Aller au contenu

Profession ? Personal trainer

Yacine Aouadi est pesonal trainer. Un entraîneur particulier pour les joueurs professionnels. Il a démarré dans la profession par la grande porte avec un NBAer: Luc Mbah A Moute. Découverte d’une activité qui se développe dans le basket professionnel français.

Yacine Aouadi est pesonal trainer. Un entraîneur particulier pour les joueurs professionnels. Il a démarré dans la profession par la grande porte avec un NBAer: Luc Mbah A Moute.

Découverte d’une activité qui se développe dans le basket professionnel français.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Quel est votre parcours avant d’être devenu personal trainer ?

J’ai commencé à entraîner à 23 ans à l’ASVEL sur les petites catégories. Puis à Saint-Sorlin Lagnieu pendant huit ans où j’ai eu l’opportunité d’aller jusqu’en Nationale 2 et je suis toujours licencié au club. Puis j’ai basculé sur Culoz où j’ai coaché en Nationale 1 féminine. J’ai toujours fait des rencontres qui m’ont fait bien avancer.

Qui vous a donné l’idée d’être personal trainer ?

J’avais la sensation que quelque soit mon niveau de compétence et le niveau auquel j’allais évoluer, j’allais vivre les mêmes choses d’une saison à une autre. Je ne dis pas que je tournais en rond, bien au contraire car les deux dernières années, je les ai faites dans le féminin et j’ai appris plein de choses. Je suis un passionné d’entraînement donc je prenais un maximum d’informations, je regardais ce que faisait les autres, les autres sports. Le rugby est par exemple une source d’inspiration en matière d’organisation sur le travail technique. Pareil en ce qui concerne les moyens développés par la NBA et les joueurs eux-mêmes dans l’objectif d’améliorer leur compétence. Ce qui m’a définitivement décidé à faire ça, c’est ma rencontre avec Luc Mbah A Moute (NDLR : ailier camerounais, 629 matches en NBA, actuellement aux Houston Rockets). Il ne faisait pas partie de mon réseau, je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un entraîneur qui a une académie au Cameroun. Luc souhaitait à l’époque progresser sur le tir. Il m’a donné l’opportunité de l’entraîner.

On peut supposer qu’un joueur NBA a beaucoup de sollicitations de gens aux Etats-Unis qui veulent l’entraîner ?

Bien sûr et c’est ça qui est extraordinaire. Je suis venu exactement avec l’idée que vous venez de dire (rires). Je me disais qu’il était l’objet de nombreuses sollicitations car c’est un joueur reconnu en NBA. Je l’ai vu à Genève et c’est cette conversation qui a tout fait basculer. Je n’ai pas de référence de haut niveau, c’est juste dérisoire, je lui ai fait part de mon idée de comment progresser dans le tir. Ce sont des échanges et je pense que la confiance s’est construite après les premières semaines d’entraînement.

Vous avez défini un programme ensemble ?

Tout à fait. L’idée principale était de progresser sur le tir à longue distance. J’ai déterminé un fonctionnement. Ça s’est fait durant l’intersaison aux Etats-Unis, à Houston. On était tous les jours dans la salle. J’ai eu l’opportunité d’intervenir encore une fois plus tard durant la saison quand il était aux Clippers. Quand on entraîne un joueur individuellement plein de choses se créent que l’on ne peut pas vivre quand on a une équipe. Il y a énormément d’humain.

« On pouvait s’entraîner jusqu’à trois heures, trois heures et demie par séance. Au total, je suis intervenu plus de deux mois »

Cela représentait combien d’heures par jour ?

On avait un quota de mille tirs que l’on devait réaliser chaque jour et on s’entraînait deux fois par jour. Il y avait pas mal de choses à côté. On pouvait s’entraîner jusqu’à trois heures, trois heures et demie par séance. Au total, je suis intervenu plus de deux mois. C’était plus qu’espéré au départ ! Depuis on échange régulièrement, on est proches ! Au travail, Luc est un métronome. Il ne s’arrête pas, il n’y a pas de baisse de température, c’est impressionnant.

Hormis le shoot sur quel domaine peut-on travailler individuellement ?

Le tir revient dans toutes les conversations. A partir de là, plein de choses viennent se greffer. Les joueurs ont souvent envie de travailler l’agressivité offensive pour perfectionner leurs outils techniques, être plus efficace dans ce qu’ils réalisent. Je n’ai pas de concept révolutionnaire. J’analyse ce qu’est le joueur, je fais un scouting, une revue de presse. J’essaye de m’informer un peu plus sur le joueur, sa manière de s’exprimer. J’ai une idée de développement pour lui, j’essaye de proposer un plan et je partage avec le joueur. C’est ce que j’ai fait récemment avec Livio Jean-Charles. Et quand on est d’accord et que l’on va sur le terrain, on co-entraîne. Je ne suis pas un prof. Déjà il a la volonté de travailler, de faire plus et c’est une très belle initiative de la part d’un joueur professionnel qui est prêt pour s’améliorer à se dégager du temps, en plus de ce qu’il fait déjà tous les jours avec son équipe. Je suis un peu comme le golfeur et son caddie. Je joue le rôle du caddie, je l’aiguille mais ce n’est pas moi qui tape la balle.

Il existe aussi des coaches mental. C’est une fonction bien distincte ?

C’est difficile pour moi de parler de ce sujet car je n’ai aucune formation dans ce domaine-là. Je n’essaye pas d’aller au-delà de mes compétences. J’interviens sur l’aspect technique. Evidemment il y a un aspect mental dans tout ce que l’on peut faire puisqu’on est dans l’échange et que le joueur doit verbaliser ce que l’on ressent. Comme ça, on va plus vite et surtout on est plus juste. Je sais qu’il y a de plus en plus de joueurs professionnels qui sont suivis par des préparateurs mental mais je ne le fais pas. Je ne sais pas si on peut véritablement matérialiser ces réussites-là. Au fond de moi, je pense que la meilleure préparation « mentale » que l’on peut avoir c’est le travail. Vouloir travailler, c’est déjà un grand pas en avant.

Comment réagissent les coaches et les assistants vis-à-vis de vous ?

En NBA, les franchises ont des personal trainers, des coaches responsables du développement. Il y a des coaches qui sont consultants sur les franchises. Il y a des coaches personnels en free lance avec le joueur, ce qui a donc été le cas pour moi un moment donné avec Luc. Aux Etats-Unis, ce n’est pas un souci alors que je pense qu’en France et en Europe, c’est un phénomène encore nouveau. Je sais que quelques clubs essayent de le faire mais avoir une personne qui soit à 100% sur ce domaine-là, même en prenant à la fois les pros et les espoirs, j’ai un doute. Toutes les équipes n’ont déjà pas un préparateur physique à plein temps. Il y a un coach et deux assistants et entre l’analyse vidéo, la tactique, les entraînements, il y a pas mal de boulot et ça me paraîtrait surprenant de voir ces mêmes coaches encore travailler avec les joueurs individuellement. Aujourd’hui mon objectif est de travailler avec des joueurs professionnels, mais il faut travailler avec les clubs. C’est leur employeur et c’est plus facile d’aménager les plannings de chacun à l’intérieur du club.

« Augmenter sa valeur sportive c’est aussi augmenter sa valeur marchande et continuer à exister sur un marché précaire »

La démarche est différente : le joueur est payé par le club alors que là c’est le joueur qui vous rétribue ? C’est un peu comme des cours particuliers ?

On peut faire ce comparatif-là. Les autres sports ont évolué dans ce sens-là. Ça augmente la valeur sportive d’un joueur et également la valeur sportive d’une équipe, aussi j’espère que les clubs s’inscriront dans cette démarche de développer ses joueurs. Et pour les joueurs c’est aussi dans leur intérêt de travailler individuellement. Augmenter sa valeur sportive c’est aussi augmenter sa valeur marchande et continuer à exister sur un marché précaire. Et encore plus en France.

Vous vous êtes aussi occupé du Turc de Galatasaray Ege Arar ?

Je n’ai pas eu de contact direct avec le club mais avec un contact à Istanbul qui m’a permis de rencontrer Ege. C’est un joueur de 21 ans qui peut être drafté en NBA (NDLR: 2,06m, médaillé au championnat du monde U19 en 2015). Il a retiré son nom cette année et il sera forcé de le laisser l’année prochaine. C’est un joueur qui déjà travaillait individuellement avant. Quand il n’avait pas match, tous les soirs il allait à la salle pour travailler son tir. Il était déjà dans une dynamique de travail donc c’est plus facile pour moi. Quand je suis arrivé j’ai juste mis de l’ordre dans ce qu’il faisait. On s’est fixé des objectifs pour le court, moyen et long terme. J’essaye de développer cette activité. J’ai entraîné Luc, Ege, Livio et j’ai quelques contacts avec des joueurs de Pro A avec qui je vais peut-être pouvoir travailler durant la saison. Je ne travaillerai pas avec eux sans l’autorisation du club.

« Le joueur doit se dire que pour exister sur ce marché concurrentiel, il faut qu’il travaille, qu’il s’entoure. Je parle d’un personal trainer mais pour d’autres c’est faire davantage attention à leur santé »

Combien y a-t-il de personnal trainers actuellement en France ? Jo Gomis et Thierry Zig sont les plus connus ?

Je ne sais absolument pas. Je connais bien sûr ces deux là car ils ont eu une carrière de joueur professionnel intéressante. J’essaye de me concentrer sur moi. Je ne suis pas vraiment dans une démarche commerciale mais je pense qu’à terme on peut vivre de ça mais tout dépend où. En NBA, c’est une évidence. Dans un championnat comme la Turquie, sans doute l’Espagne où il y a des moyens financiers très importants, oui. En France c’est possible mais pas sans une collaboration avec les clubs et je pense qu’ils vont se diriger vers ce genre de choses.

Les progrès sont-ils facilement mesurables ?

Non. J’interviens pas mal sur le tir au point que l’on me demande si je ne suis pas spécialisé là-dedans. Or je suis capable et j’ai envie de faire bien d’autres choses. Donc s’engager sur un pourcentage de réussite ce n’est pas possible. L’entraîneur de l’équipe, c’est le chef, le manager qui va donner une mission par rapport aux différents fonctionnements de l’équipe sur le terrain. Le joueur va se retrouver sur différents tirs, des sorties d’écran, réception-tir, etc. Moi je peux travailler les situations mais difficilement intervenir là-dessus. Il ne faut pas oublier les résultats de l’équipe, la pression, plein de paramètres, donc m’engager sur un pourcentage dans la saison, c’est compliqué. Une fois que le joueur s’est vraiment approprié le travail que l’on a fait, en général on a du résultat derrière. Luc a eu son plus haut pourcentage de réussite l’année dernière. C’est en grande partie par sa défense et ce qu’il a réalisé avec les Clippers à longue distance qu’il est aujourd’hui avec les Rockets. Ils ont trouvé un joueur polyvalent et pour ça il a fallu du temps. J’ai commencé avec lui en 2015 (NDLR: en quatre saisons, Luc Mbah A Moute est passé en réussite à trois-points de 30,7 à 39,1%). Aujourd’hui la moyenne d’un contrat en France est peut-être d’un an avec de forts enjeux économiques pour les clubs de Pro A. Cela veut dire quand on est professionnel, si on ne construit pas sa carrière, que l’on ne travaille pas régulièrement, ça peut être précaire. Le joueur doit se dire que pour exister sur ce marché concurrentiel, il faut qu’il travaille, qu’il s’entoure. Je parle d’un personal trainer mais pour d’autres c’est faire davantage attention à leur santé. Je dis aux joueurs que le premier investissement qu’il doit faire c’est sur lui-même. Pour moi le personal trainer, c’est comme le préparateur physique, le kiné, de beaucoup de petites entreprises qui gravitent aujourd’hui autour de l’athlète.

[armelse]

Quel est votre parcours avant d’être devenu personal trainer ?

J’ai commencé à entraîner à 23 ans à l’ASVEL sur les petites catégories. Puis à Saint-Sorlin Lagnieu pendant huit ans où j’ai eu l’opportunité d’aller en Nationale 2 et je suis toujours licencié au club. Puis j’ai basculé sur Culoz où j’ai coaché en Nationale 1 féminine. J’ai toujours fait des rencontres qui m’ont fait bien avancer.

Qui vous a donné l’idée d’être personal trainer ?

J’avais la sensation que quelque soit mon niveau de compétence et le niveau auquel j’allais évoluer, j’allais vivre les mêmes choses d’une saison à une autre. Je ne dis pas que je tournais en rond, bien au contraire car les deux dernières années, je les ai faites dans le féminin et j’ai appris plein de choses. Je suis un passionné d’entraînement donc je prenais un maximum d’informations, je regardais ce que faisait les autres, les autres sports. Le rugby est par exemple une source d’inspiration en matière d’organisation sur le travail technique. Pareil en ce qui concerne les moyens développés par la NBA et les joueurs eux-mêmes dans l’objectif d’améliorer leur compétence. Ce qui m’a définitivement décidé à faire ça, c’est ma rencontre avec Luc Mbah A Moute (NDLR : ailier camerounais, 629 matches en NBA, actuellement aux Houston Rockets). Il ne faisait pas partie de mon réseau, je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un entraîneur qui a une académie au Cameroun. Luc souhaitait à l’époque progresser sur le tir. Il m’a donné l’opportunité de l’entraîner.

On peut supposer qu’un joueur NBA a beaucoup de sollicitations de gens aux Etats-Unis qui veulent l’entraîner ?

[/arm_restrict_content]

[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité