Ce samedi, c’est l’heure des retrouvailles entre Savo Vucevic et la JL Bourg. Le coach de l’Elan Chalon raconte son passé burgien dans un excellent entretien au JSL.
Ancien coach emblématique de la JL Bourg, club qu’il a emmené de la Pro B à la Coupe d’Europe entre 2016 et 2021, l’entraîneur de l’Élan Chalon, Savo Vucevic, revient pour la première fois à Ékinox sur le banc des visiteurs, ce samedi à 18h30. Les retrouvailles promettent d’être chaleureuses, comme le rappelle Le Journal de Saône-et-Loire.
« J’ai mon siège à mon nom à Bourg, le numéro 15. Dans les couloirs, j’ai ma photo. Je suis quelqu’un de très émotif. Quand les gens me voient comme ça, pendant les matches, ils pensent que je suis un peu rude, vu de l’extérieur. Mais j’ai tellement d’émotions en moi. Je ne suis pas matérialiste. Pour moi, la vie, ce n’est pas ça. La réussite, ce n’est pas combien tu as gagné d’argent. Le plus important, c’est de pouvoir regarder dans le rétro et de voir les amis qui sont là. Quand je vais à Bourg, je sais que je vais dans ma maison. Il n’y a pas une personne qui va détourner le regard pour ne pas me saluer. C’est ça le sens de la vie. »
Interrogé sur le joueur qui l’a le plus marqué, le technicien franco-monténégrin a bien évidemment cité Zachery Peacock, MVP de Pro B en 2017 puis MVP de Pro A en 2018. Et pourtant…
« Quel joueur, quelle personnalité ! Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Je n’ai jamais caché que lorsque je suis arrivé à Bourg, on m’a dit qu’il était “malheureusement” sous contrat. Il faut dire la vérité. Sa première saison s’était mal passée et il était très cher pour la Pro B. C’était juste une question de contexte, je pense. Le reste, c’est l’histoire. Peacock est un énorme travailleur et il est devenu l’emblème du club et de la réussite. De mon côté, j’ai essayé modestement de mettre en valeur ses qualités. Je ne lui ai rien appris. Je l’ai laissé s’exprimer et rien d’autre. »
« Notre fierté, c’est d’avoir emmené le club de la Pro B à la Coupe d’Europe »
L’ancien entraîneur de la Jeu a-t-il des regrets de ces cinq années couronnées de succès ?
« Franchement, je n’ai que des bons souvenirs à Bourg… Mon seul petit regret ? Peut-être les deux premières saisons où on a terminé deux fois à la 9e place, aux portes des playoffs. C’était à la fois une fierté mais qui avait un petit goût amer. Mais quand tu es promu, il n’y a qu’un objectif, c’est le maintien. Disons qu’à Bourg, on avait toujours un problème pour recruter des joueurs français. Avec le temps, on a réussi à en former pendant quatre ans. Et au final, on a sorti Courby, Pelos, Benitez. Notre fierté, c’est quand même d’avoir emmené le club de la Pro B à la Coupe d’Europe. »
Aujourd’hui, la JL Bourg joue l’Eurocup et dispose du 4e budget du championnat de France tandis que l’Elan Chalon, promu dans l’élite, est 11e dans la hiérarchie financière. Les deux clubs ne jouent plus dans exactement dans la même cour.
« J’ai vécu mon histoire à Bourg et aujourd’hui à Chalon […] Bourg est passé devant. J’ai beaucoup d’amitié et d’amour pour Bourg à l’intérieur et en dehors du club […] Mais au niveau de l’état d’esprit, vu de l’extérieur, ici (à Chalon) c’est vraiment un bastion du basket français comme à Limoges ou à Pau, avant. Les gens ont le basket dans les tripes. Ici c’est quelque chose d’extraordinaire. Je le ressens en tant que coach. Je me sens comme un gamin parfois. »
Conclusion : en voyant l’ascension de la JL Bourg et le retour de l’Elan Chalon dans l’élite, Savo Vucevic a de quoi être fier.
Photo : Savo Vucevic (Jacques Cormarèche)