Nikos Zisis (1,95 m, 36 ans) est revenu de blessure au bon moment (11 points et 5 passes) pour remporter la finale de la coupe de Grèce avec l’AEK Athènes face à Promithéas. Le vétéran qui a tout connu dans le basket européen en a profité tient d’ailleurs un discours sur l’évolution du basket dans son pays.
En Grèce comme en France, ce n’est pas une équipe d’Euroleague qui a brillé lors des compétitions nationales du week-end dernier. Dijon a remporté la Leaders Cup et l’AEK Athènes la coupe de Grèce. Le puissant Panathinaikos avait été éliminé plus tôt dans la compétition en novembre 2019 par le finaliste Promithéas (81-79). Ces objectifs intermédiaires sont-ils la priorité des plus grands clubs d’Europe, sachant qu’ils sont pris par le rythme infernal de la compétition reine du continent, qui exige désormais 34 matches de saison régulière ?
Quand on voit que l’ASVEL prête Edwin Jackson juste avant la Leaders Cup et recrute un nouvel arrière américain, Davion Berry, juste après, la question est légitime. Les équipes d’Euroleague décrochent-elle peu à peu du reste de leurs homologues nationaux ? En Grèce où l’Olympiakos évolue en deuxième division mais conserve sa place en Euroleague, la situation est particulièrement baroque. Et dévalue forcément la valeur des trophées et des titres acquis sur la scène nationale.
« L’Euroleague est super pour les équipes qui y jouent mais ce n’est pas bon pour le basket », a déclaré Nikos Zisis en interview, la coupe en main. « Ce n’est pas bon pour le basket. Ce n’est pas juste que certaines équipes disposent d’un contrat qui, quoi qu’elles fassent, font qu’elles auront toujours leur place en Euroleague. Alors que d’autres pourraient en théorie entrer dans cette compétition, mais en fait, c’est impossible. Peu importe si tu gagnes des trophées, si tu deviens champion, dans pratiquement tous les pays, il est désormais impossible d’accéder à l’Euroleague. C’est quelque chose qui fait que les fans se détournent du basket. En Grèce, beaucoup de gens me disent, dans la rue, au supermarché, partout : « je ne regarde plus le basket. Tout intérêt a disparu. Il n’y a plus d’enjeu. » C’est un gros problème et c’est un gros problème partout, dans tous les pays. »
« Si le CSKA perd un match cela n’a aucune conséquence »
Zisis a longtemps joué en Euroleague et garde un attachement sincère pour cette ligue d’élite du basket européen.
« A titre personnel, je suis fou d’Euroleague, je regarde tous les matches. Mais le fan moyen en Grèce, je ne suis pas sûr qu’il s’asseye pour regarder un match du Real, du Fener ou d’Efes. Le basket pratiqué est très bon mais avec ce nouveau format, on peut voir des gros matches à chaque journée. Et donc les résultats ne comptent plus autant qu’avant. Si le CSKA perd un match, cela n’a aucune conséquence. Il ne se passe rien. Les grosses équipes ne se soucie que d’avoir l’avantage du terrain en playoffs en avril. Et ce genre de choses fait malheureusement du mal au basket dans toute l’Europe. »