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Qualifications Coupe du Monde 2019: Une bouffonnerie !

Louis Labeyrie, l’un des trois rescapés des Bleus de l’Euro. Ce soir à Anvers et face à la Belgique, l’équipe de France entame les qualifications pour la Coupe du Monde 2019. Une compétition devenue avec les absences des joueurs NBA et d’Euroleague une bouffonnerie mais qui si elle était mal négocié

Louis Labeyrie, l’un des trois rescapés des Bleus de l’Euro.

Ce soir à Anvers et face à la Belgique, l’équipe de France entame les qualifications pour la Coupe du Monde 2019. Une compétition devenue avec les absences des joueurs NBA et d’Euroleague une bouffonnerie mais qui si elle était mal négociée pourrait priver les Bleus de tout matches officiels jusqu’à l’Euro 2021.

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Ne retenons pas nos doigts : Honte au basket européen ! Ce qui s’est tramé ces derniers mois dans les coulisses en amont de ces fenêtres internationales pour les matches de qualification à la Coupe du Monde 2019 est le pire scandale de l’histoire moderne de ce sport du moins en Europe. Nous allons assister à une compétition falsifiée, dévaluée, inique, ubuesque.

La faute à la Fédération Internationale qui n’aurait JAMAIS dû imaginer une compétition aussi importante –une qualification à une Coupe du Monde elle-même sas pour les Jeux Olympiques- alors que les fameuses fenêtres de novembre et février ne sont pas accessibles aux NBAers. Qui pouvait croire que la surpuissante ligue américaine dont le seul intérêt est ses intérêts financiers allait interrompre deux fois son championnat pour libérer ses internationaux ?

Et que représente le basket mondial sans la National Basketball Association ? Sur la liste de départ, la ligue américaine comptabilisait cette saison 108 joueurs internationaux de 42 pays et territoires. Et évidemment ce sont les meilleurs joueurs qui évoluent au sein de la NBA. Sans eux toute compétition internationale est totalement discréditée. Imagine-t-on des qualifs à une Coupe du Monde de foot sans l’ensemble des joueurs des Ligues anglaise, italienne et espagnole ?

Deuxième acte. Face à la fronde de l’Euroleague, la FIBA a fait les gros yeux, fait mine de taper sur la table, menacé, mais au final n’a rien contrôlé du tout. Aujourd’hui sa Basketball Champions League est définitivement une C3 derrière l’Euroleague et l’Eurocup et les intérêts privés des 16 plus gros clubs européens ont pris le dessus sur les intérêts nationaux.

La faute aussi à l’Euroleague, ou plutôt à ECA, sa société, à son boss, Jordi Bertomeu, à ses clubs qui ont transformé une « très mauvaise idée » -celle donc de la Fédération Internationale- en cataclysme. Bertomeu avait pourtant fait la promesse d’être conciliant avec la FIBA mais en programmant des matches aux mêmes dates, ECA a engagé un bras de fer qui ne fait réellement qu’une victime : le basket. Car quoiqu’on en dise les compétitions des équipes nationales sont celles qui intéressent le plus les peuples. Laisser ensuite aux joueurs le soin de choisir entre leur club et leur équipe nationale est d’une hypocrisie infâme. Qui peut aller contre les ordres de son employeur ?

Les deux entités se sont renvoyés la balle à coup de communiqués et ont chacune porté plainte devant la Commission Européenne laquelle n’est pas pressée de statuer. C’est pourtant une partie très importante qui se joue car l’autorité de la FIBA est très sérieusement contestée et les compétitions des équipes nationales qui déjà sont souvent amputées de nombre de NBAers ne valent plus tripette si les joueurs d’Euroleague sont également absents.

Cette pantalonnade fait du basket la risée du sport européen forgé aux concepts du football, un sport qui malgré les centaines de millions d’euros en jeu a toujours su conserver la légitimité de ses Coupes du Monde et Championnats d’Europe.

Aucun Espagnol médaillé de bronze à l’Euro ne participe à ces qualifications.

Ce sont les riches qui trinquent

L’effet pervers, c’est que plus un pays possède de joueurs en NBA et en Euroleague, les deux meilleurs championnats au monde, et plus il est pénalisé.

La France dénombre 11 joueurs en NBA considérant que Tony Parker… Joakim Noah et Alexis Ajinça ont pris leur retraite internationale. Plus quatre joueurs en G-League, Yakuba Ouattara et Livio Jean-Charles étant les seuls véritables candidats aux Bleus.

La présence des Français s’est parallèlement singulièrement accrue en Euroleague avec 13 joueurs qui se sont en majorité installés dans des équipes majeures.

L’Espagne est encore plus durement frappée –j’allais écrire cocufiée- puisque parmi les 16 joueurs convoqués ne figurent aucun de ceux présents au dernier EuroBasket. Sans aucun joueur d’Euroleague, le roster provoque carrément un sentiment de malaise. Or les Espagnols sont tombés dans le même groupe que les Slovènes, champions d’Europe qui, il est vrai, se présentent sans Goran Dragic, Luka Doncic, Anthony Randolph et ses autres joueurs d’Euroleague, ce qui évidemment change tout.

« La fédération a fait tout son possible, jusqu’au dernier moment, pour trouver une solution raisonnable et pratique », a commenté son président Jorge Garbajosa, lui-même ancien international. « Le basket espagnol ne le mérite pas, mais maintenant notre priorité est de gérer cette situation de la meilleure façon possible. Tous les joueurs espagnols ont toujours été un exemple de dévouement et d’engagement envers l’équipe nationale. Placer les joueurs dans le dilemme de choisir de jouer pour leur club qui les paie ou pour leur équipe nationale est injuste. Un joueur aurait-il la volonté de concourir pour son équipe nationale après avoir quitté ses coéquipiers et son club pour le faire ? Je ne le pense pas « .

La situation est d’autant plus tordue que certains joueurs se sont vus accorder un bon de sortie par leurs clubs d’Euroleague renforçant le côté « à la carte ». C’est ainsi que le Panathinaïkos mettra ses trois internationaux grecs Nick Calathes, Thanasis Antetokounmpo et Ian Vougioukas à la disposition de la sélection pour le deuxième match de la première fenêtre internationale et le Partizan Belgrade en fera autant pour la Serbie en ce qui concerne Branko Lazic, Nemanja Dangubic et Nikola Jovanovic. La France n’ayant pas de clubs en Euroleague, la FFBB n’a aucun moyen de pression et donc de marge de manoeuvre.

Au final, ces absences font l’affaire des nations de deuxième zone qui n’ont pas ou très peu de joueurs en NBA et Euroleague. Ce rééquilibrage des forces est proprement scandaleux car le basket-ball n’est pas un sport à handicap comme certaines courses de chevaux.

Autre perversité : les équipes nationales auront la possibilité de récupérer leurs joueurs NBA –du moins ceux qui seront motivés- et d’Euroleague pour les fenêtres de juin/juillet et d’août/septembre. Elles auront donc des rosters à géométrie variable, ce qui fait que l’ordre des matches aura une importance cruciale. L’équipe de France devrait être ainsi davantage compétitive pour son match en Russie le 2 juillet que lors de l’aller à Strasbourg le 22 février.

Dans cette affaire, le dindon de la farce c’est le fan de basket. Celui qui paye son billet d’entrée aux matchs et ses abonnements aux chaînes spécialisées. On lui promettait des fenêtres pour voir à demeure son équipe nationale mais on va lui offrir des ersatz. Des équipes B, C… Bravo la promotion !

Remarquez tout ceci va se faire dans la plus grande discrétion puisque le groupe Canal+ a programmé Belgique-France sur Canal+ Décalé et France-Bosnie sur Basket+,  Infosport+ et Dailymotion. Seul les irréductibles comme les lecteurs de BasketEurope.com seront devant leurs écrans. Ceci écrit, estimons-nous heureux : considérant la compétition totalement dévaluée, Mediaset España a carrément décidé de ne pas diffuser les matches de la seleccion !

Une compétition en deux phases

Après le casting, penchons-nous maintenant sur le déroulé. Quatre-vingt pays dans le monde participent à ces éliminatoires répartis en quatre zones puisque pour une fois l’Océanie est associée à l’Asie. Ce qui va empêcher l’Australie d’avoir une place quasi d’office à la Coupe du Monde.

Attention, la formule est un brin alambiquée !

Deux tours de qualifications sont mises sur place dans chaque zone sachant qu’un tour préliminaire avait été institué pour l’Europe.

Des groupes de quatre équipes ont été constituées avec un format de matches aller-retour durant les fameuses « fenêtres ».

A l’issue de ces matches, les trois meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour le second tour.

Pour ce second tour, les groupes sont constitués de 6 équipes : les 3 meilleures équipes d’un groupe avec les 3 meilleures d’un autre.

Très important : les résultats entre équipes du premier tour sont conservés.

Au final, les meilleures équipes de chaque groupe du second tour seront qualifiées pour la Coupe du Monde.

  • Zone Afrique : les 2 premiers de chaque groupe + le meilleur 3eme
  • Zone Amériques : les 3 premiers de chaque groupe + le meilleur 4eme
  • Zone Asie-Océanie : les 3 premiers de chaque groupe + le meilleur 4eme (L’équide de Chine rencontre les équipes de son groupe, mais n’est pas incluse dans le classement final)
  • Zone Europe : les 3 premiers de chaque groupe

Et pour la France ?

Versée dans le Groupe E avec la Belgique, la Bosnie et la Russie, la France devra donc terminer à l’une des trois premières places pour ensuite croiser les 3 premiers du Groupe F (Tchéquie, Bulgarie, Islande, Finlande).

Les trois premiers de ce groupe ainsi formé auront gagné leur ticket pour le Mondial en Chine.

Elmedin Kikanovic de Monaco a rejoint l’équipe nationale de la Bosnie pour ces qualifs.

Que les présents lèvent le doigt !

L’équipe de France est déplumée. Petite consolation: ses adversaires du groupe sont plus ou moins bien lotis.

De l’EuroBasket en septembre, ils ne seront plus que trois contre la Belgique, Boris Diaw, Edwin Jackson et Louis Labeyrie. Sur les quatorze joueurs pré-sélectionnés, onze sont de Pro A plus Andrew Albicy (Espagne), Moustapha Fall (Turquie) et Edwin Jackson (Chine). La moitié de ces joueurs n’ont JAMAIS porté le maillot bleu et la somme des sélections de Andrew Albicy, Mam Jaiteh, Edwin Jackson, Axel Julien, Alain Koffi et Louis Labeyrie (150) est très largement inférieur au total de Boris Diaw (241).

A tous les postes, sauf au 4, tout est dépeuplé. Ainsi en meneur, Antoine Diot, Thomas Heurtel, Frank Ntilinina et Léo Westermann sont mieux côtés qu’Andrew Albicy. Mais c’est au poste 3 que le trou est béant. Aux absences de Nicolas Batum, Evan Fournier, Timothé Luwawu, Yakuba Ouattara et Axel Toupane sont venus s’ajouter les forfaits de Charles Kahudi et en dernière minute de William Howard dont les facultés offensives auraient été la bienvenue. Si bien que le seul véritables 3 valide est le Limougeaud Axel Bouteille, 22 ans, et sans expérience.

Pour faire de ce groupe de rescapés une équipe, le coach Vincent Collet n’aura eu que quatre jours et pas un seul match de préparation. Ce sera véritablement une opération de commando avec une priorité absolue, la défense.

« Il y a déjà une petite hiérarchie qui se dessine en défense, notamment à l’intérieur avec la paire Boris Diaw-Louis Labeyrie qui a déjà été importante au dernier Euro, » a t-il déclaré hier à l’AFP. « Au niveau offensif, a priori Edwin Jackson sera notre leader. Même si on a ratissé large, le groupe manque de shooteurs. Edwin se détache évidemment, mais derrière les autres extérieurs sont plus des «energizers», qui bougent bien sans la balle, qui ont des qualités intéressantes mais qui ne sont pas de purs tireurs. »

Enfin, alors qu’elle espérait récupérer Fabien Causeur, Thomas Heurtel et Kevin Seraphin pour le match contre la Bosnie, la fédération s’est fait snober par le Real Madrid et le FC Barcelone dont on appréciera le fair-play.

Un tel contexte ne s’est jamais présenté depuis que le basket est professionnel.

La ligne arrière belge dévastée

Le fait est que la Belgique ne profite pas pleinement de son avantage… de ne pas avoir de NBAers.

Les Belgian Lions sont une équipe du deuxième haut niveau européen qui à l’Euro s’est contentée d’une seule victoire (Grande-Bretagne) contre quatre défaites (Lettonie, Russie, Turquie et Serbie).

Plusieurs cadres ne seront pas présents ce soir : l’intérieur Axel Hervelle (retraite internationale), l’ailier naturalisé Matt Lojeski déjà absent à l’Euro (pris par l’Euroleague) et surtout pas moins de quatre meneurs : Sam Van Rossom (pris par l’Euroleague et qui était son top-scoreur à l’Euro, 10,4 points), Manu Lecomte (pris par la NCAA), Quentin Serron et Jonathan Tabu (blessés).

Ne cherchons pas à savoir qui est le plus pénalisé des deux pays, considérant que la Belgique possède une ossature qui a pris l’habitude de jouer ensemble mais moins de réserves… Personne n’en sait rien, tout ceci est abstrait jusqu’à l’heure de l’entre-deux.

Quant à la Bosnie-Herzégovine, elle fait partie des pays qui ont dû transiter par un premier groupe d’éliminatoires. Alors drivée par l’ex-coach de Limoges Dusko Vujosevic, elle s’est qualifiée en compagnie de la Suède (4 victoires et 2 défaites chacune) au détriment de l’Arménie et de la Slovaquie. C’est le jeune meneur prodige Dzanan Musa (2,01m, 18 ans) qui avait été le fer de lance de l’équipe avec 22,8 points et 21,5 d’évaluation.

On sait que les Bosniens vont bénéficier du renfort du pivot de l’AS Monaco Elmedin Kikanovic, un fort attaquant (13,6 points, 4,4 rebonds en Pro A) et aussi peut-être d’un Américain naturalisé de dernière minute –un scandale de plus !-, le point guard de Darussafaka Istanbul, Scottie Wilbekin, qui engrange 19,0 points et 5,1 points en Eurocup.

A cette époque-là de l’année, la Bosnie est privée de deux intérieurs majeurs, les NBAers Jusuf Nurkic (2,13m, 23 ans, Milwaukee Bucks) et Mirza Teletovic (2,06m, 32 ans, Portland Trailblazers), qui avait sérieusement mis la main à la pâte en qualification pour l’Euro (19,2 points, 13,5 rebonds et 1,0 contre). En vain toutefois.

Deux choses à noter à propos de la Russie, quatrième équipe du groupe, demi-finaliste à l’Euro avec des victoires sur la Serbie, Grèce, Croatie, Turquie et aussi la Belgique. 1) L’absence du shooting guard Alexis Shved (1,95m, 28 ans), qui avait été tonitruant à l’Euro 24,3 points et 5,9 passes. Il n’a pas été libéré par le Khimki Moscou. 2) La présence en principe de trois joueurs du CSKA Moscou, Semen Antonov, Vitaly Frizdon et Mikhail Kulagin alors que Nando De Colo est resté à Moscou.

C’est vraiment n’importe quoi.

[armelse]

Ne retenons pas nos doigts : Honte au basket européen ! Ce qui s’est tramé ces derniers mois dans les coulisses en amont de ces fenêtres internationales pour les matches de qualification à la Coupe du Monde 2019 est le pire scandale de l’histoire moderne de ce sport du moins en Europe. Nous allons assister à une compétition falsifiée, dévaluée, inique, ubuesque.

La faute à la Fédération Internationale qui n’aurait JAMAIS dû imaginer une compétition aussi importante –une qualification à une Coupe du Monde elle-même sas pour les Jeux Olympiques- alors que les fameuses fenêtres de novembre et février ne sont pas accessibles aux NBAers. Qui pouvait croire que la surpuissante ligue américaine dont le seul intérêt est ses intérêts financiers allait interrompre deux fois son championnat pour libérer ses internationaux ?

Et que représente le basket mondial sans la National Basketball Association ? Sur la liste de départ, la ligue américaine comptabilisait cette saison 108 joueurs internationaux de 42 pays et territoires. Et évidemment ce sont les meilleurs joueurs qui évoluent au sein de la lNBA. Sans eux toute compétition internationale est totalement discréditée. Imagine-t-on des qualifs à une Coupe du Monde de foot sans l’ensemble des joueurs des Ligues anglaise, italienne et espagnole ?

Deuxième acte. Face à la fronde de l’Euroleague, la FIBA a fait les gros yeux, fait mine de taper sur la table, menacé, mais au final n’a rien contrôlé du tout. Aujourd’hui sa Basketball Champions League est définitivement une C3 derrière l’Euroleague et l’Eurocup et les intérêts privés des 16 plus gros clubs européens ont pris le dessus sur les intérêts nationaux.

La faute aussi à l’Euroleague, ou plutôt à ECA, sa société, à son boss, Jordi Bertomeu, à ses clubs qui ont transformé une « très mauvaise idée » -celle donc de la Fédération Internationale- en cataclysme.

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