Les pionnières du basket féminin devaient non seulement dribbler sur de la terre parfois boueuse mais aussi slalomer entre les commentaires sexistes des organisateurs et des journalistes.
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Le Musée du Basket a exhumé cette photo de ses archives. Elle date de près d’un siècle. Dans le journal L’Auto -l’ancêtre de L’Equipe– du 14 mai 1928, entre les rubriques « Aéronautique » et « Alpinisme », un petit article indique que l’équipe de France féminine de basket-ball a battu, la veille, celle du Luxembourg sur le score de 44 à 22. En lever de rideau d’un match de… football masculin. Les Luxembourgeoises sont en tenues rayées et les Françaises en blanc.
« L’équipe de France avait accueilli les Luxembourgeoises au mois de novembre de l’année précédente à Paris, au Stade Pelleport, aujourd’hui disparu. Ces rencontres s’inscrivent dans une période d’essor du basket-ball et du sport féminin en général », écrit Daniel Champsaur responsable du patrimoine à la FFBB.
Les sportives partaient de loin, de très loin. Le sexisme était extrêmement virulent en ce début de XXe siècle. Pierre De Coubertin, rénovateur des Jeux Olympiques n’avait t-il pas affirmé:
« Les Jeux olympiques doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs… ».
Un avis partagé par la majorité des fédérations sportives et par l’ensemble du Comité olympique qui dans un communiqué, jugeait sans prendre de gants:
« Une olympiade femelle serait impratique (sic), inintéressante, inesthétique et incorrecte ! «
Dans le compte rendu du match France-Luxembourg de 1927 réalisé par Le Miroir des Sports, publication de référence, on peut percevoir le même penchant machiste du côté du plumitif.
« Le terrain trempé, gluant et glissant du Stade Pelleport, situé sur la butte de Ménilmontant, la basse température et la difficulté de contrôler le ballon n’ont pas permis au basket féminin de se réhabiliter aux yeux de ses détracteurs. Pas un instant, en effet, au cours du match France-Luxembourg, le jeu ne s’est élevé au-dessus de la médiocrité; il s’est maintenu au niveau du football, du cross-country et de l’aviron pratiqués par les sportives. »
Pan! Un peu plus loin, une comparaison avec le match entre hommes comptant pour le championnat de Paris qui suivit ce lever de rideau est également éloquente:
« Et la lutte engagée débuta avec une telle âpreté que quelques secondes suffirent pour oublier le choc précédent. »
Le journaliste du Miroir des Sports aurait pu tout autant écrire que la place de ces dames étaient derrière les fourneaux qu’il n’aurait pas été plus clair…
Le combat pour la reconnaissance du sport féminin en général et du basket en particulier fut long et difficile. Alice Milliat organisatrice des Jeux Olympiques féminins de Paris en 1922, y joua un rôle important. Le sport féminin sut se fédérer et organiser ses propres événements comme les Jeux Mondiaux féminins. Ainsi à ceux de Londres en 1934, l’équipe de France emmenée par Lucienne Velu et d’autres basketteuses/athlètes des Linnet’s Saint-Maur fut sacrée championne du monde après sa victoire en finale sur les Etats-Unis, 34-23.
Il fallut attendre toutefois 1928 à Amsterdam pour que des épreuves d’athlétisme réservées aux femmes apparaissent aux Jeux Olympiques et 1976 à Montréal pour que ce soit au tour du basket-ball. C’est par ailleurs en 1937 que le basket au féminin se plaça sous l’égide de la FFBB.
Si tout n’est pas encore parfait en 2017, les basketteuses sont autrement mieux considérées par la gent masculine qu’au temps des années folles notamment -du moins nous le croyons- par les représentants des médias.
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Le Musée du Basket a exhumé cette photo de ses archives. Elle date de près d’un siècle. Dans le journal L’Auto -l’ancêtre de L’Equipe– du 14 mai 1928, entre les rubriques « Aéronautique » et « Alpinisme », un petit article indique que l’équipe de France féminine de basket-ball a battu, la veille, celle du Luxembourg sur le score de 44 à 22. En lever de rideau d’un match de… football masculin. Les Luxembourgeoises sont en tenues rayées et les Françaises en blanc.
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Photo: Musée du Basket