Alain Weisz, 63 ans, a été démissionné de son poste de coach du SLUC Nancy et a annoncé sur SFR Sport 2 sa probable fin de carrière. Pour rendre hommage à l’ancien coach de l’équipe de France (2000-2003), voici une interview en profondeur datant de son époque à Hyères-Toulon.
Côté Cour
« Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes »
(Il sourit) C’est le titre d’un film… J’ai grandi dans les réunions de cellule, avec un père qui, après avoir été résistant, fut rédacteur en chef d’un journal communiste à Marseille, Rouge Midi, puis qui fut permanent au PCF. C’était une Eglise, le Parti Communiste de cette époque là. C’était s’occuper des autres, parfois davantage que de soi-même ou de ses propres enfants. J’entendais en permanence que l’idéal, c’était l’URSS. J’ai vu les « copains » venir à la maison, discuter sans relâche, surtout de politique. C’était un théâtre permanent à la maison. J’étais gamin, j’écoutais. Il n’y avait pas de fric à la maison, mais comme j’étais petit, le dernier de six enfants, je n’en souffrais pas du tout. Le basket était lié au Parti Communiste. Mon père avait monté un club de basket pour s’occuper des enfants délinquants d’Endoume. Il avait choisi le basket car ça lui paraissait le sport le plus éducatif et le plus intelligent. Le siège du club, c’était la maison. Il y avait 15 ou 25 personnes en permanence. C’est vrai que c’est une chance car j’ai écouté des gens de grande valeur, mais ça n’a pas engendré un futur communiste !
Jean-Baptiste Ré
C’est l’entraîneur, le grand frère, la référence. Mon père l’avait rencontré par hasard sur la Canebière à la fin des années cinquante, et c’est comme ça qu’il est venu au basket. Il a fait une carrière internationale de bon niveau, il a, je crois, une trentaine de sélections (26, en fait), il a fait un championnat du Monde à Rio (en 1963). Il a formé pendant une quinzaine d’années des jeunes basketteurs sur Marseille. Il y avait en ville le CTR et Jean-Baptiste Ré. Les meilleurs joueurs marseillais sont passés entre ses mains, jusqu’à Laurent Foirest. Quand il a vieilli, personne n’a pris le relais. En 70, le SMUC était encore en première division, jusqu’en 80, il y avait encore de bonnes équipes de basket de second niveau, avec St. Jo et les PTT Marseille. Après, ça n’a cessé de baisser. Il y a de bons joueurs qui sont venus, comme Michael Brooks au SMUC, à 40 ans, mais la formation est complètement délaissée.
« Munich 1972. Nous, on était fous de joie car on était pour les Russes, les plus faibles, que l’on connaissait, les Belov, Paulauskas, Zharmukhamedov. »
Jeux Olympiques de Munich
Pour notre fratrie et les copains qu’il y avait autour, c’était un rêve d’enfant d’assister aux Jeux Olympiques. Munich, c’est 1972. La télé n’était vraiment rentrée dans les foyers que depuis les JO de Mexico, quatre ans plutôt. Il y avait tellement peu d’images de sport de haut niveau que pour nous, c’était un idéal. On s’est dit, c’est à Munich, on y va ! On avait 18 ans et pas d’argent. Un ou deux seulement avaient le permis. On s’est débrouillé sur place. On a fait un peu de marché noir car on savait où acheter des places, ce qui à l’époque n’était pas une évidence. On en prenait trente, cinq pour nous, et on en revendait vingt-cinq au double du prix. Comme ça, on s’est payé tout le tournoi de basket des Jeux Olympiques, jusqu’aux demi-finales. Je n’ai pas eu de places pour la finale (la plus célèbre de l’Histoire avec la victoire surprise et controversée de l’URSS contre les USA). Je l’ai regardée à la télé dans une caravane avec des Américains que j’ai vu pleurer. Nous, on était fous de joie car on était pour les Russes, les plus faibles, que l’on connaissait, les Belov, Paulauskas, Zharmukhamedov. Je reconnais que les Américains se sont bien fait voler sur le coup !
Ralph Klein
C’est celui qui m’a donné la meilleure conception du haut niveau. J’étais déjà prof de gym et étudiant à l’INSEP pour passer le diplôme supérieur. On avait le droit en fin d’année d’aller vivre avec quelqu’un de haut niveau. J’avais exprimé ce souhait à Ralph Klein, qui était entraîneur de l’équipe d’Israël, et qui avait fait une médaille d’argent deux ans auparavant (à l’Euro de Turin, en 1979). Dans l’équipe, il y avait Micky Berkowitz que je trouvais extraordinaire avec le Maccabi. J’ai passé deux semaines avec l’équipe nationale d’Israël. Ça faisait sourire Ralph Klein de voir un jeune Français, qui faisait des études supérieures d’éducation physique, et il m’a pris sous sa coupe. J’ai vu plein de matches amicaux et comment s’entraînait une équipe nationale. Ce qui m’avait frappé, c’est le mélange de sérieux et de plaisir. Pour moi, le haut niveau, c’était toujours un coach qui gueulait, ce que l’on voyait à la télé, et là, je me suis dit, « ça peut être ça aussi le haut niveau. » Je me suis lié d’amitié avec les joueurs comme on le fait à vingt ans quand on est en permanence avec eux. Grand bonhomme Ralph Klein, qui est mort récemment.
Le basket féminin
Profond respect. C’est ridicule de le comparer au basket masculin. Certains garçons ont fait du basket un art. Michael Jordan et tout ce que ça engendre comme copies. On en a fait un sport très athlétique, physique. Mais, en France, on a oublié que c’est un jeu. Pas seulement par l’aspect plaisir, mais du fait que dans un jeu, il y a des règles et que ça ne se joue pas n’importe comment. Les filles, elles, sont toujours dans cette logique. Leur façon de jouer le basket est plus subtile. J’avais déjà entraîné des filles avec le PUC, en début de carrière. A Aix, en tant qu’entraîneur, je m’attendais à m’ennuyer. C’est le contraire qui est arrivé. J’ai pris un plaisir fou à entraîner les filles d’Aix. Oui, c’est plus valorisant pour un coach. Quand tu sors d’un écran et que c’est Austin Nichols qui prend la balle et qui saute à 3,50m de haut pour tirer, ma participation n’est pas énorme ! Avec les filles, la part de l’entraîneur est bien supérieure.
Antarès
C’est beaucoup d’émotion. Le Mans a été le deuxième accélérateur de ma carrière. C’était la première fois que j’entraînais un grand club. Pour moi, Le Mans, c’était énorme car ma culture basket remonte aux années 60. Lorsque j’arrive au Mans pour signer mon contrat, le président Marnas m’emmène visiter Antarès avec deux autres dirigeants. On circule dans les travées. Au hasard de la conversation, je dis à Alain Marnas, « il y a quelque chose dont nous n’avons pas parlé. » « Quoi ? Le contrat, c’est bon ? » « Ce n’est pas ça. On n’a pas parlé de l’objectif. Qu’est-ce que vous me demandez ? » Il se retourne et, un peu comme Napoléon, il me dit en regardant les tribunes: « il faut remplir Antarès ! » C’est un lieu mythique du basket. On a gagné beaucoup de matches à Antarès. Le Mans, j’y ai passé sept ans (Alain Weisz a continué à y habiter durant la période où il fut coach de l’équipe de France). Le Mans, c’est Vincent (Collet). Le Mans, c’est l’âge important dans la vie de mes enfants qui se considèrent Manceaux. A chaque fois que j’y retourne, le public est très gentil avec moi, mais je me dis à chaque fois « pourvu que l’on soit à la hauteur. » J’ai gagné une fois et j’y ai perdu deux fois.
« Après Sydney, j’étais partagé entre le bonheur qui avait envahi tout le monde et la pression du fait que j’étais un entraîneur qui allait prendre en mains une équipe vice-championne olympique. »
Adjoint à Sydney
C’est une continuité… J’étais adjoint depuis 1997, on est 4e à l’Euro de 99, et même si on est qualifiés pour les JO, l’aventure s’est terminée en haut de boudin. Je savais à quoi m’attendre en allant à Sydney. J’étais adjoint mais j’avais déjà signé mon contrat depuis sept mois de futur entraîneur de l’équipe de France. Ce fut, jusqu’à la dernière semaine, une grande souffrance avec une équipe déliquescente, même si aujourd’hui, on ne se rappelle que des bons souvenirs, ce qui est normal et bien. Tout le monde attendait la fin. C’était beaucoup de pression pour moi car on m’avait fait savoir que si l’équipe de France se plantait, on n’était pas obligé de respecter un contrat. J’étais dans une situation absolument impossible. Ensuite, il y a eu le miracle de la 2e semaine qui fut essentiellement dû à Sciarra qui a réveillé tout le monde, qui a haussé son niveau de jeu pour battre une équipe du Canada qui était à notre portée. Il faut reconnaître que le croisement de la deuxième semaine nous a énormément avantagés, on a évité la Yougoslavie en quarts et on a pris le Canada qui était normalement le 4e de la poule. L’attitude des joueurs a totalement changé à partir de là. Ils ne pensaient plus à faire leurs valises, mais se disaient qu’ils pouvaient peut-être aller en finale. Pour moi, c’était une pression terrible avec un rôle dévolu à un assistant, je dirai totalement anormal*. Incognito. Il fallait faire semblant. Je savais que ça serait le ferment de bien des emmerdements plus tard. J’étais partagé entre le bonheur qui avait envahi tout le monde et la pression du fait que j’étais un entraîneur qui allait prendre en mains une équipe vice-championne olympique. Je savais que la loyauté que j’avais manifestée à l’égard de certaines personnes ne me serait pas rendue. Ça été un moment très dur car j’étais écartelé entre l’envie de réussir dans un groupe et le sentiment que j’étais en train de creuser ma tombe.
Le dunk de Vince Carter sur Fred Weisz
D’abord, ça te glace car tu te dis, c’est fabuleux, mais c’est sur un copain. Tu te dis, bon, le match continue, on verra après. Hé ! non. Car tous les écrans de Sydney ont remontré en boucle le dunk de Vince Carter durant les huit dernières minutes du match. En plus, on est à la fin de la première semaine, on est dans la merde. Il y a à venir le match contre le Canada, celui qui va tout changer. Jusque là, les JO ont été médiocres. Tout est fini. Le président Mainini nous l’a fait comprendre. Et en plus, Fred Weisz se fait enjamber par Vince Carter, un truc que l’on n’a jamais vu. Fred, lui, ne s’est pas rendu compte. Il a joué le passage en force de Vince Carter. Il l’a vu décoller, il attendait le choc, et le contact n’est jamais arrivé. Il a fermé les yeux et quand il les a rouvert, il n’a vu qu’une chaussure. Là, et avec la clameur du Dôme, il a compris que quelque chose c’était passé, quelque chose d’étonnant. Mais, sur le moment, il a été moins impressionné que nous. Nous, on était glacé, au fond du trou.
Passion Basket, Mémoires d’un coach*
Il fallait que j’écrive un livre sur ce que j’avais vécu sur le plan basket, sur une aventure qui n’était pas évidente pour moi qui n’avait pas été un grand joueur. Passion Basket, c’est d’abord une jeunesse heureuse grâce au basket, puis un métier, et puis il y avait des choses dont je voulais qu’elles soient sues, que je ne pouvais pas garder pour moi. Il fallait exorciser. L’Euro 2003 m’a fait un mal fou. Je voulais expliquer pourquoi ça s’était cassé au moment de l’Italie (match pour la 3e place), pourquoi j’étais passé en force dans pas mal de décisions, tout simplement parce qu’en 2001, je n’avais été suivi sur rien. Je savais que c’était une catastrophe que Mainini ne paye pas les primes de Sydney aux joueurs. J’ai subit l’histoire de ces primes du début à la fin. Je savais que les joueurs de Sydney allaient arrêter ou continuer à aller en équipe de France à reculons. Il y avait un groupe qui avait encore tout à prouver, confirmer la médaille d’argent, et qui s’est retrouvé cocu. C’est pour ça que deux ans plus tard, je suis passé en force pour avoir la meilleure équipe possible pour essayer d’aller aux JO. Comme il y avait beaucoup de gens qui souhaitaient que ça ne se passe pas comme je le voulais, il y a eu une chasse à l’homme ! Donc, il fallait que j’explique dans un livre, pourquoi j’avais pris Abdul-Wahad, pourquoi j’avais pris Jérôme Moïso, puisque ce sont les deux reproches essentiels que l’on m’a fait. Il n’y avait en fait pas d’autres solutions. On s’est aperçu que lorsqu’on est le basket français et que l’on veut se qualifier pour les JO, il faut vraiment les meilleurs joueurs. On n’y va pas en prenant les huit meilleurs et en se disant, les autres vont être sympathiques, de gentils camarades. Ce n’est pas vrai. J’estimais ne pas avoir eu la possibilité d’expliquer mes positions. D’où ce livre. C’est un journaliste de Marseille (Yves Mérens), ami depuis qu’on a dix ans qui l’a écrit. J’ai regardé sur Internet les maisons d’éditions que je connaissais et je leur ai envoyé une proposition. Certaines ne m’ont même pas répondu. Il s’est trouvé que le responsable de Ramsay était un basketteur de Saint-Vallier. Dès le premier coup de fil, il m’a dit, « je vous connais, je sais ce qui s’est passé en équipe de France, je suis preneur. » Pour l’anecdote, il voulait mettre comme titre « Au pays des Géants Bleus ». Ce n’est pas un livre de règlements de compte. Il y a beaucoup d’hommages et j’ai raconté mon histoire. Je crois que le livre s’est vendu à 3 000 exemplaires. Ce qui n’a pas été idéal, c’est qu’il y a eu un décalage de presque un mois entre le moment de la présentation du bouquin et celui où on l’a trouvé en librairies. Je n’ai pas eu un seul retour négatif, beaucoup de gens m’ont dit qu’ils s’étaient régalés. Donc, je suppose que ceux qui l’ont pris négativement n’ont pas osé me le dire ou me l’écrire.
Les Maccabiades
Ces Maccabiades existent depuis les années 30, avant même la naissance de l’Etat d’Israël en 1948. Elles ont lieu tous les quatre ans. Je les ai faites en tant que joueur, à 20 et 24 ans. J’en gardais un très bon souvenir. C’est le moment où je suis devenu ami avec Solly Azar. Et puis je l’ai fait en tant qu’entraîneur avec deux de mes enfants, Nicolas et Jean-Baptiste. On a été finalistes contre Israël. On est aussi tenants du titre au niveau européen. Les Maccabiades, c’est un engagement juif, mais cela démontre qu’il y a des tas de façons d’être juifs. Les seules vraies Eglises que j’ai connues, ce sont celles du Parti Communiste et du basket. Je n’ai pas eu d’éducation juive, ce n’est pas compatible avec celle que j’ai eu, très politisée lorsque j’étais enfant. Mais je me suis toujours senti juif. Je vais aux Maccabiades en payant mon billet d’avion, ma place. Mais ce n’est pas un engagement politique pro-Israël, sioniste. C’est du sport, il y a une ambiance extraordinaire, c’est très chouette.
Alexis Ajinça
J’écoutais l’autre jour Philippe Lucas qui disait que c’est extraordinaire pour un entraîneur de rencontrer dans sa vie quelqu’un comme Laure Manaudou. Alexis, je n’ai pas eu cet engagement, je ne l’ai eu qu’un an, mais je l’ai beaucoup aimé. C’est un garçon très sympathique, qui a beaucoup de qualités d’athlète avant d’en avoir de basketteur, qui s’est fixé des objectifs et qui les a réussis. Il possède une coordination extraordinaire. Autant il y a des Français en NBA qui ne seraient pas majeurs en Euroleague, autant son recrutement en NBA est légitime. Il peut devenir un joueur du plus haut niveau mondial.
Les blessures de Mous Sonko
L’affaire s’est conclue avec Mous assez tardivement, au mois de juin. A cette époque, on avait Tony Skinn qui avait signé chez nous. Au moment de renvoyer le contrat signé, il a demandé un dernier truc qui n’a pas pu être accepté et il a signé à Gravelines. Skinn était un « Cotonou ». Il fallait trouver un Bosman ou un Français. Je me suis dit, j’appelle Mous. Il m’a dit, « j’ai tout arrêté, Alain ». Je lui ai demandé de réfléchir et que je le rappellerai dans trois jours. Je le rappelle, il me dit « OK ». Je lui ai dit qu’il y avait qu’une chose qui me faisait peur, la blessure. Je lui ai demandé d’arriver en forme au moment de la reprise, au 20 août. Il s’est entraîné tout l’été, mais ça ne remplace pas l’année de compétition qu’il n’a pas eu. Il fait des petites déchirures musculaires, mais à répétition et à des endroits différents. Il est fragilisé. Il y a l’âge, c’est évident, mais ce sont des blessures typiques de joueurs qui n’ont pas sollicité leurs muscles pendant un moment. Contre Nancy, Chalon, il a été bon. Et à chaque fois qu’il ne l’a pas été, c’est qu’il n’arrivait pas à courir. C’est une souffrance, pour lui, qui a bâti tout son jeu sur le côté athlétique, pour nous, qui avons une autre image de lui. Je tiens à dire que Mous a un rôle très important dans la cohésion du groupe. Même en civil, il encourage les autres comme un junior. Je pense qu’il finira bien son année.
« Je n’ai pas eu d’éducation juive, mais je me suis toujours senti juif. »
Côté Jardin
Les diplômes
Je suis prof d’EPS, j’ai le diplôme supérieur de l’INSEP, j’ai un DEA de sociologie et un DEUG de psycho. J’ai fait ça en étant prof. J’ai toujours pensé qu’on n’arrête pas d’étudier. Mais, franchement, aucun de ces diplômes ne m’a servi. C’est ce que j’ai appris qui est intéressant. Là, je donne des cours à la fac de Marseille. Je suis responsable du secteur de haut niveau. Ce qui me donne l’occasion de fréquenter des sportifs de différents horizons. On a des médaillés olympiques puisqu’on a des nageurs, Laëtitia Le Corguillé en BMX.
La plus grosse bêtise à l’école
J’étais dans un lycée pilote où il y avait beaucoup de liberté, donc c’était dur de faire des bêtises. Il n’y avait pas de déconne, on était en autodiscipline. Disons qu’à la récré, je continuais parfois à jouer au basket au lieu d’aller en maths. On m’avait demandé de m’expliquer pourquoi je n’étais pas allé en maths et j’avais dit qu’un match, ça se menait jusqu’au bout. C’était une raison valable, c’était accepté. On avait une très grande liberté pour accéder à l’autonomie.
24 heures dans la peau d’un autre
Michel Platini. Un jour de l’Euro 84 où il réalise la plus belle performance que j’ai vu d’un sportif français, de tous les temps. Notamment les 3 buts contre la Yougoslavie à Saint-Etienne.
Un livre
Plutôt un auteur, Stephan Zweig. C’est une merveille.
Un film culte
« Seul au Monde » avec Tom Hanks. Il tombe avec son avion sur une île et il faut qu’il survive.
Le dernier concert
Goldman à Antarès. Ça remonte !
Un autographe
Ça m’est arrivé une fois de demander un autographe lorsque j’étais gamin, celui de Josip Skoblar. Je l’ai toujours ! J’allais voir tous les matches de l’OM de l’époque Magnusson/Skoblar.
Ce qui te fait rire
J’adore les jeux de mots. C’est très simple, très nul, mais ça me fait rire.
Trois personnes avec qui dîner
Obligatoirement Coluche. Georges Brassens. Et Pierre Desproges. Les trois sont morts !
Un truc anti-stress
Penser à la saison suivante. Comment je vais refaire l’équipe.
Une folie
Par les temps qui courent, avoir quatre enfants. C’est une folie que je ne regrette pas, évidemment. La quatrième, c’est une fille qui est née au Mans et que les garçons voulaient appeler Henriette. Elle s’appelle Anne-Sophie, c’est mieux !
« Même pour 10 millions d’euros je refuserais de faire faire le travail par quelqu’un d’autre et dire que c’est moi qui l’a fait. »
Les amis dans le basket
Franchement, je crois que je n’ai que des amis, sauf un peut-être ! C’est vrai que j’ai des rapports particuliers avec Vincent (Collet), mais je ne rencontre pas de regards agressifs, désapprobateurs.
Un don caché
C’est relatif à mon premier métier que j’ai pratiqué pendant quinze ans, de 1973 à 1988. Eleveur de chiens, et notamment de lévriers afghans. J’étais tombé amoureux de ce chien lorsque j’étais allé en Angleterre. Il y en avait très peu à cette époque là et je les ai importés pour en faire l’élevage, dans un chenil à Marseille. Puis, j’ai fait des aller-retours Paris-Marseille pour m’en occuper.
La plus belle réussite
Sceaux. Le sport-études, le club, sa montée, tout en parallèle. J’y ai joué en Nationale IV, et comme coach, on est monté jusqu’à la Pro A. Ce n’est pas que mon œuvre, mais si j’ai une réussite à ressortir, c’est celle là.
Ce que tu refuserais de faire même pour 10 millions d’euros
(Il réfléchit longuement) Faire faire le travail par quelqu’un d’autre et dire que c’est moi qui l’a fait. (Silence)
Tu n’aimes pas que l’on dise de toi
Il ne pense qu’à lui.
Toi dans 10 ans
Eleveur de chiens.
Un vœu à faire à La Bonne Mère
(Il rigole) Donnez nous une équipe de Pro A à Marseille. Ça pourrait se faire. Il suffirait que les gens de l’OM le décident, même si les clubs omnisports ne sont pas dans la culture française comme en Espagne avec le Real et le Barça. Marseille bouge beaucoup et il y a la prise de conscience que la suprématie de l’OM sur les autres sports est un problème. J’ai toujours espoir… C’est une ville où la mentalité est faite pour le basket où le public est très important. Comme en Grèce, en Turquie. Les Marseillais ne se rendent pas compte à quel point ils auraient de l’importance au basket.
* Dans ce livre, Alain Weisz indique notamment que Jean-Pierre De Vincenzi, coach de l’équipe de France à Sydney, lui a demandé, dans le secret, de prendre en mains l’équipe de France pour la deuxième semaine de compétition, estimant ne plus avoir la confiance des joueurs.
Paru dans Maxi-Basket en 2008