Interrogée par La République des Pyrénées à l’occasion d’un déplacement à Pau, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a précisé la position du gouvernement suite à une interview ce matin de Tony Parker dans L’Equipe sur les très graves difficultés financières des clubs professionnels en raison de la pandémie de coronavirus.
« Nous avons déjà apporté cette réponse, qui sont les 110 millions d’euros que nous allons apporter à tous les sports collectifs, et contrairement à ce qu’il dit dans l’article aussi au basket, au handball et au volley, pas seulement au football et au rugby. Il y aura une répartition faite entre les sports en tenant compte de leur dépendance à la billetterie et de leur situation financière. Tout ça sera étudié au cas par cas. Les derniers arbitrages sont en cours au niveau de la Commission européenne pour avoir l’autorisation de distribuer ces fonds. Mais ils sont actés avec Bercy pour le sport pro parce qu’on est conscient que la situation est très pénalisante pour ces structures qui doivent continuer à payer des charges de ressources humaines (…) Encore une fois je l’affirme, aucun sport ne sera oublié. Dès lors qu’il y a une limitation de la jauge, de manière rétroactives, ces organisations seront aidées par rapport au manque de billetterie. Parallèlement, nous travaillons avec Bercy sur l’exonération des charges patronales sur les salaires. L’événementiel sportif est dans une situation particulière puisque la masse salariale doit être payée alors qu’il y a zéro recette en face. »
L’UCPB (Union des Clubs Professionnels) a chiffré à 23M€ les pertes financières cumulées des 36 clubs de Jeep Elite et de Pro B pour la saison 2020-21.
Cela étant, on remarquera que la ministre fait une interprétation erronée (« les 110 millions d’euros que nous allons apporter à tous les sports collectifs, et contrairement à ce qu’il dit dans l’article aussi au basket, au handball et au volley, pas seulement au football et au rugby« ) de l’échange publié par le journal L’Équipe entre le journaliste David Loriot et Tony Parker :
Outre un fonds d’aide de 110 millions d’euros pour le sport français, le foot et le rugby vont être particulièrement soutenus par l’État. N’avez-vous pas le sentiment que les sports collectifs de salle, dont le basket, sont les oubliés du plan ?
Je ne comprends pas. Il faut peut-être créer un petit comité et essayer de discuter avec ces personnes-là pour comprendre cette décision. On a commencé à faire des calculs, on a estimé les pertes, pour la Jeep Élite et la Pro B, à 23 millions d’euros, ce qui est considérable ! Il faut qu’on aille se battre pour que le gouvernement nous aide. Sinon, ce sera la mort du basket.
David Loriot comme Tony Parker ont donc bien compris que le fonds de 110 millions d’euros serait pour tous les sports collectifs. Mais aussi que le foot et le rugby, pourtant adossés à de juteux contrats de droits TV, seront au moins autant soutenus que les « B-H-V » (basket, hand, volley), alors que ces sports de salle, ne bénéficiant pas de contrats télé très rémunérateurs, ne peuvent compter que sur la billetterie et les partenariats pour subsister, postes mis à mal par la décision de jouer à huis-clos.
Madame la ministre indique que le fonds va être réparti entre les divers sports collectifs, y compris foot et rugby. On peut donc se demander ce qu’il restera de ces 110 millions pour les « petits sports » que sont les BHV et plus encore d’autres sports comme le hockey sur glace… En espérant également que le principe de l’exonération des charges patronales soit rapidement mis en place pour tous ces sports.