Alors que la saison NBA va reprendre, L’Equipe a questionné Nicolas Batum (2,03 m, 33 ans) sur la difficulté des jeunes joueurs français à s’imposer dans la ligue américaine.
Pour l’ailier des Los Angeles Clippers, ces jeunes veulent se rendre trop tôt aux Etats-Unis :
« Pour les étrangers, ç’a toujours été plus compliqué. Mais la vraie différence, c’est que, quand nous on arrivait aux États-Unis, même s’il y avait des interrogations sur notre capacité à réussir aux États-Unis, on n’avait plus rien à prouver en France. On avait galéré pour s’imposer, gagner crédibilité et respect, et on était prêts à ce qui nous attendait. Vincent (Collet, sélectionneur des Bleus et ancien entraîneur de Batum au Mans) m’avait donné les clés d’une équipe d’Euroleague à 18 ans, Tony dominait avec le PSG, Boris (Diaw) et les frères Pietrus étaient champions et des éléments majeurs à Pau, Rudy (Gobert) était le meilleur défenseur de l’élite. Si Evan (Fournier) était resté un an de plus, il aurait fini à plus de 20 points par match… Avant, tu n’osais même pas penser t’inscrire à la draft si tu ne dominais pas en première division. Aujourd’hui, c’est tout juste si tout le monde ne met pas son nom (il rit) (…) Ma première semaine à Portland en 2008, Monty Williams, alors assistant, m’avait dit : « Être drafté en NBA, c’est facile. Jouer ? c’est dur. Mais rester ? C’est très compliqué ». Il m’a prévenu que dans cinq ans, il y aurait un nouveau Nic Batum qui débarquerait et voudrait, comme moi, faire sa place et jouer. Ç’a m’a permis de mettre en perspective ce qui m’attendait. »
Photo : FIBA