Le Polonais Mateusz Ponitka (1,98m, 28 ans) a été très critiqué dans son pays pour ne pas avoir quitté le Zenit Saint-Petersbourg immédiatement après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Il l’a fait dans un deuxième temps et il s’en est expliqué lors d’une conférence de presse :
« Le 24 février, nous avons tous été choqués de voir ce qui se passait. J’étais alors en Russie, on se préparait pour les prochains matchs. Dès le début de la guerre, j’étais déterminé à mettre fin au contrat. Je vous rappelle qu’il était garanti jusqu’en 2024 des deux côtés. La situation à Saint-Pétersbourg était un peu étrange, nous ne nous sentions pas en sécurité et la sécurité de la famille était importante pour moi. Nous avons parlé au club, chaque jour apportait de nouvelles informations. Le 28 février, le club a accepté que nous partions. Cependant, ils s’attendaient à ce que si l’Euroleague ou la VTB League continuaient, nous nous entraînerions et jouerions. Je suis parti le 2 mars et je cherchais constamment un moyen de mettre fin au contrat. Puis il y a eu mon retour en Russie. La situation contractuelle n’était pas claire, j’ai donc été obligé de venir au club. Après le match à Moscou, il est devenu clair que nous n’étions pas capables de sauter mentalement par-dessus certaines choses. J’ai parlé à l’entraîneur et au responsable que je n’étais pas capable de gérer mentalement mes fonctions. Je voulais me rasseoir pour parler. Nous sommes finalement arrivés au point où le club a accepté de résilier le contrat. »
Il explique pourquoi il a mis autant de temps à exprimer sa position sur la guerre :
« J’ai vécu en Russie pendant quatre ans. Là-bas, la question de s’exprimer est un peu différente de celle de notre pays. De grands portails écrivaient que des personnes avaient été arrêtées pour des manifestations contre la guerre. Même à Saint-Pétersbourg, un ancien combattant de 80 ans a été arrêté. Par le silence, je crois que j’ai pris la meilleure décision possible concernant ma sécurité. (…) Je suis contre l’agression russe contre l’Ukraine. La guerre est un mal énorme et cela ne devrait pas arriver. Je soutiens mentalement et matériellement l’Ukraine et les personnes liées à l’Ukraine. J’exprime ma solidarité. Nous ressentons tous la même chose et que la guerre se termine rapidement. »
A propos de ses rapports avec ses équipiers russes, il commente :
« Au début, il y avait une légère distance entre les étrangers et les Russes. Ils ont aussi compris la situation. La distance était notable, mais nous sommes une équipe et nous avons rempli nos devoirs pendant ces quelques jours. Si vous travaillez avec quelqu’un pendant plusieurs années, vous développez des relations naturelles. La relation s’est refroidie, mais il est difficile de dire à quelqu’un du jour au lendemain : je ne vais pas te parler. »
Photo : Euroleague