Photo: Ioannis Papapetrou (Euroleague)
Dimitris Giannakopoulos a annoncé avoir pris la décision de se retirer définitivement du Panathinaikos dont il est le propriétaire en vendant ses parts. Faut-il le croire ? Le quadragénaire grec est le personnage le plus sulfureux et imprévisible du basket européen. Pour lire son portrait, il faut mettre une ceinture de sécurité !
Voici la 2e partie de son portrait. La 1ère est ici.
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Dimitris Giannakopoulos ne s’est pas gêné pour porter des attaques en direction de ses propres rangs. Ainsi, en 1999, alors qu’il n’avait que 24 ans, le freluquet a fait irruption dans les vestiaires du Pana après une défaite face à Olympiakos et abreuvé le coach Slobodan Subotic de critiques vertes et pas mûres. Le pivot Dijo Radja est venu à la rescousse de son entraîneur mais il a dû ensuite… s’excuser publiquement. L’un de ces fameux repentirs cousus de fil blanc qui ne laissait pas de doute sur la pensée profonde de la légende croate.
Autre cible : en avril 2011, Giannakopoulos et ses gardes du corps ont fait une descente dans les bureaux de Gazzetta.gr et ont menacé des employés présents. La raison ? Il estimait que certains articles étaient calomnieux. Il n’y a pas eu de suite à l’affaire.
L’année suivante, le fils a donc remplacé le père à la tête du club et la première conséquence fut le départ du coach Zeljko Obradovic qui ne pouvait pas s’entendre avec le nouveau propriétaire. Il faut aussi dire que la Grèce venait de connaître une violente crise économique qui a fait tanguer le club au trèfle et réduit sa voilure. Le coach serbe a obtenu des « conditions de travail » plus favorables à Fenerbahce. « Je ne suis pas d’accord pour dire que le succès du Panathinaikos est uniquement le mérite d’Obradovic. Le succès est associé à la famille Giannakopoulos. Certainement Obradovic était l’élément le plus important, mais le succès est devenu possible grâce à Trinity Management, grâce à toute l’équipe et aux fans. Pendant qu’Obradovic était au Panathinaikos, nous avons eu une relation très chaleureuse. Nous avons partagé des problèmes qui connectent les gens. Mais quand Obradovic m’a dit en 2012 qu’il ne voulait pas rester au club, il est devenu mort pour moi en tant que personne. Par conséquent, tant que je suis à la tête du Panathinaikos, il viendra toujours dans l’arèna OAKA en tant qu’invité. Bien que j’admette que Zeljko Obradovic est un excellent professionnel », a déclaré alors Giannakopoulos à Eurohoops.
Au printemps 2017, Giannakopulous a forcé les joueurs du Panathinaïkos à revenir d’Istanbul à Athènes en bus après un match de playoffs d’Euroleague contre Fenerbahce synonyme de 0-3 et d’élimination. La distance entre les deux villes est de 1 100 km et le trajet dure 11 heures, hors arrêts et contrôles douaniers à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Au début, les joueurs ont refusé de rentrer chez eux en bus, mais la plupart ont fini par accepter la décision du patron. Seuls Mike James, Chris Singleton, Kenny Gabriel et Antonios Fotsis ont évité le voyage en bus, ils se sont envolés pour Athènes en avion. Giannakopoulos voulait licencier les quatre rebelles mais le coach Javi Pascual a réussi à l’amadouer et sauver leur tête.
On ne compte plus les esclandres avec les arbitres. Lors d’un derby avec Olympiakos en 2013, flanqué de trois sbires, Giannakopoulos a insulté l’un d’eux dans les vestiaires et lancé : « vous ne quitterez pas cet endroit ! » L’intimidation est l’une des expressions favorites de sa frustration et deux ans plus tard, il est allé encore plus loin après une défaite face au CSKA Moscou, menaçant un ref’ d’avoir sa peau : « vous ne quitterez pas la Grèce ce soir en vie. Je vous le promets sur mes yeux. » Les arbitres sont toujours vivants et Giannakopoulos n’est pas pour autant aveugle.
Il compare Jordi Bertomeu à Hitler
« La meilleure équipe de l’histoire de l’Euroleague est chaque semaine obligée de faire face à une telle attitude de la part des arbitres, comme si nous étions leur principal ennemi ou l’équipe junior de la ligue. C’est une situation honteuse pour le basket européen », a-t-il écrit, il y a deux ans, lors d’une de ses saillies sur Instagram. La routine. Exaspérée, l’Euroleague le condamna à ne pas assister à ses matches pendant une année – il n’a pas respecté l’interdiction – et à des amendes au montant exorbitant. Toujours tout en nuance, Dimitris Giannakopoulos compara alors Jordi Bertomeu à… Adolf Hitler.
Durant l’été 2018, Dimitris Giannakopoulos a menacé de quitter l’Euroleague pour la Basketball Champions League de la FIBA. Le battage médiatique s’est calmé, le président du Pana a serré la main à son ennemi juré mais quelque mois plus tard, il a enfourché de nouveau son cheval de bataille. Il a traité les responsables de l’Euroleague de mafiosos et dans un nouveau message sur Instagram, il a écrit à l’encontre de son patron Jordi Bertomeu, dont il estimait qu’il ne respectait pas la mémoire de son père : « La seule chose que je dois vous dire est “FUCK YOU”. C’est tout. Vous ne méritez rien d’autre. Si, cet été, les membres de l’Euroleague ne décident pas de se séparer d’un homme qui ne respecte pas les institutions comme la famille et qui ne respecte même pas le deuil d’une autre personne, le Panathinaikos n’aura pas sa place dans cette parodie. Le sport dépend des êtres humains. Vous ne me faites pas du tout penser à un humain.”
On ne peut donc pas être surpris que, lors de la conférence de presse de la semaine passée où il a annoncé qu’il se retirait du Panathinaikos et du basket, Dimitris Giannakopoulos en remette une couche estimant que l’Euroleague est une « boîte noire », que son club ne voit jamais l’argent promis et que le responsable porte un nom: Bertomeu. Il a fait une prédiction qui vaut ce qu’elle vaut : « Je vois que la FIBA travaille avec un plan. Au cours des deux dernières années, ils ont créé des coentreprises avec la NBA, l’Océanie et l’Asie. En regardant le plan et l’argent qu’ils ont l’intention d’investir et le plan à long terme sur le basket-ball, je crois que très bientôt ils seront la seule compétition puissante en Europe. On voit des équipes qui sont passées par l’Euroleague et qui ont fait des investissements pour y être. Je suis sûr que dans les années à venir, de nombreuses équipes quitteront l’abîme appelé Euroleague et iront là où se trouve le basket. «
Dimitris Giannakopoulos a juré qu’il n’interviendra plus dans aucune décision prise par le Panathinaikos et que ce sont MM. Papadopoulos et Triantopoulos qui sont désormais dans le poste de pilotage du club. L’une de leur première action concrète a été d’envoyer à l’Euroleague une lettre pour leur signifier que le club ne voulait plus de sa Licence A et qu’il veut quitter la compétition. Ils ont évidemment obéi aux directives de Giannakopoulos.
450 millions d’euros dans le Panathinaikos
L’héritier de la dynastie a donc annoncé lors de cette conférence de presse qu’il met le club en vente pour 25 millions d’euros même s’il estime qu’il en vaut trois fois plus. Toujours ironique, Giannakopoulos a déclaré : « Bonsoir, je voudrais vous remercier d’être ici et vous souhaiter santé et force dans les moments difficiles que nous traversons. Pendant tout ce temps, j’ai entendu et lu beaucoup de choses sur ce que je dirai aujourd’hui. Certains méritent un Oscar pour un scénario. La seule chose que je n’ai pas lue, c’est que j’ai changé d’équipe. Et tout cela malgré le fait qu’en un clic sur YouTube vous auriez obtenu vos réponses », a-t-il commencé sa déclaration. « Le Panathinaïkos ne survivra pas sans le soutien encore plus important de son peuple. La seule solution serait que le club soit autosuffisant et autofinancé », a-t-il poursuivi.
Il a ensuite expliqué comment lui et sa famille ont investi plus de 450 millions d’euros dans le Panathinaikos et qu’il était temps de dire stop. « Il y a quelques jours et sachant qu’aujourd’hui je donnerai cette conférence de presse, l’un des collaborateurs les plus fidèles de mon père Pavlos, Michalis Georgantis, m’a remis un dossier dans lequel il y a des détails de tous les montants que ma famille a mis, personnellement ou par l’intermédiaire de VIANEX, au Panathinaikos de 1987 à 2012 lorsque j’ai personnellement repris l’équipe. Ce montant est de 372 800 000 euros. Avec cet argent, vous achetez trois fois le Hilton. À partir de 2012, soit grâce à de l’argent personnel ou grâce à des parrainages de VIANEX et d’autres sociétés, 63 millions d’euros supplémentaires ont rejoint le Panathinaikos. Et il y a des preuves de cela. A cet argent s’ajoutent les 15 millions d’euros de multi-actionnariat et environ 10-15 millions d’euros que nous avons mis en famille à l’Amateur. Et tout cela sans compter l’argent du transfert de De Melo en 1972 (NDLR :Araquem José de Melo était un footballeur brésilien). Pourquoi est-ce que je mentionne cela ? Parce ma famille a mis plus de 450 millions d’euros dans le Panathinaikos ou si vous préférez 170 milliards de drachmes. Je pars la tête haute… L’amour que le monde me montre à chaque occasion me fait dire que ça valait les millions de dollars, le temps sans fin, l’énergie, l’âme et toutes ces années données au Panathinaikos (…) Avec le recul, je dirai que j’ai aussi mis un peu de pierre dans la meilleure équipe que cet endroit n’ait jamais produite (…) « Je n’ai aucun plan pour l’avenir, je ne serai membre d’aucune planification à l’avenir. Panathinaikos est en vente dès aujourd’hui. Le chapitre Panathinaikos pour moi est fermé. Aujourd’hui, Panathinaikos est à vendre, que ce soit en 2021, 2022 ou 1542. »
L’impunité garantie
On peut croire Dimitris Giannakopoulos quand il affirme que sa famille a mis une fortune dans le Panathinaikos et cela laisse songeur sur le puits sans fond que représente un club de basket de ce standing. Le fait que le club athénien ne puisse honorer la dernière année de contrat du meneur Nick Calathès est révélateur de son asphyxie financière. On ne prendra pas en revanche comme argent comptant sa déclaration comme quoi il se met à l’écart de façon irrémédiable. Avec ce type de zozo, un retournement de stratégie ou une nouvelle pulsion est toujours possible.
Quelques heures après l’annonce de ce retrait, une centaine d’Ultras en colère armés de couteaux et de pierres ont tenté de pénétrer par effraction dans la maison appartenant à Dimitri Giannakopoulos. Celui-ci a filmé l’incident et l’a publié directement sur la plateforme Instagram. Cependant, il se dit en Grèce qu’il s’agissait d’une réaction des fans provoquée par un coup monté du propriétaire du club lui-même. Celui-ci aurait pénétré avec des hommes de main dans un café fréquenté par les fans de la Porte 13 qui se trouve dans la banlieue d’Athènes et qui est propriété de l’un des leaders du groupe d’Ultras et ils l’auraient saccagé.
Au journaliste spécialisé Yannis Psarakis, nous avions demandé pourquoi il y a toujours des incidents lors des derbies Panathinaikos-Olympiakos: « Réponse simple », nous avait-il affirmé. « Parce qu’en Grèce, pas seulement aujourd’hui, mais depuis la création du pays, il y a des lois qui ne sont pas appliquées. Supporters, hooligans, équipes ou encore les propriétaires continuent de créer des problèmes et des problèmes, car ils savent qu’ils ne seront pas punis. Et s’ils sont punis, il y a toujours une façon de réduire ou annuler cette sanction. Que nous parlions de fans, d’équipes ou de propriétaires. »
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Dimitris Giannakopoulos ne s’est pas gêné pour porter des attaques en direction de ses propres rangs. Ainsi, en 1999, alors qu’il n’avait que 24 ans, le freluquet a fait irruption dans les vestiaires du Pana après une défaite face à Olympiakos et abreuvé le coach Slobodan Subotic de critiques vertes et pas mûres. Le pivot Dijo Radja est venu à la rescousse de son entraîneur mais il a dû ensuite… s’excuser publiquement. L’un de ces fameux repentirs cousus de fil blanc qui ne laissait pas de toute sur la pensée profonde de la légende croate.
Autre cible : en avril 2011, Giannakopoulos et ses gardes du corps ont fait une descente dans les bureaux de Gazzetta.gr et ont menacé des employés présents. La raison ? Il estimait que certains articles étaient calomnieux. Il n’y a pas eu de suite à l’affaire.
L’année suivante, le fils a donc remplacé le père à la tête du club et la première conséquence fut le départ du coach Zeljko Obradovic qui ne pouvait pas s’entendre avec le nouveau propriétaire. Il faut aussi dire que la Grèce venait de connaître une violente crise économique qui a fait tanguer le club au trèfle et réduit sa voilure. Le coach serbe a obtenu des « conditions de travail » plus favorables à Fenerbahce. « Je ne suis pas d’accord pour dire que le succès du Panathinaikos est uniquement le mérite d’Obradovic. Le succès est associé à la famille Giannakopoulos. Certainement Obradovic était l’élément le plus important, mais le succès est devenu possible grâce à Trinity Management, grâce à
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