Paoline Ekambi a été une pionnière. Elle fut membre de l’équipe juniors médaillée d’argent à l’Euro juniors en 1981. C’était la première fois qu’une équipe féminine française montait en jeune sur un podium. Un autre temps. La Parisienne fut également la première Française à partir aux Etats-Unis dans une université américaine de Division I, le Marist College, avec côté études une option langues avec russe, italien, français littéraire et bien sûr anglais. Trois fois championne de France, elle fut surtout médaillée d’argent à l’Euro de 1993 avec des équipières telles que Yannick Souvré, Isabelle Fijalkowki, Odile Santaniello et Carole Force. Son parcours en équipe de France s’est échelonné de 1980 à 1993 et une fois conclu, elle fut la recordwoman de sélections (254) jusqu’à ce que Céline Dumerc fasse encore un peu mieux (262).
Paoline Ekambi, 61 ans, est encore une pionnière dans le basket à son corps défendant. Victime à l’adolescence d’un inceste de la part de son père, elle a eu le courage de rendre publics ces moments extrêmement douloureux, inhumains. Elle témoigne de ses souffrances dans un ouvrage intitulé « Ma promesse en héritage », aux éditions Amphora*.
« Comment vit-on de l’intérieur un quotidien dont l’horreur est devenue insupportable ? Quels mécanismes mettons en place pour survivre ? Comment la sidération se mue-t-elle en combattivité ? » Ce sont les questions posées dans la préface du livre avec les réponses à l’intérieur.
Pour ce témoignage, Paoline Ekambi a été guidée par la journaliste Liliane Trévisan, passée notamment par le mensuel Maxi-Basket, le quotidien L’Equipe, et aujourd’hui collaboratrice à Basket Europe.
Voici l’exposé de Paoline Ekambi et Liliane Trévisan :
Paoline Ekambi : « Le basket a été en fait pour moi un espace de liberté, qui m’a permis de souffler un peu et surtout de me réapproprier mon corps, mes émotions »
« Je suis très émue. Ce n’est pas évident de parler de soi car dans le sport, on n’a pas l’habitude de montrer ses faiblesses. J’avais pensé depuis très longtemps de faire de mon trauma un engagement pour impacter positivement sur la société, contribuer à ce combat crucial car je ne veux pas détourner mon regard des enfants qui souffrent que ce soit dans le sport ou dans d’autres domaines.