Jamais le championnat de France n’avait aussi bien payé les joueurs y participant. Si Monaco et l’ASVEL sont évidemment les plus prodigues, d’autres clubs « soignent » leurs stars. Mais Mike James est bien le seul joueur à avoir évolué en France à dépasser le million d’euros sur la saison !
Équipe par équipe, et au quotidien, Basket Europe publie son désormais traditionnel dossier sur les salaires de Betclic Élite. Cet épisode « les 20 plus hauts salaires du championnat de France » ainsi que plus de 2 000 articles premium sont exclusivement réservés à nos abonnés, et il est toujours temps de faire partie de ce cercle de privilégiés. N’hésitez plus, abonnez-vous.
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En 2009-2010, l’ASVEL avait cassé sa tirelire pour Curtis Borchardt, un pivot référencé en Espagne : le contrat de 520 000 euros qui lui avait été payé dépassait de loin tout ce qu’un joueur du championnat de France n’avait jamais perçu. Résultat : un bide rententissant. Longtemps blessé, le joueur n’avait pas vraiment pesé. En 9 matches de Pro A, il tournait à 5,9 points et 4,2 rebonds pour 6,9 de moyenne – schématiquement 100 000 euros du point marqué ! Peut-être parce que cette « folie » avait servi de leçon, plus sûrement parce que les clubs français n’avaient pas les moyens d’offrir de telles sommes, plus aucun joueur n’avait ne serait-ce qu’approché ce montant. Du moins jusqu’à cette saison.
Monaco a explosé les compteurs, investissant 6,74 millions d’euros dans sa masse salariale ! Avec deux joueurs battant à plates coutures le « record » de Borchardt : le pivot référencé NBA Donatas Motiejunas a signé pour 600 000 euros, très exactement la moitié de ce qui a été donné à Mike James (dont le contrat a également été signé en dollars, 1,4 million, soit 1,2 million d’euros), premier joueur à dépasser la barre du million d’euros.
Une hausse globale
Outre ces deux salaires incroyables, il est remarquable de constater l’évolution des plus hauts salaires de la première division. La saison passée, les deux plus gros contrats avaient pour bénéficiaires des joueurs villeurbannais, Moustapha Fall et Guerschon Yabusele, tous deux à 300 000 euros. Ce qui, cette année, n’en ferait que les 7es joueurs les mieux payés du championnat.
Plus impressionnant encore, seulement six joueurs du top 20 de la saison passée auraient figuré dans celui de cette saison. Et le 20e de l’exercice actuel (Antoine Diot, à 220 000 euros) aurait figuré au 7e rang du top 20 2020-21 (où le 20e touchait 170 000 euros). Tout cela souligne la hausse vertigineuse des plus hauts salaires du championnat.
Peu de Français
À l’examen du classement de cette saison, on peut constater que seulement cinq joueurs français y figurent : dans l’ordre, Youssoupha Fall, Charles Kahudi, Léo Westermann, Élie Okobo et Antoine Diot, soit quatre joueurs de Villeurbanne et un de Monaco. Pour le reste, le top 20 est occupé par des joueurs américains, quatre non-JFL seulement ne venant pas d’outre-Atlantique : le Lituanien Donatas Motiejunas, le Serbe Danilo Andjusic, le Zimbabwéen Vitalis Chikoko et l’Australien Brock Motum.
Si l’on s’intéresse aux clubs payant les plus hauts salaires, on constate que neuf joueurs du top 20 jouent à Monaco, 7 à Villeurbanne, 2 à Boulogne-Levallois, 1 à Paris et à Pau-Lacq-Orthez. Soit les trois premières masses salariales du championnat ainsi que la 5e (Paris) et la 8e, Pau-Lacq-Orthez.
Rentables ?
Une fois cela dit, reste à se poser la question : ces lourds investissements se montrent-ils rentables ? Si l’on se penche sur l’évaluation de chaque joueur, la réponse penche sérieusement vers le négatif. Un Mike James à 7,3 d’évaluation, un Will Thomas à 5,7 ou un Charles Kahudi à 6,8 pourraient laisser penser que les deux ténors du championnat ont plutôt mal investi leur argent. Plus généralement, seuls six membres de ce top 20 dépassent la barre des 10 d’évaluation, avec Vince Hunter, de Boulogne-Levallois, comme joueur le plus performant (16,8 d’éval). Alors, brochette de bides ?
Trois aspects sont à prendre en considération avant de conclure définitivement à de mauvais investissements. D’une part, Monaco et l’ASVEL jouent sur deux fronts, la Betclic Élite et l’Euroleague. Ce qui les amène à disposer d’effectifs très conséquents (14 à 16 joueurs) et, par voie de conséquence, à une dissolution des responsabilités. Par exemple, Mike James et Will Thomas n’ont joué que six rencontres de Betclic Élite.
Mais l’important, pour les clubs où évoluent ces joueurs, ce sont les résultats. Et là, ces investissements se montrent rentables : hormis Paris, qui est à la 14e place du classement et où Kyle O’Quinn est entouré de joueurs nettement moins bien payés, les quatre autres équipes plaçant au moins un joueur dans le top 20 (Monaco, Asvel, Boulogne-Levallois, Pau-Lacq-Orthez) figurent aux quatre premières places de la Betclic Élite. Difficile dans de telles conditions de parler de bide.
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Les salaires sont en net annuel et en euros. La marge d’erreur est de + ou – 10 %.
- Boulogne-Levallois : tous les pros à plus de 100 000 euros (1/18)
- Bourg : la tuile C.J. Harris (2/18)
- Champagne Basket fait avec ce qu’il a, Neal Sako super-rentable (3/18)
- Cholet : plus rien au-dessus de 100 000 euros (4/18)
- Dijon : vous avez le bonjour de David Holston, 36 ans (5/18)
- Fos : les bonnes affaires Lasan Kromah, Allan Dokossi et Bodian Massa (6/18)
- Gravelines-Dunkerque : Brandon Taylor et J.D. Jackson, retours gagnants (7/18)
- Le Mans : Dante Cunningham 14 fois moins cher qu’en NBA (8/18)
- Le Portel retient son souffle malgré la bonne affaire Mouph’ Yarou (9/18)
- Limoges : des trouvailles nommées C.J. Massinburg et Massimo Cancellieri (10/18)
- ASVEL : Elie Okobo à prix cassé (11/18)
- Monaco : Les records tombent, Mike James premier millionnaire du basket français (12/18)
- Nanterre : Chris Horton, un MVP très bon marché (13/18)
- Orléans : des Français payés comme des joueurs de Pro B (14/18)
- Paris : l’éclosion de Kamagate, l’atout Toupane (15/18)
- Pau : le premier étage de la fusée américaine (16/18)
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En 2009-2010, l’ASVEL avait cassé sa tirelire pour Curtis Borchardt, un pivot référencé en Espagne : le contrat de 520 000 euros qui lui avait été payé dépassait de loin tout ce qu’un joueur du championnat de France n’avait jamais perçu. Résultat : un bide rententissant. Longtemps blessé, le joueur n’avait pas vraiment pesé. En 9 matches de Pro A, il tournait à 5,9 points et 4,2 rebonds pour 6,9 de moyenne – schématiquement 100 000 euros du point marqué ! Peut-être parce que cette « folie » avait servi de leçon, plus sûrement parce que les clubs français n’avaient pas les moyens d’offrir de telles sommes, plus aucun joueur n’avait ne serait-ce qu’approché ce montant. Du moins jusqu’à cette saison.
Car Monaco a explosé les compteurs, investissant…
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Photo : Kyle O’Quinn (Thomas Savoja) – Mike James (Euroleague) – Youssoupha Fall (Infinity Nine Media) / montage Basket Europe