En NBA, il n’aurait pas eu le temps de dégainer. Alors, Bob Morse a préféré les cibles européennes. On peut ajuster plus tranquillement. À Varèse, il n’a cessé de faire mouche. Des points, Bobby en a ramassé à la pelle. Des titres aussi. Si l’on organisait une distribution des prix pour les Américains d’Europe des années soixante-dix, Morse aurait celui d’Excellence.
L’Olympique d’Antibes eut la possibilité de le signer trois saisons (1981-84) avant qu’il ne retourne en Italie finir sa carrière à Reggio Emilia.
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Page 17 du Converse Basketball Yearbook édition 1972. Dans le coin supérieur droit, l’équipe championne de l’Yvy League, University of Pennsylvania. Pour la photo officielle traditionnelle, les quatorze joueurs philadelphiens posent sagement sur trois rangées. Au premier rang, sourire aux lèvres, Bob Morse et Corky Calhoun entourent leur coach, Mister Daly. Ce sont ses deux meilleurs élèves. C’est grâce à eux, pour une bonne part, que Penn a pu se hisser pour la seconde fois consécutive en quarts de finale du championnat NCAA. Là, les Philadelphiens ont glissé sur une peau de banane, North Carolina, qui les a rejetés à quatorze points (59-73).
Morse et Calhoun peuvent être fiers d’eux. Le Converse leur a attribué la mention « All Americas ». Tout comme Kresimir Cosic (Brigham Young), Tom Mc Millen (Maryland) ou encore Paul Westphal (South Carolina}, ils ont été inclus dans la « Second Team » NCAA du guide. Autant dire qu’ils ont été reconnus comme faisant partie des 11 à 25 meilleurs basketteurs universitaires de l’année. Juste derrière des types comme Bob Mc Adoo (North Carolina) ou les seigneurs de l’UCLA, Henry Bibby, et surtout Bill Walton, qui sévira deux saisons encore chez les universitaires avant de rejoindre les Portland Trailblazers.
Les deux Philadelphiens ont le même objectif : décrocher un contrat pro. Calhoun, qui passe pour être le défenseur le plus intransigeant de la promotion, obtiendra satisfaction chez les Phoenix Suns. Morse, lui, n’aura jamais le privilège de rentrer dans le club très select de la NBA, il a été drafté au troisième tour par Buffalo, mais les Braves se font tirer l’oreille pour lui proposer un emploi stable. « Les pros estimaient que j’étais trop lent, aussi bien en attaque qu’en défense. Je n’aurais été qu’un remplaçant. Le quatrième ailier de l’équipe ». Bob risquait de faire partie de ces « smicards » transbahutés d’une équipe à l’autre avant de se retrouver proprement au chômage au bout de quelques mois. Il aurait malgré tout accepté ces conditions si son agent ne l’avait informé qu’un club italien, l’Ignis de Varèse, s’intéressait à lui. « Oui, je savais que l’on jouait au basket en Europe. L’équipe nationale italienne était venue faire un match à Phila l’année précédente, et, par ailleurs, la presse américaine avait fait écho du séjour de Bill Bradley au Simmenthal de Milan. » Rappelons que Bradley, futur champion NBA avec les Knicks, et futur sénateur de New York, disputa en 66 la coupe d’Europe avec le Simmenthal tout en poursuivant ses études à Oxford.
Bob effectue un essai (concluant) de deux jours à Varèse. Retourne aux États-Unis. Recontacte les Braves. Réfléchit. Puis se décide : il accepte les conditions de l’Ignis. Un contrat de 32 000 dollars de deux ans. Il joue la sécurité.
Le numéro un
« Aux États-Unis, tout est programmé. Même les maillots d’entraînement étaient fournis, et un employé de l’université était chargé de les laver à la fin de chaque séance ». L’Ignis de Varèse avait la réputation, avec le Real Madrid, d’être au début des années 70 le club le mieux structuré du vieux continent. Cela n’empêche pas le jeune Américain, à son arrivée, d’être un peu surpris par les mœurs européennes. « Notre coach, Asa Nikolic, accordait une très grande importance à la condition physique. J’avais à peine posé le pied sur le sol italien que nous sommes partis effectuer un stage de douze jours en altitude. Au programme, quinze kilomètres de footing le matin, musculation et exercice de rapidité l’après-midi. Pas une seule fois nous n’avons touché la balle au cours de ce stage. Je me suis demandé ce que je faisais là, si je n’étais pas en train de me préparer pour une Saison de 400 m ou de demi-fond. Aux USA, il est impensable de s’entraîner sans ballon ».
« À l’université, le coach est seul maître à bord sur le plan technique. En Italie, j’ai été étonné de voir des dirigeants qui n’y connaissaient pas grand-chose en basket donner des conseils sur le jeu de l’équipe ». Tiens donc, on croyait que ce genre de pratique était propre à la France. À notre remarque, Bob s’est contenté de sourire.
Consultez attentivement son palmarès. il est sans égal de ce côté-ci de l’Atlantique. Pendant neuf saisons, Bob Morse s’est gavé d’honneurs avec Varèse. « La première année, nous avons remporté le championnat et la coupe d’Italie, la coupe des champions, et la coupe intercontinentale. C’était un bon début (sic). Chaque saison, nous avons gagné quelque chose ». Titres collectifs à la pelle, mais aussi individuels. À six reprises le blond américain a terminé en tête du classement des réalisateurs du championnat transalpin. Maintes fois, il fut reconnu comme étant le numéro un de la compétition. Avait-il même un concurrent en Europe ? Encore aujourd’hui, il est LA référence, le symbole de la réussite américaine, toujours cité en exemple dans les publications spécialisées italiennes.
Question : la popularité dont il jouissait n’a-t-elle pas nui à sa vie privée ? « Peut-être bien que la moitié des habitants de Varèse me reconnaitraient s’ils me voyaient en ville, mais cela ne les empêcherait pas d’aller à leur boulot. En revanche, si un international de football déambulait dans la rue, il serait immédiatement entouré » déclarait-il en décembre 79 à Sports llustrated venu pour la première fois recueillir les états d’âme de ses compatriotes basketteurs d’Italie. Ses propos, Bob nous les a confirmés : « Lorsque je suis arrivé sur la péninsule, le basket était loin d’avoir l’audience du football. La télévision ne retransmettait, comme ici en France, qu’un match de temps en temps. Et puis, derrière Varèse, Milan et Cantu, le niveau était assez faible. C’est différent aujourd’hui. Le championnat est plus équilibré, et les médias accordent une large place à notre sport. Canal 5, une chaîne privée va jusqu’à retransmettre deux matches du championnat NBA par semaine ». Ce que Bob, trop modeste, ne nous a pas dit, c’est que ce sont des joueurs de sa trempe qui sont, en partie, à l’origine de cette poussée du basket de l’autre côté des Alpes.
Quels sont les facteurs de la réussite de Bob Morse ? Premièrement, il a eu la chance de tomber dans un club de gros calibre. L’Ignis, qui deviendra ensuite Mobil Girgi, puis Emerson et Turisanda, fut une constellation de stars : Ivan Bisson, Marino Zanatta, Aldo Ossola, Dino Meneghin, Manuel Raga, Charlie Yelverton. On en passe, des tout bons. Mais, surtout, ses entraîneurs, que ce soit Asa Nikolic, Sandro Gamba ou Nico Messina surent exploiter au mieux les qualités propres de leurs alliés US, et principalement cette adresse à distance devenue légendaire. « Je jouais pour l’équipe, et l’équipe jouait pour moi. Mes coéquipiers me faisaient des écrans pour me donner de bonnes positions de shoots, et je leur rendais la pareille ». Bob ajoute : « Je ne suis pas un spécialiste du un contre un. J’ai besoin d’un collectif pour m’exprimer ». La remarque c’est d’importance. Morse n’est pas Ed Murphy. L’Américain de Limoges est capable, s’il le faut, de se débrouiller tout seul grâce à ses renversements de dribbles, et son tir en déséquilibre. Morse, plus lent, mais encore plus adroit autour de la raquette, a donc besoin qu’on le place sur orbite. N’est-ce pas une donnée qu’Antibes avait oubliée la saison dernière ? « Je dois dire aussi que le fait d’être une grande équipe permet de bénéficier, à l’extérieur, d’un bon arbitrage. C’est un phénomène que j’ai observé en Italie, et qui existe aussi en France ».
La seconde clef du succès de Robert Morse se situe sur le plan humain.
Major en Biologie
Bob n’a pas tardé à se familiariser avec la langue de Pasolini grâce au concours de deux de ses coéquipiers de Varèse, Marino Zanatta et Massimi Lucarelli, qui partagèrent, dans un premier temps, un appartement avec lui. Sitôt arrivé à Antibes, il s’est mis au français. Trois heures de leçons particulières hebdomadaires. Seize mois plus tard, il manie notre prose sans fausse-note, et on ressent chez lui le désir d’enrichir son vocabulaire à l’occasion de chaque conversation. Sa femme, Jane, est également devenue trilingue, tout comme sa fille ainée, Jennifer, qui est en CE2 à Antibes. Amanda, la petite dernière, qui vient de rentrer en Maternelle, ayant égaré ses rudiments d’italien.
Bob s’intéresse de très près à la culture française comme il s’est initié à l’art de vivre italien. Il lit Pagnol, Le Point, Nice-Matin, L’Équipe, Maxi-Basket, comme L’Expresso, Super-Basket ou Newsweek. Les Morse ne demeurent pas cloîtrés chez eux. Ils adorent jouer les touristes dans l’arrière-pays. « Aux États-Unis, on trouve partout des Mc Donald et des Holiday Inns. Les gens sont relativement semblables d’un état à l’autre. En Europe, le paysage et la manière de vivre changent suivant le coin où l’on se trouve ».
Tout cela pour dire, et ce ne sont pas les Antibois qui nous démentiront, que l’Américain s’efforce de s’intégrer au mieux dans une communauté. Certaines de ses (bonnes) manières dénotent que l’on a affaire à un véritable gentleman. Son flegme pourrait même le faire passer pour un sujet de sa précieuse majesté. Ce sont autant ses qualités morales que de basketteur qui lui ont permis de réaliser une carrière aussi fructueuse en Lombardie.
Bob s’est affirmé dans le basket, mais il ne s’agissait pas pour lui d’une issue de secours. Dans le petit commentaire que lui réserve le Converse 72, on trouve l’appréciation suivante : « Étudiant brillant ». Bob ne fut pas l’un de ces potaches-marrons qui quittent l’université avec un diplôme de complaisance en guise de remerciements pour services rendus à l’équipe de basket de l’université. Lui, il est sorti de Penn, Major en Biologie, et une carrière médicale s’ouvrait à lui. Mais, sur ce sujet, l’Américain fait là encore preuve d’une grande honnêteté : « Non, je n’ai pas le bagage suffisant pour être biologiste. Il me faudrait quatre années d’études supplémentaires ». Il se destinait à la médecine vétérinaire, mais par deux fois le basket a pris le dessus. « À la sortie de l’université, je n’ai pas imaginé un instant que je pouvais abandonner le basket. Tu sais, aux États-Unis, on a ça dans le sang ». En septembre 75, il retourna pourtant sur les bancs de la fac, mais pas pour bien longtemps. Au bout d’un mois, il reçut un coup de fil de Varèse. Le club lombard qui avait des problèmes avec son second Américain, John Ramsey, blessé, lui demanda avec insistance de revenir en Italie. « J’ai dû prendre ma décision en 24 heures. J’ai accepté. Le basket me manquait trop, et je venais de me rendre compte que je n’avais pas vraiment envie de poursuivre mes études ». Bob reconnait aussi que les propositions de Varèse étaient suffisamment alléchantes pour le faire fléchir. Un contrat de 80 000 dollars valable 5 ans. Vous auriez résisté à la tentation, vous ?
Si bien que le véto chez les Morse, c’est Jane, qui a fini son cycle d’études à Milan, et qui a exercé ensuite quelques mois aux États-Unis, puis deux ans en Italie. « En France, elle n’a pas la possibilité de reprendre son travail. C’est interdit aux étrangers. Du moins à ceux qui n’appartiennent pas à la Communauté Européenne. Jane a maintenant tout son temps pour s’occuper des enfants ».
Direction Antibes
Alors, direz-vous, pourquoi a-t-il quitté l’Italie, son Eldorado ? D’abord, il faut savoir que ça n’allait plus très fort à Varèse il y a deux ans. Le sponsor avait déposé son bilan, et le club n’arrivait plus à faire face aux échéances. Au point que Meneghin, l’un de ses joyaux, dut être cédé au puissant voisin, le Billy Milan pour mettre un petit peu de beurre dans les épinards. « C’est vrai que le départ de Dino m’a incité à partir moi aussi, mais, même sans cela, je n’avais plus très envie de rester à Varèse. Je voulais changer d’air ». Dites-vous bien que plus d’un club de la Péninsule aurait été prêt à lui offrir la lune pour le voir rejoindre ses rangs. Seulement, en Italie, les transferts d’étrangers entre formations d’Al ou de A2 sont interdits. Pour éviter la surenchère (il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les salaires astronomiques des Américains pour comprendre que ça suffit comme ça !). Seules les équipes venant de seconde division accédant en A2 eurent le droit de se porter acquéreurs. Naples et Livourne ne s’en privèrent pas. En vain. Bob se laissa convaincre par un président français, Robert Élleboode. « Je connaissais Antibes de réputation, je savais que c’était un club qui avait la manie de changer souvent de joueurs, mais aussi qui respectait ses engagements ».Or, ce qui a décidé l’Américain, c’est que le contrat proposé par l’OAJLP s’échelonnait sur trois ans. [l n’a jamais aimé le court terme. « Il n’y a pas que le côté basket qui m’importait. J’ai un souvenir fantastique de l’Italie, j’y ai passé neuf ans de ma vie. Mais, j’avais envie de faire une bonne expérience ailleurs. La Côte d’Azur, c’est pas mal non ? »Bref, enrichir le compte en banque, c’est bien. S’enrichir en plus humainement, c’est mieux.
Tout le monde l’attendait au virage en France. Bob se devait d’être digne de sa réputation, or, les premiers mois ne furent pas roses. Certains se demandèrent même s’il s’agissait bien de Bob Morse, le vrai. « Il a fallu que je m’adapte à un nouveau style de Jeu, ce n’était pas facile. Nous n’avions pas de véritable meneur. Delgado venait de Nationale II, et Provillard avait une expérience limitée. Deuxièmement, il y avait le problème Dubuisson. Hervé est un très bon shooteur, mais il cherchait trop systématiquement l’exploit individuel, et son rendement en défense se répercutait sur l’ensemble. Il n’avait pas les mêmes concepts qu’Andrijasevic ».Alors, une bonne chose que le départ de Dub ? « Oui, je crains ».
« J’ai été surpris aussi par la salle d’Antibes », poursuit Morse. « Le plancher n’est pas bon. Les dribbles sont difficiles. Les paniers très durs. Il faut que la balle pénètre directement sinon, elle ressort. C’est une raison pour laquelle mes statistiques sont moins bonnes qu’en Italie, car physiquement, je me sens toujours bien ».
Incontestablement, Bob est plus à son aise cette saison. Le jeu d’Antibes est plus pensé, plus académique, plus… américain. « Quatre Américains, disons plutôt quatre joueurs d’origine étrangère, c’est bon pour le spectacle… mais, c’est vrai que c’est un peu trop. En Italie, les naturalisés sont très rares. Mike Silvester est une exception. Il y a quelques années Bob Lienhard de Cantu s’est marié avec une Italienne, et il a demandé à la ligue de jouer comme italien. La ligue a refusé. Lienhard a porté l’affaire devant les tribunaux. La justice italienne a estimé que la Fédération avait le droit d’appliquer les règlements qu’elle désirait ». Pourtant Mike D’Antoni va jouer comme italien la saison prochaine, « Oui, mais D’Antoni est de Milan. »
https://www.youtube.com/watch?v=d9S6ZL3Onzk
Vivre au présent
À 50 mètres de là, il y a la Grande Bleue. Les Morse sont installés au rez-de-chaussée d’une résidence très BCBG. Bob et Jane ont apporté une touche personnelle à leur appartement. Non, il ne ressemble pas à une suite d’hôtel. « La plupart des Américains conservent une maison aux USA. Ils ne vivent ici que durant les mois de compétition. Moi, “my home”, c’est celui-ci. Les meubles qu’il y a ici, ce sont les miens. Je n’ai passé que quatre semaines de vacances aux États-Unis l’été dernier ».
Après dix ans en Europe, Bob n’est peut-être même plus tout à fait Américain. Le basket US, qui lui tenait tant à cœur, il le suit maintenant d’un œil distrait. « Il y a 25 ou 27 équipes en NBA, je crois ? » Non Bob, 23. « Il n’est pas certain que je retourne un jour dans mon pays pour y travailler ». Son avenir, à propos, il le voit dans le basket. « J’ai tiré un trait définitif sur la médecine. Je serai peut-être entraîneur ». En Italie, en France, ou ailleurs. « Nous autres Américains, nous sommes des fils de pionniers. C’est ce qui explique que nous parvenons facilement à changer de coin si notre job nous le recommande. Le gars de New York, il n’hésite pas à aller à San Francisco pour trouver un meilleur travail ». Bob n’a pas encore songé sérieusement à l’après-Antibes. « Je suis ici jusqu’à la fin de la prochaine saison. Je prendrais ma décision en temps utile. Ce qui m’a frappé chez les Italiens, c’est qu’ils vivent au jour le jour, sans penser au lendemain. En France, où l’économie est plus solide, et où les services administratifs fonctionnent nettement mieux qu’en Italie, les gens sont toujours préoccupés par leur avenir. Moi aussi j’y pense, mais je cherche surtout à vivre le mieux possible au présent ».
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Page 17 du Converse Basketball Yearbook édition 1972. Dans le coin supérieur droit, l’équipe championne de l’Yvy League, University of Pennsylvania. Pour la photo officielle traditionnelle, les quatorze joueurs philadelphiens posent sagement sur trois rangées. Au premier rang, sourire aux lèvres, Bob Morse et Corky Calhoun entourent leur coach, Mister Daly. Ce sont ses deux meilleurs élèves. C’est grâce à eux, pour une bonne part, que Penn a pu se hisser pour la seconde fois consécutive en quarts de finale du championnat NCAA. Là, les Philadelphiens ont glissé sur une peau de banane, North Carolina, qui les a rejetés à quatorze points (59-73).
Morse et Calhoun peuvent être fiers d’eux. Le Converse leur a attribué la mention « All Americas ». Tout comme Kresimir Cosic (Brigham Young), Tom Mc Millen (Maryland) ou encore Paul Westphal (South Carolina}, ils ont été inclus dans la « Second Team » NCAA du guide. Autant dire qu’ils ont été reconnus comme faisant partie des 11 à 25 meilleurs basketteurs universitaires de l’année. Juste derrière des types comme Bob Mc Adoo (North Carolina) ou les seigneurs de l’UCLA, Henry Bibby, et surtout Bill Walton, qui sévira deux saisons encore chez les universitaires avant de rejoindre les Portland Trailblazers.
Les deux Philadelphiens ont le même objectif : décrocher un contrat pro. Calhoun, qui passe pour être le défenseur le plus intransigeant de la promotion, obtiendra satisfaction chez les Phoenix Suns. Morse, lui, n’aura jamais le privilège de rentrer dans le club très select de la NBA, il a été drafté au troisième tour par Buffalo, mais les Braves se font tirer l’oreille pour lui proposer un emploi stable. « Les pros estimaient que j’étais trop lent, aussi bien en attaque qu’en défense. Je n’aurais été qu’un remplaçant. Le quatrième ailier de l’équipe ». Bob risquait de faire partie de ces « smicards » transbahutés d’une équipe à l’autre avant de se retrouver proprement au chômage au bout de quelques mois. Il aurait malgré tout accepté ces conditions si son agent ne l’avait informé qu’un club italien, l’Ignis de Varèse, s’intéressait à lui. « Oui, je savais que l’on jouait au basket en Europe. L’équipe nationale italienne était venue faire un match à Phila l’année précédente, et, par ailleurs, la presse américaine avait fait écho du séjour de Bill Bradley au Simmenthal de Milan. » Rappelons que Bradley, futur champion NBA avec les Knicks, et futur sénateur de New York, disputa en 66 la coupe d’Europe avec le Simmenthal tout en poursuivant ses études à Oxford.
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Article paru dans Maxi-Basket en 1982