Ce lundi 3 juillet, le tribunal de Charleville-Mézières a requis une peine de trois mois de prison avec sursis à l'encontre du retraité qui avait qualifié le joueur de Metz Loïc Akono de « bonobo » lors d'un match de Nationale 2 en janvier dernier.
« Relève-toi, bonobo ! » Le 29 janvier dernier, l’ancien joueur professionnel Loïc Akono quittait le parquet, touché psychologiquement par ce propos, durant un match de Nationale 2 opposant son club de Metz à Charleville-Mézières. Ce qui n’avait pas manqué de faire réagir l’intégralité du basket français, la fédération ouvrant par ailleurs un dossier disciplinaire et le club de l’Etoile écopant d’un huis clos total. Le joueur avait par la suite décidé de porter plainte.
Six mois après les faits, le parquet de Charleville-Mézières a donc convoqué en justice son auteur, un retraité de 74 ans abonné depuis 18 ans à l’Etoile Charleville-Mézières, pour « injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion » et « provocation à la haine lors d'une manifestation sportive ». Le spectateur a avancé un argument selon lequel qu’il n’y aurait « pas de caractère raciste » dans ses propos car il ne connaissait pas la signification du mot bonobo. Il a reconnu que le mot, sur lequel il dit avoir fait des recherches après les faits, pouvait « prêter à confusion ». Son avocat a plaidé la relaxe. Toujours est-il que cet épisode « a entaché [la] fin de carrière de Loïc Akono » et rappelé que les actes de racisme n’avaient pas disparu des enceintes sportives en 2023.
Le tribunal de Charleville-Mézières a requis une peine de trois mois d’emprisonnement avec sursis et une peine complémentaire d'interdiction de matches pendant trois ans. La décision finale sera rendue en délibéré le 24 août selon Le Républicain Lorrain.
Photo : Loïc Akono (Hervé Bellenger/LNB)