Nilofar Bayat était la capitaine de l’équipe d’Afghanistan en fauteuil roulant. Elle est désormais réfugiée en Espagne avec son mari après de nombreuses heures d’attente à l’aéroport de Kaboul et un vol jusqu’à Torrejon. Elle a livré son témoignage en anglais au quotidien El Pais.
A la question de savoir comment se sont passés ses derniers jours à Kaboul, elle a répondu :
« Terrible. Je n’avais jamais vécu quelque chose comme ça de ma vie, j’avais très peur. Nous étions des milliers à vouloir sortir de là, échapper aux talibans. Antonio [Pampliega] a réussi à obtenir qu’ils nous donnent les papiers pour partir, mais à l’aéroport c’était le chaos, il était impossible d’entrer, nous avons attendu des heures pour pouvoir le faire et c’était très dangereux. Ce sont les soldats allemands qui nous ont laissés entrer dans l’aéroport, mais nous n’avons trouvé personne pour nous dire quoi faire. Il semblait que nous volions dans un avion allemand, mais finalement ils nous ont localisés depuis l’ambassade d’Espagne. Nous avions eu extrêmement chaud pendant des heures, sans nourriture ni boisson. En fin de compte, le deuxième jour, nous avons pu voler. »
Comme des milliers de ses compatriotes, la jeune Afghane craignait pour sa vie :
« Les talibans ont commencé à aller de maison en maison pour identifier les personnes. Ils n’auront aucune pitié. C’est une catastrophe, c’est terrible pour tout le monde. Il y a vingt ans, ils avaient disparu du pouvoir et à cette époque, le pays avait beaucoup progressé, les femmes pouvaient mener une vie différente. J’ai joué au basket en toute liberté, mon mari aussi, j’ai étudié le droit… Tout ça est parti à la poubelle. Ce sont vingt ans de recul. »
Nilofar Bayat a déjà reçu des propositions pour jouer au basket en Espagne, de Bilbao et d’Albacete. A t-elle une préférence ?
« Non. Je ne sais encore rien, juste assez pour dire que c’est un pays merveilleux et que nous sommes très heureux d’y être. Ce qui doit arriver arrivera. »