Aller au contenu

Sensation à la Leaders Cup : Le Mans triomphe de Monaco, divin exploit !

Privé de Tashawn Thomas et Noah Penda tout le weekend et opposé à l’immense favori en finale, le MSB a réalisé une prouesse d'exception en dominant Monaco pour soulever sa 4e Leaders Cup à Caen (104-96). L’un des plus beaux exploits du basket français.

Leopold Delaunay © LNB

Les dieux du basket étaient sarthois pendant ces trois jours de compétition à Caen. Après la victoire dans le derby contre Cholet (93-91) puis le hold-up face à Saint-Quentin (88-85), Le Mans a fait encore plus fort en créant un exploit MAJUSCULE contre l’ogre monégasque, immense favori de la finale (104-96).  

Car au-delà du niveau de jeu exceptionnel de la Roca Team, parmi les meilleures équipes d’Europe, le MSB de Guillaume Vizade a évolué à 7 joueurs pros - 8 en comptant le jeune Loïs Grasshoff - tout le weekend car privé de ses leaders Tashawn Thomas, récent papa, et Noah Penda, grippé. Et a dominé Monaco pendant 40 minutes ! Voilà pourquoi on qualifie cet exploit de magistral.

Un an après avoir triomphé avec Vichy à la Leaders Cup Pro B à Saint-Chamond, Guillaume Vizade double ainsi la mise à Caen à l’étage supérieur. Et son club soulève le trophée pour la quatrième fois de son histoire après 2006 et 2009 - sous l’appellation Semaine des As - puis 2014, ce qui constitue le record de la compétition. Et qui est un joli pied de nez aux trois représentants français d'Euroleague.

+18 après 9 minutes pour le MSB !

Pour réaliser cet exploit à la “David contre Goliath”, comme le disait le coach manceau avant la rencontre, le MSB a créé la sensation dès les premiers instants. En surfant premièrement sur l’agressivité de Léopold Delaunay et Williams Narace, 10 points chacun au premier quart-temps. Le premier a posé des problèmes aux hommes de Spanoulis en transition, le second dans sa variation offensive. 

Bien plus motivée que la défense monégasque, la formation de Guillaume Vizade, également dominatrice aux rebonds (12 à 4), était déjà à +18 après 9 minutes de jeu (10-28), ce qui se caractérisait par une évaluation de 36 à 11 à la fin du premier acte. Car les Monégasques avaient aussi égaré 5 ballons - ce qui est très inhabituel.

Trevor Hudgins en état de grâce

On se rendit compte que Le Mans avait un supplément d’âme quand Trevor Hudgins inscrivit un exceptionnel 3+1 (19-34, 12e) alors que Mike James loupait un lay-up ! Et Williams Narace (17 points à 3/3 derrière l’arc), à 20 % à 3-points sur la saison régulière, continuait de planter longue distance comme tout au long du weekend (22-41, 14e).

La Roca Team montait bien le curseur d’agressivité avec un 7-0 mais Trevor Hudgins envoyait un nouveau surréaliste 3+1, le deuxième du quart-temps, suivi de deux autres lancers-francs pour assommer Monaco (31-48, 17e). A deux minutes de la mi-temps, Le Mans comptait 20 longueurs d’avance après deux lancers de Tray Buchanan (32-52) ! 

Sur un coup de small ball avec un bon passage d’Elie Okobo (15 points à 3/3 à 3-points à la pause, 23 à 5/9 au final), l’équipe de la Principauté donnait enfin la sensation de reprendre du contrôle avant la pause. Mais cela n’enlevait rien à l’adresse formidable du MSB en première mi-temps (9/15 à 3-points contre 3/13 aux Monégasques), qui rentrait aux vestiaires avec 16 unités d’avance (39-55).

La révolte de Mike James

Pour ne rien arranger aux affaires princières, Vassilis Spanoulis écopait d’une faute technique dès le retour au jeu. Sous l’impulsion d’un Mike James retrouvé (29 points à 9/18 aux tirs mais 1/6 à 3-points, 10/13 aux lancers, 5 passes décisives au final), la Roca Team espérait grignoter (45-59, 22e). Sauf que Wilfried Yeguete réalisait une nouvelle séquence d’exception, en faisant la chanson à Georgios Papagiannis puis à Mam Jaiteh (45-63, 24e). 

Mais ce dernier, en l’absence de Donatas Motiejunas et Vitto Brown, impulsait enfin un run et le tir à 3-points de Matthew Strazel obligeait Guillaume Vizade à stopper le jeu (57-67, 26e). En état de grâce jusqu’alors, le MSB commençait à être touché physiquement, à perdre des ballons, à manquer des tirs ouverts et des lancers-francs… le duo James - Okobo revenait à deux possessions (62-68, 28e). Stress garanti.

Mais Le Mans remit le couvert en voyant le jeune Lois Grasshoff inscrire un tir primé plein de fougue avant de profiter des fautes techniques monégasques pour reprendre 15 longueurs d’avance à moins de 11 minutes du terme (62-77, 29e) - et encore 11 à la fin du troisième (66-77). 

Wilfried Yeguete, ce héros !

Au fil des minutes, l’écart continuait de fondre après les tirs lointains de Matthew Strazel et Jordan Loyd (71-81, 32e). Mais, à l’envie, le duo Buchanan - Yeguete répondait des deux côtés du terrain et l’ASM reprenait un nouvel éclat sur un tir primé de Trevor Hudgins (74-88, 34e). Suivi d’un incroyable passage de Wilfried Yeguete, auteur d’un lay-up un brin chambreur à la Karl Malone pour mettre la Roca Team complètement dos au mur (76-92, 35e).

Alors, le MSB commença à croire en ses chances de victoire finale malgré les tentatives du duo Okobo - James (83-94, 37e). C’est après un nouveau tir à 3-points de Trevor Hudgins à 2 minutes du terme (86-98) que Guillaume Vizade, yeux au ciel, comprit que son équipe était intouchable. Mike James ramenait Monaco à -7 à une minute de la fin (91-98) mais la Roca Team ne reprit jamais l’ascendant (96-104). Le premier titre de l’ère Spanoulis attendra.

Trevor Hudgins MVP

Forcément, tous les Manceaux ont été héroïques pour vaincre l'équipe du Rocher à 7+1 contre 10 - pas de Terry Tarpey ou Juhann Begarin en jeu. Mais il faut souligner l’énorme performance de Trevor Hudgins, déjà fantastique lors des deux matches précédents avec notamment ses tirs clutchs pour renverser le SQBB en demi-finale. Avec ses 25 points à 5/8 à 3-points et 4 passes décisives pour 23 d'éval en finale, le meneur US est logiquement nommé MVP de la compétition.

Mais il a pu compter sur des lieutenants de rêve dont Wilfried Yeguete (18 points à 8/12 aux tirs, 5 rebonds), seul pivot de métier de l’effectif, Léopold Delaunay (17 points à 5/7 aux tirs, 8 rebonds, 3 passes), David DiLeo (11 points, 4 rebonds, 5 passes) ou encore Williams Narace (17 points à 5/6 aux tirs, 4 rebonds). Tous aussi précieux les uns que les autres.

Le crash monégasque

A l’inverse, la Roca Team pourra pleurer sa défense et son adresse extérieure (10/33 à 3-points) mais aussi le manque de justesse de ses intérieurs Georgios Papagiannis (2 points en 9 minutes, -6 de +/-) et Petr Cornelie (0 point en 7 minutes, -11 de +/-) ou encore Jordan Loyd, passé au travers de sa finale (7 points à 1/6 à 3-points, -13 de +/-).

Contrairement à ce qu’Elie Okobo espérait, l’ogre du championnat de France ne triomphera pas de sa 4e Leaders Cup (2016, 2017, 2018) et échoue de nouveau après l’élimination en quart en 2023 et en demie en 2024.

Monaco laisse ainsi au Mans le record de titres dans l’histoire de la Semaine des As / Leaders Cup. Une preuve de plus que l’argent ne fait pas automatiquement le bonheur dans le basket français.

Boxscore Monaco - Le Mans / Revoir le match en intégralité


Leaders Cup - Palmarès

2013 : Gravelines (contre Strasbourg)
2014 : Le Mans (contre Nanterre)
2015 : Strasbourg (contre Le Mans)
2016 : Monaco (contre Chalon)
2017 : Monaco (contre ASVEL)
2018 : Monaco (contre Le Mans)
2019 : Strasbourg (contre Bourg)
2020 : Dijon (contre ASVEL)
2021 : Annulé
2022 : Annulé
2023 : ASVEL (contre Bourg)
2024 : Paris (contre Nanterre)
2025 : Le Mans (contre Monaco)

Dossier Salaires Betclic Elite 2024-2025 : le récapitulatif complet
En janvier, la rédaction de Basket Europe a dévoilé au jour le jour son traditionnel dossier sur les salaires du championnat de France. Un document exclusif dont nous vous faisons le récapitulatif, club par club de Betclic Elite.
Orléans renverse Boulazac et triomphe à la Leaders Cup Pro B 2025 !
Scénario renversant à Caen : après avoir compté 16 points de retard en première mi-temps, Orléans est venu à bout de Boulazac au bout du suspens ce dimanche 16 février en finale de la Leaders Cup Pro B 2025 (86-82).

Commentaires

Fil d'actualité