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Rediff - Portrait : Yves Pons, plus qu’un athlète (accès gratuit)

Entré dans les annales du concours de dunks du All-Star Game LNB, l’ailier-fort de l’ASVEL, Yves Pons (1,98 m, 24 ans), est un athlète hors-norme. L’ancien NBAer est aussi un jeune homme humble, travailleur, passionné de photographie, qui s’est créé sa propre famille. Lui qui est né à Haïti, qui a été adopté à 4 ans et demi, qui s’est marié aux Etats-Unis à une Française à 18 ans et qui est devenu papa à 23 ans. Portrait.

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Quelques mois plus tard, des milliers d’internautes continuent à regarder et commenter quotidiennement ses exploits du 29 décembre 2022 sur les réseaux sociaux. « Tous les jours, je reçois des notifications, ça n’arrête jamais », sourit-il. Ce jour-là, Yves Pons a littéralement explosé les compteurs. Ceux des décibels de l’Accor Arena, juges de paix du concours de dunks du championnat de France, et ceux des comptes Instagram, TikTok, YouTube et Twitter de la Ligue Nationale de Basket, dont les vidéos ont littéralement fait le tour du monde.

Pieds nus © Tuan Nguyen
Sur Wemby © T. Nguyen

Il faut dire que celui que l’on surnomme depuis l’adolescence Air Pons a placé la barre très haute en passant quatre dunks alliant férocité et originalité. Le premier, un moulin à vent avec la tête au-dessus du cercle, le deuxième en passant au-dessus de Victor Wembanyama (2,23 m) puis, en finale, un dunk surpuissant depuis la ligne des lancers-francs - sans mordre - et, cerise sur le gâteau, un dunk renversé, pieds nus, quelques secondes après s'être fait tatouer (voir ci-dessous). Déjà légendaire !

« Je ne sais pas si c’était du jamais vu pour un concours en France, sauf pour le dunk pieds nus que personne n’avait fait, mais j’ai placé la barre haute. J’étais venu pour faire le show, pour donner aux gens qui ont acheté leur billet ce qu’ils sont venus chercher. Et je crois que j’ai rempli ma mission », nous a-t-il partagé depuis l’Astroballe, là où il a répété ses gammes avant de tenter le jour J sur Wemby à Bercy. Et bien oui, sans aucun doute, le contrat a été rempli.


Pourtant, Yves Pons rêvait initialement encore plus grand. « Au début, je voulais passer au-dessus de Youss (Fall) et Victor (Wembanyama). Mais, quand j’ai essayé sur Youss (2,22 m) à l’entraînement, j’ai vu que c’était limite, je n’ai pas osé tenter. Au final, mon entourage m’a poussé à le faire sur Victor parce que c’est le joueur du moment, et je les ai écoutés. Et Victor a accepté, c’était génial », s’est-il amusé. Son entourage, ce sont sa femme, ses amis, aussi Kadour Ziani, fondateur de la Slam Nation, qu’il a eu plusieurs fois au téléphone, et son mentor, Raphael Gaston. Chacun y est allé de son idée et Yves Pons a converti chacun de ces rêves en réalité.

« Le dunk fait partie de son ADN. On savait bien qu’il allait être invité un jour ou l’autre à ce genre de concours, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs. Il attendait ce moment depuis longtemps. C’est un rêve pour lui même si ce n’est pas le premier concours de dunks auquel il participe - et qu’il gagne, vous vous imaginez bien. Je suis monté une soirée à Lyon, on a passé plusieurs heures à imaginer tous les scénarios et celui qu’on a choisi a payé », raconte son mentor, Raphael Gaston, qui a notamment trouvé le tatoueur pour le dunk pieds nus. Et la boîte à idées n’est pas refermée. « J’ai encore deux ou trois autres dunks au cas où… je les garde pour l’année prochaine », prévient l’ailier-fort de l’ASVEL, sous contrat jusqu’en 2024.

Danse jazz et claquettes, quand l'art rencontre l'athlète

Ce fait d’armes est la résultante d’un physique hors catégorie (1,98 m, 1,12 m de détente sèche) mais aussi d’un dur labeur. « J’ai été gâté par la nature mais je travaille vraiment dur en musculation », rappelle l’intéressé, dont on nous parle en interne au club villeurbannais d’un « énorme volume de travail ». À titre d’exemple, quand il a su qu’il était invité pour le concours de dunks, il a marché pieds nus pendant trois semaines en salle de muscu et travaillé spécifiquement sur ce point avec le préparateur physique, Manu Lacroix, afin de ne pas se blesser quand il aurait à passer son dernier tomar sans chaussure.

C’est aussi le fruit d’un héritage, notamment celui de sa mère adoptive, qui lui a inculqué le plaisir de la danse jazz. Elle qui était « l’équivalent de Kobe Bryant » dans ce sport, selon les mots employés par Yves Pons. Et aussi celui des claquettes. Deux disciplines pratiquées dans sa jeunesse, rendant ses semaines chargées très tôt dans sa vie, avant de se focaliser spécifiquement sur le basket. « La danse est vraiment un sport sous-estimé. Les danseurs font partie des meilleurs jumpers au monde, que ce soit en détente sèche ou même après plusieurs pas. C’est juste incroyable. Quand je faisais du jazz, je sautais énormément, c’était un travail de tous les jours. Et, dans les claquettes, il y a tout un travail de chevilles et de pas, qui m’ont très tôt musclé. Ça a formé ma voûte plantaire, mes mollets… tout ce qui aide à la propulsion. Et ça m’a forcément aidé à devenir athlète », retrace celui qui n’a fait ni de l’athlétisme, ni de saut en hauteur, ni de volley... « Même si j’aurais pu être pas mal dans ces sports », plaisante-t-il.

Saxophone, danse jazz ou judo... Yves Pons a eu plusieurs cordes à son arc, lui qui a grandi dans une famille d'artistes. © DR


Enfant, Yves - aussi le prénom de son grand-père, boucher de formation et concertiste - s’est également essayé au saxophone et au judo, un autre sport qui l’a façonné, plutôt sur le côté mental. « Un jour, mon coach de judo m’a dit de ne pas montrer mes émotions à mon adversaire. Depuis, je n’ai plus rien montré, que ce soit en positif ou en négatif, sur le terrain et en dehors. Et même dans la vie de tous les jours, on me dit souvent que je regarde sans émotion, que j’ai l’air ''vener'', qu’on ne sait pas si je comprends… Ça se reflète un peu sur le terrain », s’amuse-t-il encore aujourd’hui.

Au-delà du dunk, ces qualités physiques et mentales développées depuis toujours ont fait de lui un excellent défenseur. Il a d’ailleurs été élu Défensive Player of the Year en SEC, la division sud-est de la NCAA, en 2020 quand il évoluait pour les Volunteers du Tennessee. De retour des Etats-Unis depuis l’été dernier - bien qu’il n’ait pas dit adieu à la NBA -, celui qui a « toujours été orienté naturellement vers la défense » ambitionne aujourd’hui d’être le meilleur défenseur d’Europe.

Le « mystère » Haïti

Une autre ambition, plus personnelle, dans la vie d’Yves Pons, c’est celle de retourner sur les traces de ses ancêtres à Haïti. Adopté à 4 ans et demi, il a grandi à Fuveau, à côté d’Aix-en-Provence, dans une famille « plus d’artistes que de sportifs », à l’exception de son père qui travaille dans le nucléaire. Né dans un bidonville à Port-au-Prince le 7 mai 1999, il n’a pas plus d’informations sur son état civil que de souvenirs sur sa terre natale, de l’autre côté de l’Atlantique : « C’est une période mystérieuse pour moi. Je suis né là-bas mais j’y ai passé très peu de temps ‘’conscient’’. Je ne connais pas mes parents biologiques, je ne sais pas si j’ai des frères et soeurs. J’ai une partie de moi qui est là-bas mais que je ne connais pas encore ». Il n’y est d’ailleurs jamais retourné, la faute aux étés chargés qu’impliquent le fait d’être basketteur professionnel. « Évidemment que j’aimerais connaître mes racines. Mais j’attends encore de trouver le bon timing pour y aller, sachant que c’est un pays qui n’est pas toujours stable. » Si demain son mentor, Raphael Gaston, par ailleurs coach et scout, qui serait déjà coach NCAA à l’université d’East Carolina (ECU) sans un problème de visa, venait à mettre en place un camp estival à Haïti, alors nul doute que l’intéressé saisirait l’occasion.

Au-delà de quelques souvenirs gardés au fond de sa mémoire, l’ancien NBAer a vécu une enfance paisible, chouchouté par ses parents adoptifs dans le sud de la France. Et notamment sa mère, emportée par un cancer il y a quelques années, elle qui a toujours soutenu son fils dans ses projets. « Elle n’était pas du milieu du basket mais elle était à 400 % derrière lui, elle montait tous les weekends pour le voir jouer à l’INSEP, à Paris, elle était là pour les compétitions internationales, pour la visite des facs en NCAA. Elle ne loupait rien de la carrière de son fils, dépeint Raphaël Gaston, 44 ans, salarié du BC Etoile lorsque le futur NBAer a pris sa première licence à l’âge de six ans, qui a toujours conseillé la famille Pons. Quand on prend un peu de recul, c’est vrai que c’était une situation extraordinaire car elle a adopté Yves à 4 ans et demi. Il est parti à 12 ans dans un Pôle Espoir, à 14 ans à l’INSEP et à 18 ans à Knoxville, dans le Tennessee. Comme on peut l’imaginer, elle a tout fait pour le suivre malgré la distance et l’accompagner dans ses rêves du début à la fin. »

Saragosse, la porte d'entrée vers le rêve américain

Yves Pons a démarré sa formation de haut niveau au CREPS d’Aix-en Provence avec un an d’avance, puis au Centre fédéral, là encore avec un an d’avance. Deux opportunités anticipées qui ne sont réservées qu’à une poignée des jeunes basketteurs. Une aubaine, et pourtant, l'adolescent a passé la moitié de son temps à l'INSEP sans fouler le parquet pour se rétablir de pépins physiques. « J’ai adoré mes deux premières années là-bas. Les deux dernières ont été beaucoup plus difficiles. J’ai perdu presque un an. J’ai été éloigné des terrains pratiquement six mois pour un blocage à la cheville et un an pour le ménisque droit (deux opérations). Heureusement, j’ai réussi à être opérationnel pour faire les championnats du monde U17 et ça m’a ouvert des portes. »

Yves Pons, déjà un athlète exceptionnel lors de la Coupe du monde U17 en 2016 à Saragosse. © FIBA


Champion d’Europe U16 avec la génération Frank Ntikilina - Killian Tillie en Lettonie, c’est un an plus tard, à Saragosse, qu’Yves Pons s’est révélé auprès du grand public avec les Bleuets à la Coupe du monde U17 (sixième place) aux côtés de Jaylen Hoard, Ivan Février et son grand ami Olivier Sarr. « Il avait déjà le projet de continuer ses études, de partir aux Etats-Unis… et les sollicitations ont explosé après le championnat du monde à Saragosse », reprend Raphael Gaston, qui jouait le rôle d’intermédiaire. Une quarantaine de facs se sont positionnées mais la liste s’est vite resserrée entre Florida, Texas Tech, et donc Tennessee, la destination finale. En NCAA, Air Pons a vécu quatre de ses plus belles années. « L’expérience aux Etats-Unis était juste incroyable. Tout est plus grand, plus spectaculaire. Tout est centré autour du show là-bas. Tous les deux jours, tu joues devant 21 000 personnes. Il y a des matches de football américain dans le même campus, juste à côté, avec un stade de 102 000 places. C’est un kiff énorme. »

Non drafté mais avec la garantie d’un contrat NBA

Diplômé de management du sport après un cursus de quatre ans à Tennessee, Yves Pons a ensuite tenté l’aventure en NBA. L’histoire retiendra qu’il n’a jamais été drafté mais… c’est une anomalie. À la fin de sa troisième année de NCAA - sa meilleure sur le plan statistique, 10,8 points, 5,4 rebonds et 2,4 contres de moyenne -, les workouts ont été annulés en raison de la pandémie de Covid-19, le contraignant à changer ses plans. Un an plus tard, l’année où il a conservé son nom à la Draft, il a demandé à son agent de refuser de se faire sélectionner dès lors que le top 50 était passé. « Memphis m’avait pratiquement garanti un two-way contract à la condition que je ne me fasse pas drafter. J’ai donc refusé parce que j’étais dans l’optique de rejoindre la NBA juste après la Draft, je ne voulais pas retourner en Europe sans avoir tenté le coup. Et j’en suis très heureux car j’ai pu me faire ma propre expérience, ce que beaucoup de joueurs n’ont jamais eu », détaille-t-il.

Yves Pons © DR

En une saison, Yves Pons a disputé 12 matches NBA avec les Grizzlies, 15 en G-League avec leur équipe affiliée. L’aventure aurait même pu se poursuivre cette saison du côté de Brooklyn mais… « Les Nets n’avaient pas de visibilité sur le moyen terme, ils étaient en pleine reconstruction avec les trades à venir de Kyrie Irving et Kevin Durant. Quand l’offre de l’ASVEL est arrivée, je ne pouvais pas attendre plus longtemps sachant que les opportunités en Europe allaient glisser si je ne donnais pas une réponse assez rapidement ».

C’est ainsi qu’Air Pons a découvert l’élite du basket français et européen, au travers de l’Euroleague. Il a fallu se réadapter à un autre type de basket. « J’ai mis quelques semaines, quelques mois à me faire à l’Euroleague. La balle bougeait trop vite, je n’étais plus habitué. Les cinq joueurs sont toujours en mouvement, c’est vraiment très différent de la NBA ou la G-League, où tu as vraiment trois joueurs qui bougent et deux joueurs qui se cachent un peu dans le corner. Le niveau intellectuel du jeu est supérieur en Europe », décrit l’intéressé, qui tourne à 5,7 points et 2,9 rebonds en 17 minutes en 22 matches de Betclic Elite et 3,8 points et 1,8 rebond en 14 minutes en 29 rencontres d’Euroleague cette saison, et qui entend à la fois gagner en régularité et progresser sur « [son] shoot, [son] acuité visuelle et [son] dribble ». Et qu’importe le fait d’être benché régulièrement par son coach, T.J. Parker. « Je me nourris de frustration, c’est ma façon d’être », positive le jeune papa.

La photo, l'autre passion

Il faut dire que, bien que grand passionné de la balle orange, Yves Pons n’est pas de ces joueurs qui vivent 100 % basket. Il n’a pas la télévision, ne regarde aucun match et ne passe que peu de temps sur les réseaux sociaux. Il trouve son équilibre entre sa vie de famille - avec sa femme, rencontrée aux Etats-Unis, et sa fille, qui va bientôt fêter son premier anniversaire -, et son autre passion : la photo. « J’ai toujours eu une caméra dans les mains, se remémore-t-il. À 14-15 ans, je devais shooter un festival à Fuveau avec une amie. Son objectif faisait des bien meilleures photos, j’étais jaloux. J’ai tout de suite voulu faire mieux qu’elle. C’est là où j’ai acheté mon premier réflex Canon 700D. À partir de là, j’ai eu le déclic. Je me suis découvert une passion pour le portrait. Et maintenant, ça fait presque dix ans que je fais de la photo en mode hobby ». Et c’est même plus que ça désormais : il a ouvert son entreprise, en autoentrepreneur, à travers laquelle il fait du shooting product depuis son bureau. Un premier pas avant, peut-être, dans quelques années, une future reconversion.

C'est en tout cas une passion personnelle qui colle bien à sa personnalité, selon Raphaël Gaston. « La photo, ça représente bien qui il est. C’est une vraie passion. Il n’a besoin de personne pour faire ça. Quand il était en NBA, il profitait de son temps libre pour aller shooter dans les villes. Quand il revient dans le sud de la France, je lui trouve des endroits pour qu’il puisse se faire plaisir. Pour l’anecdote, l’année où il allait rejoindre la NBA, il y avait un tournoi pour Pâques au BC Etoile, le club de ses débuts. Et c’est lui qui est venu prendre en photo les enfants, alors qu’il était déjà presque une star ! Il voulait juste prendre du plaisir et donner de belles photos au club, aux enfants, aux familles. Pour moi, ça résume parfaitement sa personnalité et son humilité », se souvient son mentor.

Le 14 mars dernier, Yves Pons a établi son record de points (17) en Betclic Elite contre les Metropolitans 92. © Infinity Nine Media

S’il n’était pas un showman capable de retourner l’Astroballe ou l’Accor Arena en une envolée fantastique, on pourrait même le qualifier d’anti-star tellement il se démarque de ses coéquipiers en dehors du terrain. « Il a toujours déjoué tous les codes sans se fier à ce que pensent les autres. Lui le sait, c’est au fond de lui. Il fait tout à fond, poursuit Raphael Gaston. Quand ils arrivent en NBA, certains jeunes en profitent souvent pour sortir. Lui n’est pas du tout comme ça. Lors de sa première semaine à Memphis, il venait juste de s’installer. Il n’avait pas encore de voiture. Il voulait habiter le plus proche possible du gymnase et il allait s’entrainer… en trottinette. Ja Morant venait tous les jours avec une Rolls-Royce de couleur différente et Yves, il kiffait en trottinette. »

Cette simplicité fait aujourd’hui de cet athlète hors du commun un être introverti, humain après tout. « Quand je pense à Yves Pons, ce n’est pas à l’athlète que je pense en premier, c’est d’abord à son caractère, sa personnalité, sa maturité, sa simplicité. Il est jeune mais il a déjà créé sa propre famille. Son focus, c’est sa famille, son basket, ses photos, sa ‘’bande de copains’’ qu’il a toujours gardé depuis son enfance. Il ne s’éparpille pas dans le quotidien, conclut son mentor. Il est perfectionniste, travailleur, persévérant. Il sait ce qu’il veut et il y va à fond, c’est ça qui m’impressionne. Il ne triche pas. Ça peut même lui jouer parfois des mauvais tours mais ce n’est pas grave parce qu’il se donne à 1 000 % dans ce qu’il fait. » C'est bien la preuve qu’on peut rester terre à terre tout en étant capable de décrocher les étoiles.

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/644781/air-pons-a-survole-bercy/



Photo d'ouverture : Yves Pons (Tuan Nguyen)

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