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Pierre Vincent après la 6e victoire de suite de l’ASVEL féminin : « On est encore un peu fragiles quand la situation tourne »

Mercredi soir, l’ASVEL a pris sa revanche à domicile en Eurocup contre l’Estudiantes Madrid grâce à un effort collectif en deuxième mi-temps (72-51). Il s’agit de la sixième victoire de rang pour les joueuses de Pierre Vincent, et même de la cinquième avec un écart de 20 points, mais le coach lyonna

Mercredi soir, l’ASVEL a pris sa revanche à domicile en Eurocup contre l’Estudiantes Madrid grâce à un effort collectif en deuxième mi-temps (72-51). Il s’agit de la sixième victoire de rang pour les joueuses de Pierre Vincent, et même de la cinquième avec un écart de 20 points, mais le coach lyonnais prévient qu’il y a encore « beaucoup d’erreurs à gommer ».

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Le 13 octobre dernier, l’ASVEL dilapidait une avance de 18 points à l’entame de l’ultime quart-temps et subissait sa troisième défaite consécutive depuis le début de la saison à Madrid, sans avoir goûté à la victoire. Depuis, les Lyonnaises ont tout simplement tout raflé : six victoires consécutives, toutes compétitions confondues, dont les cinq dernières – trois en Eurocup, deux dont Basket Landes en LFB – par un écart de 20 points ou plus. Y compris ce mercredi soir en coupe d’Europe contre l’Estudiantes, un adversaire au bilan identique (2-1) avant le début de la rencontre, dans une salle Mado-Bonnet à guichets fermés et chauffée par les étudiants des Arts et Métiers de l’Ecole de Cluny.

Après s’être détachées dans le deuxième acte (36-26, 16e) grâce à une belle activité au rebond, notamment offensif, les Lionnes commettaient des erreurs collectives. En particulier au niveau des pertes de balles, ce qui entraînait un retour de Melisa Gretter (9 points, 6 rebonds, 5 passes et 2 interceptions à la pause) and co juste avant la mi-temps (38-35). En deuxième période, les joueuses de Pierre Vincent montaient en régime, notamment défensivement avec seulement 6 points encaissés en dix minutes. Après avoir débuté la rencontre à 4/4 à 3-points, les Espagnoles finissaient la rencontre à 6/22 longue distance (soit 27,3 %) et 12/38 à 2-points (31,6 %). Marine Johannès (élue joueuse du match avec 13 points, 5 passes, 3 rebonds) donnait du rythme de l’autre côté du terrain. Avec un matelas de 20 points d’avance (62-41), l’ASVEL n’avait plus qu’à gérer dans l’ultime quart-temps (conclu sur le score de 72-51). A moins d’un revirement de situation rocambolesque, la qualification est désormais quasi-assurée. Les Lyonnaises joueront la première place du groupe J lors de leur déplacement à Ruzomberok en Slovaquie le 24 novembre.

Un succès collectif (29 passes décisives !) dû également au contrôle du rebond (52 prises, dont 19 offensives, à 35) et des pertes de balles (11 contre 14 pour les Espagnoles). Ce qui a notamment offert 22 points à l’ASVEL sur seconde chance. « Le contrôle du rebond, c’est une grande victoire pour nous. J’ai félicité les joueuses parce qu’on est petites, pas super athlétiques, pas spécialement dotés pour en prendre, donc il faut que tout le monde fasse des efforts. Et les efforts fournis à l’entraînement, ils paient. Tout le monde a conscience qu’on gagne plus facilement avec des possessions en plus, plutôt qu’en moins. On prend parfois des risques inconsidérés dans la gestion des ballons. Ce sont deux secteurs importants parce qu’ils donnent des possessions à l’adversaire », souligne le coach lyonnais.

Boxscore ASVEL – Estudiantes / Classement Eurocup

« On a du mal à voir les choses simples »

Mais Pierre Vincent tempère de suite : « On fait une bonne première mi-temps, on est à +10. On peut rentrer avec cet écart à la mi-temps mais elles changent de défense, on perd des balles bêtes, on déjoue un peu et elles marquent facilement sur contre-attaque. Ce sont des mauvais choix de notre part. Je trouve qu’on est encore un peu fragiles quand la situation tourne. Quand on perd la balle, on ne peut pas défendre, donc c’est un problème. » A écouter le discours de l’ancien coach de Schio, il y a des bonnes choses et des moins bonnes, malgré les 6 victoires de rang. « Je pense qu’on est un peu excessives sur le tir extérieur (NDLR : 7/24 à 3-points, 29,2 %). Globalement, on a du mal à voir les choses simples. J’ai structuré le jeu sur des choses assez simples, il y a beaucoup de choses qui sont très ouvertes, mais on a encore du mal à reconnaître quand il y a un changement de défense par exemple. C’est quelque chose sur lequel il faut qu’on travaille. Mais l’intensité défensive, la qualité défensive, les options qu’on a choisies pour les tenir ont plutôt bien marché. »

« Avec 20 % de travail, on fait 80 % d’efficacité défensive. Mais pour gagner les 20 % qui restent, il faut beaucoup de travail. Et il faut énormément de travail pour gommer les petites erreurs qui coûtent cher » – Pierre Vincent

Et pour cause, l’ASVEL a encaissé 35 points en première mi-temps, seulement 16 en deuxième. L’internationale espagnole Laura Quevedo était à 22 points de moyenne en Eurocup jusqu’à présent et contenue mercredi soir à seulement 4 unités. Pas encore assez toutefois pour convaincre Pierre Vincent, qui voit encore une grande marge de progression pour son équipe. « Mon travail, c’est ce voir ce qu’il y a à améliorer. On a encore beaucoup de travail des deux côtés du terrain. C’est plutôt bon signe. Je disais aux joueuses avant le match : « On n’est pas passé de l’ombre à la lumière comme ça », comme les gens veulent bien nous dire parce qu’on a gagné plusieurs fois avec des écarts. J’attire leur attention sur le fait qu’il y a encore beaucoup de choses à corriger. C’est la loi des 80/20, vous savez. Avec 20 % de travail, on fait 80 % d’efficacité défensive. Mais pour gagner les 20 % qui restent, il faut beaucoup de travail. Et il faut énormément de travail pour gommer les petites erreurs qui coûtent cher. »

Marine Johannès, MVP de la rencontre (c) Eurocup

La jeune internationale lituanienne Juste Jocyte ne peut que confirmer le constat : « Tout part du coach. Il nous demande beaucoup de défense, de pression défensive. On travaille beaucoup cet aspect aux entraînements, et ça paie. On a su élever notre pression défensive dans le troisième quart-temps et réaliser des interceptions. Nous défendons vraiment en équipe, pas seulement en tant qu’individualités. Ce qui n’était pas le cas en début de saison. Quand on défend ensemble, nous sommes trop fortes pour nos adversaires. Et du moment qu’on défend ensemble, tout devient plus simple en attaque. » Les certitudes sont tout de même présentes dans le vestiaire lyonnais. « Je pense que les filles sont conscientes qu’elles ont passé un cap, que défensivement on est de plus en plus fortes, reprend Pierre Vincent. Mais quand même, de temps en temps, on perd vite le contrôle. »

Les Madrilènes, n’ont pu que constater l’évolution de leur adversaire du soir. « Elles ont grandi depuis le match aller, elles nous ont dominé dans l’intensité, la pression, la défense, notamment au retour des vestiaires. Sans deux de nos joueuses majeures (Arica Carter et Marina Ortiz), nous n’avons pu rivaliser pendant plus que 20 minutes », note le coach Alberto Ortega, qui salue par ailleurs l’incroyable ambiance mise par les étudiants lyonnais à Mado-Bonnet. Avant que Nadia Fingall (8 points, 8 rebonds) ne loue la profondeur de banc et l’équilibre de l’ASVEL : « C’est vraiment une très bonne équipe. Elles ont su faire des ajustements. Quand vous jouez contre une équipe du niveau de l’ASVEL, il faut accepter qu’il y ait des hauts et des bas. Elles ont énormément de joueuses de qualité, c’est normal qu’elles soient à ce niveau de compétition. » Marine Johannès (13 points, 5 passes, 3 rebonds en 26 minutes), Julie Allemand (5 points, 10 passes, 6 rebonds en 26 minutes), Aleksandra Crvendakic (10 points, 8 rebonds en 21 minutes), Marieme Badiane (8 points, 10 rebonds en 24 minutes), Alexia Chartereau (18 points en 26 minutes)… Toutes ont fait leur match sans forcer. Les neuf joueuses responsabilisées ont d’ailleurs toutes dépassé les 6 d’évaluation.

Juste Jocyte au révélateur européen

A 15 ans, la Lituanienne Juste Jocyte commence très sérieusement à trouver sa place dans la rotation lyonnaise (6 points à 3/4 aux tirs, 2 rebonds en 16 minutes contre Madrid). Responsabilisée pour la troisième fois de suite à plus de 15 minutes en Eurocup, elle a notamment inscrit deux paniers coup sur coup dès son entrée en jeu dans le premier quart. « Mettre des paniers, elle sait faire. Maintenant, il y a d’autres choses qu’elle fait moins bien. Il y a des joueuses qui ne voient pas les situations. Elle les voit, elle. Mais elle les joue mal. C’est comme aux échecs, elle joue son coup mais elle ne voit pas celui d’après. C’est un peu ce qu’elle fait en attaque. Il faut qu’elle arrive à être un peu plus stratégique dans sa perception. Mais la stratégie, ça s’apprend, elle est jeune », signale son entraîneur Pierre Vincent.

Juste Jocyte (c) Eurocup

« Ce que je voudrais, c’est pouvoir faire rentrer Juste dans les moments chauds et avoir confiance offensivement et défensivement. Pour le moment, je ne suis pas entièrement satisfait. Le vrai chantier pour elle, c’est élever son niveau d’engagement sur l’aspect défensif. Ce soir, Sotiriou lui a mis deux paniers sur le nez en deux attaques. Ce n’était pas mal défendu, mais ça manque un peu de consistance, de dureté, et d’impact. Le problème avec les joueurs talentueux, c’est qu’il ne défendent pas trop, sourit le coach. Elle est comme Dominique (Malonga) pour l’instant, elle s’occupe que sa joueuse ne mette pas de panier et puis ça lui va bien. Mais ça ne marche pas comme ça. Il faut qu’elle l’apprenne, et ça viendra. Si elle veut gagner du temps, il faut qu’elle s’y mette. Mais elle a déjà fait beaucoup de progrès en peu de temps. »

Complètement relâchée et avec une maturité assez impressionnante pour son âge, l’intéressée ne peut qu’acquiescer : « Je suis 100% d’accord avec ce que le coach vient de dire. Je suis jeune mais ce n’est pas une excuse. J’ai encore beaucoup de choses à travailler, notamment en défense, dans la lecture des situations. Je vois les choses, mais pas encore assez bien. J’ai besoin de travailler sur ça. Je n’ai qu’une envie, c’est travailler dur chaque jour, et tout ça viendra avec la confiance. »

Nayo Raincock-Ekunwe opérée, un changement de rythme après la trêve internationale

Et la prodige lituanienne devrait encore tenir un rôle supérieur à l’avenir, d’autant que l’ASVEL féminin va devoir se passer de son intérieure Nayo Raincock-Ekunwe, opérée ce mardi d’une arthroscopie du genou gauche qu’elle traînait depuis cet été et les Jeux Olympiques à Tokyo notamment. Son indisponibilité, révélée en conférence de presse comme « faute de carre » par Pierre Vincent, est envisagée jusqu’à fin février, tandis que Dominique Malonga a ressenti une douleur au psoas-illiaque (cuisse), qui pourrait l’écarter des terrains quelques jours. La seule solution, donc, pour combler les trous, sera de décaler Aleksandra Crvendakic à l’intérieur et ainsi de confier davantage de responsabilités à Juste Jocyte… jusqu’à l’arrivée d’un joker médical (le club étudie déjà plusieurs possibilités).

Après le déplacement sur le parquet de La Roche Vendée en Ligue féminine – ce samedi -, la trêve internationale devrait faire du bien aux troupes. Quoi que, car six joueuses vont partir avec leur sélection (Juste Jocyte avec la Lituanie, Julie Allemand avec la Belgique, Aleksandra Crvendakic avec la Serbie et le trio Johannès – Chartereau – Ciak avec les Bleues) et… « Je sais comment sont les entraîneurs nationaux, ils ne pensent pas que les joueuses ont vécu avant et qu’elles vont vivre après. Ils pensent qu’il faut faire vite, estime Pierre Vincent. J’espère qu’aucune ne rentrera amochée parce que chaque fois que je récupérais une internationale française à Schio, je récupérais des blessées. Ça me mettait très en colère. J’espère qu’elles rentreront en bonne santé. Nous en tout cas, on va changer de régime d’entraînement après la trêve. Je les ai beaucoup exposé en quantité de travail, elles n’étaient pas habitué. On est parties après les autres, ça a pesé aussi, et il ne faut pas oublier qu’elles ont eu un été long et compliqué. » Il n’empêche qu’avoir autant d’internationales dans son équipe aide à construire un collectif, et que le train de l’ASVEL file en ce moment à vitesse grand V.

A Lyon.

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Le 13 octobre dernier, l’ASVEL dilapidait une avance de 18 points à l’entame de l’ultime quart-temps et subissait sa troisième défaite consécutive depuis le début de la saison à Madrid, sans avoir goûté à la victoire. Depuis, les Lyonnaises ont tout simplement tout raflé : six victoires consécutives, toutes compétitions confondues, dont les cinq dernières – trois en Eurocup, deux dont Basket Landes en LFB – par un écart de 20 points ou plus. Y compris ce mercredi soir en coupe d’Europe contre l’Estudiantes, un adversaire au bilan identique (2-1) avant le début de la rencontre, dans une salle Mado-Bonnet à guichets fermés et chauffée par les étudiants des Arts et Métiers de l’Ecole de Cluny.

Après s’être détachées dans le deuxième acte (36-26, 16e) grâce à une belle activité au rebond, notamment offensif, les Lionnes commettaient des erreurs collectives. En particulier au niveau des pertes de balles, ce qui entraînait un retour de Melisa Gretter (9 points, 6 rebonds, 5 passes et 2 interceptions à la pause) and co juste avant la mi-temps (38-35). En deuxième période, les joueuses de Pierre Vincent montaient en régime, notamment défensivement avec seulement 6 points encaissés en dix minutes. Après avoir débuté la rencontre à 4/4 à 3-points, les Espagnoles finissaient la rencontre à 6/22 longue distance (soit 27,3 %) et 12/38 à 2-points (31,6 %). Marine Johannes (élue joueuse du match avec 13 points, 5 passes, 3 rebonds) donnait du rythme de l’autre côté du terrain. Avec un matelas de 20 points d’avance (62-41), l’ASVEL n’avait plus qu’à gérer dans l’ultime quart-temps (conclu sur le score de 72- 51). A moins d’un revirement de situation rocambolesque, la qualification est désormais quasi-assurée. Les Lyonnaises joueront la première place du groupe J lors de leur déplacement à Ruzomberok en Slovaquie le 24 novembre.

Boxscore ASVEL – Estudiantes / Classement Eurocup

Un succès collectif (29 passes décisives !) dû également au contrôle du rebond (52 prises, dont 19 offensives, à 35) et des pertes de balles (11 contre 14 pour les Espagnoles). Ce qui a notamment offert 22 points à l’ASVEL sur seconde chance. « Le contrôle du rebond, c’est une grande victoire pour nous. J’ai félicité les joueuses parce qu’on est petites, pas super athlétiques, pas spécialement dotés pour en prendre, donc il faut que tout le monde fasse des efforts. Et les efforts fournis à l’entraînement, ils paient. Tout le monde a conscience qu’on gagne plus facilement avec des possessions en plus, plutôt qu’en moins. On prend parfois des risques inconsidérés dans la gestion des ballons. Ce sont deux secteurs importants parce qu’ils donnent des possessions à l’adversaire », souligne le coach lyonnais.

« On a du mal à voir les choses simples »

Mais Pierre Vincent tempère de suite : « On fait une bonne première mi-temps, on est à +10. On peut rentrer avec cet écart à la mi-temps mais elles changent de défense, on perd des balles bêtes, on déjoue un peu et elles marquent facilement sur contre-attaque. Ce sont des mauvais choix de notre part. Je trouve qu’on est encore un peu fragiles quand la situation tourne. Quand on…

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Photo : Pierre Vincent (Eurocup)

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