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Satou Sabally, meilleure joueuse allemande : « Le buzz du basket-ball est si énorme qu’il ne faut pas oublier les femmes »

Nommée Joueuse ayant le plus progressée en WNBA, l’Allemande Satou Sabally (1,93 m, 25 ans) des Dallas Wings est une activiste pour développer le basket féminin et lutter contre le racisme.

Satou Sabally est née à New York d’un père gambien et d’une mère allemande. La famille s'est installée en Gambie alors qu'elle était âgée de 2 ans, puis à Berlin alors qu’elle entrait à l’école. En plus d’être une basketteuse d’exception, c’est une femme de caractère avec des opinions qui méritent d’être connues. Voici quelques-unes de ses déclarations faites à TZ.

A propos du basket en Allemagne :

« Il y a deux ans, j’aurais certainement dit : il reste encore beaucoup à faire ! Mais beaucoup de choses bougent. J'espère que le titre de la Coupe du monde donnera un nouvel élan. Nous avons une équipe féminine qui peut se qualifier pour les Jeux olympiques. La DBB (la fédération allemande) devrait donc investir davantage d'euros en nous, d'autant plus que nous disposons désormais d'une formidable opportunité. Mais je crois que cela se produit maintenant que tout le monde est réveillé. Le basket-ball en Allemagne est sur une très bonne voie. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais nous devons surfer sur cette vague maintenant. Le buzz du basket-ball est si énorme qu’il ne faut pas oublier les femmes. Il faut marcher sur les pieds des fonctionnaires et dire : Hé, ce que vous faites pour les hommes fonctionnera aussi pour nous. Emmenez-nous avec vous ! »

A propos des salaires en WNBA.

« Il ne s’agit pas d’obtenir dix millions d’euros tout de suite. Mais pourquoi dois-je toucher dix mille euros alors que je fais la même chose que les hommes ? En tant que femme, vous n’avez pas l’impression de faire partie de la société. Aucune personne ne devrait être rabaissée simplement parce qu’elle vient d’ailleurs ou qu’elle est d’un sexe différent. Tout d’abord, nous voulons être pris au sérieux et écoutées. C'est la base. Pour apporter le changement ensemble. »

A propos du racisme. Il faut savoir que l’AfD est en Allemagne un parti de droite populiste opposé à l’Union Européenne et à l’émigration.

« Pour le dire simplement, nous ne pouvons pas mettre le racisme sous le tapis. C'est un fait. Il y a du racisme. On a l'impression qu'il était en mode veille, plus subliminal, et maintenant tout arrive. Le profilage racial existe également en Allemagne et l’AfD y gagne en popularité. Vous devriez simplement jeter un œil au passé. Nous avons des grands-parents qui ont vécu des choses cruelles et racistes dans leur enfance. Et cela est toujours proche de nous. Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé à l’époque et nous devons nous en souvenir maintenant. La dignité humaine est ancrée en premier lieu dans la Loi fondamentale. J'ai l'impression que nous nous sommes un peu éloignés de cela en tant que société. Nous devons nous réveiller et réaliser qu’il existe un niveau d’alerte. La génération Z fait désormais partie de la société et peut voter. Nous sommes les nouveaux adultes qui doivent prendre position sur ce que nous, en tant qu’Allemagne, voulons défendre. » A propos de la montée de l’Afd dans les sondages, elle ajoute : « Cela me fait peur. En tant que femme noire, j'en ai peur. Je n'aimerais pas me promener dans Halle à dix heures et demie du soir. Mais que se passe-t-il si j'ai un travail qui dure jusqu'à dix heures ? En tant que personne issue de l'immigration, il est dangereux de se promener dans certaines régions d'Allemagne. Cela devrait être très alarmant. Pour tous les Allemands. »

Photo : FIBA

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