Suite à notre dossier paru hier sur la Ligue Féminine, il est intéressant de demander ses commentaires à Pierre Fosset, 65 ans, l’immuable président du Tango Bourges Basket, trois fois vainqueur de l’Euroleague et qui a accroché en fin de saison dernière une 14e étoile nationale à son palmarès. Il nous parle de la concurrence qui est féroce cette saison -on l’a constaté mercredi avec la large défaite des Tango à Lyon-, de l’envie d’avoir encore davantage de spectateurs, du contrat de Marine Johannès, plein d’autres choses encore.
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Les clubs affichent une moyenne de 1,8 million d’euros de budget avec une augmentation de 17% en quatre ans. C’est un signe d’une vivacité générale ou ce sont des locomotives qui font augmenter ce budget moyen ?
Les deux. Il y a des gens, des nouveaux présidents, qui sont arrivés dans les clubs et qui veulent développer le basket féminin. Cette saison, il y a de plus en plus d’équipes qui vont vouloir vraiment aller chercher le titre. On ne l’a pas trop vu à l’Open car les grosses écuries ont plutôt joué contre des équipes qui n’étaient pas prêtes, si bien qu’on n’a pas vu vraiment la valeur de Montpellier et Lyon, mais de ces deux équipes là plus Bourges, Charleville voire Villeneuve, je ne sais pas qui va gagner les matches. Et en plus on peut supposer qu’il y en a une que l’on ne connaît pas trop et qui va arriver dans la boucle comme Tarbes l’an dernier.
Il y a vingt ans, le budget moyen n’était que de 400 000€, ça fait un sacré boom ?
Oui. Quoi que les gens puissent dire ou penser, il y a eu une dynamique du basket féminin parce que Bourges a eu des résultats et puis il y a eu un mouvement sur le sport féminin en général même si ça ne progresse pas aussi vite qu’on le voudrait.
Votre club a initié en 2013 des assises pour participer à la reconnaissance du sport féminin. Ressentez-vous depuis quelques années une prise de conscience de l’intérêt de mettre en valeur la femme sportive ?
Honnêtement, on a envie de développer le sport féminin et tout ce qui est autour de la femme sauf qu’à un moment donné, on ne va pas assez vite dans les prises de décision. On a envie de faire une vitrine mais on n’ose pas trop y aller quand même. Le foot féminin progresse. L’équipe nationale, Lyon, Montpellier passent à la télé. L’équipe nationale de hand y a toujours été. Sauf qu’on y va quand même à petit pas, on met le frein. C’est comme si on se disait, « on va développer le sport féminin, c’est dans l’air du temps, il y a des choses intéressantes à faire mais les gonzesses, elles ne vont quand même pas nous faire chier tout de suite ! » Lorsqu’on a fait les assises et que Thierry Braillard était ministre des sports et que l’on discutait, j’ai dit qu’il fallait rendre les choses obligatoires par la loi. Sinon, on aura froid à un moment donné, il faudra mettre un manteau. On a envie de le faire mais on n’ose pas. Mais dans les salles, il y a du monde. Et quand on fait Charleville-Bourges à l’Open, on voit un match de basket quand même ! Et il y a des clubs qui n’ont pas fait de préparation à cause des championnats du monde. Nous, on n’avait que huit jours d’entraînement. On a récupéré nos filles le vendredi soir pour un entraînement et le samedi après-midi on était au pré-Open à Tours. On a une qualité de jeu parce qu’on n’a pas beaucoup changé l’effectif de la saison dernière.
Il y a 54 internationales dans le championnat dont 19 qui ont participé à la Coupe du monde en Espagne. C’est pas mal du tout ?
A Bourges, en plus des étrangères sur les 10, on a 7 internationales entre les A et Iliana Rupert qui est en jeune puisqu’elle n’a que 17 ans. Et l’Espagnole (Cristina Ouvina) et les deux Canadiennes (Katrine Plouffe et Nayo Raincock-Ekunwe) sont aussi internationales. A Bourges, on a des internationales aussi parce qu’on a des conditions de travail exceptionnelles. Il y a des garçons qui n’ont pas du tout le matériel que l’on a avec les vestiaires, les jacuzzi, la salle de muscu.
Ça joue beaucoup dans le recrutement ?
Oui. Quand on a discuté avec Iliana, l’année d’avant elle avait été championne d’Europe (U16) à Bourges et elle avait vu les vestiaires de l’équipe et les installations. Je ne compare pas avec l’INSEP mais par rapport aux autres clubs. Elle s’est dit, si je viens ici, j’ai du matériel pour travailler et pour progresser. Je suis persuadé que ça joue. Médicalement, le club a investi dans un centre, qui s’appelle Orthocentre, qui a ouvert au mois de mars où on a des chirurgiens, des kinés, des médecins. Toutes nos filles vont faire des examens sur place, des prises de sang, tout. Elles ont été stupéfaites des installations. C’est un kiné qui a monté ça avec nous et d’autres actionnaires. On est associé avec la clinique à Bourges et le centre se trouve à côté. C’est au top niveau. Le kiné est celui de l’équipe de France de BMX. On y va quand on veut. On a une kiné à plein temps mais si on a problème, tac, on monte là-haut.
« Je pense que la mentalité et l’ambiance dans le groupe a été pour moitié dans nos victoires de l’an dernier »
+42% d’augmentation de partenariat privés sur la même période. Ca veut dire que les clubs sont beaucoup moins sous l’assistanat du public ?
Je pense qu’il y a des clubs qui ont augmenté leur partenariat privé et d’autres beaucoup moins, ce qui fait une moyenne de 42. Je pense que sur Montpellier ce n’est pas le cas ! Par contre sur Bourges, ça l’est.
Un moment, vous aviez la plus petite subvention des collectivités de la Ligue Féminine ?
Je crois. Aujourd’hui on est à 34%. Je crois que c’est encore le cas. Je n’ai pas vu tous les chiffres car je n’étais pas à l’Assemblée Générale mais on va nous les envoyer par mail et je vais scruter ça. J’ai un DG et c’est lui qui fait les réunions maintenant (rires).
Quelles sont les fonctions de ce Directeur Général, Valentin Cavelier ?
Quand je ne suis pas là, c’est lui qui prend les décisions. Il n’est pas que sur le sportif mais sur tout le fonctionnement du club. Depuis qu’il est là, ce n’est plus moi qui gère le personnel.
Vous, vous êtes un président salarié ?
Oui depuis 2013. Lui, c’est le numéro 2 ou le numéro 1bis.
Autre chiffre : il y a cette saison trois championnes WNBA en Ligue Féminine. Un record assez étonnant ?
Ce n’est pas ma tasse de thé (rires).
Vous pensez que les Américaines ont une mentalité à part ?
Oui. On n’en a pas eu énormément à Bourges. Si on nous en propose une et même si le coach est d’accord, je veux regarder. L’an dernier, on a eu un super groupe. Je l’ai dit et redit et parfois on me prend pour un vieux con car je répète les choses mais ça fait des années que je n’avais pas eu un plaisir comme celui de gérer l’équipe de l’an dernier, hormis les résultats. Dans la mentalité, le fonctionnement, c’était un groupe super. Et cette année, c’est parti pour être la même chose. Je ne veux pas prendre une joueuse qui fout le bordel là-dedans. Je pense que la mentalité et l’ambiance dans le groupe ont été pour moitié dans nos victoires de l’an dernier. Je ne vais pas être non plus négatif à 100%, on a eu de bonnes Américaines, mais bon, elles ont une autre culture que celle que l’on a en Europe.
Vous avez KB Sharp ?
KB c’est l’exception (rires). C’est une fille hyper sympa !
« Marine a besoin de faire l’Euroleague. Lyon va faire l’Eurocup. Quand ils feront l’Euroleague, Marine ne sera pas forcément loin de Lyon ou elle partira à l’étranger »
Avez-vous été surpris d’apprendre que le salaire moyen des joueuses est légèrement supérieur à celui des joueurs de Pro B ?
Je ne suis pas trop étonné. J’avais vu les salaires de Pro B sur votre site. La Ligue Féminine a augmenté ses budgets et ses salaires. A mon avis, ça vient du fait que Lyon veut faire des résultats avec l’arrivée de Tony (Parker) qui, je pense, est un mec sérieux. Il a trouvé des moyens. Ça fait des années que Charleville veut gagner un trophée et ils se structurent de plus en plus. Montpellier avec l’arrivée d’un nouveau président qui met des moyens dans le basket féminin. Je pense que la ville de Montpellier est pro basket féminin. On est aussi pour quelque chose dans le fait que tout ça est tiré vers le haut.
Sur les dernières années, c’est plutôt le salaires des Françaises qui ont augmenté ou celui des étrangères ?
Les salaires des Françaises, pas mal, je pense. Les étrangères aussi mais en 1995, à quelque chose prêt, j’avais les mêmes salaires pour les étrangères.
Vous aviez à l’époque ce qui était quasiment de mieux en Europe ?
Oui. Avec une joueuse comme (Elena) Koudashova, on avait le top niveau. On n’avait pas en face des Ekaterinbourg et des Orenbourg qui ont fait exploser les salaires.
Ce qui fait la différence entre Montpellier et Bourges et les gros clubs d’Euroleague, c’est que vous ne pouvez pas vous offrir les joueuses de Team USA ?
Il n’y a pas un club en France qui a les moyens. Elles sont à 1,5 million de dollars. Breanna Stewart, qui a signé à Koursk, je ne peux pas donner un chiffre exact, mais c’est au moins 1,3M pour sept mois de l’année. Et c’est en net. Plus les primes, les machins, les trucs. Si nous on donne 1,5 million, ça coûte quasiment 90% en plus toutes charges comprises. On n’est pas prêt de les avoir.
Avez-vous eu un choc quand vous avez eu connaissance du recrutement de Montpellier ?
On se pose toujours des questions même si j’aime m’occuper de ce qui me regarde. On sait à peu près ce que l’on donne aux joueuses françaises… Que Montpellier monte une grosse équipe, c’est très bien pour le basket mais on a tellement eu l’habitude de voir dans le basket féminin des gens qui montaient des équipes et puis deux ans après on apprenait qu’il y avait des problèmes derrière… Je fais confiance et en plus, il y a des contrôles de gestion. Je souhaite que Montpellier fasse un beau championnat, s’ils le gagnent pas de soucis… Je ne connais pas les gens, je ne sais pas. Mais je ne suis pas le seul à avoir cette réflexion-là. Ce qu’il faut se rappeler c’est qu’à Montpellier, avant que René Comes arrive (NDLR : l’ancien président), ils ont été dans l’œil du cyclone et ils ont failli disparaitre. Ce n’est pas Montpellier qui disparait, ce sont des gens qui déconnent. Mais là, je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas confiance aux dirigeants de Montpellier.
C’est financièrement que vous n’avez pas pu conserver Diandra Tchatchouang ?
C’est elle qui a souhaité partir pour un nouveau challenge. Je ne suis pas persuadé qu’elle soit partie pour des raisons financières. Je ne pense pas qu’elle gagne plus qu’à Bourges.
Lyon était intéressé par Marine Johannès. Vous avez dû vous aligner pour la conserver ?
Je ne pense pas qu’il y ai eu de guerre avec Lyon sur Marine. Je pense que sportivement à l’heure actuelle on est au-dessus de Lyon. Marine a besoin de faire l’Euroleague. Lyon va faire l’Eurocup. Quand ils feront l’Euroleague, Marine ne sera pas forcément loin de Lyon ou elle partira à l’étranger.
Elle a resigné cette année ?
Deux ans avec évidemment une clause au bout d’une année.
Pour l’étranger ?
Pas forcément. C’est 1+1.
De combien est votre budget cette saison et avez-vous l’impression d’être au taquet ?
On est à 3,4 presque 3,5M€. C’est pour ça aussi que j’ai pris un DG, pour qu’il arrive à développer un peu plus le club notamment au niveau du marketing. On a quelques idées mais on reste dans une économie départementale où on n’a pas énormément de grosses entreprises et faut aller chercher du financement ailleurs.
Au niveau spectateurs, à combien êtes-vous ?
3 600* de moyenne en comptant le championnat et l’Euroleague. On part toujours sur une moyenne de 25 matches. On veut augmenter le public. On est en train de travailler avec d’autres villes à côté de nous. On met en place un système de bus pour aller chercher des gens dans des villes proches de Bourges, 30-40km, en faisant un package entrée-trajet. Ça évite aux gens de prendre leur voiture. On a Vierzon, Sancerre, Saint-Amand-Montrond, Aubigny. Ce ne sont pas des villes de 200 000 habitants, évidemment, mais de grosses villes du département.
« A Bourges, les gens étaient contents que l’on gagne ce 14e titre. On a été accueilli à la mairie, c’était bourré »
Etes-vous satisfait de la couverture médiatique du basket féminin en France si on le compare avec 2008 ou 1998 ?
Non. Ça a très peu progressé. On a peu de télévision même s’il y a du développement au niveau de l’équipe nationale. C’est pour ça que je dis qu’à un moment il faut imposer par la loi au service public. Une chaîne privée qui n’a pas envie de passer du sport féminin, ça appartient à des actionnaire, ok, mais le service public ça appartient à tout le monde. On a France 2, France 3, France 4, d’autres chaînes. Qu’on ne me dise pas que l’on ne peut pas passer du basket féminin.
Où en êtes-vous de la couverture de l’Euroleague ?
On n’a rien. La première année, on a eu SFR. Je pensais avoir signé pour deux ans et ils n’ont pas été cool sur le respect de leur parole. La deuxième année, ils nous ont dit non. On leur a demandé pourquoi. Parce qu’ils ont pris du basket masculin, l’Eurocup, l’Euroleague. C’est bien pour le basket mais pas le basket féminin. Et là, après le 31 mai et notre passage en contrôle de gestion, la FIBA nous impose une production télé. Avant, on faisait ça avec KeeMotion et ça nous coûtait quand même du blé et là, on nous a envoyé une belle lettre pour nous dire que KeeMotion, ce n’est pas assez performant et que l’on est obligé d’avoir une production avec cinq caméras. On a été chercher une boîte de production à Mont-de-Marsan et ça va me coûter 40 000 euros. Voilà.
Et vous ne récupérez pas d’argent de la part de télévisions étrangères ?
Que dalle ! La FIBA nous donne 10 000 euros pour la participation sauf qu’à un moment donné ils nous ont obligés à prendre K-Motion qui coûtait plus que ça. On avait des contrat de trois ans avec eux qu’on est obligé d’assumer jusqu’à la fin avant de remettre donc 40 000 euros sur une autre production. On en a pour 55 000 de production.
Vos matches seront visibles Dailymotion gratuitement ?
Oui et on va essayer de les faire commenter en français, ça ne nous coûtera pas plus cher. Pour l’instant ils ne nous ont pas encore obligés à avoir des commentateurs en anglais, ça va peut-être venir. Je pense qu’à l’avenir la production avec cinq caméras sera aussi obligatoire en Eurocup.
Pour vous, c’était très important de gagner un 14e titre de champion de France car vous avez ainsi battu le record du Clermont Université Club. Est-ce que ça représentait quelque chose pour les gens autour ?
On va nous honorer lors de l’Assemblée Générale de la Fédération à Avignon pour ces 14 titres où je serai présent. Je suis content pour mon club car ça va se savoir. On va être reconnu par nos pairs. A Bourges, les gens étaient contents que l’on gagne ce 14e titre. On a été accueilli à la mairie, c’était bourré. Le journal d’ici, Le Berry, il s’en occupe du basket féminin. Il y a eu les journalistes Hervé Le Fellic et Christian Ragot et les jeunes qui sont arrivés derrière s’en occupent aussi. Il y a une bonne couverture médiatique locale aussi les gens du département du Cher étaient au courant que l’on battait un record historique. J’ai une voiture de fonction par un partenaire qui a été changée au mois de juin et ils ont mis les 14 étoiles dessus. Je n’avais rien demandé.
Vous avez aussi ces 14 étoiles sur le maillot, de côté. Vous avez toujours aussi les 3 d’Euroleague ?
Bien sûr. Pas sur les maillots d’Euroleague car c’est contrôlé et on n’a pas pu mettre les 7 et 7 et puis ça n’aurait pas de sens. Mais on met les 3 d’Euroleague.
*10 des 18 clubs de Jeep Elite présentent une moyenne de spectateurs inférieure et sur moins de matches.
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Les clubs affichent une moyenne de 1,8 million d’euros de budget avec une augmentation de 17% en quatre ans. C’est un signe d’une vivacité générale ou ce sont des locomotives qui font augmenter ce budget moyen ?
Les deux. Il y a des gens, des nouveaux présidents, qui sont arrivés dans les clubs et qui veulent développer le basket féminin. Cette saison, il y a de plus en plus d’équipes qui vont vouloir vraiment aller chercher le titre. On ne l’a pas trop vu à l’Open car les grosses écuries ont plutôt joué contre des équipes qui n’étaient pas prêtes, si bien qu’on n’a pas vu vraiment la valeur de Montpellier et Lyon, mais de ces deux équipes là plus Bourges, Charleville voire Villeneuve, je ne sais pas qui va gagner les matches. Et en plus on peut supposer qu’il y en a une que l’on ne connaît pas trop et qui va arriver dans la boucle comme Tarbes l’an dernier.
Il y a vingt ans, le budget moyen n’était que de 400 000€, ça fait un sacré boom ?
Oui. Quoi que les gens puissent dire ou penser, il y a eu une dynamique du basket féminin parce que Bourges a eu des résultats et puis il y a eu un mouvement sur le sport féminin en général même si ça ne progresse pas aussi vite qu’on le voudrait.
Votre club a initié en 2013 des assises pour participer à la reconnaissance du sport féminin. Ressentez-vous depuis quelques années une prise de conscience de l’intérêt de mettre en valeur la femme sportive ?
Honnêtement, on a envie de développer le sport féminin et tout ce qui est autour de la femme sauf qu’à un moment donné, on ne va pas assez vite dans les prises de décision. On a envie de faire une vitrine mais on n’ose pas trop y aller quand même. Le foot féminin progresse. L’équipe nationale, Lyon, Montpellier passent à la télé. L’équipe nationale de hand y a toujours été. Sauf qu’on y va quand même à petit pas, on met le frein. C’est comme si on se disait, « on va développer le sport féminin, c’est dans l’air du temps, il y a des choses intéressantes à faire mais les gonzesses, elles ne vont quand même pas nous faire chier tout de suite ! »
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Photos: Sarah Michel, Katherine Plouffe, Marine Johannès (FIBA) et Nayo Raincock-Ekunwe (LNB)