Demain, l’Astroballe va découvrir l’un des nouveaux phénomènes de l’Euroleague, Shane Larkin (1,80m, 27 ans), le combo guard d’Anadolu Efes Istanbul. Attention, ce monsieur aime les cartons.
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Les TOC, soit les troubles obsessionnels compulsifs, se caractérisent à la fois par des obsessions, qui sont des pensées envahissantes qui génèrent peurs et angoisses, et des compulsions, comme une envie irrésistible de réaliser des petits gestes répétitifs comme se laver les mains vingt fois par jour ou des actes mentaux comme compter mentalement tout et n’importe quoi. Shane Larkin souffre de cette maladie.
La journaliste de ESPN Jackie McMullan a publié un dossier sur les troubles mentaux et psychologiques chez les joueurs NBA et le cas de Shane Larkin, alors aux Boston Celtics, était l’un des plus caractéristiques de cette souffrance.
« Shane Larkin a 8 ans », raconte t-elle. « Chaque matin présente son lot de paramètres imprévisibles et complètement arbitraires. Alors qu’il se prépare pour l’école – un rituel qui peut durer quelques minutes ou prendre des heures selon le numéro qu’il a choisi ce jour. En regardant la télé, il aperçoit Ray Allen sur son écran. Il semblerait qu’il ait marqué 8 paniers à 3-points la veille. Un message sensoriel indique au cerveau de Shane que le numéro du jour sera le 8. Il sait qu’il devra se laver les mains 8 fois aujourd’hui. Après s’être frotté ses mains scrupuleusement, il choisit ses habits. Si ses affaires touchent le tapis par erreur, il va non seulement les mettre dans le panier de linge sale et en prendre de nouveaux, mais aussi retourner se laver les mains. Huit fois. […] Alors qu’il risque de manquer à nouveau le bus pour l’école, le chien de la famille remue la queue devant lui. Il lui lèche la main. Shane doit retourner dans la salle de bains pour se laver les mains. Huit fois ».
Sa mère passait à la machine jusqu’à 20 serviettes de bain par jour car Shane en empruntait plusieurs pour jalonner le chemin entre sa chambre et la salle de bain afin de ne pas être en contact avec la moindre saleté. Il a essayé des antidépresseurs mais a cessé rapidement d’en prendre car ils pompaient son énergie. Inexplicablement, ses troubles obsessionnels s’évaporent à chaque fois que Shane Larkin est sur un terrain de basket. Lui qui ne voulait pas toucher le bouton de l’ascenseur ou le robinet d’eau car il les jugeait trop sales, pouvait après l’entraînement manger un hamburger sans même se laver les mains. Ça n’avait pas de sens. Shane a longtemps caché son TOC car il avait peur que tout le monde le prenne pour un cinglé. Sa maladie ne l’a pas empêché de réaliser une brillante carrière de basketteur.
https://www.youtube.com/watch?v=hkM-psqXhOA
Il gagne beaucoup plus d’argent à Anadolu Efes qu’en NBA
C’est le 8 mars dernier que Shane Larkin est entré une première fois dans le Livre des Records de l’Euroleague, marquant 37 points face à Barcelone, sous tous les angles et à toutes les distances, pas loin du sans-faute (12/15 aux tirs) et obtenant 43 d’évaluation pour une victoire d’Anadolu Efes, 92 à 70. Au Final Four de l’Euroleague, il a été éblouissant. Ses 30 points, 7 rebonds et 7 passes en demi-finale ont permis à Anadolu Efes de faire tomber l’autre équipe d’Istanbul, le Fenerbahçe. Si en manque de rotations à la hauteur, les Turcs ont échoué face à l’armada rouge du CSKA Moscou en finale, ce n’est pas faute à son pistolero d’avoir tout essayé (29 points, record pour une finale). Puis, lors du septième match de la finale du championnat national, il a engrangé 38 points (11/18 aux shoots) et conduit Efes à une victoire 89-74 et à son premier titre de champion de Turquie depuis dix ans. De quoi lui valoir le trophée de MVP de cette finale.
Efes Istanbul n’est pas la première expérience de Larkin en Europe puisqu’il a porté le maillot de Baskonia Vitoria lors de la saison 2016-17 entre deux passages en NBA.
« À Baskonia, j’avais un rôle différent », a-t-il expliqué récemment à Talk Basket. « J’étais un marqueur, mais j’étais aussi le meneur principal qui jouait beaucoup de minutes. Je devais faire participer d’autres gars et je pense que cette année-là, j’ai terminé dans le Top 3 en passes décisives. Je peux faire les deux, mais dans l’équipe Efes, nous avons (Vasilije) Micic ou (Dogut) Balbay, qui entrent et jouent meneurs. Je joue en quelque sorte le combo. Mon travail dans cette équipe consiste à marquer. Évidemment, il y a des moments où je peux jouer au poste de meneur de jeu, passer le ballon et amener les autres à marquer. »
Shane Larkin aurait dû poursuivre sa carrière en Espagne, au FC Barcelone, où il avait même signé un pré-contrat. Mais dans la ligue espagnole existe une règle appelée « tanteo » selon laquelle le nouveau club doit payer un transfert à l’ancienne équipe et pendant une période de sept jours, le joueur a le droit de partir pour autre équipe. Quarante-huit heures avant la deadline, Shane Larkin a reçu une offre des Boston Celtics qui ne pouvait se refuser.
Si l’on regarde son parcours, on s’aperçoit que depuis sa sortie de l’université de Miami, c’est la première fois que l’Américain n’a pas changé d’équipe durant l’été dernier, re-signant à Anadolu Efes.
« Je pense que l’année dernière, de mars à juin, j’ai fait un saut énorme vers là où je voulais aller. Je pense que, étant ici pour une autre saison, je pourrai faire un pas de plus vers cet endroit. Alors je pense que c’est pour ça que je suis revenu ici », a-t-il répondu à Eurohoops.
Shane Larkin a joué un total de 256 matches dans quatre franchises. Il fait partie de ces dizaines et dizaines de joueurs qui ont les fesses entre deux chaises, pas assez bons pour s’installer définitivement en NBA mais assez pour y croire en permanence. Mais Larkin ne veut pas patienter en G-League, c’est beaucoup plus lucratif pour lui de jouer en Europe.
« Ils savent que je suis allé en Europe et ils savent que je n’ai pas peur. Beaucoup de gars de NBA ont peur d’aller là-bas. Je pense que c’est parce qu’ils ne pensent pas qu’ils sont assez bons pour aller là-bas et ensuite revenir, mais je sais maintenant par expérience que je suis assez bon pour le faire. Je n’ai pas peur de le faire si c’est la meilleure situation pour moi. «
Sa dernière équipe en NBA (54 matches en 2017-18 pour 4,3 points et 1,8 passe), les Boston Celtics, ne s’est pas montré pressée de le faire resigner préférant utiliser son argent disponible pour faire rentrer Brad Wanamaker et signer de nouveau Marcus Smart, tous deux profilés pour prendre les minutes précédemment attribuées à Larkin, qui estime que sa blessure à l’épaule qu’il a subie à Boston lui a donné une mauvaise réputation.
« Je pense que certaines équipes se sont posées des questions car la dernière chose qu’ils ont vue de moi, c’est que je suis sorti du terrain avec une épaule pendante », a déclaré Larkin dans un entretien au Boston Globe, confirmant que sa priorité absolue était, est et restera la NBA.
Dans une autre interview à Basketball.hr, il avait toutefois nuancé ses envies :
« J’aimerais beaucoup retourner en NBA, mais pas à n’importe quel prix. J’ai eu des offres venant de NBA cet été aussi, mais je veux une situation où je serai starter. J’aime trop le basket-ball pour m’assoir sur un banc quelque part. »
Outre son amour du jeu, un autre facteur a fait pencher sa décision en direction de la Turquie. Anadolu Efes a sensiblement revalorisé son contrat et le paye cette saison 2,6 millions de dollars nets et il sera de 2,8 millions pour la saison 2020-21 s’il reste sur les bords du Bosphore. Un contrat comparable en NBA avec les taxes et impôts divers coûterait près du double. Or ses précédents revenus annuels en NBA tournaient autour de -seulement- 1,5 million.
Quel passeport veux-tu ?
Comme chaque basketteur américain, Shane Larkin a été choqué par l’élimination de l’équipe américaine en quart-de-finale de la Coupe du monde par la France. Certains Américains d’Europe estiment qu’une solution pourrait de faire appel à des joueurs évoluant en Euroleague et ainsi davantage habitués aux subtilités du jeu FIBA. Eurohoops a demandé à Shane Larkin son point de vue :
« Je pense que c’est une chose qu’ils devraient étudier. Il y a beaucoup de joueurs en Europe en général, pas seulement les Américains, qui peuvent jouer en NBA. Vous savez, vous regardez les 450 joueurs NBA. Il y a beaucoup de gars en NBA qui ne pourraient pas venir en Europe et même jouer. Je veux dire, ils disposeraient de quelques minutes, mais ils n’auraient pas le succès escompté. C’est vraiment un jeu auquel vous devez être capable de vous adapter. Si vous avez Lebron ou des joueurs comme ça, vous n’avez peut-être pas besoin de chercher un Européen. Mais dans des situations comme cet été, je pense qu’il aurait été judicieux d’essayer des Américains d’Europe. ”
Shane Larkin a d’ailleurs l’air motivé pour participer aux compétitions d’équipes nationales mais… pas forcément avec la sélection américaine. Prétextant qu’il est proche de son actuel coéquiper, Krunoslav Simon, et de son ancien partenaire, Bogdan Bogdanovic, et aussi de l’entraîneur de l’équipe nationale, Veljko Mrisc, des discussions ont été entamées par la fédération croate pour le voir jouer avec la sélection du pays. A basketball.hr, le joueur les a confirmées.
« Oui, ce serait vraiment bien de disputer les Jeux Olympiques. C’est le rêve de tous les athlètes. Bien sûr, ils préféreraient jouer pour les Etats-unis, mais étant donné la situation, je suis ouvert à l’idée de jouer pour la Croatie. C’est une chose à laquelle vous devez penser cette saison. De nombreux facteurs doivent être mis en correspondance et les personnes responsables devraient savoir ce que l’on attend de moi. Mais l’idée est certainement intéressante. »
Shane Larkin n’a pas d’états d’âme et certains pays non plus qui considèrent que tout s’achète pour le bien de la patrie, y compris une nationalité. D’ailleurs, une autre candidate montre son intérêt pour le joueur, la Turquie, qui s’est fait une spécialité d’utiliser des Américains naturalisés pour ses équipes nationales, garçons et filles. Le coach d’Anadolu Efes, Ergin Ataman est au courant de la concurrence entre les deux pays.
« Selon ce que j’ai entendu, les Croates sont un pas en avant de plus. Ils ont eu des négociations avec lui. Je suppose qu’il jouera pour l’une des équipes nationales les plus importantes d’Europe l’année prochaine. Nous avons informé la fédération de cela en avril-mai, mais ils ne le voulaient pas trop. Ils ont préféré (Scottie) Wilbekin. Comme je l’ai dit, je ne suis pas d’accord avec la Fédération sur de nombreux sujets, en particulier l’équipe nationale. Alors, espérons pour le mieux. «
Le joueur est stoïque quand on évoque cette possibilité d’être placé sous la bannière de la Turquie.
« Ce sont des rumeurs qui me sont parvenues. Je suis ouvert à cette idée. La saison ne fait que commencer et il est temps de prendre des décisions importantes. »
Conclusion : si vous découvrez dans quelques semaines que Shane Larkin a opté pour la nationalité croate ou turque, ne soyez pas surpris. De toute façon, on n’a jamais vu un basketteur américain brûler pour autant son passeport US.
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Les TOC, soit les troubles obsessionnels compulsifs, se caractérisent à la fois par des obsessions, qui sont des pensées envahissantes qui génèrent peurs et angoisses, et des compulsions, comme une envie irrésistible de réaliser des petits gestes répétitifs comme se laver les mains vingt fois par jour ou des actes mentaux comme compter mentalement tout et n’importe quoi. Shane Larkin souffre de cette maladie.
La journaliste de ESPN Jackie McMullan a publié un dossier sur les troubles mentaux et psychologiques chez les joueurs NBA et le cas de Shane Larkin, alors aux Boston Celtics, était l’un des plus caractéristiques de cette souffrance.
« Shane Larkin a 8 ans », raconte t-elle. « Chaque matin présente son lot de paramètres imprévisibles et complètement arbitraires. Alors qu’il se prépare pour l’école – un rituel qui peut durer quelques minutes ou prendre des heures selon le numéro qu’il a choisi ce jour. En regardant la télé, il aperçoit Ray Allen sur son écran. Il semblerait qu’il ait marqué 8 paniers à 3-points la veille. Un message sensoriel indique au cerveau de Shane que le numéro du jour sera le 8. Il sait qu’il devra se laver les mains 8 fois aujourd’hui. Après s’être frotté ses mains scrupuleusement, il choisit ses habits. Si ses affaires touchent le tapis par erreur, il va non seulement les mettre dans le panier de linge sale et en prendre de nouveaux, mais aussi retourner se laver les mains. Huit fois. […] Alors qu’il risque de manquer à nouveau le bus pour l’école, le chien de la famille remue la queue devant lui. Il lui lèche la main. Shane doit retourner dans la salle de bains pour se laver les mains. Huit fois ».
Sa mère passait à la machine jusqu’à 20 serviettes de bain par jour car Shane en empruntait plusieurs pour jalonner le chemin entre sa chambre et la salle de bain afin de ne pas être en contact avec la moindre saleté. Il a essayé des antidépresseurs
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