La décision d’ECA d’exclure le CSKA Moscou, le Zenit Saint-Petersbourg et UNICS Kazan de l’Euroleague et le Lokomotiv Kouban Kradnodar de l’Eurocup jusqu’à la fin de la saison n’a pas été une surprise pour le basket russe. Les présidents des principaux clubs ne s’alarment pas de la situation. Du moins en façade.
« Il n’y a pas de nouveautés ici. C’est une décision attendue et une surprise pour personne. En fait, cette décision a été prise il y a trois semaines, lorsque nous avons été suspendus, alors temporairement, mais maintenant de façon permanente. Il n’y a pas de drame, ça s’est passé comme tout le monde l’a supposé », a déclaré le président du CSKA Moscou, Andrei Vatoutine.
Même son de cloche du côté d’Andrei Kirilenko, le président de la Fédération russe de basket-ball (RBF)
« À mon avis, cela était attendu dans la situation actuelle, alors que presque tous les sports russes sont suspendus et isolés des compétitions internationales. Dans ces conditions, les clubs ont une excellente occasion de prêter attention au championnat national. »
Faire contre mauvaise fortune bon cœur, c’est visiblement le leitmotiv des Russes, qui veulent donc se recentrer sur la VTB League. Mais jusqu’à quand ? Son président, Sergei Kushchenko, note :
« La décision était attendue, mais elle ne nous donne pas de réponse pour la saison prochaine. Des interrogations subsistent, notamment pour le recrutement des clubs. Et il faut aussi comprendre à quel format nous devrons passer la saison prochaine. »
On peut comprendre à travers cette déclaration que la VTB League pourrait augmenter son nombre d’équipes si ses clubs restaient hors du giron international. Le président d’UNICS Kazan pose sur la table un autre problème :
« Dieu est avec nous, nous survivrons, le pays est grand, il y a beaucoup de territoires, la ligue peut être élargie, il y a des Biélorusses, il y a le Kazakhstan, la Chine est certainement possible, ils jouent dans la KHL (NDLR : la ligue de hockey-sur-glace), pourquoi ne pas l’inviter. Bien sûr, je prends cette décision sereinement, sans désespoir. Le principal problème qui m’inquiète, c’est la situation avec les joueurs étrangers, car sans eux, ce sera un peu ennuyeux, il y a peu de bons basketteurs russes, même si on les fera jouer davantage. Aujourd’hui, nous avons quatre étrangers. Un Croate d’Avtodor arrive, c’est-à-dire qu’il y aura cinq étrangers. Mais nous prévenons qu’en vertu des contrats, nous avons le droit de récupérer tout ce qui ont quitté le club sans autorisation. »
Optimiste, Kushchenko.
Photo : Andrei Kirilenko