Avec 16 saisons au compteur et un titre en 2008 avec le CSKA Moscou, Nikos Zisis est une des légendes vivantes de l’Euroleague. Le meneur vétéran évolue actuellement à Bamberg, sous la houlette de Luca Banchi, mais Zisis a également eu l’occasion de cotoyer des grands noms parmi les entraîneurs.
En l’occurrence, il a été coaché par quatre monuments du basket européen, un quatuor composé de Dusan Ivkovic (à l’AEK Athènes), David Blatt (à Trévise), Ettore Messina (à Moscou) et enfin Zeljko Obradovic (au Fenerbahçe). Un quatuor qui pèse 16 titres sur les 26 dernières années !
« C’était très important pour moi que Dusan Ivkovic soit mon premier coach en pro », commence Zisis sur le site de l’Euroleague. « C’était un professeur sur et en dehors du terrain. Ses anciens joueurs parlent souvent de ses stratégies mais moi, j’ai été encore plus marqué par sa personnalité, sa motivation. Si tu étais prêt à défendre fort et sacrifier ton corps, il te donnait ta chance. »
Lancé tôt dans le grand bain, Zisis n’en aura qu’une plus longue (et glorieuse) carrière. L’arrière hellène a en tout cas retenu les leçons de son formateur. Tout comme celles enseignées par David Blatt par la suite.
« Il a cru en moi. A l’époque, le basket européen était plus physique et moins en courses. C’est lui qui a un peu été le pionnier. On courait tellement à l’entraînement. Il y a 12 ans, le jeu était très différent. Il y avait un exercice qui s’appelait « sous les 8 secondes » et on devait monter la balle et prendre une décision rapide : pénétrer, shooter, passer… Il était déjà plus coulant que Ivkovic. »
« Obradovic lit le jeu, c’est incroyable ! »
Encore dans un autre style, on a Ettore Messina, l’actuel assistant de Gregg Popovich à San Antonio. Précision de la passe et présence défensive au menu !
« Je me souviens d’un de nos premiers entraînements. Il nous regardait faire des passes, et même à l’échauffement, il venait nous dire de faire la passe au niveau de la poitrine. Il prêtait beaucoup d’attention aux passes. Et en défense, il voulait qu’on soit très physique, au moins 30 bumps par possession. C’est avec lui que j’ai gagné le titre. »
Enfin, Zisis a connu le ténor du Fener, Zeljko Obradovic. Facilement colérique voire tempêtueux, Obradovic a également une approche (riche d’une très longue expérience) qui plaît aux joueurs.
« C’était une incroyable opportunité pour moi. Le Fener s’est montré intéressé et sorti de nulle part, me voilà avec eux pour le début du Top 16. Obradovic lit le jeu, c’est incroyable. Il prend des décisions qui peuvent changer le cours du match, il est le meilleur coach que j’ai connus sur cet aspect. Et puis, il comprend les joueurs. Par exemple, en avant match, il ne dit pas grand-chose, juste qu’il y a 15 000 personnes qui sont là pour nous voir jouer. C’est pendant le match qu’il analyse. »
Ayant également évolué sous les ordres de Evgeny Pashutin, Andrea Trinchieri, Panagiotis Giannakis et Jonas Kazlauskas (les deux derniers en sélection nationale grecque), Nikos Zisis a effectivement été plutôt veinard dans sa carrière. Mais c’est comme ça aussi quand on évolue dans les plus hautes sphères…