Spécial salaires 2021-2022 – Top 5 par poste : Boulogne-Levallois pas si loin de l’ASVEL et Monaco

Les deux représentants français en Euroleague, Monaco et l’ASVEL, sont, sans surprise, les plus gros fournisseurs de gros salaires, avec quasiment la moitié du top 5 par poste, JFL et non-JFL compris. Mais quelques poursuivants s’affirment également.

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Comme les deux années précédentes, l’ASVEL et Monaco « vampirisent » le top 5 par poste de jeu. En faisant encore plus fort que les saisons passées : à eux deux, les ogres du championnat placent rien moins que 23 joueurs (13 à Monaco, 10 à Lyon-Villeurbanne) dans ces top 5 contre 18 en 2020-2021. Pis, cette hégémonie est encore plus marquée, les Top 5 de cette saison ne concernant que 50 joueurs au lieu des 53 de la saison passée (compte tenu des ex-aequo).

Derrière les deux places fortes de la Betclic Élite, Boulogne-Levallois fait bonne figure avec ses six joueurs présents dans ces classements. Derrière eux, on trouve Paris et Bourg-en-Bresse avec quatre joueurs chaque, Dijon, Gravelines-Dunkerque, Limoges, Nanterre et Strasbourg avec deux joueurs et, enfin, Le Mans, Pau et un surprenant Le Portel (plus petite masse salariale du championnat) avec un joueur. On peut considérer que tous les clubs plaçant quatre joueurs ou moins dans ces top 5 ont misé gros sur une ou plusieurs individualités.

Entre réussites sportives et retards à l’allumage

Pour quel résultat ? Si nos deux ténors ne figurent qu’au deuxième rang du classement, avec six défaites en 17 rencontres, cela est en grande partie dû au fait que l’ASVEL et Monaco s’épuisent en semaine en Euroleague, faisant parfois « l’impasse » d’un match de championnat – une fois qualifiés pour les playoffs de Betclic Élite, ils donneront certainement à nouveau le meilleur de leur potentiel. Les deux sont précédés par la troisième plus grosse écurie du championnat, Boulogne-Levallois, qui a du reste vaincu les deux équipes d’Euroleague dans leur propre salle.

Le classement des autres clubs montre bien que « mettre le paquet » sur un petit nombre de joueurs n’est pas forcément synonyme de réussite sportive. Certes, les huit premiers du classement actuel (dans l’ordre Pau 4e, Le Mans 5e, Nanterre 6e, Dijon 7e et Strasbourg 8e) sont dans la liste des clubs ayant au moins un joueur dans les divers top 5. Mais Gravelines-Dunkerque ne figure qu’à la 10e place, Bourg-en-Bresse à la 12e, Paris à la 13e et Le Portel à la… 17e et avant-dernière position !

Atout France à l’ASVEL, les ailiers français gâtés

Si l’on se concentre sur les top 5 JFL, on constate que Villeurbanne est l’équipe qui favorise le plus ses joueurs français, et de loin. Sur ses 10 joueurs apparaissant dans nos top 5, six d’entre-eux sont Français ! Et l’écart avec les autres clubs est important : Monaco, Paris et Bourg placent 3 JFL, Boulogne-Levallois, Limoges et Nanterre deux Français, Dijon, Gravelines, Le Portel et Strasbourg un joueur. Au total, on trouve donc 25 joueurs français dans les divers Top 5, soit la totalité du contingent JFL. Ce qui est assez logique, ces clubs tentant de retenir les meilleurs joueurs JFL disponibles en les payant en conséquence.

On s’en doute, les plus hauts salaires sont versés à des joueurs non-JFL, principalement à Monaco. Ce qui se révèle vrai sur tous les postes de jeu, sauf en ce qui concerne les ailiers : la fourchette du Top 5 JFL s’établit en effet entre 180 et 275 000 euros alors que, côté non-JFL, elle s’étend de 120 000 à 265 000 euros. Et seulement deux de ces joueurs étrangers trouveraient place dans le top 5 JFL des ailiers ! À l’inverse, aucun ailier-fort français ne figurerait dans le top 5 non-JFL alors qu’arrières et pivots n’en placeraient qu’un et les meneurs deux.

Les meneurs

Top 5 JFL

Les meilleurs meneurs français gagnent des sommes rondelettes. Et ils ne sont pas nombreux à appartenir à cette caste : Diot, Michineau, Julien et Mangin figuraient déjà dans le top 5 de la saison passée. Et l’on s’aperçoit qu’ils sont plutôt rentables, même si Léo Westermann, Antoine Diot et David Michineau ne proposent pas de statistiques mirobolantes : au vu de la concurrence à leur poste, comme nous allons le voir, les responsabilités sont forcément partagées.

Top 5 non-JFL

Mike James bat tous les records, on le sait. Mais les salaires du haut du panier pour ce poste sont globalement à la hausse : seuls Norris Cole et Dee Bost, les deux meilleurs salaires de meneurs non-JFL de la saison passée, figureraient dans celui de cette année. David Holston et Paris Lee faisaient déjà partie du top 5 en 2020-2021. Et ils ont bénéficié d’une augmentation, légère pour le meneur de Dijon : + 10 000 euros ; plus conséquente pour celui qui est passé d’Orléans à Monaco à l’intersaison : + 40 000 euros.

Les arrières

Top 5 JFL

Sur le poste d’arrière, deux Français déjà présents dans le Top 5 JFL de la saison passée figurent dans l’actuel : Abdoulaye Ndoye (qui a baissé de 40 000 euros en passant de Monaco à Gravelines-Dunkerque) et Nicolas Lang (qui a été augmenté de 10 000 euros). Élie Okobo domine le classement de la tête et des épaules, il est même le troisième arrière toutes nationalités confondues. Deux autres sont partis à l’étranger (Isaïa Cordinier et Valentin Bigote) alors que Lahaou Konaté et Paul Lacombe sont classés comme ailiers, poste qu’ils occupent assez régulièrement cette saison. Si Bastien Pinault ne produit pas énormément pour un salaire très honnête, Adam Mokoka réussit son retour en France. Et son petit salaire est un trompe-l’œil : ces 91 000 euros s’entendent sur 7 mois, ce qui ferait entre 130 et 150 000 euros sur une saison complète. Enfin, si l’on avait enregistré une baisse des plus hauts salaires pour les arrières JFL la saison passée, la tendance se confirme, les six arrières de 2020-21 (deux ex-aequo à la 5e place) gagnaient entre 140 et 160 000 euros.

Top 5 non-JFL

Danilo Andjusic – 4^e la saison passée – a pratiquement doublé son salaire en passant de Bourg à Monaco. De son côté, Scott Bamforth gagne 5 000 euros de moins. Globalement, le salaire des arrières les mieux payés a flambé : le mieux payé de la saison passée (nominalement, il s’agissait d’Allerik Freeman, coupé à Villeurbanne) était à 180 000 euros. Côté statistique, si Scott Bamforth se montre rentable, Danilo Andjusic, Jordan McRae (qui plus est blessé) et Rob Gray voient leur rendement souffrir de la forte concurrence dans leur club. Quant à C.J. Harris, il est pour le moment loin de répondre aux attentes de Laurent Legname.

Les ailiers

Top 5 JFL

Les deux ailiers de l’ASVEL trustent toujours les deux premières places de ce top 5, avec un salaire inchangé pour Charles Kahudi – souvent utilisé au poste 4 cette saison – et une augmentation de 20 000 euros pour William Howard. Globalement, les salaires des ailiers JFL sont à la hausse – ils n’étaient que deux à émarger à au moins 180 000 euros la saison dernière. Pour sa part, Axel Toupane perçoit 180 000 € sur six mois, ce qui correspond à un salaire annuel de 300 à 360 000 euros. Logique vu le pedigree du joueur. Par ailleurs, comme sur tous les autres top 5, les joueurs de Monaco et Villeurbanne trustent les premières places.

Top 5 non-JFL

Ici aussi, le salaire des joueurs de Monaco et Villeurbanne flambe, mais la tendance est plus généralement à la baisse : seuls les trois premiers du Top 5 de cette année auraient figuré dans celui de la saison passée. Côté rendement, il n’y a guère que Chase Simon à ne pas justifier son salaire pour le moment, les autres, Alpha Diallo en premier lieu, faisant ce que l’on attend d’eux lorsqu’ils ne sont pas blessés, comme David Lighty. À noter : Patricio Garino aurait figuré à la 4e place à égalité avec Chase Simon s’il n’avait rompu son contrat avec Nanterre.

Les ailiers-forts

Top 5 JFL

C’est le poste sur lequel les joueurs JFL sont les moins bien payés, aucun d’eux ne figurerait dans le top 5 non-JFL. La saison passée, Guerschon Yabusele (300 000 euros) et Amine Noua (180 000 euros) étaient gâtés par l’ASVEL, leurs suivants touchant peu ou prou la même somme que les trois derniers de cette saison. « L’intrus » de ce top 5 est évidemment Victor Wembanyama qui, du haut de ses 18 ans, n’a pas encore un gros impact. Mais c’est un tel prospect qu’il fallait bien ce salaire pour le conserver en France. Hugo Invernizzi et Piere Pelos assurent bien leur job, tout comme Alexandre Chassang. Quant à Amara Sy, diverses blessures l’ont empêché de s’exprimer. Dernier point : si Invernizzi gagne 20 000 euros de plus que la saison passée (il était 3e), Alexandre Chassang descend d’un rang en même temps que son salaire baisse de 10 000 euros, mais il avait débuté la saison en Turquie.

Top 5 non-JFL

Le poste 4 non-JFL a connu une belle flambée des salaires. Du top 5 de la saison passée, seuls Zachery Peacock (200 000 euros à Bourg) et Miralem Halilovic (190 000 euros déjà) figureraient dans celui de cette saison alors que le 5e (Tyler Stone, Nanterre) émargeait à 130 000 euros. En ce qui concerne le rendement statistique, et en ne tenant pas compte de Raymar Morgan qui n’a pas encore joué un seul match, on peut constater que l’évaluation de ces joueurs est inversement proportionnelle à leur salaire, Brock Motum et, surtout, Will Thomas représentant du reste des déceptions.

Les pivots

Top 5 JFL

Un Fall chasse l’autre ! Moustapha était à 300 000 euros à Villeurbanne la saison passée, Youssoupha est à 350 000 euros cette année. Seul autre pivot JFL présent dans le top 5 de l’année dernière encore présent, Jerry Boutsiele a profité de passer de Limoges à Monaco pour booster son salaire (35 000 euros de plus). Mais, globalement, les pivots JFL du top 5 sont moins bien payés que la saison passée : le 5e touchait 144 000 euros (Ousmane Camara à Chalon) ; ils sont trois cette saison sous ce tarif. Hormis Boutsiele, qui joue sur un poste bien fourni à Monaco (voir ci-dessous), tous les autres proposent des stats à hauteur de leurs émoluments. Jacques Alingue fournit un travail précieux qui n’apparaît pas dans les statistiques. Quant à Ismael Kamagate, il réalise un superbe début de saison pour un salaire somme toute modeste, le plus bas de tous ces top 5.

Top 5 non-JFL

Les tarifs flambent, pour les pivots non-JFL ! De la saison dernière, seul Vitalis Chikoko (270 000 euros à Boulogne-Levallois) figurerait dans le top 5 actuel. Et Donatas Motiejunas est le premier intérieur depuis Curtis Borchardt (Villeurbanne 2009-10) à dépasser, et largement, la barre des 500 000 euros. Il réussit par ailleurs à présenter de belles statistiques alors qu’il partage son poste avec Jerry Boutsiele et Donta Hall, lui aussi très rentable. Du reste, ces cinq pivots produisent une évaluation très satisfaisante, notamment en ce qui concerne Vince Hunter. Cela étant, leur club attend sans doute un peu plus de Kyle O’Quinn et de Vitalis Chikoko.

Tous les salaires sont en net annuel et en euros. La marge d’erreur est de + ou – 10 %.

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Comme les deux années précédentes, l’ASVEL et Monaco « vampirisent » le top 5 par poste de jeu. En faisant encore plus fort que les saisons passées : à eux deux, les ogres du championnat placent rien moins que 23 joueurs (13 à Monaco, 10 à Lyon-Villeurbanne) dans ces top 5 contre 18 en 2020-2021.  Derrière les deux places fortes de la Betclic Élite, Boulogne-Levallois fait bonne figure avec…

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Photo : Mike James / Danilo Andjusic / Dwayne Bacon / Will Thomas / Donatas Motiejunas (Euroleague) – montage Basket Europe