Âgé de 56 ans, Philippe Morin est un ancien employé de La Poste qui, passionné de basket, s’est retrouvé responsable du basket chez Nike. Un parcours atypique qui lui a également permis de devenir Directeur General du Paris Basket Racing ou encore d’inciter Nike à investir dans le All Star Game LNB au début des années 2000.
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Quel a été votre parcours ?
J’ai une assez longue carrière dans le basket et avec passion depuis l’âge de huit ans, j’en ai aujourd’hui 56. J’ai commencé le basket à l’ASPTT Rennes, là où je suis né. A 20 ans, je suis parti à l’armée avant de passer un concours à La Poste qui m’a permis d’avoir aussi du temps pour entraîner des jeunes des quartiers Nord de Paris. J’étais détaché aux sports à l’ASPTT de Paris, en tant que postier. La particularité c’était que le gymnase était situé à Pantin au milieu des immeubles et je me suis très vite passionné pour les jeunes à potentiel. Je me suis aperçu dans les années 85 qu’il y avait un énorme potentiel dans le Nord de Paris. J’ai décidé de faire de la détection de joueurs de grande taille. J’ai donc fait la sortie des écoles, ce qui m’a permis de recruter des grands. Je les ai entraînés à la méthode américaine. Ce qui m’a valu d’arriver à une demi-finale du championnat de France assez rapidement, que j’ai perdu d’un point contre Villeurbanne. De fil en aiguille j’ai continué à travailler là-dessus et j’ai été détaché aux sports à temps complet.
Vous avez aussi été responsable basket chez Nike ?
C’est d’abord au moment du phénomène du basket de rue, Nike m’a contacté en urgence. C’était au printemps 1992, Reebok et Adidas étaient déjà en train de faire la promotion de leurs tournois de 3×3 qui étaient le Streetball Adidas et le Blacktop de Reebok. On m’a donné carte blanche pour monter quelque chose de particulier dans l’esprit de Nike. On a décidé d’organiser des tournois dans les quartiers les plus difficiles de la région parisienne, à Montfermeil, Saint-Denis, Sarcelles… J’ai choisi de jouer sur des terrains déjà existants et je me rendais sur place avec notamment Cut Killer, qui a commencé à être DJ sur ces tournois. Ça a très vite plu et Nike a voulu développer ces tournois donc je leur ai conseillé d’investir un peu plus d’argent et surtout dans les infrastructures. On a donc décidé de construire huit terrains en France, désignés par Spike Lee. Les mairies finançaient le bitume et nous la décoration et les panneaux. De là on a sorti des vainqueurs de chaque tournoi 3×3. L’originalité est arrivée en septembre 1993. On a invité les huit vainqueurs de chaque tournoi à faire des phases finales à Bercy avant le Hoop Heroes Tour qui opposait des stars NBA (Scottie Pippen, Charles Barkley…) à une sélection française. Le vainqueur de ces phases finales a été invité à prendre part au match du côté de la sélection NBA.
Des joueurs ont été connus après ces tournois 3×3 ?
Le seul joueur qui commençait à être connu, c’était Moustapha Sonko. Mais l’événement à fait du bruit et 8 à 10 000 personnes sont venues voir la finale, mixée par Cut Killer.
Que s’est-il passé pour vous suite à cela ?
La collaboration avec Nike a continué quelques années et j’ai créé le Nike Camp. C’était une sélection des meilleurs joueurs, motivés et déterminés à évoluer à un autre niveau. Ils pouvaient être licenciés ou non et se présenter la première année à la Halle Carpentier et l’année suivante à Bercy. On a eu jusqu’à 800 jeunes sur une matinée. Le MVP de la journée était invité aux Etats-Unis. C’était une récompense assez originale à l’époque, qui l’est évidemment moins aujourd’hui.
Vous n’étiez plus à La Poste pendant ce temps ?
A cette époque-là j’étais consultant. J’ai ensuite quitté La Poste quand on m’a proposé de devenir le responsable du basket chez Nike. Pour moi c’était un aboutissement parce que je n’avais pas fait d’études, je ne parlais pas anglais, je n’avais jamais été aux Etats-Unis, je n’avais jamais fait de marketing et j’ai appris sur le terrain en faisant des réunions ou des déplacements dans le monde entier. J’ai eu la responsabilité de promouvoir la marque auprès des meilleurs joueurs des meilleures équipes à travers des événements. On a signé, entre autres, Tony Parker à ses débuts ou encore l’Equipe de France. J’ai ensuite proposé à Nike de racheter le All Star Game LNB. Au moment où ça allait s’arrêter j’ai eu l’occasion de proposer au président de la ligue de racheter les droits sportifs et télévisuels de l’événement pour monter la formule qui existe toujours, mais sous une autre marque maintenant.
Vous avez aussi eu un rôle au sein du Paris Basket Racing ?
Nike étant partenaire de Montpellier au foot, on connaissait très bien Louis Nicollin qui venait de racheter une partie du PSG avec le hand et le basket. Il souhaitait avoir une équipe d’experts autour de lui et il m’a démarché chez Nike pour que je puisse prendre une partie de la direction du club. Je devais avant tout développer la partie marketing, image et événements du club. J’avais le poste de Directeur Général mais je m’occupais moins du recrutement. Ça a duré deux ans, on a fini septième la première année et cinquième la deuxième. Ensuite Nicollin a souhaité vendre et on a trouvé un accord pour que je revienne chez Nike. J’y suis resté jusqu’en décembre 2012.
Que faites-vous aujourd’hui ?
Nike m’avait proposé un contrat ou un CDI et j’ai préféré assurer jusqu’en décembre 2012 ce qui m’amenait à avoir 50 ans. Ma femme travaillant à la LNB, on s’est posé la question quelques mois avant pour savoir si on continuait ou non. Travailler dans le basket c’est passionnant mais il y a moins de moyens que dans le foot ou le rugby et ça m’aurait surement obligé à trouver un poste dans un club professionnel, mais il n’y aurait pas forcément de place et je n’aurais pas forcément été recruté. Vu le parcours que j’ai eu chez Nike, c’était difficile de me projeter dans un autre projet où j’étais motivé. Avec ma femme on a donc décidé de partir en province, dans le Sud de la France en Ardèche, dans un petit village qui s’appelle Les Vans. Ne sachant rien faire d’autre que du basket, on s’est dit pourquoi pas prendre un camping ou un café. On a acheté un caf sur la place qu’on développe depuis quelques années. Ayant un de mes fils qui est aussi passionné par le basket, je me suis investi dans le basket local.
Vous ne suivez plus ce qui se passe dans le basket ?
Je commence à le suivre à nouveau et en particulier le 3×3. Surtout avec l’approche des Jeux Olympiques puisqu’il est probable que je me rende à Tokyo en 2020. Je suis en train de voir s’il n’y a pas un projet à monter là-bas. C’est mon objectif. Mais malgré que j’ai toutes les chaines et qu’on diffuse un peu de basket dans le bar sur écran géant, je ne suis plus aussi assidu qu’à une certaine époque. Les gens aiment le basket ici, mais n’en parlent pas vraiment. Le fait que rien ne passe sur les chaines hertziennes bloque un peu le développement de ce sport.
Que pensez-vous du nouveau naming Jeep® ÉLITE ?
C’est, à priori, la suite logique des choses. Comme la Leaders Cup à Disney. Le naming des stades et des événements sont l’évolution logique.
Vous avez fait signer l’Equipe de France avec Nike à l’époque, et c’est aujourd’hui Jordan après qu’Adidas est laissé la place, avez-vous suivi cela ?
J’ai suivi cela de loin mais je suis passé chez Nike il y a peu de temps pour la première fois où j’ai été accueilli par mes anciens collègues. Je pense que c’est une bonne chose pour la Fédération et le basket français parce que c’est une marque très forte de ce sport. Et puis en matière de produit, c’est de la très bonne qualité, évidemment et je pense que l’on considère cette marque comme faisant partie de l’élite donc c’est assez logique que la Fédération ait signé avec eux.
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Quel a été votre parcours ?
J’ai une assez longue carrière dans le basket et avec passion depuis l’âge de huit ans, j’en ai aujourd’hui 56. J’ai commencé le basket à l’ASPTT Rennes, là où je suis né. A 20 ans, je suis parti à l’armée avant de passer un concours à La Poste qui m’a permis d’avoir aussi du temps pour entraîner des jeunes des quartiers Nord de Paris. J’étais détaché aux sports à l’ASPTT de Paris, en tant que postier. La particularité c’était que le gymnase était situé à Pantin au milieu des immeubles et je me suis très vite passionné pour les jeunes à potentiel. Je me suis aperçu dans les années 85 qu’il y avait un énorme potentiel dans le Nord de Paris. J’ai décidé de faire de la détection de joueurs de grande taille. J’ai donc fait la sortie des écoles, ce qui m’a permis de recruter des grands. Je les ai entraînés à la méthode américaine. Ce qui m’a valu d’arriver à une demi-finale du championnat de France assez rapidement, que j’ai perdu d’un point contre Villeurbanne. De fil en aiguille j’ai continué à travailler là-dessus et j’ai été détaché aux sports à temps complet.[/arm_restrict_content]
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