Pour le 15e année consécutive le All-Star Game LNB se jouera le 29 décembre à guichets fermés. C’est une magnifique réussite qui doit beaucoup à son producteur Pascal Biojout, le directeur de l’agence Sport+ Conseil. Il nous fait entrer dans cette interview dans les détails de l’organisation de ce show inspiré du grand frère de la NBA.
L’interview est en deux parties.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Sinon un Français et un étranger laissés à l’appréciation du public, c’est un jury d’experts qui procède à la désignation des joueurs des deux équipes du All-Star Game. Beaucoup de gens mécontents se manifestent-ils ensuite quant aux choix de ce jury ?
Beaucoup, c’est relatif mais effectivement, il y en a et tant mieux ! Ça prouve que ça ne laisse pas indifférent, c’est très important. Il faut qu’il y ait des gens contents. Par exemple, dans l’émission Buzzer quand Benjamin Sene (Gravelines) était invité, ils lui ont fait une blague comme quoi il n’était pas sélectionné et il a un peu blêmi sur le coup. Et quand il a appris sa sélection, il a dit qu’il était ravi, que c’était important pour lui. C’est bien. Il y a aussi des réactions négatives de joueurs déçus et ça montre aussi qu’une sélection pour le All-Star Game c’est important. Il y a également les réactions des fans dans chaque club qui sont ou ravis ou déçus. Il y en a un certain nombre et ça nous va bien. Il y a des sélectionnés qui s’imposent d’eux-mêmes et après pour les dernières sélections, il y a toujours des choix que le jury opère et forcément ça créé des déceptions.
Avez-vous le sentiment que certains joueurs sont favorisés grâce à leur jeu spectaculaire comme DJ Stephens du Mans ?
Je ne partage pas ce jugement. Le travail du jury est un vrai travail sérieux qui dure deux heures et demi voire trois heures. Sa composition est hétérogène avec des journalistes spécialisés qui suivent le championnat, des représentants des clubs, des entraîneurs, etc. Chacun émet des avis, il y a un vrai travail de fond pour désigner les meilleurs sur la première partie du championnat. Après, le côté spectaculaire peut intervenir à un moment donné mais à la marge. Si on prend le cas de DJ Stephens, c’est un joueur qui prend une vraie place dans le championnat et peut-être qu’effectivement sa personnalité et son jeu spectaculaire ont fait que le jury a peut-être considéré qu’il s’imposait de lui-même dans les vingt-quatre du All-Star Game. Personne ne le conteste en fait. Mais ça reste très marginal dans le choix du jury.
Avez-vous encore des cas de joueurs qui se font tirer l’oreille pour venir car ça les empêche pour les Américains de passer quelques jours aux Etats-Unis ? Que se passe t-il si un joueur refuse sa sélection ?
Cette question ne s’est pas posée jusqu’à maintenant puisque la base de l’accord que nous avons en tant que producteur du All-Star Game avec la Ligue Nationale de Basket, est de présenter le meilleur de la LNB. Et le meilleur de la LNB, ce sont les joueurs sélectionnés pour participer au All-Star. C’est à la fois un honneur et une promotion très importante pour la ligue. Au titre de cet accord les joueurs ont l’obligation d’être présent. Si ce n’était pas le cas, il y a un barème de sanctions prévu à la fois envers le joueur et le club concerné.
« On travaille depuis le deux ou troisième All-Star Game, 2005 je crois, avec une personne qui à l’époque était mascotte d’Orlando, et qui est notre interlocuteur sur place »
Combien le All-Star Game mobilise t-il de personnes ?
L’organisation d’un événement comme celui-ci en terme de mobilisation, c’est un entonnoir renversé. On démarre très tôt dans l’année. Ce que l’on fait d’une année sur l’autre c’est la réservation de l’aréna. En mars, on démarre sur une petite équipe Sport+ Conseil de deux personnes pour réfléchir à un squelette du prochain All-Star Game. En termes de créativité quelles vont être les animations, déterminer une atmosphère générale. Progressivement l’équipe s’étoffe et ensuite dans l’organisation il y a les équipes captives de Sport+ Conseil, à peu près quarante personnes sur l’événement, plus tous les prestataires qui viennent se greffer. Prestataires techniques, qui sont la sécurité, le son, la lumière, la régie générale, tout ce que l’on peut imaginer. Je pense que le Jour J ça représente plus de 150 personnes.
Par quel biais arrivez-vous à faire venir chaque année des attractions de la NBA : Luvabulls de Chicago, le Miami Heat Street Band, les Knicks City Dancers de New York, les Brooklynettes des Nets et encore les mascottes ?
Deux choses. On est en veille permanente sur l’entertainment et pas forcément que sur le côté NBA mais dans tout l’univers sportif pour essayer de saisir des opportunités s’il y en a à saisir. Par exemple, on avait vu il y a quelques années, en janvier, la finale du Superbowl avec un groupe de Gospel sur le half time show. On s’est dit que l’on aimerait faire ça avec ce groupe pour le All-Star Game et dix mois plus tard, on le faisait. On s’est débrouillé pour entrer en contact avec eux. Pour la NBA, on travaille depuis le deux ou troisième All-Star Game, 2005 je crois, avec une personne qui à l’époque était mascotte d’Orlando, et qui est notre interlocuteur sur place et avec qui on discute sur un potentiel de nouvelles animations. C’est lui qui entre en contact avec des danseuses ou des mascottes. Et si on se met d’accord avec des performeurs qui travaillent avec la NBA, il faut que l’on ait l’autorisation de la NBA, ce que l’on a chaque année.
« Au All-Star Game, il n’y a pas de copies mais que des originaux. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’événement a du succès »
Y a-t-il plusieurs personnes pour la même mascotte et celle-ci continue t-elle d’œuvrer en même temps aux Etats-Unis ? Même chose pour les danseuses où il y a peut-être plusieurs équipes ?
Absolument pas. C’est une bonne question car justement on ne peut contacter les performeurs NBA que lorsque l’on connaît le calendrier, en juillet-août. On a idéalement nos souhaits et on attend chaque année avec fébrilité la sortie du calendrier pour voir quelles sont les équipes dans le créneau de notre date dont les performeurs pourraient être libres. On fait une short list et on voit les gens qui sont intéressés. Au All-Star Game, il n’y a pas de copies mais que des originaux. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’événement a du succès. Si on a un groupe de danseuses NBA, ce sont celles qui évoluent sur les parquets NBA, pas des remplaçantes. Ce sont des petits détails qui mis bout à bout le public ressent. On regarde l’entertainment au niveau mondial sur ce qui se fait dans le sport mais pas que. Par exemple, la dernière année avant la fermeture de Bercy, on avait mis en place une animation avec des bracelets lumineux télécommandés à distance. On a été les premiers à faire ça dans un show sportif en Europe et on avait pris cette idée sur un concert de Coldplay.
Aujourd’hui, les mascottes ne sont-elles pas obligatoires pour la réussite du show ?
On en est à la 16e édition à Paris et on a fait six ou sept sans sans les mascottes. Il n’y avait pas une volonté partagée de le faire. Depuis que l’on a introduit ces mascottes ça s’est révélé très logiquement comme quelque chose de très important parce que ce sont des performeurs exceptionnels. Mais on pourrait très bien faire une édition sans mascottes en travaillant sur d’autres concepts. Mais ce n’est pas le cas ! Les mascottes de très haut niveau font partie du squelette de l’événement et si elles n’étaient pas là, il faudrait compenser par des animations dans un registre un peu similaire pour essayer d’apporter autant.
Actuellement en NBA y a-t-il une évolution qualitative dans l’animation ?
Cette évolution est relative, en fonction de la perception des uns et des autres. Elle est liée à la technologie, notamment à l’utilisation de la vidéo et du mapping. Par parenthèses, on avait été les premiers en France dans l’univers sportif à utiliser le mapping, c’est-à-dire la vidéo projection monumentale à partir du plafond pour transformer le terrain en un écran géant. On l’avait fait sur une présentation du All-Star Game. C’est très utilisé aujourd’hui en NBA avec des effets assez impressionnants. On a été aussi les premiers en France à faire un feu d’artifices indoor il y a une dizaine d’années.
Vous aviez fait venir le matériel des Etats-Unis ?
Non. Effectivement, on voit un modèle et on a envie de s’en inspirer pour reproduire quelque chose de cette qualité-là et pour ça il faut rassembler des prestataires, trois savoir-faire, un spécialiste des accroches, quelqu’un qui va accrocher au plafond de l’aréna des systèmes de vidéo projection quasiment au millimètre près, un spécialiste de la vidéo projection qui va concevoir des outils qui permettent d’envoyer de la vidéo avec la qualité requise sans toucher le quatre faces qui part du plafond avec des angles spécialement étudiés, et un spécialiste de la vidéo qui va faire de la création pour avoir un rendu vidéo intéressant. On part de la feuille blanche, on essaye de rassembler les savoir-faire et quand on le fait pour la première fois c’est un gros boulot !
Savez-vous si les spectateurs sont satisfaits ou non de leur soirée ?
En fait, on a des retours sur la satisfaction de la soirée en elle-même, globale, mais chacun fait ressortir une chose ou une autre. C’est d’ailleurs la philosophie qui nous anime : chaque personne doit quitter l’AccorHôtel Arena en ayant un souvenir de plaisir à raconter aux personnes avec qui elle réveillonne le lendemain ou le surlendemain, en disant « j’étais au all-star game, il y avait ça ! Ca peut être le concours de dunks, la présentation des équipes, une mascotte, le tir à 100 000€, le match en lui-même, l’animation musicale.
[armelse]
Sinon un Français et un étranger laissés à l’appréciation du public, c’est un jury d’experts qui procède à la désignation des joueurs des deux équipes du All-Star Game. Beaucoup de gens mécontents se manifestent-ils ensuite quant aux choix de ce jury ?
Beaucoup, c’est relatif mais effectivement, il y en a et tant mieux ! Ça prouve que ça ne laisse pas indifférent, c’est très important. Il faut qu’il y ait des gens contents. Par exemple, dans l’émission Buzzer quand Benjamin Sene (Gravelines) était invité, ils lui ont fait une blague comme quoi il n’était pas sélectionné et il a un peu blêmi sur le coup. Et quand il a appris sa sélection, il a dit qu’il était ravi, que c’était important pour lui. C’est bien. Il y a aussi des réactions négatives de joueurs déçus et ça montre aussi qu’une sélection pour le All-Star Game c’est important. Il y a également les réactions des fans dans chaque club qui sont ou ravis ou déçus. Il y en a un certain nombre et ça nous va bien. Il y a des sélectionnés qui s’imposent d’eux-mêmes et après pour les dernières sélections, il y a toujours des choix que le jury opère et forcément ça créé des déceptions.
Avez-vous le sentiment que certains joueurs sont favorisés grâce à leur jeu spectaculaire comme DJ Stephens du Mans ?
Je ne partage pas ce jugement. Le travail du jury est un vrai travail sérieux qui dure deux heures et demi voire trois heures. Sa composition est hétérogène avec des journalistes spécialisés qui suivent le championnat, des représentants des clubs, des entraîneurs, etc. Chacun émet des avis, il y a un vrai travail de fond pour désigner les meilleurs sur la première partie du championnat. Après, le côté spectaculaire peut intervenir à un moment donné mais à la marge. Si on prend le cas de DJ Stephens, c’est un joueur qui prend une vraie place dans le championnat et peut-être qu’effectivement sa personnalité et son jeu spectaculaire ont fait que le jury a peut-être considéré qu’il s’imposait de lui-même dans les vingt-quatre du All-Star Game. Personne ne le conteste en fait. Mais ça reste très marginal dans le choix du jury.
Avez-vous encore des cas de joueurs qui se font tirer l’oreille pour venir car ça les empêche pour les Américains de passer quelques jours aux Etats-Unis ? Que se passe t-il si un joueur refuse sa sélection ?
[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
La suite demain.
Photos: Sport+ Conseil, LNB et Chicago Bulls.