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Romuald Yernaux (coach Charleville) : « On a eu une saison très éprouvante pour les joueuses »

Si les Flammes de Charleville ont parfois connu des déboires lors de la saison régulière de Ligue Féminine, elles sont parvenues jusqu’au Final Four de l’Eurocup, et les voici à même de gagner la Coupe de France après trois échecs successifs, en finale, face à Bourges. La capitaine Amel Bouderra et

Si les Flammes de Charleville ont parfois connu des déboires lors de la saison régulière de Ligue Féminine, elles sont parvenues jusqu’au Final Four de l’Eurocup, et les voici à même de gagner la Coupe de France après trois échecs successifs, en finale, face à Bourges. La capitaine Amel Bouderra et le coach Romuald Yernaux se retrouvent en interview.

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Quel est votre sentiment de devoir jouer cette finale à huis-clos ?

Amel Bouderra : C’est forcément un peu triste car la magie de Bercy, c’est cette salle, mais cette salle remplie. On a pu le voir ces dernières années avec nos supporters qui nous ont toujours suivi, qui ont toujours su mettre l’ambiance à l’AccorArena. Maintenant, ça reste une finale à Bercy et on est très heureuses et fières d’y être aujourd’hui.

Romuald Yernaux : Les enjeux restent les mêmes. C’est vrai que le public vient souvent colporter le discours du coach, il amène l’adrénaline supplémentaire dont on a besoin par moment. C’est lui aussi qui nous aide à passer les temps faibles et à bien faire perdurer les temps forts. Je crois que la fatalité nous rattrape. Au départ, on avait le sentiment d’être des privilégiés au cours de cette saison, et ça fait maintenant deux, trois mois où il y a, je trouve, un vrai déficit d’enthousiasme. Le basket est très mécanique, c’est difficile qu’il soit alléchant, vivant. Ça fait partie de notre contexte, ça devient la norme de jouer sans public, on y est habitué. La seule différence, c’est qu’il y a un trophée, et pour le coup, les deux équipes ne vont pas se focaliser là-dessus et vont jouer avec, je crois, beaucoup d’intensité.

On a vu des images de supporters qui sont venus vous encourager à votre départ. Avez-vous quand même une connexion avec eux le reste du temps ? Y a-t-il des visioconférences d’organisé, par exemple ?

RY : Il y avait des visioconférences d’organisé au départ des huis-clos, mais là ça dure tellement que, j’ai envie de dire, on ne sait plus trop quoi inventer. On sait leur présence de par les réseaux sociaux, on sait que l’on peut compter sur un public qui est fidèle, qui est aussi ambitieux que nous, qui va nous porter. Maintenant, il y a une réelle rupture, il n’y a pas de communion. Le va-et-vient entre le sportif et son public n’existe pas et le plus grave, c’est que l’on est rattrapé par la fatalité, on l’a accepté. C’est devenu une routine.

Il y a aussi une place en coupe d’Europe pour le vainqueur de la finale. Est-ce que ça ne multiplie pas l’enjeu, la fameuse pression ?

AB : Une place en Europe, oui, forcément, dans un coin de la tête, on y pense, mais à l’heure actuelle, on essaye surtout de renouer avec la victoire et de reprendre un peu de plaisir dans ce que l’on fait. Ce n’est donc pas notre priorité, au moins pour ma part.

RY : Sur une finale, l’équipe ne va se concentrer que sur elle-même, par rapport à l’objectif commun qui sera le titre, car c’est quelque chose qui sera inscrit sur l’ensemble des CV, qui dans leur vie sera indélébile. La qualification pour l’Europe, c’est plus quelque chose qui s’associe au club. Tout simplement parce que l’on arrive en fin de saison et que l’on sait qu’il y a des joueuses qui ne seront plus dans l’effectif l’année prochaine. Par contre, le titre appartiendra à l’ensemble de l’équipe, alors que la qualification à la coupe d’Europe n’est pas vraie en soi. Les joueuses sont vraiment là pour soulever un trophée et je crois que ça s’arrête là. Après, c’est la cerise sur le gâteau pour le club, l’institution, pour celles qui seront là la saison prochaine. Il faut accepter le fait que les joueuses sont là avant tout pour le trophée, et à juste titre.

Vous avez perdu trois fois contre Bourges ici même, aussi n’est-ce pas positif pour vous, sans négliger la valeur de Montpellier, de ne pas avoir le même adversaire en finale pour éviter un signe indien ?

AB : Oui, ce n’est pas Bourges, mais on connaît la qualité du jeu de Montpellier. Contrairement à Bourges à l’époque, on n’a pas encore réussi à gagner contre Montpellier cette année. On sait que ça va être assez compliqué.

RY : Que ce ne soit pas Bourges, ça évite d’être dans la psychose. On en a perdu trois, je ne sais pas combien on va en vivre (sourire), mais j’ai envie de dire que l’on se rapproche de la première que l’on va gagner. Si ça peut être contre Montpellier, ça serait excellentissime.

Photo: Amel Bouderra (FIBA)
« Bien sûr, on sait que l’on ne part pas avec la faveur des pronostics »

Le parcours européen que vous avez vécu avec le Final Four est-il un point culminant dans la saison, qui fait que les énergies retombent un peu ?

AB : J’ai envie de dire non car depuis que les échéances européennes sont terminées, on a un peu retrouvé un autre visage dans notre basket, même si ça ne s’est pas conclue par des victoires. En plus, on est dans la meilleure période de la saison, une finale de Coupe de France, des playoffs qui arrivent bientôt. Non, la motivation est toujours là. J’en doute aucunement.

RY : Je partage l’analyse. Je crois qu’au contraire, ça a été un galop d’essai lors du Final Four de l’Eurocup. Ça nous a permis d’être confronté à un basket intense, à des adversaires qui étaient assez relevés. Je pense que ça nous a bien préparé pour la finale de la Coupe de France. Maintenant, le fait que la motivation puisse retombée, je l’entends parfaitement. L’équipe a un capital énergie par rapport à ça, je crois que l’on a tapé dedans pour le Final Four de l’Eurocup. Je crois que l’on va mettre une grosse, grosse partie du capital qu’il nous reste sur la finale, peut-être les 100% restants. La question, c’est comment on va aborder les playoffs derrière. Je sais que l’on a eu une saison très éprouvante pour les joueuses parce que peu de vie, des salles qui ressemblent plus à des cimetières qu’autre chose. On joue, on ne joue pas, et puis sur le dernier run, on joue tous les trois jours. On vient de vivre quelque chose de magnifique avec le Final Four de l’Eurocup, on va vivre encore quelque chose de très intense demain soir (NDLR : aujourd’hui). La question est de savoir comment on va se ressourcer avant les playoffs.

Photo: Romuald Yernaux et Amel Bouderra (FFBB)

Quel est le poids des deux matchs contre Montpellier en championnat ? Le premier, vous passez à côté à Lattes et le second à six jours d’une finale (deux victoires du BLMA 96-58 et 79-82)?

AB : Le premier, il y a eu -38, ça a été très dur, car à aucun moment on a eu le sentiment d’exister. Ce qui est intéressant, c’est qu’on avait su rebondir trois jours après à Villeneuve d’Ascq. C’était un bon résultat pour nous. On avait à cœur de montrer un autre visage dimanche dernier, pas en pensant à la finale, mais en pensant à nous, à nos valeurs, à montrer un peu de caractère, de prouver aussi que c’était un accident. Après, ça tombe bien, à six jours de la finale. Ça montre ce dont on est capable et que demain ça sera un match très intense, très intéressant.

RY : Le premier match, on est en effet passé complètement à côté. Pas grand-chose à retenir de ce match-là. Sur le deuxième, il n’y avait pas trop d’enjeu donc on ne sait pas trop si les deux équipes… En toute humilité et sincérité, Montpellier a montré qu’il était supérieur à nous deux fois dans le championnat, qu’il était capable de battre des équipes que nous, on n’a pas réussi à battre. C’est le constat de fait avant d’aborder la finale. Maintenant, ce que je sais, ce que mon équipe sait, c’est que c’est 40 minutes, la balle est au centre, et sur un match, tout est possible. Bien sûr, on sait que l’on ne part pas avec la faveur des pronostics. On sait que la marge de manœuvre n’est pas très élevée mais je crois en nous et j’espère qu’elles croient en elles-mêmes. Si on a un état d’esprit conquérant, soudé, tout peut arriver.

Programme Finale Coupe de France 2021* :
Samedi 24 avril 2021
16h15 : Finale Pros féminines (Trophée Joé Jaunay) – En direct sur la chaine L’Equipe
Lattes Montpelllier (LFB)Charleville-Mézières (LFB)

19h00 : Finale Pros masculins (Trophée Robert Busnel) – En direct sur la chaine L’Equipe
Dijon (Jeep® ELITE) – Lyon-Villeurbanne (Jeep® ELITE)

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Amel Bouderra : C’est forcément un peu triste car la magie de Bercy, c’est cette salle, mais cette salle remplie. On a pu le voir ces dernières années avec nos supporters qui nous ont toujours suivi, qui ont toujours su mettre l’ambiance à l’AccorArena. Maintenant, ça reste une finale à Bercy et on est très heureuses et fières d’y être aujourd’hui.

Romuald Yernaux : Les enjeux restent les mêmes. C’est vrai que le public vient souvent colporter le discours du coach, il amène l’adrénaline supplémentaire dont on a besoin par moment. C’est lui aussi qui nous aide à passer les temps faibles et à bien faire perdurer les temps forts. Je crois que la fatalité nous rattrape. Au départ, on avait le sentiment d’être des privilégiés au cours de cette saison, et ça fait maintenant deux, trois mois où il y a, je trouve, un vrai déficit d’enthousiasme. Le basket est très mécanique, c’est difficile qu’il soit alléchant, vivant. Ça fait partie de notre contexte, ça devient la norme de jouer sans public, on y est habitué. La seule différence, c’est qu’il y a un trophée, et pour le coup, les deux équipes ne vont pas se focaliser là-dessus et vont jouer avec, je crois, beaucoup d’intensité.

On a vu des images de supporters qui sont venus vous encourager à votre départ. Avez-vous quand même une connexion avec eux le reste du temps ? Y a-t-il des visioconférences d’organisé, par exemple ?

RY : Il y avait des visioconférences d’organisé au départ des huis-clos, mais là ça dure tellement que, j’ai envie de dire, on ne sait plus trop quoi inventer. On sait leur présence de par les réseaux sociaux, on sait que l’on peut compter sur un public qui est fidèle, qui est aussi ambitieux que nous, qui va nous porter. Maintenant, il y a une réelle rupture, il n’y a pas de communion. Le va-et-vient entre le sportif et son public n’existe pas et le plus grave, c’est que l’on est rattrapé par

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Photo d’ouverture: FIBA

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