Trois joueuses, Pauline Lithard (Saint-Amand), Johanne Gomis (Villeneuve d’Ascq) et Ingrid Tanqueray (Lyon) évoquent pour BasketEurope des sujets d’actualité.
Les interviewes sont en deux parties.
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Avez-vous regardé l’EuroBasket et les Jeux Olympiques et qu’avez-vous pensé de l’équipe de France ?
Pauline Lithard : J’ai regardé l’EuroBasket chez moi, en Alsace, avec ma famille, des amis de temps en temps. Elles ont fait un beau parcours, mais c’était frustrant devant ma télé parce qu’on voyait qu’elles avaient la possibilité de gagner cette médaille d’or quand on voit la qualité des joueuses dans l’équipe, et ce dont elles ont été capables de faire. On a été un peu déçu pour elles, pour tout le travail qu’elles ont effectué, mais au final contente qu’elle ait obtenu une médaille d’argent pour la France. Je n’étais pas chez moi durant la phase de poule, donc je ne suis pas allée les voir sur place à Strasbourg. Je n’étais chez moi que lorsqu’elles sont parties en Espagne. J’étais super contente que ce soit organisé en Alsace. Pour les Jeux Olympiques, j’étais en vacances. C’était un peu drôle car je regardais sur la plage avec ma 4G, et c’était un peu compliqué. Je ne voulais absolument pas rater les matches, je faisais des rappels, parfois je regardais la nuit. Elles ont fait un super bon parcours. Elles ont été inspirantes, elles ont réussi à s’adapter, à montrer de bonnes valeurs. C’est un peu frustrant quand on voit le match qu’elles ont fait contre la Serbie pour la médaille de bronze. En tant que joueuse, je me dis que l’été a dû être dur en enchaînant deux fortes compétitions. C’est beaucoup de travail, c’est rester des mois ensemble, c’est gérer ses émotions, son corps, et derrière enchaîner sur une autre émotion. Bravo à elles, ce qu’elles ont fait, c’est fort. Je suis sûr que ça va être bénéfique pour elles pour préparer la Coupe du Monde et les JO.
Johanne Gomis : J’ai regardé l’Euro chez moi et j’ai bien suivi, l’équipe de France et plusieurs autres équipes, aussi j’étais bien concentrée. J’ai adoré leur parcours. Même si j’étais triste pour les filles de l’équipe de France lors de la finale, j’ai trouvé qu’elles avaient montré beaucoup de belles choses, de belles valeurs. Elles ont dominé le début de la campagne européenne, elles m’ont impressionnée. Je ne suis pas dedans, donc j’explique difficilement ce qui s’est passé en finale. J’ai suivi les JO à la maison et aussi un peu en Serbie où j’étais pendant les vacances. J’ai suivi assidûment les deux équipes, et aussi la Belgique. Les matches en Serbie étaient sur les chaînes en clair, j’ai pu voir tous les matches.
Ingrid Tanqueray : Avec l’été reposant que j’ai eu, j’ai pu regarder quelques matches de l’Eurobasket car je n’étais pas toujours dispo, et beaucoup des JO, que ce soit du 5×5 ou du 3×3. J’ai trouvé le 3×3 hyper motivant, ce qu’elles ont généré comme émotions. Il y avait beaucoup d’enthousiasme autour de cette nouvelle discipline. J’ai trouvé les filles en adéquation avec cet esprit olympique, elles ont montré de belles choses, un bel avenir surtout. Ce sont des joueuses qui performent dans leur club et qui peuvent se montrer sur la scène internationale avec cette nouvelle forme de basket. Au championnat d’Europe de 5×5, la première partie pour l’équipe de France a été relativement simple, elle a gagné ses matches assez facilement, alors que la Serbie a eu des gros matches avec beaucoup d’intensité. Je pense qu’il y a eu une certaine surprise sur les matches plus intenses sur la phase finale, avec des matches couperet et des enjeux plus importants.
Qu’avez-vous fait de votre été entre le dernier match de la saison et la reprise de l’entraînement ?
PL : On a terminé la saison fin avril, et j’ai voulu rester à Saint-Amand, continuer à m’entraîner. Je l’ai fait pendant quinze jours avec le centre de formation. Je trouvais ça intéressant d’échanger avec les jeunes, faire un peu d’opposition. Ça a été une expérience super agréable. Pendant le mois de juin, j’ai plus travaillé ce qui était foncier. J’ai fait tout un road trip sur toute la Côte d’Ouest… de la France. J’ai travaillé avec un préparateur physique à distance. Le mois de juillet a été consacré à ma préparation physique basket. J’ai vu un coach individuel, et je m’entraînais aussi en salle avec un autre préparateur physique, plus axé explosivité pour être prête pour la reprise début août.
JG : Tout de suite après le dernier match, j’arrête le basket. Je ne fais que du physique, de la course ou de la muscu. J’ai la chance à Lille de pouvoir être accompagnée par un groupe de professionnels pour la préparation physique, et aussi avec le préparateur physique de l’équipe. J’ai fait ça pendant un mois et demi, deux mois, et ensuite, à partir de mi-juillet, j’ai repris les entraînements avec mon coach individuel basket. Quand on vieillit, on n’en fait ni plus, ni moins, mais différemment, mieux peut-être. Il y a une grosse partie de prévention, de repos qu’il ne faut pas négliger.
IT : Suite à la saison dernière, qui a été éprouvante aussi bien mentalement que physiquement, avec l’absence de public, les tests, pour moi qui ai vécu énormément de saisons en LFB, j’étais complètement éreintée. Surtout fatiguée mentalement. Je me suis ressourcée, je suis retournée auprès de ma famille, j’ai coupé pendant deux ou trois semaines, en faisant d’autres acticités mais pas du sport en tant que tel. Après, le prépa nous a envoyées notre programme pour l’été, cinq jours sur six. Après, on a retrouvé le chemin de l’entraînement. On était deux la première semaine, trois la deuxième, et nos internationales nous ont rejoint pour la quatrième.
« On se remet tout le temps en question quand on est athlète de haut niveau, mais c’est pire encore quand on vieillit. » Jo Gomis
Quels objectifs vous ont fixé votre président et votre coach ?
PL : En général, on attend d’être au complet avec tout l’effectif pour faire une réunion d’équipe, et définir ensemble les objectifs. Or là, on avait une fille qui était avec le Cameroun à l’AfroBasket, mais on a fait une réunion entre nous avec le coach et les dirigeants. L’objectif, ça va être de se maintenir et pourquoi pas de décrocher une place dans le top 8. Ça serait le truc bonus d’éviter les playdowns, mais l’objectif primaire, c’est le maintien.
JG : On a la chance d’avoir un président à Villeneuve qui ne cache jamais ses ambitions, quelqu’un de franc. Avec lui, les objectifs du club, c’est clair depuis le début. Villeneuve veut s’inscrire dans le top-3-4 du championnat et veut figurer en coupe d’Europe, et aussi en coupe de France, ce que lui appelle la cerise sur le gâteau. Pour fréquenter ce club depuis un petit moment, je sais que les ambitions sont toujours très hautes à Villeneuve. La réunion a eu lieu à la re-signature du contrat, au bilan de la fin de saison, et dès le début avec les nouvelles joueuses.
IT : Il n’y a pas de réunions formelles pour nous annoncer les objectifs. On sait qu’à l’ASVEL, il y a beaucoup d’ambitions et ils ont envie de gagner, et même s’ils ne nous le disent pas oralement, on sait que dans toutes les compétitions dans lesquelles on est engagé, on se doit d’être performantes et d’aller chercher un titre.
Quels sont les points forts et les points faibles de votre équipe ?
PL : Je pense que l’on est une équipe qui va courir, on a beaucoup de joueuses mobiles. Je pense que l’on va être une équipe adroite à trois-points. C’est compliqué de donner un point faible sur son équipe ! Je n’ai pas envie de la dénigrer (rires). Je crois en elle. Peut-être que l’on va avoir un manque d’expérience car on a pas mal de joueuses qui vont découvrir le championnat français, et elles vont se rendre compte que chaque week-end, ça va être des matches très intenses, athlétiques, face à des grosses joueuses. Il va falloir être prêtes !
JG : Les points faibles se dessinent quand le championnat commence réellement. Les matches de prépa ne sont pas vraiment de bons baromètres. Ce qui va constituer nos faiblesses, c’est peut-être les blessures, l’effectif qui a été reconstitué avec les blessées que l’on n’a pas pu re-signer, qui n’ont pas vu encore arriver (NDLR : l’interview a eu lieu avant le début de saison). La force, c’est peut-être d’avoir conservé un noyau dur dans l’équipe, notre meneuse, notre poste 5, ce qui représente les axes d’un collectif. On a des joueuses qui sont là depuis deux saisons. On a de l’expérience avec des filles un peu plus âgées, et de la jeunesse avec des filles qui ont faim. Le maillage de ces deux paramètres va créer notre force cette année. La folie des jeunes avec des qualités physiques impressionnantes, beaucoup d’envie, une grosse détermination, et des filles plus âgées qui connaissent le jeu, qui sont là aussi pour apporter leur savoir, transmettre aux jeunes quelque chose d’important.
IT : Au tout début, j’aurais dit qu’il y avait un décalage au niveau du nombre entre les secteurs intérieurs et extérieurs, mais l’arrivée d’Helena (Ciak) a un peu rééquilibré les choses. Peut-être que l’on manque de densité physique, de gros défenseurs, mais si on arrive à défendre intelligemment et collectivement, on va réussir à palier ce manque de densité physique. Je pense que l’on a une équipe d’attaquantes, on en a énormément, et de ce côté-là, je pense que l’on pourra faire une belle saison.
Et quels sont vos propres points forts et points faibles ?
PL : Ma qualité, c’est le tir à trois-points. J’aime beaucoup tirer à l’extérieur. Mon défaut… Je trouve que je ne suis pas la meilleure du monde en défense. Je ne suis pas une fille très athlétique. J’essaye de compenser.
JG : Ce n’est pas la question la plus simple ! Mes points faibles, c’est peut-être le physique, le mental. Parfois ça va, parfois ça ne va pas. On se remet tout le temps en question quand on est athlète de haut niveau, mais c’est pire encore quand on vieillit. On est toujours en train de remettre en question notre jeu. C’est mon point faible car ça peut m’arriver de trop douter, d’en être même paralysée. De me demander si ce n’est pas la saison de trop. (On lui fait remarquer que pour l’instant les chiffres disent que non). Pourvu alors que je ne les fasse pas mentir ! (rires) Les points faibles dans le jeu, il y en a clairement beaucoup mais ça fait plus de vingt ans que je fais ça et j’ai appris à composer avec. J’avais 15 ans quand j’ai fait ma première saison professionnelle, avec Valenciennes. Ça fait 21 ans. Je pense que mon point fort est d’être devenu un leader pour mon équipe, à arriver à fédérer un groupe, à amener tout le monde vers un objectif commun, au-delà des objectifs individuels. Et sur le plan basket, peut-être que physiquement… ça va encore.
IT : Je suis quelqu’un d’assez altruiste et pour une meneuse de jeu, c’est important (sourire). Je suis plus dans le shoot que dans le drive. Ce n’est pas une découverte ! Depuis toujours j’étais quelqu’un d’adroite et après, en fonction des coaches, de ce que on me demande sur le terrain, c’est ce que j’ai réussi à mettre le plus en avant. J’aime que tout le monde se sente bien sur le terrain. Je sais qu’avec l’arrivée de Julie (Allemand) mon statut change vis-à-vis de l’année dernière, mais je suis très contente qu’elle soit revenue car elle apporte énormément. On a un duo qui fonctionnait très bien les trois premières années à Lyon. Ça va encore aller dans ce sens, et même si peut-être j’aurai moins de temps de jeu, je suis là pour aider l’équipe, défendre fort car j’ai les qualités pour le faire, et gagner les matches.
A suivre demain.
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Avez-vous regardé l’EuroBasket et les Jeux Olympiques et qu’avez-vous pensé de l’équipe de France ?
Pauline Lithard : J’ai regardé l’EuroBasket chez moi, en Alsace, avec ma famille, des amis de temps en temps. Elles ont fait un beau parcours, mais c’était frustrant devant ma télé parce qu’on voyait qu’elles avaient la possibilité de gagner cette médaille d’or quand on voit la qualité des joueuses dans l’équipe, et ce dont elles ont été capables de faire. On a été un peu déçu pour elles, pour tout le travail qu’elles ont effectué, mais au final contente qu’elle ait obtenu une médaille d’argent pour la France. Je n’étais pas chez moi durant la phase de poule, donc je ne suis pas allée les voir sur place à Strasbourg. Je n’étais chez moi que lorsqu’elles sont parties en Espagne. J’étais super contente que ce soit organisé en Alsace. Pour les Jeux Olympiques, j’étais en vacances. C’était un peu drôle car je regardais sur la plage avec ma 4G, et c’était un peu compliqué. Je ne voulais absolument pas rater les matches, je faisais des rappels, parfois je regardais la nuit. Elles ont fait un super bon parcours. Elles ont été inspirantes, elles ont réussi à s’adapter, à montrer de bonnes valeurs. C’est un peu frustrant quand on voit le match qu’elles ont fait contre la Serbie pour la médaille de bronze. En tant que joueuse, je me dis que l’été a dû être dur en enchaînant deux fortes compétitions. C’est beaucoup de travail, c’est rester des mois ensemble, c’est gérer ses émotions, son corps, et derrière enchaîner sur une autre émotion. Bravo à elles, ce qu’elles ont fait, c’est fort. Je suis sûr que ça va être bénéfique pour elles pour préparer la Coupe du Monde et les JO.
Johanne Gomis : J’ai regardé l’Euro chez moi et j’ai bien suivi, l’équipe de France et plusieurs autres équipes, aussi j’étais bien concentrée. J’ai adoré leur parcours. Même si j’étais triste pour les filles de l’équipe de France lors de la finale, j’ai trouvé qu’elles avaient montré beaucoup de belles choses, de belles valeurs. Elles ont dominé le début de la campagne européenne, elles m’ont impressionnée. Je ne suis pas dedans, donc j’explique difficilement ce qui s’est passé en finale. J’ai suivi les JO à la maison et aussi un peu en Serbie où j’étais pendant les vacances. J’ai suivi assidûment les deux équipes, et aussi la Belgique. Les matches en Serbie étaient sur les chaînes en clair, j’ai pu voir tous les matches.
Ingrid Tanqueray : Avec l’été reposant que j’ai eu, j’ai pu regarder quelques matches de l’Eurobasket car je n’étais pas toujours dispo, et beaucoup des JO, que ce soit
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Photo d’ouverture : Ingrid Tanqueray (Euroleague)