Gaëtan Clerc (1,89m, 27 ans), le meneur du Caen BC est atypique. C’est du moins l’impression que l’on a en lisant son interview dans Ouest France.
Il y a trois ans alors qu’il était à Fos-sur-Mer, il décide de stopper sa carrière professionnelle. A cela deux raisons:
« Le basket est un sport collectif mais c’est en fait l’un des sports les plus individuels qui existent. Tout est quantifié avec des statistiques, des chiffres, des virgules alors que ce devrait être un sport de relations, de liens, de liant. Il y a tout un tas de choses importantes qui ne se quantifient pas : des regards, de la compréhension entre les hommes. Sauf que les joueurs sont jugés sur des statistiques et qu’ils ne pensent qu’à cela pour pouvoir décrocher un contrat derrière. Être coach ou joueur, c’est dur, ça ne se résume pas à des chiffres. J’ai souffert de ça. »
La deuxième?
« Je m’intéresse à plein de choses : la musique, le cinéma, la politique, ce qui se passe dans le monde. Parfois, j’arrivais à la salle et je me demandais sur quelle planète les autres habitaient. Leurs discussions autour du rap étaient fermées, stériles. Je me disais : « Il est basketteur mais à 35 ans, sa carrière sera terminée. Et il n’aura pas gagné assez d’argent pour se permettre de ne rien faire de sa vie. » J’en avais marre aussi de ces trajets en bus de 10 h. J’avais l’impression de perdre mon temps, de ne pas être utile. »
Après avoir passé son Diplôme d’Etat, entraîné des filles à Voiron, et continué à jouer en N3 avec des copains, il a ensuite réintégré le milieu professionnel par le biais d’Antoine Michon, coach de Boulazac, celui qui l’avait lancé à Aix-Maurienne et qui est de nouveau le sien aujourd’hui à Caen.
« Pour moi, c’est important de casser les codes. Les joueurs donnent souvent une vision un peu triste du métier de basketteur.Tu peux pourtant être très bon sans rouler des mécaniques, conduire une BMW et écouter du rap à fond avec une belle fille à tes côtés. »