Basket Le Mag fête les 30 ans des Jeux Olympiques de Barcelone en consacrant une large pagination à la Dream Team de Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird. On peut notamment y lire une intéressante interview du coach de l’équipe de France de l’époque, qui avait un nom prédestiné, Francis Jordane.
Il faut se rappeler que l’équipe de France, qui n’avait pas obtenu sa place pour Barcelone, avait été appelée pour servir de sparring partner aux Américains en amont des Jeux Olympiques, à Monaco. Que de bons souvenirs pour Francis Jordane.
« On a vu des joueurs et un encadrement, qui se sont comportés d’une manière tout à fait normale, sympathique. On était logé dans le même hôtel, au Loews à Monaco. Dans la semaine, les joueurs se sont rapprochés, il y a eu des amitiés naissances, des camaraderies, idem avec le staff. Ce n’était pas un monde à part, au contraire. Eux aussi nous ont facilité la tâche par leur approche facile. Dans leur façon d’être, les Américains rentrent très vite dans l’amitié. C’est une amitié relative, mais elle est là. On avait des points de rencontre, il y avait une salle de jeu au rez-de-chaussée, les Américains en étaient friands, les Français aussi, de temps en temps (Richard) Dacoury, (Stéphane) Ostrowski et d’autres allaient y faire un tour. Les rencontres se faisaient ici, et au bar. Et puis il y avait les soirées, et là, il n’y avait pas les Américains d’un côté et les Français de l’autre. » « À l’hôtel, ils avaient demandé à avoir une salle de musculation, et tous les jours, les gars étaient à la salle, révèle t-il par ailleurs. Tous les jours. C’était musculation le matin, il y avait aussi des footings qui étaient organisés, pas trop, mais c’était pour s’aérer, ensuite il y avait des entraînements plus les scrimmages. Ça remplit bien les journées. Et entre, ils avaient des créneaux pour être avec leurs familles, et là, ils devenaient comme les touristes qu’on voit sur la Côte d’Azur. Ensuite aux JO, j’en ai vu certains se promener sur les Ramblas en pleine compétition. Cela fait partie de leurs habitudes : on ne les prive pas de certains plaisirs. Là, j’ai appris beaucoup, dans la gestion humaine. »
Au fait, que se sont-ils raconté entre Jordan(e) ?
« Au début, quand on a été présenté, on lui a dit : « Tu sais que le coach français s’appelle comme toi ? » Lui, ça l’a fait un peu tiquer : « Jordan, what ? » On a discuté, il voulait savoir quelles étaient mes origines, si c’était américain – il s’avère que ma famille est du côté de l’Espagne, la Catalogne. On a évoqué ce point, les médias se sont empressés de faire une photo, et il était tout heureux. Une approche facile. Avec lui comme avec tous les autres. »