Une interview de l’ancien président de l’Elan Béarnais Pierre Seillant –surtout par son ami Gérard Bouscarel, qui fut journaliste à la République des Pyrénées puis directeur sportif et de la communication du club- c’est toujours un must. Encore plus quand on est à une semaine de la 100e édition du clasico, Pau-Limoges, prévu dimanche prochain à 18h30 en Béarn.
C’est le site de l’Elan qui revient sur cette vieille rivalité et sur sa genèse :
« C’est simple. On leur succède en 84 au palmarès de la coupe Korac, et là contrairement aux apparences on a commis un crime de lèse majesté. Puis il y a notre doublé 86-87 en championnat, avec les deux lancers de Freddy (Hufnagel), puis la bagarre en 87. Le ton est monté très haut, Michel Gomez (NDLR : coach de Limoges qui fut ensuite celui de Pau), prétextant qu’il n’y avait pas les deux mètres de recul nécessaires à la Moutète, menaçait de ne pas jouer…. Derrière le grand rideau vert, on s’était colleté et sans l’intervention du délégué je crois que les coups seraient partis…On gagne en trois manches et à partir de là on devient l’ennemi. »
A 76 ans, Pierre Seillant n’a rien perdu de sa verve et ne renie pas ses propos passés :
« Donc on les empêche de collectionner les titres, on blesse leur orgueil et on devient leur poil à gratter. Ils ont focalisé sur moi, les Gadou et Fauthoux. Ils nous ont traités de » ploucs » et de paysans comme si Limoges n’était pas la campagne. Et puis y a-t-il plus beau que la campagne ? Alors de mon côté je les comparais à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que…. Et la grenouille elle a fini par éclater. Je n’oublie pas que les » titres à crédit » que j’ai dénoncés nous ont privés nous de deux ou trois couronnes supplémentaires… «
« Kea serrait Kaba à la gorge »
Le prési donne notamment sa version de la fameuse bagarre lors du match 2 de la finale de 1987 à La Moutète qui fut diffusée en direct sur Antenne 2. Tous les joueurs s’y étaient retrouvés plus ou moins mêlés ainsi que les staffs avec Pierre Seillant au cœur du cyclone comme il le rappelle :
« (Bangaly) Kaba était couché, (Clarence) Kea le serrait à la gorge. J’étais déjà sur le terrain comme beaucoup de monde. Je l’ai pris par les hanches, c’était un roc. Mes deux biceps ont lâché et j’ai eu mal pendant un mois avant de me résoudre à les faire opérer… Donc dans un vieux réflexe de rugbyman je l’ai chopé aux c… ! Il a lâché prise. Le surlendemain, après la belle, Jacques Monclar me l’a amené, il m’a dit » tu sais que tu as été gonflé » et puis tout sourire il m’a tendu la main… «
Précision : l’Américain Clarence Kea, un ancien boxeur, était une montagne de muscles.
Voici un reportage sur Orthez et Pau qui fut diffusé quelques années plus tard sur Antenne 2 avec un extrait de cette bagarre –à partir de 4’01- et aussi, juste avant, de celle qui opposa quelques irréductibles supporters béarnais avec les joueurs de Tours.
Une autre époque… Mais quelque chose nous dit qu’on ne va pas s’ennuyer dimanche pour cette 100e.