBA Draft) |
Yves Pons | 73 | 80 | 68 | 77 | – | – | 72 | 51 | 80 | – | 71 | – |
Olivier Sarr, mauvaise tournure…
Parti à l’intersaison 2020 de Wake Forest pour rejoindre l’université de Kentucky et y voir son rôle augmenter, Olivier Sarr a en fait connu un coup d’arrêt dans sa progression (10,8 pts et 5,2 rbds contre 13,7 pts et 9,0 rbds la saison précédente), ce qui lui a valu de complètement disparaître des radars des scouts NBA. Aujourd’hui, il n’apparaît plus dans le Top 100 de la plupart des mock drafts, seuls NBA Scouting Live et NBAdraft.net le notant encore sur leurs tablettes, entre la 82e et la 93e position. Autant dire que personne ne devrait a priori sélectionner le Toulousain lors de la prochaine draft.
Pourtant, le joueur a pour lui sa taille (2,13 m), ses longs segments et une bonne mécanique de tir, ainsi qu’une bonne capacité au rebond. Mais il lui est reproché de ne pas proposer grand-chose d’autre sur le parquet, hormis un bon sens du contre (1,2 cette saison). Et il est souligné son irrégularité, son shoot à améliorer, son absence de vision du jeu et surtout son manque de dureté. Rien qui puisse laisser penser, donc, que le pivot atteindra son rêve de NBA.
https://www.youtube.com/watch?v=ETSbJMhmKUE
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Profil
L’agressivité, c’est ce qui caractérise le mieux le jeu de Juhann Bégarin, en attaque comme en défense. Grâce à ses belles qualités athlétiques, il peut se projeter très vite vers le cercle, en contre-attaque comme sur jeu placé. Plus scoreur que créateur dans sa première année professionnelle, il a élargi sa palette et poli son jeu sous la houlette de son coach, Jean-Christophe Prat, un habitué du développement des jeunes pousses.
Pendant sa saison de Pro B, où il a contribué à hisser le Paris Basket vers la Betclic Élite avec ses jeunes camarades de jeu (Ismaël Kamagaté ou Milan Barbitch, notamment), le jeune frère de Jessie (12 saisons de Pro A et B au compteur) a montré qu’il progressait dans tous les domaines, proposant une feuille de stats très équilibrée, entre bonne adresse externe (36,6 % à trois-points), rebonds et passes décisives (3,5 et 3,1 respectivement), le tout en limitant les pertes de balle (2,3).
Juhann Bégarin n’est donc pas qu’un adepte de la ligne droite vers le cercle, mais aussi un joueur capable d’apporter dans tous les domaines, même s’il lui reste évidemment à progresser dans tous les secteurs, ce qui n’a rien que de logique pour un joueur qui n’aura 19 ans que dans quelques jours.
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A relire :
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Photo : FIBA