Avoir ses meilleurs joueurs en Russie n’étaient pas superflu. Les hommes au maillot rouge ont opposé une farouche résistance aux Français pour ne s’incliner que de six points (78-84). La quintette constituée de Thomas Heurtel (12 points, 5 rebonds), Nando De Colo (15 points), Evan Fournier (15 points, 17 d’évaluation), Nicolas Batum (13 points, 17 d’évaluation) et l’épatant Moustapha Fall (11 points, 5 rebonds, 2 contres) a été performante. Voici l’équipe de France nantie de 6 victoires en 6 matches, ce qui permettra d’aborder la deuxième phase en septembre avec sérénité. Mais avec quels joueurs?
Vincent Collet faisait la surprise d’introduire Andrew Albicy dans le cinq de départ, ce qui faisait automatiquement de Thomas Heurtel en plus de Evan Fournier un back up de luxe. Le coach des Bleus voulait ainsi imprégner un rythme défensif et pourtant le premier quart se soldait par un 22-22 au score avec 62,5% de réussite pour les Français et 57,4% pour les Russes.
Dans une belle arène totalement remplie, bruyante et fair-play, ce match ne ressemblait en rien au précédent en Bosnie. Les expérimentés russes s’étaient lancés avec un bel enthousiasme dans la bataille à l’image de l’arrière Dimitri Khovostov, 9 points dans ces 10 premières minutes, et on le saura plus tard, 24 points à 8/11 aux tirs au final. Il faut dire que puisqu’il porte habituellement le maillot du Lokomotiv Kuban, il connaissait le cadre A l’inverse, Rudy Gobert n’était pas le dans le coup et écopait rapidement de deux fautes.
Un moment, les Français comptaient jusqu’à sept points de débours (23-30). Il fallait que Moustapha Fall tienne bien sa place sous le cercle, que Evan Fournier (13 points) soit tranchant en un-contre-un et que Nando De Colo (10 points à 4/5) soit… Nando De Colo pour qu’ils reviennent au score et même dépassent leurs hôtes très collants (35-34 à la mi-temps.)
Après un début d’opération portes ouvertes en défense des deux côtés, un faux-rythme s’installait qui convenait parfaitement aux Russes surtout que Rudy Gobert puis Evan Fournier écopaient d’une troisième faute. Pour annihiler au mieux l’avantage athlétique des Français, les équipiers de Vitaly Frizdon faisaient -bien- tourner la balle, étaient solidaires.
C’est au train, avec un Moustapha Fall efficace, qui mérite à l’évidence de jouer pour le moins en Euroleague, et un Boris Diaw toujours indispensable que les Français prenaient peu à peu l’avantage. Après trois quart-temps, ils menaient 66-59 et leur adresse était toujours remarquable: 60%.
Alors que jusqu’ici, il n’avait capté qu’un rebond et rien marqué, et bien qu’une quatrième faute lui était sifflée, Rudy Gobert retrouvait ses marques défensives. Pas évident de se re-familiariser au jeu FIBA après deux ans d’absence, très peu d’entraînements en commun, et aussi de longues semaines de compétition, même quand vous êtes le Défenseur de l’Année en NBA! Vincent Collet faisait confiance aux cadres (Heurtel, De Colo, Fournier, Batum, Diaw, Gobert) pour assurer le maintien de l’avantage dans le money time. La France connaissait une alerte à 73-79 mais les Russes loupaient les tirs qui auraient pu éventuellement remettre en question le sort du match.
Un chiffre: S’il a marqué 8 points, Timofey Mozgov, l’épais pivot des Brooklyn Nets (2,16m, 31 ans) n’a pas pris un seul rebond alors que ses compatriotes ont dominé ce secteur, 44 à 32. Avoir le statut de NBA n’est pas un certificat suffisant pour réussir au pied levé dans le concert des équipes nationales.
La boxscore est ici.
Photo: Evan Fournier et Moustapha Fall / FIBA