Médaille d'or autour du cou et trophée dans les mains, Dennis Schröder exulte. Après un périple de deux semaines à l'autre bout du monde, entre le Japon et les Philippines, le meneur et la sélection allemande se sont installés sur le toit du monde du basket en battant la Serbie en finale de la Coupe du monde 2023. Un aboutissement ultime pour une équipe qui a connu un parcours parfait dans ce tournoi asiatique (huit victoires en autant de rencontres disputées, dont une contre les Etats-Unis en demi-finale). Mais aussi la consécration pour son capitaine, élu MVP du tournoi (19 points et 6 passes décisives en moyenne, 28 unités en finale), que l'on n'aurait sans doute pas attendu à ce niveau il y a encore quelques années.
Né à Brunswick d'un père allemand et d'une mère gambienne en 1993, Dennis Schröder n'a pas connu une trajectoire linéaire jusqu'à ce titre de champion du monde. D'abord intéressé par le skateboard, il s'est mis à jouer au basket pour le plaisir, sur un playground de sa ville natale, jusqu'à être repéré à l'âge de 11 ans par Liviu Calin, coach des équipes jeunes du BL Braunschweig. Il a été parfois victime de racisme dans sa jeunesse de son propre aveu ("être un enfant noir en Allemagne n’était pas facile"). Il était le seul élève noir de sa classe de maternelle et il ne s'est pas fait d'amis noirs avant la cinquième année. « Pendant la quatrième année, je n'étais personne. C'était plutôt dur pour moi », raconte Schröder. « Les enfants me demandaient : "Qu'est-il arrivé à ta peau ? Elle est sale". »
L'adolescent trouve alors rapidement dans la balle orange un moyen de s'intégrer et de se faire respecter.
