Bryton Lemar (Photo: SLUC Nancy)
C’est comme une histoire sans fin. Le SLUC est en Pro B mais le basket palpite toujours dans le cœur de la ville et des supporteurs dont la foi est incassable. La descente est certes ressentie comme une incongruité, une grosse rature sur un beau palmarès, mais inutile de se lamenter ou de nourrir de rêves fous synonymes de retour immédiat vers les sommets : pour redevenir dans l’élite il faut bâtir un projet et retrouver une âme.
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Marc Barbé avait préparé le chemin. Successeur de Christian Fra sous le règne duquel le SLUC avait pris une autre dimension, il voulait effacer les désordres, apaiser les tensions, mettre du liant, définir une stratégie, combler les vides et les manques, repartir pour un nouveau cycle avec Greg Beugnot à la barre.
Cette place centrale, Marc Barbé ne l’aura occupée que trop brièvement. Emporté par une crise cardiaque en août dernier, il n’a pas eu le temps de mettre en œuvre le plan de relance qu’il avait préparé avec les membres du directoire : Daniel Cerutti, Philippe Dupont et les « historiques » Jean-Paul Cruciani et Gérard Sainpy.
C’est donc sans président que le SLUC débute sa préparation. Durant l’intersaison Greg Beugnot qui n’a conservé dans son effectif que Gary Florimont encore sous contrat pour un an, recrute DaShaun Wood un vrai patron sur lequel il compte s’appuyer, des éléments ayant déjà bourlingué en Pro B Mikaël Var, Gaetan Clerc et la gâchette Philippe Braud, un rookie fraîchement sorti de l’université d’UC Davis : le shooteur Brynton Lemar et un pivot américain en provenance du PAOK Salonique Ivan Aska. Pour compléter la rotation le technicien fait confiance à trois jeunes issus des Espoirs qui ont raflé tous les titres sous la houlette de Pierre Verdière (désormais assistant coach) : William Narace, Valentin Chery et Enzo Goudou-Sinha.
Bâti pour le long terme, le groupe paraît cohérent, sauf que des impondérables viennent bouleverser trop rapidement le schéma initial. Dès la reprise de l’entraînement DaShaun Wood reçoit un coup sur le tendon rotulien. Le diagnostic douche l’enthousiasme : l’ex-meneur du Mans et de Limoges doit se faire opérer et sera indisponible jusqu’à début décembre. Deuxième tuile : Brynton Lemar touché à la cheville est cloué sur le banc durant toute la pré-saison. Frustrant et peu propice à la mise en place du collectif.
« Philippe Durst n’arrive pas avec candeur dans ce milieu. Son truc à lui c’est plutôt l’exigence, la rationalité, l’optimisation et l’efficacité discrète »
Sur le parquet les pièces s’assemblent tant bien que mal. Dans les bureaux, la première urgence est d’élire un président, rôle que Daniel Cerutti qui assure l’intérim, décline. L’échéance ne laisse pas indifférent André Rossinot le boss de la métropole qui suit attentivement le dossier. En tant que plus gros contributeur financier, il ne pas voir le gouvernail tomber entre n’importe quelles mains.
En coulisses, on s’observe, on discute, on cherche des compromis et surtout une solution à la hauteur des urgences. Finalement le conseil de surveillance fixe quasi unanimement son choix sur Philippe Durst. Le chef d’entreprise n’a pas mis un coup d’épaule dans la porte. Il l’a ouverte avec intelligence en se coulant avec l’appui des autres membres du directoire, dans le cadre qu’avait défini Marc Barbé mais y en apportant sa touche personnelle, notamment son expérience en matière de management et de gestion.
Le PDG de Factum, groupe familial qui est devenu un grand d’Europe du leasing (150M€ de chiffres d’affaires et des activités dans le financement des équipements de haute technologie y compris dans le secteur de la santé) prend ses marques, consulte, écoute et fait comprendre que s’il sait déléguer, rien ne pourra se décider sans son imprimatur. Il sait qu’à ce poste il va devoir se faire la couenne, accepter les critiques si les choses s’enclenchent mal, composer avec les aléas du sport alors que précis, rigoureux, adepte des choix au cordeau, il est un cartésien dans l’âme. Car il ne découvre pas le basket. Voilà bien longtemps qu’il est tombé dans la marmite. Au début des années 90 alors que le SLUC de Jean-Jacques Eisenbach bataille pour accéder à la Pro A, il est un fidèle partenaire du club, présent dans les tribunes de l’ancienne salle à chaque match.
Philippe Durst n’arrive pas avec candeur dans ce milieu. Son truc à lui c’est plutôt l’exigence, la rationalité, l’optimisation et l’efficacité discrète. C’est aussi quelqu’un de profond, d’attentif aux autres, de positif.
« C’est un groupe qui doute et se met subitement à balbutier son basket comme si les fantômes des deux saisons précédentes rôdaient toujours à Gentilly »
Dans le fonctionnement, le nouveau président n’empiète pas sur le sportif mais il suit de très près l’organisation, le fonctionnement et les résultats. Le sportif justement, n’offre pas toutes les garanties. Privé de DaShaun Wood remplacé par Dewayne Russell, un feu follet aussi brillant qu’inconstant, le SLUC a quitté la Leaders Cup, éliminé par Denain. En championnat, il totalise deux victoires acquises difficilement contre Aix-Maurienne et Saint-Chamond pour une défaite à Caen. Un bilan mitigé qui prouve que physiquement, techniquement et mentalement, l’équipe doit encore progresser.
C’est un groupe qui doute et se met subitement à balbutier son basket comme si les fantômes des deux saisons précédentes rôdaient toujours à Gentilly où l’on voit évoluer une équipe aux deux visages : concernée défensivement, pleine d’allant, allumant des étincelles puis, comme grisée, elle oublie tous les préceptes et se met elle-même en danger. Greg Beugnot qui a noué une relation de responsabilisation avec ses joueurs leur explique que pour une équipe venant de Pro A, chaque match est un traquenard qui n’autorise aucun relâchement. Pour le reste, il reconnaît les difficultés et sans se projeter trop vite dans l’avenir il demande du temps pour reconstruire.
La remontée immédiate ? A la tête du club personne ne l’évoque ouvertement, mais Philippe Durst et Greg Beugnot qui rêvent d’une équipe de compétiteurs au jeu plus abouti, attendent le déclic. S’il se produit l’apport de DaShaun Wood peut s’avérer déterminant. Alors le délai sera peut-être moins long que le niveau actuel du SLUC ne le laisse présager.
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Marc Barbé avait préparé le chemin. Successeur de Christian Fra sous le règne duquel le SLUC avait pris une autre dimension, il voulait effacer les désordres, apaiser les tensions, mettre du liant, définir une stratégie, combler les vides et les manques, repartir pour un nouveau cycle avec Greg Beugnot à la barre.
Cette place centrale, Marc Barbé ne l’aura occupée que trop brièvement. Emporté par une crise cardiaque en août dernier, il n’a pas eu le temps de mettre en œuvre le plan de relance qu’il avait préparé avec les membres du directoire : Daniel Cerutti, Philippe Dupont et les « historiques » Jean-Paul Cruciani et Gérard Sainpy.
C’est donc sans président que le SLUC débute sa préparation. Durant l’intersaison Greg Beugnot qui n’a conservé dans son effectif que Gary Florimont encore sous contrat pour un an, recrute DaShaun Wood un vrai patron sur lequel il compte s’appuyer, des éléments ayant déjà bourlingué en Pro B Mikaël Var, Gaetan Clerc et la gâchette Philippe Braud, un rookie fraîchement sorti de l’université d’UC Davis : le shooteur Brynton Lemar et un pivot américain en provenance du PAOK Salonique Ivan Aska. Pour compléter la rotation le technicien fait confiance à trois jeunes issus des Espoirs qui ont raflé tous les titres sous la houlette de Pierre Verdière (désormais assistant coach) : William Narace, Valentin Chery et Enzo Goudou-Sinha.
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