Sacré pour sa troisième finale à la tête de l’AS Monaco, le coach serbe Sasa Obradovic est apparu fier et soulagé en conférence de presse jeudi soir après la victoire décrochée face aux Metropolitans 92 à Roland-Garros (85-92). L’aboutissement d’une saison exceptionnelle pour le club de la Principauté, déjà vainqueur de la Coupe de France et troisième de l'Euroleague, et désormais sacré champion de France pour la première fois de son histoire… Et ce sans avoir perdu le moindre match en playoffs !
Quel est votre sentiment après ce premier titre de champion de France enfin décroché par Monaco ?
« Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça, c'est incroyable. Cette saison était une belle promotion du basket partout en Europe, en France et finir comme ça avec ce groupe incroyable, c’est spécial. C’est la meilleure année de ma vie. Je veux remercier les joueurs, mes assistants. Plusieurs fois cette année, on a trouvé le moyen de gagner dans le dernier quart-temps alors qu'on était en difficulté. Ça montre à quel point on était unique. Je suis heureux pour le club, c’est une victoire historique, comme atteindre le Final Four de l’Euroleague (3e) et gagner la Coupe de France. On termine cette saison d’une manière incroyable. Je priais pour ne pas jouer un match de plus. Tout le monde était à la limite, physiquement et mentalement (NDLR : 88 matches toutes compétitions confondues).
Qu'est-ce que le groupe champion de France a de différent par rapport aux autres, battus en finale en 2018, 2019 et 2022 ?
Ce groupe était exceptionnel, avec de fortes qualités et personnalités, des joueurs qui fonctionnent ensemble. On a connu beaucoup de hauts et de bas, mais je suis reconnaissant envers mon président (Aleksei Fedorychev) d'avoir été mis dans cette situation de pouvoir coacher ce groupe. Ce n’est pas facile d’avoir une telle opportunité dans une carrière.
J'ai pris de bonnes décisions comme aujourd'hui avec Jaron Blossomgame (NDLR : réintégré au groupe après avoir été remplacé par Donta Hall au match 2). C'était la force de cette équipe, chacun pouvait hausser son niveau à chaque moment. Mais si vous viviez une seule journée dans ma peau, vous verriez à quel point c'est difficile. Gagner, c’était normal mais perdre, ça aurait été une grande déception. C’est une vraie pression, on apprend à vivre avec. Il ne fallait pas seulement gagner, mais gagner avec style.
On a grandi avec le Final Four et en jouant ce genre de matches. D’un côté, l’Euroleague nous a aidés, mais sa combinaison avec le championnat de France, où tout le monde veut vous battre, n’est pas évidente. On a joué tous les 2-3 jours toute la saison. Depuis le premier jour, on a énormément progressé, on a accumulé de l’expérience. Il y a beaucoup de joueurs qui gagnent un titre pour la première fois : John Brown ou Donatas Motiejunas. Ça signifie beaucoup pour eux, on voit que l’émotion est très grande.
Un mot sur Jordan Loyd, assassin du match 3 et MVP des finales, que vous aviez déjà coaché à l’Etoile Rouge de Belgrade...
C'est un gagneur, il est né comme ça. Il a déjà remporté des titres dans d'autres pays (NDLR : en Serbie en 2021 et en Russie en 2022). Je le connais, je savais qu'il avait les cojones pour finir les matches comme ça. Quand vous comptez le plus sur lui, il ne vous déçoit jamais. »
La réaction de Jordan Loyd, MVP des finales : « Chapeau à ces gars de Boulogne-Levallois, ils ont joué un grand match en commençant comme au match 2 cette fois avec l'avantage du terrain. Rien n'allait chez nous, notre attaque et notre défense n'étaient pas au rendez-vous. J'avais moi-même bien commencé avant de faiblir et de mettre deux tirs à la fin. Je sus payé pour ça, pour faire le boulot sur le terrain, même à 0 sur 15 aux tirs j'essaie de passer à 1 sur 16 (sourires). Il faut toujours rester confiant. Notre équipe est souvent revenue de situations comme celle-là. C'est génial, ce premier titre pour le club, je suis ravi pour tout le monde. C'est un sentiment génial ! »
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Photo : Sasa Obradovic (AS Monaco)